Les conflits mondiaux (1914

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Les conflits mondiaux (1914-1945)
Plan de la conférence :
• La Première guerre mondiale (1914-1918).
• Les années pacifistes (1920-1929).
• La grande crise et l’avènement du fascisme (1929-1938).
• La Seconde guerre mondiale (1939-1945).
• L’ONU (1945).
La première guerre mondiale
Les contradictions entre les puissances en Europe, réunies dans deux alliances opposées (les Empires centraux et l’Entente) débouchent en juillet 1914 dans une guerre, aussitôt devenue européenne mondiale :
• L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de la couronne autrichienne à Sarajevo le 28 juin
1914 par l’anarchiste serbe Gavrilo Princip, provoque l’Autriche-Hongrie à envoyer un ultimatum è la
Serbie et à lui déclarer la guerre un mois plus tard.
• Suite des accords d’alliance, cette guerre austro-serbe devient le 13 août 1914 une guerre européenne
avec l’entrée de l’Allemagne qui attaque la Belgique et le Luxembourg, puis de la Russie, de la France et
de la Grande Bretagne, avec ses dominions (le Canada, la Nouvelle Zélande, l’Australie, l’Inde et
l’Afrique du sud).
• Le 23 août 1914 le Japon (allié britannique) déclare la guerre à l’Allemagne.
Les belligérants s’efforcent de trouver d’autres alliés en Europe et ailleurs :
• Le 1 novembre 1914 la Turquie entre dans la guerre aux côtés de l’Allemagne.
• L’Italie, membre de la Triplice, se déclare neutre en 1914 et ainsi rompt son alliance avec l’Allemagne et
L’Autriche-Hongrie. En mai elle se range aux côtés de l’Entente et déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie,
en revendiquant les territoires de Trentino.
• La Bulgarie, battue en 1913 dans la Deuxième guerre balkanique, s’allie aux Empires centraux, adversaires de la Serbie.
• En 1916 ce sont le Portugal, la Roumanie et la Grèce qui entre dans la guerre aux côtés de l’Entente.
• Enfin, ayant gardé la neutralité pendant 3 ans, les États-Unis déclarent la guerre à l’Allemagne en avril
1917.
En Europe s’ouvrent 5 fronts :
• Le front de l’Ouest (La France, la Grande Bretagne et la Belgique contre l’Allemagne).
• Le front de l’Est (l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie contre la Russie et la Roumanie).
• Le front italien (l’Italie contre l’Autriche-Hongrie).
• Le front du Caucase (la Russie contre la Turquie).
• Le front du sur (la France et la Grèce contre la Bulgarie et l’Autriche-Hongrie).
Même si sur tous les fronts il y a des opérations de grande envergure (offensives et retraits), les lignes ne
bougent pas beaucoup des points de départs. La guerre se transforme vite en « guerre des tranchées », où
les soldats sont souvent victimes de maladies comme le choléra et le typhus s’ils ne le sont des gaz asphyxiants. A l’est le front bouge d’avantage au détriment de la Russie en 1915.
En 1917 la crise touche tout les pays et tous les fronts – les armées ne sont plus enthousiastes de continuer
la guerre. En février en Russie éclate une révolution, qui abolit la monarchie. Elle est suivie en octobre 1917
par la Révolution soviétique – le gouvernement des Soviets fait sortir la Russie de la guerre et signe en mars
1918 une paix séparée avec les Empires centraux (traité de Brest-Litovsk).
En janvier 1918 le président américain Woodrow Wilson proclame son programme de reconstruction du
monde après la guerre – les « 14 points » - un programme prévoyant les droits des peuples à disposer
d’eux-mêmes, la fin de la diplomatie secrète, la liberté des échanges commerciales et l’institution d’une organisation mondiale pour le maintien de la paix.
Le front de l’Ouest est les plus actif en 1918. En septembre al Bulgarie demande l’armistice, suivie par la
Turquie, l’Autriche-Hongrie éclate sous les revendications nationales et le 3 novembre 1918 c’est
l’Allemagne qui signe l’armistice.
