4 DANIEL FERRAND AND BRUNO KAHN
(1) (prop. 5.3.3) Si S= Spec(Z)et Test noethérien régulier de dimen-
sion 1,fadmet un séparateur.
(2) (cor. 5.3.1) De même si Sest normal connexe et fétale de présen-
tation finie.
(3) (th. 6.1.1) Si S= Spec(A)où Aest noéthérien, si fest de type fini
et si Test normal, il existe un ouvert U⊂T, contenant les points
de codimension 1, tel que f|Uadmette un séparateur.
1.4. Le langage des anneaux locaux apparentés, certes un peu désuet au-
jourd’hui, éclaire certains aspects de nos constructions. En effet, le passage
d’un schéma intègre Tà son séparateur, quand ce dernier existe, consiste
simplement à identifier les points de Tdont les anneaux locaux sont appa-
rentés.
Mais nous définissons un schéma intègre noethérien de dimension 1, n’ayant
que deux points fermés et qui n’admet pas de séparateur ; il fournit en un sens
l’archétype de la non-séparation. Ce schéma admet cependant une enveloppe
séparée, ce qui montre que les deux notions sont différentes.
Pour mettre en lumière ce qu’implique l’existence d’un séparateur, et aussi
pour expliquer pourquoi elle n’est pas plus fréquente, nous construisons des
morphismes de schémas f:T→S, où Test réunion de deux ouverts affines,
et qui n’admettent pas de séparateurs, bien que fsoit, dans un cas, lisse
de dimension relative 1 et Srégulier, et dans l’autre cas étale sur une base
affine de dimension 1. Notons que ces exemples portent sur des schémas
noethériens, et qu’il en est de même de tous les contre-exemples du texte ;
ce ne sont donc pas des défauts de finitude qui provoquent les défauts de
séparation.
1.5. On cherche ensuite à définir un foncteur de la catégorie des schémas
(en tout cas plats de présentation finie) sur une base Svers la catégorie des
S-schémas étales de présentation finie, foncteur qui soit adjoint à gauche
de l’inclusion de ces catégories ; autrement dit, il s’agit d’associer à tout tel
schéma T/S un schéma Eétale et de présentation finie sur S, muni d’un
morphisme de S-schémas h:T−→ Equi soit universel pour les morphismes
de Tvers un S-schéma étale de présentation finie.
On montre que cette propriété universelle du morphisme h:T−→ E
est équivalente au fait que les fibres de hsoient géométriquement connexes.
C’est d’ailleurs ce qu’on constate dans deux situations classiques :
— Si f:T−→ Sest un morphisme propre et lisse, avec Snoethérien, la
factorisation de Stein
h:T−→ Spec(f?(OT))
définit l’adjoint cherché ; et dans ce cas, les fibres de hsont, bien sûr,
géométriquement connexes.
— Si Sest le spectre d’un corps, cet adjoint est bien connu : il est noté
π0(T/S), et il “représente” les composantes connexes de f.