2.2 Le Théorème des Valeurs Intermédiaires
On travail dans cette section sur un intervalle fermée et bornée : I= [a, b]où a, b ∈Ret a < b.
On se donne une fonction fdéfinie et continue sur [a, b].
Définition. On dit que ℓ∈Rest une valeur comprise entre f(a)et f(b)lorsque
f(a)≤ℓ≤f(b)si f(a)≤f(b)
ou bien
f(a)≥ℓ≥f(b)si f(a)> f(b)
.
Le Théorème des Valeurs Intermédiaires (abrégé par TVI et énoncé ci-dessous) exprime un fait presque
évident :
•on fixe une valeur ℓcomprise entre f(a)et f(b)
•Le but du TVI est de prouver l’existence d’une solution à l’équation f(x) = ℓoù l’inconnue est
xet xparcourt l’intervalle [a, b].
L’existence d’une telle solution est affreusement évidente sur un graphique, cela se fait en 3 étapes :
1) On trace la courbe C
de la fonction f
2) On place ℓsur les ordonnées
On trace la droite y=ℓ
(ici en pointillés)
3) Le théorème dit :
il existe x0∈[a, b]tel que
le point (x0, ℓ)soit sur la courbe
Plus précisément, le théorème peut s’énoncer de la manière suivante :
Théorème des Valeurs Intermédiaires [TVI].
Soit fune fonction continue sur un intervalle [a, b]et soit ℓune valeur comprise entre f(a)et f(b),
alors il existe x0∈[a, b]tel que f(x0) = ℓ.
Remarque.
1. Ce théorème peut se reformuler de la manière suivante :
Toutes les valeurs comprises entre f(a)et f(b)sont atteintes au moins une fois par f.
2. Le TVI ne donne aucune information sur la localisation de la solution x0outre le fait que
x0∈[a, b].
Généralement, si on désire une valeur approché de cette solution, alors on procède par dichotomie
en divisant l’intervalle [a, b]en sous intervalle et on essaie alors de localiser quel sous intervalle
contient une solution en réitérant l’utilisation du TVI.
3. Le TVI ne donne aucune information sur le nombre de solution outre le fait que l’on sait
qu’il en existe au moins une.
Par contre, si on sait que la fonction fest strictement monotone (strictement croissante ou bien
strictement décroissante) alors, il est clair que l’équation f(x) = ℓpossède au plus une solution.
Ainsi si x0est une solution, alors x0est unique.
4. L’hypothèse "fest continue sur [a, b]" est fondamentale. Par exemple avec a=−3et b= 8,
la fonction de l’exercice 1 est définie sur [−3,8] mais n’est pas continue. On a f(−3) = 5 et
f(8) = 1 par contre, on peut facilement voir qu’il n’existe pas de x∈[−3,8] tel que f(x) = 5/2
et pourtant 1≤5/2≤5...
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