On estime plus de 9 millions de morts dans la Première guerre mondiale, ainsi que plus de 23 millions de
blessées et de mutilés.
1
Les fronts européens en 1914
2
Les traités de paix
En janvier 1919 à Paris est convoqué une Conférence de paix qui se termine en janvier 1920 par la signature des traités de paix avec les pays vaincus :
• Le Traite de Versailles avec l’Allemagne – 28 juin 1919;
• Le Traité de Saint-Germain avec l’Autriche (État successeur de l’Autriche-Hongrie) – 10 septembre 1919
• Le Traite de Trianon avec la Hongrie (État successeur de l’Autriche-Hongrie) – 4 juin 1920, après la défaite de la république soviétique hongroise, proclamée en 1919.
• Le Traite de Neuilly avec la Bulgarie – 27 novembre 1919.
• Le Traite de Sèvres avec la Turquie – 10 août 1920.
Le traité de Versailles
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L’Empire allemand est dissout, naît la république de Weimar.
L’Allemagne cède 73 000 km2 de territoires :
o Rend l’Alsace et la Loraine à la France;
o Cède Eupen et Malmédy à la Belgique;
o Cède la Poznanie à la Pologne, qui est restituée comme État indépendant. La ville de Danzig
(Gdansk) est déclarée ville libre. Le « corridor polonais » sépare l’Allemagne de la Prusse orientale.
o Cède Schleswig du nord au Danemark.
La Rhénanie est occupée comme gage en fonction de l’exécution des dispositifs du traité de Versailles
avec l’Allemagne.
L’Allemagne est obligée de réduire sensiblement ses forces armées, de démilitariser la rive gauche du
Rhin (le Ruhr et la Sarre) ainsi qu’une sone de 50 km de la rive droite (à l’est).
En principe l’Allemagne doit payer une lourde contribution, mais plusieurs années les alliés ne
s’accordent pas sur la somme totale qui est due.
3
Le démembrement de l’Autriche-Hongrie
L’Autriche-Hongrie disparaît, donnant naissance à de nouveaux États : Autriche, Hongrie, Tchécoslovaquie.
La Pologne est restituée dans les frontières de l’ancien Grand duché du temps de Napoléon, mais agrandie
par la Posnanie (anciennement en Allemagne). Après la guerre avec la Russie soviétique (1920-1921) elle
annexe la région de Vilno (Vilnius, Lituanie), Biélorussie occidentale et Ukraine occidentale.
La Roumanie acquiert la Transylvanie, et la Bessarabie (Moldavie russe).
Le nouvel État – le Royaume de Serbes, des Croites et des Slovènes (cet État prend le nom de Yougoslavie
en 1929) – acquiert les provinces slaves du sud de l’Empire danubien.
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La Turquie du Traité de Sèvres au Traité de Lausanne (19120-1923)
L’Empire ottoman est démembré :
• Il cède ses possessions arabes (placées sous le mandat de la SDN – la France pour la Syrie et le Liban,
et la Grande Bretagne pour l’Iraq, la Transjordanie et la Palestine).
• Il cède la Thrace orientale et la région de Smyrne (Izmir) à la Grèce.
• La grande Arménie est déclarée indépendante.
• Un État kurde est prévu.
• Une démilitarisation de Détroits est prévue, ainsi que leur gestion par une Commission internationale.
Moustafa Kemal, chef des nationalistes turques, se révolte en 1920, destitue le gouvernement du sultan et
rejette le traité de Sèvres. Après l’intervention grecque en 1921-1922, Moustafa Kemal sort vainqueur et un
nouveau traité de paix est signé à Lausanne en 1923.
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Le Traité de Neuilly
La Bulgarie doit céder de territoires acquis pendant les Guerres balkaniques :
• Tzaribrod et Bosilegrad (les « confins occidentaux ») ainsi que Strumitza au profit de la Serbie.
