Bibliography :
Borevitch Shafarevich Th´eorie des Nombres.
Ireland Rosen A classical introduction to modern number theory.
Pierre Samuel Th´eorie alg´ebrique des nombres.
Jean-Pierre Serre Cours d’arithm´etique.
Neukirch Algebraic number theory.
Washington Introduction to cyclotomic fields.
1. Introduction
1.1. Sommes de deux carr´es. Pour nentier >0, soit `a r´esoudre n=
x2+y2,xet yentiers dans Z.
On interpr`ete cette ´equation comme n=N(x+iy), N´etant la norme
de l’anneau des entiers de Gauss Z[i]. Ici, on a consid´er´e Z[i] comme un
sous anneau de Cet la norme est le carr´e de la norme de C. C’est l’anneau
des entiers du corps de nombres quadratique imaginaire Q(i). La norme est
multiplicative : N(z1z2) = N(z1)N(z2). Si n1et n2sont somme de deux
carr´es, il en est de mˆeme de leur produit.
Th´eor`eme 1.1. Soit n=pun nombre premier impair. Alors nest somme
de deux carr´es si et seulement si p1modulo 4.
Proposition 1.2. Z[i]est principal.
Prouvons la proposition. Existence d’une division euclidienne. Soient a
et b6= 0 dans Z[i]. Il existe zdans Z[i] tel que t:= N(a/b z)<1, soit
N(azb)< N(b).
L’anneau Z[i] est principal. Ce n’est pas toujours vrai pour Z[d], d < 0
comme l’exemple 2×3 = (1+5)(15) le montre. En fait un th´eor`eme
difficile dit que Z[d], d < 0, ou plus pr´ecis´ement l’anneau des entiers de
Q[d], est principal pour un nombre fini de d(Stark 1967 donne la liste des
d, le plus grand en valeur absolue est 163).
Les unit´es de Z[i] sont ±1,± − i.
Faisons la liste des id´eaux premiers de O:= Z[i]. Il y a (0) ! Si 6= (0),
Z=pZpour pun nombre premier (contient la norme d’un ´el´ement
non nul). Donc (p)et est l’image r´eciproque d’un id´eal premier de
O/pO =Fp[X]/(X2+ 1).
Pour p= 2, O/2Oa un seul id´eal premier. Il est engendr´e par X+ 1.
L’anneau quotient n’est pas r´eduit. (2) = (1 + i)2n’est pas ”sans carr´e” :
(2) est ramifi´e.
Si p1mod.4, 1 est un carr´e modulo p. Donc O/pO se d´ecompose en
un produit de deux corps isomorphes `a Fp. On a N() = p. Un g´en´erateur
z=x+iy de est de norme p. L’´equation p=x2+y2a une solution
essentiellement unique. On a pO =℘℘. On dit que (p) est ecompos´e.
Si p3mod4, O/pO est un corps, (p) est premier dans O. On dit que p
est inerte.
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On voit donc que nest somme de deux carr´es si et seulement si la valuation
vp(n) est paire pour p3mod4 (n=Qpvp(n) est la d´ecomposition de nen
facteurs premiers).
Soit χle caract`ere de Dirichlet de d7→ χ(d), Z→ {±1}, qui vaut 0 si 2
divise d, 1 si d1mod4 et 1 si d3mod 4. Soit anle nombre de solutions
(x, y) avec x > 0 et y0 de l’´equation n=x2+y2. Il r´esulte facilement
du fait que les unit´es de Osont ±1,±ique la s´erie de Dirichlet P
n=1 an
ns
coˆıncide avec la fonction ζQ[i]:
ζQ[i](s) = Y
(1 1
N()s)1=X
a
1
N(a)s
d´ecrivant les id´eaux premiers de O(non nuls) et ales id´eaux non nuls de
O. La norme N(a) est le cardinal de O/a, ou la norme d’un g´en´erateur de
a.
C’est une cons´equence de la d´ecomposition dans Odes id´eaux premiers
de Zque :
ζQ[i](s) = ζ(s)L(s, χ)
avec ζ(s) = Pn1
ns=Qp1
(11
ps)et L(s, χ) = Pn
χ(n)
ns=Qp1
(1χ(p)
ps)
Il en r´esulte que an=Pd|nχ(d). On a le th´eor`eme :
Th´eor`eme 1.3. Les fonctions ζ,ζQ[i]se prolongent en des fonctions m´eromorphes
sur Cavec comme seul pˆole 1, et ce pˆole est simple. L(s, χ)se prolonge en
une fonction holomorphe sur Cet L(χ, 1) 6= 0.
