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2. Quelques lemmes. Les preuves des th´eor`emes 1 et 2 sont bas´ees
sur les lemmes suivants :
Lemme 0 ([5]). Soit Kun corps de nombres r´eel alors il existe un
Q-nombre de Pisot θtel que K=Q(θ).
Lemme 1. Soient θun ´el´ement de SQet Kun corps de nombres. Alors
θ∈SKsi et seulement si Irr(θ, K, z) = Irr(θ, Q, z).
P r e u v e. Si Irr(θ, K, z) = Irr(θ, Q, z) alors pour tout plongement σ
de Kdans Con a σIrr(θ, K, z) = Irr(θ, Q, z) et θ∈SK.Inversement,
comme le polynˆome σIrr(θ, K, z) admet une seule racine de module >1
qui est n´ecessairement θon a l’´egalit´e [K:Q]=[K(θ) : Q(θ)] et par suite
[K(θ) : K] = [Q(θ) : Q] d’o`u le r´esultat.
Lemme 2. Soit Kun corps de nombres.
(i) Si K=Q(√d)o`u d∈Z−et θ∈SQalors θ∈SK.
(ii) Si K6=Qet K6=Q(√d)o`u d∈Z−,alors il existe un ´el´ement
θ∈SQet θ6∈ SK.
P r e u v e. (i) Si K=Q(√d) o`u d∈Z−et θ∈SQalors l’entier θest r´eel
et le corps K(θ) est non r´eel. De l’´egalit´e [K:Q] = 2 et de l’in´egalit´e [K(θ) :
Q(θ)] ≥2 on d´eduit [K(θ) : K] = [Q(θ) : Q] et Irr(θ, K, z) = Irr(θ, Q, z).
Du lemme 1 on d´eduit θ∈SK.
(ii) Supposons d’abord qu’ il existe au moins un plongement σde Kdans
Ctel que le corps σK contienne un nombre r´eel irrationnel α. Le lemme
0 montre alors que le corps Q(α) peut ˆetre engendr´e par un Q-nombre de
Pisot θ. Soit σ−1θle conjugu´e de θdans Kalors le polynˆome Irr(θ, K, z)
divise le polynˆome (Irr(θ, Q, z)/(z−σ−1θ)) qui est diff´erent du polynˆome
Irr(θ, Q, z). Du lemme 1 on d´eduit θ6∈ SK.
Supposons maintenant que pour tout plongement σde Kdans C, le
corps σK ne contienne pas de nombres r´eels irrationnels, alors [K:Q]≥4.
Soit αun entier alg´ebrique tel que K=Q(α) et Lle corps r´eel d´efinit par
L=Q(α+α, αα),alors [L(α) : L] = 2. En effet d’une part αn’est pas r´eel
donc α6∈ Let d’autre part il est racine du polynˆome z2−(α+α)z+αα `a
coefficients dans L. On en d´eduit L6=Q(car sinon Kserait de degr´e 2 sur
Q) et le lemme 0 montre l’existence d’un Q-nombre de Pisot irrationnel θtel
que L=Q(θ). Des ´egalit´es K(θ) = Q(α)(θ) = Q(θ)(α) = L(α) on d´eduit
[K(θ) : Q(θ)] = 2 d’o`u [Q(θ) : Q]=[K:Q][K(θ) : K]/2≥2[K(θ) : K] et
par suite Irr(θ, K, z)6= Irr(θ, Q, z). Du lemme 1 on d´eduit θ6∈ SK.
Lemme 3. Soit θun ´el´ement de SQde degr´e ssur Q. Il existe alors
r > 0tel que pour N∈N∗et N≥rl’´el´ement θNde SQest limite d’une
suite (θn)nd’´el´ements de SQo`u le degr´e de θnsur Qest ´egal `a npour n≥s.