• La Thrace égéenne au profit de la Grèce (En effet la cession est au profit de alliés qui doivent décider du
sort de ces territoires en fonction du respect des autres obligations de la Bulgarie. En 1923, è la conférence internationale de Lausanne, la décision et de récompenser la Grèce pour la guerre qu’elle mène
contre Kemal Atatürk.
Une contribution de guerre importante est due par la Bulgarie comme dédommagement à la Serbie, à la
Grèce et à la Roumanie.
La Bulgarie subit aussi des restrictions importantes de ces forces armées.
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Les conséquences de la Révolution soviétique
La Révolution soviétique d’octobre 1917 produit des changements internationaux importants. Le nouveau
gouvernement soviétique signe en mars 1918 un traité de paix séparé avec les Empires centraux, qu’il dénonce après la capitulation de l’Allemagne en novembre 1918.
Le nouveau gouvernement soviétique proclame le principe de l’autodétermination des peuples, ce qui se
produit des changements dans l’ancien Empire russe :
• En 1918 la Russie soviétique reconnaît l’indépendance de la Finlande.
• En 1918-1920 plusieurs républiques soviétiques apparaissent, liés par des traités d’alliance (en Caucase,
en Ukraine, en Sibérie etc.). La Russie devient en 1918 une république fédérative.
• En 1922, après la fin de la guerre civile, les républiques soviétiques signent un traité fédéral qui institue
une nouvelle fédération – l’Union des république socialiste soviétique (URSS ou Union soviétique).
La guerre civile éclate en Russie en juin 1918 et oppose les « Blancs » (les armées des généraux tsaristes,
soutenus par les alliés de l’Entente) aux « Rouges ». En 1919-1920 les « Rouges » remportent la victoire et
leur offensive vers l’ouest les confronte à la Pologne restituée en 1918. La guerre polono-soviétique de
1920-1921 se termine avec un échec des Soviets (traité de Riga), qui se voient abandonner leurs reconquêtes en ouest (la Biélorussie occidentale, l’Ukraine occidentale, les pays baltes).
Pour les mêmes raisons la Russie soviétique perd la Bessarabie (Moldavie russe) au profit de la Roumanie,
qui est ainsi récompensée pour son alliance avec l’Entente.
Le nouvel État polonais acquiert à part le territoire de
l’ancien Duché de Varsovie :
• la Posnanie et Katowice
(de l’Allemagne),
• la Galicie (de l’AutricheHongrie),
• la Polésie, la Volhynie occidentale et la Ruthénie de
la Russie après la guerre
polono-soviétique,
ainsi
que la région de Vilno (Vilnius), qui est revendiquée
par la Lituanie).
La nouvelle frontière polonaise
à l’Est est à 300 km de la ligne
Curzon – la délimitation entre
la Pologne et la Russie proposée par une commission internationales menée par le Britannique lord Curzon en 1918.
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L’Europe en 1919
La fin de la Première guerre mondiale voit naître des nouvelles frontières, mais aussi plusieurs nouveaux
États en Europe :
• La Finlande se voir reconnaître par la Russie soviétique en 1918.
• Les pays Baltes (l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie) se déclarent indépendants, changent de régime soviétique au régime bourgeois et deviennent indépendantes en 1921.
• L’Autriche, la Hongrie et la Tchécoslovaquie proclament leur indépendance en 1918. La Hongrie connaît
in guerre civile lors de la proclamation en 1919 d’une république soviétique vite écrasée.
• Le Royaume de Serbes, des Croites et des Slovènes est proclamé en 1918 et en 1929 devient Yougoslavie.
• L’Albani se voit reconnaître en 1920, après avoir lutté depuis 1912 pour son indépendance.
• En 1921 l’Irlande acquiert son indépendance de la Grande Bretagne après quelques années d’une lutte
pour l’indépendance.
• En 1922 est fondée l’Union soviétique.
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Le Proche orient en 1923
Le proche orient connaît aussi des changements après la guerre. Le démembrement de l’Empire ottoman et
la révolution kémaliste en Turquie fait naître de nouveaux États :
• La République turque est proclamée en 1923.