Il r´esulte du fait que ζa un pˆole simple en s= 1 avec r´esidu 1 que Pp1
ps
est ´equivalent ln(1/(s1)) lorsque stend vers 1 par valeurs >1. On dit
qu’un ensemble Ade nombre premiers a densit´e un r´eel ksi PpA1
psest
´equivalent kln(1/(s1) lorsque stend vers 1 par valeurs >1. Il r´esulte du
fait que L(χ, 1) 6= 0 que les ensembles de nombres premiers qui congruent
1 ou 3 modulo 4 ont tous deux densit´e 1/2. C’est un cas particulier du
th´eor`eme de Dirichlet (1841):
Th´eor`eme 1.4. Soit m > 1et soit aun entier premier `a m. L’ensemble
des nombres premiers pqui congruent amodulo ma pour densit´e 1(m)
(en particulier il est infini).
Exercice 1) Euler : ppremier, x3+py3+p2z3= 0 n’a pas de solution non
triviale.
2) L’´equation y2=x3+ 7 n’a pas de solution enit`ere. ximpair, y2+ 1 =
(x+ 2)((x1)2+ 3), il existe pde la forme 4n+ 3 divisant (x1)2+ 3, 1
est un carr´e modulo p, contradiction.
2. Entiers
Un corps de nombres est une extension finie de Q.
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2.1. L’anneau des entiers. Soit Kun corps de nombres. On veut d´efinir
l’anneau OKde ses entiers.
Definition 2.1. Soit Aun anneau et Bune A-alg`ebre. Soit bun ´el´ement de
B. On dit que best entier sur As’il existe un polynˆome PA[X]unitaire
tel que P(b) = 0.
best entier sur A s’il est entier sur l’image A0de Adans B. On voit que
l’on ne perd pas grand chose en supposant que ABest injective, ce que
l’on fait d´esormais.
Proposition 2.2. Les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes.
-best entier sur A;
-A[b]est un A-module de type fini ;
- il existe une sous A-alg`ebre B0de Bcontenant bet telle que B0soit un
A-module de type fini.
1) implique 2) Si Pest de degr´e n,A[b] est engendr´e par 1, b, . . . bn1.
2) implique 3) : clair.
3) entraˆıne 1) Soit y1, . . . , yndes g´en´erateurs de B0en tant que A-module.
On a byi=Pn
j=1 aijyjpour des aij A. Ceci s’´ecrit Pn
j=1(δij baij )yj= 0.
Soit dle d´eterminant de la matrice M= (mij) `a nlignes et ncolonnes :
mij =δijbaij.Mannule la matrice colonne yj, donc aussi MC(M) = did.
On a donc dyj= 0, Comme 1 B0on a d= 0. Si on eveloppe d, on voit
que cela donne P.
Corollaire 2.3. Les ´el´ements de Bqui sont entiers du Aforment un sous-
anneau de Bqui s’appelle la clˆoture int´egrale de Adans B.
Definition 2.4. Soit Kun corps de nombres. Un ´el´ement bKest entier
si best entier sur Z.
Remarque. Si Kest galoisien sur Q,OKest stable par Galois.
Definition 2.5. Soit Aun anneau int`egre. Soit Fson corps des fractions.
On dit que Aest int´egralement clos si Aco¨ıncide avec sa clˆoture int´egrale
dans F.
Proposition 2.6. Un anneau factoriel est int´egralement clos.
Si P(a/b) = 0, aet bpremiers entre eux, P(X) = Xn+Pn1
i=0 aiXi, on a
an+Pn1
i=0 aiaibni= 0. Par suite bdivise andonc b= 1.
Si Aes factoriel, A[X] l’est. k[T2, T 3] n’est pas int´egralement clos.
2.2. Rappels sur les extensions de corps. Soient Fun corps et Aune
F-alg`ebre finie (Aest un F-espace vectoriel de dimension finie).
Soit xF. On d´efinit fxF[X] son polynˆome caract´eristique comme
´etant le polynˆome caract´eristique de la multiplication mxpar x. La trace
t(x) (resp. la norme N(x)) sont la trace et la norme de mx.
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Th´eor`eme 2.7. Soient Kun corps et Aune K-alg`ebre. Soit Lune exten-
sion de K. Alors, HomKalg(A, L)est une partie libre du L-espace vectoriel
HomK(A, L).
Soient uin´el´ements distincts de HomKalg(A, L). Montrons par r´ecurrence
sur nqu’ils sont ind´ependants. Si n= 1 c’est clair car u(1) = 1. Soit
Pn
i=1 λiui= 0 une relation de d´ependance lin´eaire, λiL. Pour xA, on
a : Pn
i=1 λiui(x)ui= 0, donc
n1
X
i=1
λi(un(x)ui(x))ui= 0.
L’hypoth`ese de r´ecurrence entraˆıne λi(un(x)ui(x)) = 0. Les ui´etant
distincts, on en d´eduit λi= 0 pour in1. Le cas n= 1 implique λn= 0.
Exercice. Ind´ependance lin´eaire des caract`eres d’un groupe ab´elien fini.
