Nouvelles perspectives d'étude de la perturbation endocrinienne par des modèles de poisson zèbre François Brion, Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques, Verneuil-en-Halatte Il est clairement admis que des substances chimiques présentent dans les milieux aquatiques sont capables d’exercer des effets néfastes sur la faune en perturbant des processus physiologiques clés. Face aux risques posés par les perturbateurs endocriniens (PE) pour les espèces et les milieux aquatiques, il est important de disposer d’outils aptes à caractériser les effets des substances seules vis-à-vis du système endocrinien des poissons dans une démarche d’évaluation du risque à priori. Il convient aussi de considérer que, dans l’environnement, les poissons sont le plus souvent exposés à des mélanges de différents produits chimiques soulevant la nécessité d’évaluer leurs effets combinés. Différentes lignées de poisson zèbre transgéniques exprimant des rapporteurs fluorescents sous le contrôle de promoteurs de gènes de la stéroïdogenèse de poisson zèbre ont été caractérisés et utilisés pour développer des bioessais basés sur le mécanisme d’action des PE. Parmi ces nouveaux modèles, un bio-essai in vivo sur embryon de poisson zèbre transgénique cyp19a1bGFP dénommé EASZY (Detection of Endocrine Active Substance, using transgenic cyp19a1b-GFP Zebrafish embrYos), nous a permis d’investiguer l’activité biologique de polluants sur l’expression de l’aromatase cérébrale. Nos travaux montrent que de nombreuses molécules sont capables de cibler, seules et en mélanges, les cellules gliales radiaires et de perturber l’expression du gène cyp19a1b selon un mécanisme ER-dépendant. Dans le cas des mélanges, nous montrons que le modèle de concentration-addition permet de prédire, dans la majorité des cas, les effets combinés de substances. Enfin, nous montrons que des substances présentent dans les effluents et les eaux de surfaces induisent l’expression de l’aromatase cérébrale. Bien que les conséquences potentielles de ces expositions précoces ne soient pas actuellement connues, nos données montrent des effets précoces de substances seules et en mélanges sur l'expression de l’aromatase B dans les cellules gliales radiaires qu’il s’agira d’investiguer plus avant pour en évaluer les risques.