• Le cheikh de Nedjd – Saoud – se fait reconnaître en 1924 roi – c’est la naissance de l’Arabie saoudite,
officiellement proclamée en 1932.
Les possessions ottomanes au porche orient (Syrie, Liban, Irak, Transjordanie, Palestine) sont placées sous
la tutelle de la France et de la Brande Bretagne au nom de la Société des nations (SDN), l’organisation mondiale récemment fondée.
L’Égypte et les sultanats au sud de la péninsule Arabique acquièrent une autonomie, mais restent sous le
contrôle britannique, ainsi que le Qatar et le Koweït dans le Golfe perse.
En principe le système de Versailles punit les États vaincus, ce qui exige après son instauration un système
de garanties. La France devient l’acteur décisif de la création de ce système de garantie. Plusieurs conférences internationales suivirent les traités de paix pour régler les problèmes qui restaient :
• La question russe : la reconnaissance du gouvernement soviétique et les dettes de l’époque tsariste;
• La question turque : les nouvelle frontières de la République turque après la révolution kémaliste,
ainsi que le sort des possessions ottomanes au Proche orient;
• La question de réparations allemandes : qui ne sont pas résolues par le traité de Versailles (aussi le
problème qui naît avec le refus du Congrès américain de ratifier le traité de Versailles qui incluait
comme partie intégrale les Statuts de la nouvelle organisation mondiale – la Société des nations; un
traité de paix germano-américain est signé en 1921, sans cette partie du traité de Versailles);
• La question de la Thrace égéenne, cédée par la Bulgarie.
• Les questions des marines de guerre dans le Pacifique.
En 1919-1924 plusieurs conférences internationales sont organisées :
1. Les conférences de San Remo, de Spa, de Bologne de 1920-1921, qui n’arrivent pas à trouver les
solutions pour les réparations allemandes, les dettes russes et la question turque (les guerres civiles
en Russie et ne Turquie continuent).
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2. La conférence de Washington 1921-1922 : sur les marines de guerre de la Grande Bretagne, de la
France, des États-Unis et du Japon, qui se termine par la signature d’un traité naval, limitant ces
quatre marines.
3. La conférence de Lausanne 1923, où sont signés le traite avec la République turque (nouvelles frontières, mandats français et britannique sur le Proche orient) ainsi qu’un protocole pour la cession de
la Thrace égéenne à la Grèce.
4. La conférence de Gênes de 1924 sur la coopération économique en Europe avec la participation
pour la première fois de la Russie soviétique.
La Société des nations (SDN)
(le texte sur la SDN est repris de Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_des_Nations)
« La SdN regroupe à l’origine 45 pays, dont 26 non-européens. Par la suite, le nombre de pays membres
passe temporellement à 60 (28 septembre 1934 à 26 mars 1935). La SdN a 3 buts fondamentaux :
• faire respecter le droit international, avec la CPIJ (Cour permanente internationale de justice)
• abolir la diplomatie secrète
• résoudre les conflits par arbitrage
Le pacte de la SdN règle les rapports entre les États membres. Les 26 articles qui le composent définissent
les fonctions des 4 organes principaux :
• l’Assemblée réunit les représentants des États membres pour débattre des questions relatives à la paix
dans le monde, ainsi que l’admission de nouveaux membres (l’Allemagne n’est admise qu’en 1926). Elle
contrôle également le budget de l’organisation.
• le Conseil est composé de 5 membres permanents, à savoir le Royaume-Uni, la France, l’Italie, le Japon,
la Chine, ainsi que de 9 membres non-permanents. Le conseil a les mêmes droits que l’assemblée. Il
s’occupe aussi de différentes tâches dans lesquelles l’assemblée n’a qu’un pouvoir limité (mandats, minorités, etc.).
• le Secrétariat est l’auxiliaire de l’assemblée. Il est dirigé par un secrétaire général qui contrôle plusieurs
sections ainsi que le personnel (670 personnes venant de 51 pays en 1930).
