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comme à Montrond ou à Germagnat. Notons toutefois que l’espace ainsi décris est dans la plupart
des cas polygonal. Les élévations conservées sont en revanche très variables d’un site à l’autre
particulièrement pour les sites en ruine. Les plus hautes sont visibles à Montdidier (Aromas) et à
Montrond, atteignant plus de dix mètres. Les fossés, quant ils sont encore visibles et anthropiques,
encercle l’enceinte. Tous sont secs et en U, taillés dans le rocher ou tout simplement creusés dans le
sous-sol. Dans le premier cas, ceux taillés dans le rocher, il semble que les blocs extraits ont servi à
l’érection de l’édifice. Cette observation est manifeste au Château-Sarasin (Meussia) ou Le Châtelet
(Planches-en-Montagne), mais également à Scey, où les tailleurs de pierres se sont exercés sur le
rocher encore en place. Dans le cas de l’utilisation d’un fossé ou d’une falaise naturelle, les maçons
ont invariablement épousé leurs arêtes supérieures, les obligeant parfois à réaliser des constructions
particulièrement vertigineuses. Les plus notables à l’Aigle ou à La Châtelaine peuvent surplomber
d’une centaine de mètres la base du plateau. Le cas particulier de Scey montre encore une fois une
certaine aptitude à ériger des bâtiments au-delà des plateaux rocheux par la construction de mur
prenant appui à leur base.
Les édifices pourvus d’une défense moins "naturelles" ne disposent malheureusement plus
de leurs fossés. Ils ont été comblés à l’Epoque moderne et plus particulièrement à celle
contemporaine. Les érudits et historiens locaux du XIXe siècle soulignent cependant leur tracé et
leur forme, sec et en U. Quant aux enceintes, les constructions postérieures les ont régulièrement
enchâssés. Néanmoins, le mode constructif semble nettement différent. L’enceinte est ici créée en
premier, inférant la forme du fossé, ce qui n’est pas le cas pour les édifices précédents.
Le donjon est le bâtiment le plus remarqué ou remarquable sur les sites. Son élévation et
l’épaisseur de ces maçonneries les démarquent aisément des autres constructions surplombées,
notamment le logis et les communs. Il adopte des formes essentiellement polygonales à quatre
(10 exemples), cinq (1) ou six côtés (2). Seul celui de La Chaux-des-Crotenay s'avèrent de plan
circulaire —notons que 53 ne sont pas visibles ou identifiables ; Vadans pourrait également être du
même modèle.
Parmi eux, la conservation n’a pas
toujours permis de remarquer leurs atouts
défensifs. Les plus complets, comme
Andelot-Morval, Le Pin ou Marigna-sur-
Valouse, construits vers le XIIIe siècle,
témoignent d’assez peu de dispositif. En
revanche, les traces de bretèches ou de
mâchicoulis sont distinguées
systématiquement. Ceux-ci protègent des
ouvertures de type poterne (Le Pin [Fig. 5]
et Marigna-sur-Valouse), juchée au
deuxième niveau. Leur accès n’est plus
visible, probablement conçu à l’aide d’un
dispositif de bois. Pour ce qui est des
escaliers internes, ils sont incorporés dans
les murs porteurs à La Chaux-des-Crotenay, Blandans, Beauregard, Lavancia-Epercy et
Martigna-sur-Valouse.
Les logis les mieux conservés, longeant systématiquement la cour, apparaissent
structurellement plus frêles que le donjon. Les maçonneries moins épaisses comportent des
ouvertures sur tous les niveaux habitables, notamment le rez-de-chaussée, mais exclusivement en
façades internes. On y retrouve le triptyque castral, l'aula (grande salle), la camera (chambre) et la
capella (chapelle). Celles-ci prennent place au rez-de-chaussée ou au premier niveau. Les petits
édifices comme Blandans (Domblans) ou Verges témoignent d’un éclatement de ces espaces sur
plusieurs niveaux. On notera l’association de la grande salle et de la chapelle —désignée comme
oratoire—, de surfaces restreintes, à Marigna-sur-Valouse, à La Tour-du-Meix ou à Verges. Enfin,
Fig. 5 : Mâchicoulis du Pin