Les relations EST/OUEST de 1945 à 1990
Document 1 Le rideau de fer
« J’en viens(…) au danger qui menace le monde de la tyrannie. Nous ne pouvons pas fermer les
yeux devant le fait que les libertés dont jouit chaque citoyen sur toute l’étendue de l’empire britannique
n’existent pas dans un certain nombre de pays (...)
« De Stettin dans la Baltique, à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le
continent. Derrière cette ligne se trouvent les capitales des pays de l’Europe orientale : Varsovie,
Prague, Berlin, Vienne, Budapest, Bucarest et Sofia. Toutes ces villes célèbres et toutes ces nations
se trouvent dans la sphère soviétique. (…) Athènes seule (…) est libre de décider de son avenir par
des élections.
(…) Les communistes qui étaient très faibles dans ces pays de l’Est européen, ont été investis de
pouvoirs qui ne correspondaient nullement à leur importance numérique et cherchent partout à
exercer un contrôle totalitaire. (…) Dans l’Empire britannique et aux Etats-Unis où le communisme est
dans l’enfance, les partis communistes constituent un défi, et une menace croissance à la civilisation
chrétienne. (…) Ce qu’elle (la Russie), une expansion illimitée de sa puissance et de sa doctrine…
Nous devons examiner alors qu’il est temps, (…) le moyen d’empêcher la guerre de façon
permanente, et d’établir dans tous les pays, aussi rapidement que possible, les prémices de la liberté
et de la démocratie… »
Discours de Winston Churchill à l’Université de Fulton dans l’Etat du Missouri (Etats-Unis) le 5 mars 1946, publié dans le New
York Times le 6 mars 1946.
Document 2 La doctrine Truman
« Au moment présent de l’histoire du monde, presque toutes les nations se trouvent placées devant le
choix entre deux modes de vie. Et trop souvent ce choix n’est pas un libre choix. L’un de ces modes
de vie est basé sur la volonté de la majorité. Ses principaux caractères sont des institutions libres, des
gouvernements représentatifs, des élections libres, des garanties données à la liberté individuelle, à la
liberté de parole et de culte et l’absence de toute oppression politique
Le second mode de vie est basé sur la volonté d’une minorité imposée à la majorité. Il s’appuie sur la
terreur et l’oppression, sur une radio et une presse contrôlées, sur des élections dirigées et la
suppression de la liberté individuelle. »
« Je crois que la politique des Etats-Unis doit être de soutenir les peuples libres qui résistent à des
tentatives d’asservissement, qu’elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères. Je
crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin de leurs propres mains. Je crois
que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier (…)
H. Truman, Déclaration, 12 mars 1947
Document 3 La Doctrine Jdanov
« ‘‘L’aide’’ américaine entraîne presque automatiquement des modifications de la ligne politique du
pays qui reçoit cette ‘‘aide’’ ; viennent au pouvoir des partis et des personnalités qui, obéissant aux
directives de Washington, sont prêts à réaliser, dans leur politique intérieure et extérieure, le
programme des Etats-Unis. […] Apparaissent les deux directions principales de la politique
internationale de l’après-guerre, correspondant à la disposition en deux camps des forces politiques
sur l’arène mondiale : le camp anti-impérialiste et démocratique, et le camp impérialiste.
Les Etats-Unis sont les principales forces dirigeantes du camp impérialiste […], soutenus par
l’Angleterre, la France, les Etats possesseurs de colonies ou dépendantes des Etats-Unis. Les forces
anti-impérialistes et antifascistes forment l’autre camp. L’URSS, les pays anti-impérialistes, le
mouvement ouvrier démocratique et les partis communistes frères en font partie. »
A. Jdanov, Rapport de la situation internationale à la Conférence constitutive du Kominform à
Szklarska Poreba, septembre 1947.
Document 4 La coexistence pacifique
« Vivre en paix, en bons voisins, ou glisser vers une nouvelle guerre, tel est le choix devant lequel se
trouvent maintenant l’Union soviétique et les Etats-Unis, le monde entier. Il n’y en a pas de troisième,
à moins que l’un d’entre nous n’envisage de déménager sur une autre planète…
Vous disposez, messieurs, de grandes possibilités. Vous êtes influents. C’est pourquoi, en
m’adressant à vous aujourd’hui, je voudrais exprimer l’espoir que les businessmen des Etats-Unis
utiliseront leur influence dans la bonne direction et travailleront pour la coexistence pacifique et la
compétition entre nous. Bien sûr, je ne vous appelle pas, messieurs les businessmen, à partager notre
conception du monde, je pense que vous ne prétendez pas non plus me faire changer en faveur du
capitalisme. Nous avons passé l’âge. Il est probable que vous croyez en la victoire de votre système,
et moi, je suis convaincu que c’est le socialisme qui vaincra. »
N. Khrouchtchev, Ce que je pense de la coexistence pacifique, 1960.