• la Cour permanente internationale de justice de la Haye, créée en 1922, doit juger des affaires qui lui
sont soumises et généralement issues de la guerre. Toute action de la SdN devait être autorisée par un
vote unanime du Conseil et un vote majoritaire de l’Assemblée.
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Les années pacifistes (1920-1932)
Le système des garanties
Le problème essentiel du système de Versailles était les garanties pour maintenir le nouveau statu quo. La
France est le facteur décisif de la création d’un système, qui renforce et garantit les nouvelles frontières en
Europe et isole diplomatiquement l’Allemagne vaincue :
• Les alliance de la France : une suite de traités d’alliance avec la Belgique, la Pologne et la Tchécoslovaquie sont signés en 1920-1921 pour établir un cercle autour de l’Allemagne.
• La Pologne devient l’allié français principal de l’Est (après la révolution soviétique en Russie) et elle se
fait un système d’alliances avec la Finlande. L’Estonie, la Lettonie et la Roumanie, qui sert de renforcement du système français contre l’Allemagne, mais aussi comme un « cordon sanitaire » contre la Russie soviétique. (le Lituanie ne fait pas partie è cause de sa controverse avec la Pologne sur le Vilno/Vilnius).
• En 1925 à la conférence de Locarno la France, la Grande Bretagne, la Belgique et le Luxembourg signe
le Pacte rhénan, qui garanti les frontières allemandes de l’Ouest contre toute tentative de révision.
• Un traité contre les tentatives de restauration les Habsbourg en Hongrie est signé entre les alliés de la
France – la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Roumanie en 1924, connue sous le nom de « Petite
Entente ».
• Un Bloc balkanique (1924) est composé par un traité par la Grèce, la Roumanie et la Yougoslavie pour
garantir les nouvelles frontières de la Bulgarie contre toute revendication révisionniste.
Dans ce système seul les pactes l’Italie (fasciste depuis 1922), la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et
l’Albanie, une tentative d’instaurer une influence italienne plus particulière dans le Balkans, diffère de cette
logique de garanties pour le nouvelles frontières, parce que ce traité regroupe autour de l’Italie deux pays
vaincus, qui en principe s’oppose au nouveau statu quo territorial.
Le système des alliances des années 1920
Ce système isole en même temps l’Allemagne de Weimar et la Russie soviétique, qui en 1924, lors de la
conférence de Gênes (Genova), signent un accord de coopération économique (le traité de Rapallo) afin de
sortir de leur isolation.
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La révision du système
La crise économique se 1929-1932 bouleverse tout le système international (l’Allemagne cesse de payer les
réparations, les alliés européens cesse de payer leurs dettes envers les États-unis). L’arrivée au pouvoir des
nazis en Allemagne avec un programme international de révision totale du traité de Versailles met le début
d’une transformation radicale du système des alliances en Europe. Pendant les années 1930 deux grandes
stratégies diplomatiques se confrontent :
• La stratégie des garanties du statu quo (remplacée vers 1938 par une stratégie dite de « l’apaisement »;
• La stratégie révisionniste qui tente à changer les statu quo.
Le régime d’Hitler en Allemagne entreprend des pas unilatéraux pour une révision du statu quo :
• En 1935 il rétablit le système de circonscription militaire et entreprend un réarmement de l’Allemagne;
• En 1936 il remilitarise la Rhénanie et quitte le SDN.
• En mars 1938 l’Allemagne nazie incite une crise politique en Autriche, appuie les nazis autrichiens et
réalise l’Anschluss (l’incorporation de l’Autriche au Troisième Reich). L’Anschluss est formellement interdit par le Traité de Saint-Germain de 1920 avec l’Autriche, mais les puissances européennes vers
1938 adoptent une politique « d’apaisement » - de « petites » concession è L’Allemagne afin de sauvegarder le principal.
En juin-juillet 1938 Hitler, après
avoir incité les Allemands dans le
Sudètes (la Tchécoslovaquie de
l’ouest), arrive à imposer à la
conférence de Munich (1938,
avec l’Allemagne, l’Italie, la France
et la Grande Bretagne) une révision importante des frontières
tchécoslovaques.