Il en r´esulte que si Aest finie de dimension dsur K, HomKalg(A, L) est
de cardinal d.
Soit F0une extension finie de Fde degr´e det Ω une clˆoture alg´ebrique
de F. On a donc au plus dplongements disctincts de F0dans Ω.
Definition 2.8. On dit que F0est s´eparable, si le nombre des plongements
est d.
Proposition 2.9. Si Fest parfait, F0est s´eparable.
Si fK[X] est irr´eductible et Fparfait, f0n’est pas nul, donc est premier
avec fet fadracines distinctes dans Ω.
Exercice Fparfait et F0/F finie entraˆıne F0parfait. On pourra utiliser
x7→ xp:F0F0, le second F0´etant muni de la structure de F-espace
vectoriel (λ, x)7→ λpx.
Supposons F0s´eparable. Soient τ1, . . . , τdles diff´erents plongement de F0
dans Ω. Les id Fτid´efinissent des morphismes de Ω-alg`ebres distincts que
l’on nomme li:li: ΩFF0Ω. Ils sont donc Ω-lin´eairement ind´ependants
et on voit que Ω FF0est diagonalis´ee : :
Proposition 2.10. li: FF0(Ω)dest un isomorphisme de -
alg`ebres.
Soit xF0Son image par l’isomorphisme de la proposition est (τi(x)).
On voit donc que :
fx(X) = Y
i
(Xτi(x)), t(x) = X
i
τi(x), N(x) = Y
i
τi(x).
Proposition 2.11. La forme bilin´eaire (x, y)7→ t(xy)est non d´eg´en´er´ee
Cela r´esulte de l’ind´ependance lin´eaire des τi.
Definition 2.12. Ceci permet de d´efinir le discriminant modulo (F)2. Si
ωiest une base de F0en tant que F-espace vectoriel, c’est
det(t(ωiωj)) = det(τi(ωj))2.
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Exercice. Soit Aune F-alg`ebre finie r´eduite. Alors Aest isomorphe `a un
produit d’extensions finies de F.
2.3. Fermeture int´egrale dans une extension s´eparable. Soit Oint´egralement
clos dans son corps des fractions F. Supposons F0/F s´eparable de degr´e d.
Soit O0la fermeture int´egrale de Odans F0.
Proposition 2.13. Soit xF0. Pour que xO0, il faut et il suffit que fx
ait ses coefficients dans O.
Si le polynˆome caract´eristique a ses coefficients dans O,xest entier car
xannule son polynˆome caract´eristique.
Prouvons la r´eciproque. Soit xF0. Soit dle degr´e de F0/F et τ1, . . . , τd
les diff´erents plongements de F0dans sa clˆoture galoisienne Msur F. Le
polynˆome caract´eristique de xest Qi(Xτi(x)) (s´eparabilit´e). Comme
les τi(x) sont entiers sur O, on voit que les coefficients du polynˆome car-
act´eristique de xsont entiers sur Oet dans F. Ils sont bien dans O.
On veut maintenant ´etudier les anneaux d’entiers et d´efinir une version
enti`ere du discriminant.
Rappelons qu’un A-module Mest noeth´erien s’il v´erifie les propri´et´es
suivantes ´equivalentes :
- toute famille non vide de sous-modules de Mposs`ede un ´el´ement max-
imal ;
- toute suite croissante de sous-modules de Mest stationnaire ;
- tout sous-module de Mest de type fini.
Un anneau Aest dit noeth´erien s’il l’est en tant que A-module (tout
id´eal est de type fini). Si Aest noeth´erien, tout Amodule de type fini est
noeth´erien et de pr´esentation finie.
Un anneau principal est noeth´erien. Si Aest noeth´erien, une A-alg`ebre
de type fini est noeth´erienne.
Definition 2.14. Soit Aun anneau int`egre et Kson corps des fractions.
Soit Vun K-espace vectoriel de dimension finie det Mun sous A-module
de V. On dit que Mest un r´eseau si Mest un A-module de type fini qui
engendre Ven tant que K-espace vectoriel.
Exemple : (ωi) une base de V,L=ii. Si LVest un Amodule
libre de rang d, une base de Lest une base de V.
Pour un r´eseau M, il existe un A-module libre LVde rang det bA,
b6= 0, tels que LMb1L.
Si Aest noeth´erien, et si M1M2M3sont trois A-modules V,M1
et M3r´eseaux, entraˆıne M2r´eseau de V.
Si Aest principal, les r´eseaux Msont obtenus de la mani`ere suivante : on
choisit une base (ωi) de Vet M=i(un sous-module d’un Amodule
libre de type fini est libre de type fini).
Revenons `a O, F, O0, F 0,F0/F .
Proposition 2.15. Soit xF0non nul. Il existe bOtel que bx O0
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