L’Allemagne entreprend un effort pour former une coalition des puissances révisionnistes :
• En 1936 elle signe une accord avec l’Italie (connu sou le nom de « l’Axe »), accord consultatif d’aide
aux forces de Franco dans la guerre civile en Espagne (1936-1939). L’Allemagne accepte aussi de reconnaître la conquête de l’Abyssinie (Éthiopie) par l’Italie en 1935, en dépit de la réprobation de la SDN
(l’Italie est exclue de la SDN). En mai 1939 l’Axe se renforce par une alliance militaire – le « Pacte
d’acier ».
• La même année (1936) l’Allemagne signe avec le Japon le Pacte anti-Komintern (contre l’Union soviétique), auquel adhère en 1937 l’Italie. Le pacte et la réponse à la stratégie de l’Internationale communiste (et de l’URSS) adoptée en 1935 pour un « front populaire antifasciste ». L’Allemagne reconnais la
conquête de la Mandchourie par le Japon en 1932 et puis – l’agression japonaise contre la Chine en
1937. Ainsi se crée la coopération entre ces trois puissances, qui en 1940 (après le début de la
Deuxième guerre mondiale en Europe) se transforme en un Pacte tripartite.
La guerre civile en Espagne éclate en 1936 et
oppose la République (depuis 1932), dirigé par
un gouvernement du Front populaire (socialistes,
soutenus par les communistes) et les forces du
général Franco (conservateurs, soutenus par
l’Allemagne et l’Italie). La république est aidée
par les Brigades internationales, soutenus par
l’URSS.
La guerre se termine en 1939 par la chute de la
république et l’instauration du régime para fasciste de Franco, qui s’aligne en 1940 au Pacte
tripartite, mais sans entrer dans la Deuxième
guerre mondiale.
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En 1939 le système de Versailles est pratiquement inexistant. La réaction des puissances occidentales (la
France et la Grande Bretagne) est impuissante pour mettre fin à la révision du système :
• Déjà en 1935 la France tente une nouvelle alliance à l’Est – en signant un accord d’amitié avec l’URSS
(qui s’allie aussi à la Tchécoslovaquie), mais vers 1938-1939 le gouvernement de Staline préfère de ne
plus maintenir le statu quo territorial.
• La France et la Grande Bretagne garantissent solennellement les frontières de la Belgique, de la Pologne et de la Roumanie en 1939, tout en essayant en vain de s’allier avec l’URSS.
• Les alliés occidentaux tentent aussi de renouer avec les Balkans en alliant la Turquie dans une Entente
balkanique en 1934, mais aussi d’apaiser la Bulgarie en signant l’accord de Salonique de 1938 qui met
fin aux limitations militaires sur la Bulgarie
Le système des alliances en Europe pendant les années 1930
13
La Deuxième guerre mondiale
Le début de la guerre.
En effet la guerre commence avant que l’Allemagne attaque la Pologne le 1 septembre 1939.
• En mai 1939 l’Allemagne provoque une crise politique en Tchécoslovaquie, la démission du président et
du gouvernement et le démembrement du pays en une république Slovaque pronazi et un protectorat allemand de Bohême, occupé par la Wehrmacht et gouverné par le Reich.
• En même temps la Wehrmacht occupe le port de Memel en Lituanie pour assurer un point stratégique
au nord de la Prusse orientale, sans que les puissances occidentales puissent stopper cette agression
évidente.
• L’Allemagne nazie réussit à neutraliser l’URSS en signant le « pacte Molotov-Ribbentrop » en août
1939. Le pacte établit une neutralité des deux pays, mais un accord secret prévoit une politique commune de partage de la Pologne. (en 1936-1938 les « grandes purges » staliniens bouleversent les élites
soviétiques et ont comme conséquence le réalignement de l’URSS aux côtés des puissances, qui veulent la révision du statu quo territorial en Europe). L’Allemagne promet à l’URSS la révision de toute la
frontière soviétique occidentale avec la Pologne, mais aussi en Baltique et en Bessarabie.
• L’Italie fasciste occupe l’Albanie pendant l’été de 1939, sans que cette agression provoque une intervention des puissances occidentales.
En 1939 l’Europe paraît complètement paralysée devant les actes agressifs de l’Allemagne nazie et de
l’Italie fasciste.
1939
1939
1939
1938
Балканска
антанта 1924
L’Allemagne nazie attaque la Pologne le 1 septembre 1939. Le 3 septembre la France et la Grande Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne, mais sur le front occidental c’est « la drôle de guerre » (en effet pas
de combats décisifs jusqu’à l’été de 1940, parce que les puissance occidentales pensent toujours pouvoir
« apaiser » Hitler), alors que la Wehrmacht occupe la Pologne.
Le 17 septembre l’Armée rouge attaque la Pologne et occupe les territoires de l’ancien Empire russe dans la
Biélorussie occidentale et l’Ukraine occidentale, en s’arrêtant sur le limites préfigurés par le pacte MolotovRibbentrop (ce qui n’est pas très loin de la Ligne Curzon de 1920).
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L’Europe sous la botte nazie
L’année 1940 fait naître l’alliance nazie – le Pacte tripartite (l’Allemagne, l’Italie et le Japon), qui prévoit littéralement l’instauration de « l’ordre nouveau ». Le pacte et rejoint par les alliés d’Hitler : la Hongrie, la Roumanie, l’Espagne, la Slovaquie et en mars 1941 – par la Bulgarie.
Après l’effondrement de la Pologne en septembre 1939, en mars-avril 1940 la Wehrmacht occupe le Danemark et le Norvège, puis attaque par la Belgique et les Pays-bas la France en mai-juin 1940. C’est en ce
moment (juin 1940) que Mussolini entre dans la guerre aux côtés de Hitler. La France s’effondre et est occupée partiellement suite de l’armistice. Au sud s’établit le régime de Vichy pro-allemand en tête avec le maréchal Pétain. Le général De Gaule quitte la France avec une partie de l’armée française et depuis Londres
annonce que la guerre continue, menée par la « France libre ».
En mars 1941 Hitler attaque et occupe la
Yougoslavie et la Grèce. En Yougoslavie
se forme un État indépendant croite sous
tutelle nazie.
En 1940 à l’est, l’URSS acquiert ce que
Hitler lui a promis en août 1939 :
• En 1940 sous la pression de l’URSS
dans les pays baltes s’établit un
pouvoir soviétique et les trois pays
accèdent à l’Union soviétique.
• Dans un esprit de révision des frontières, en 1940 l’URSS attaque la
Finlande et modifie la frontière près
de la ville de Leningrad (SanctPeterbourg). Cette agression amène
l’exclusion de l’URSS de la SDN.
• Sous la pression de Hitler la Roumanie cède à l’URSS la Bessarabie.
Pacte tripartite
1940-1941
La coalition antihitlérienne
En juin 1941 Hitler attaque l’Union soviétique et vers l’hiver de 1942-1943 la Wehrmacht atteint la Volga. En
décembre 1941 le Japon attaque les États-Unis dans le Pacifique (Pearl harbor). L’entrée dans la guerre
contre le Pacte tripartite de l’URSS et des États-Unis change la situation.
L’Europe occupée (1941-1942)
1940
1941
1941
1942
1940
1941
1941
15
Une coalition anti-hitlérienne se forme : les États-Unis, la Grande Bretagne et l’Union soviétique.
En août 1941 une Charte atlantique est signée entre les États-unis et la Grande Bretagne, avant même
l’entrée des Américains dans la guerre. Cette déclaration proclame les principes suivants :
• Condamnation de toute annexion territoriale ;
• Respect de la volonté des peuples pour toute modification territoriale ;
• Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ;
• Liberté commerciale ;
• Coopération internationale et développement de l'État-providence ;
• Sécurité des citoyens ;
• Libre circulation en mer ;
• Désarmement.
• Le
texte
dénonce
également
la
«
tyrannie
nazie
».
(cf.
Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_l%27Atlantique).
Le 1 janvier 1942 sur la base de ce texte une Déclaration des Nations unies est signée par les alliés : les
États-Unis, la Grande Bretagne, l’URSS, la Chine, les principaux dominions britanniques, les gouvernements
européens en exil à Londres dont les états sont occupés par l'Allemagne et/ou l'Italie (à l'exception de la
France, la France libre du Général de Gaulle n'étant pas reconnu officiellement par les Américains comme le
gouvernement de la France jusqu’à 1944), ainsi que les alliés des États-Unis sur le continent sud-américain
(à l'exception de l'Argentine de Juan Peron).
Le « trois grands » (le président américain, le premier ministre britannique et le chef soviétique) se réunissent en 1943 à Téhéran, en 1944 en Yalta après la capitulation de l’Italie, et en 1945 à Potsdam après la
capitulation de l’Allemagne. Le Japon capitule le 2 septembre 1945 après les bombardements américains
atomique de Hiroshima et Nagasaki en août 1945.
Les Alliés en 1943
16
Les affiches de guerre des Alliés
Affiche américaine
Affiche britannique
Affiche soviétique
Affiche française
17
Le monde en 1945
Le statut de l’Allemagne
Après la capitulation de l’Allemagne, le pays est partagé en 4 zones d’occupation alliée : américaine, britannique, soviétique et française (une partie de la zone britannique). Les alliées institut aussi une Comité des
ministres des affaires étrangers, où ils se réunissent pour définir une politique commune envers l’Allemagne.
La ville de Berlin (dans la zone soviétique) est aussi partagée en 4 zones d’occupation.
Le même principe est institué pour l’Autriche et la ville de Vienne.
Les frontières polonaises en 1945
Les questions territoriales sont décidées par les Alliée au cours des rencontres à Yalta et à Potsdam.
La question la plus difficile – celle des
frontières de la Pologne – est résolue
ainsi : la Pologne perd en faveur de
l’URSS ses ancienne possessions à
l’est de la ligne Curzon, mais se voit
récompensée par les territoires à
l’ouest (la Poméranie / Pomorie et la
Silésie / Śląsk) d’où les Allemands sont
transférés dans l’Allemagne nouvelle.
La nouvelle frontière polono-allemande
est établie le long des rivières de
l’Oder-Neisse.
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L’Organisation des Nations Unies
En 1945 à San Francisco aux États-Unis se réunit la première rencontre pour l’établissement de la nouvelle
organisation mondiale – l’ONU.
La nouvelle organisation est successeur de la SDN, mais fondée sur des principes nouveaux :
• Les décisions qui se réfèrent au maintien de la paix sont prises par le Conseil de sécurité par l’unanimité
des membres permanents.
• Les vainqueurs (les États-Unis, la Grande Bretagne, l’URSS, la Chine et la France) auront le statut de
membres permanents du CC.
• L’ONU peut employer la force pour rétablir la paix, mais ce sont les États-membres qui procurent les
forces militaires nécessaires.
La Deuxième guerre mondiale a coûté la vie à plus de 61 millions de personnes. Plus de 10 millions trouvent
leur mort dans les camps d’extermination nazis, dont plus de 6 millions de Juifs de l’Europe. En Asie les Japonais occupants sont coupable de presque 20 millions de civils.
La fin des hostilités sur les fronts ne signifie pas le retour de la paix partout. En Grèce et en Chine éclatent
des guerres civiles entre les composantes de la résistance antifasciste. Dans les pays coloniaux commencent des mouvements d’émancipation nationale (Indonésie, Algérie, Palestine etc.)
À la fin de la guerre les Américains larguent deux bombes atomiques sur les villes japonaises de Hiroshima
(le 6 août 1945) et Nagasaki (le 8 août 1945). Le début de l’ère nucléaire change beaucoup les principes des
relations internationales.
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer, d'acier, de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin, très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
(Jacques Prévert, « Barbara »)
La ville de Brest en 1944
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