Les relations EST/OUEST de 1945 à 1990 Qu’est-ce que ? Définition – Concept. Pourquoi ? Origines – Causes -Facteurs Situation de tensions extrêmes dans les relations internationales empoisonnées par la compétition politicoidéologique entre les EtatsUnis et l’URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Cette compétition s’est faite de manière indirecte, par pays interposés sur fond de course aux armements et conflits. Elle dure de 1947 à 1972. « Paix impossible, guerre improbable » (Raymond Aron) C’est le dégel qui a assoupli les relations entre les deux blocs. Il est marqué par une acceptation mutuelle, une cohabitation des deux systèmes. C’est le renouveau de la guerre froide marqué par la recrudescence des tensions idéologiques. Nouveau dégel dans relations Est-Ouest les Comment ? Manifestations – Déroulement LA GUERRE FROIDE (1947-1952) * Cause fondamentale * Opposition systématique entre les Différence idéologique entre deux blocs hostiles : l’Est et l’Ouest. capitalisme américain et * Bipolarité ou logique des blocs qui socialisme soviétique. aggrave les foyers de tension. * Cause indirecte * Course aux alliances militaires et La « question allemande » économiques. installe un climat de méfiance * Chasse aux sorcières réciproque qui conduit à une (maccarthysme) rupture déjà annoncée par le * Crises Discours de Fulton (5 mars * En Europe * En 1946) et qui devient effective Asie en 1947 avec les doctrines de - Grèce (1946) Truman, de Jdanov et le plan Chine (1946-49) Marshall - Tchécos (fév. 1948) Corée (1950-53) - Allemagne (juin 1948) Indochine (49-74) LA COEXISTENCE PACIFIQUE (1953-1974) 4 facteurs principaux : Baisse sensible des tensions * l’équilibre de la terreur ; marquée par : * changement d’hommes à la -visite de Khrouchtchev aux USA, à tête des deux Grands ; Paris et Londres ; * la fissuration des deux -Accords commerciaux entre les 2 blocs ; Grands ; * l’apparition d’un 3e -Téléphone rouge et accords SALT ; ensemble géopolitique. Mais elles présentent des limites : -Crises en Europe centrale et orientale (déstalinisation) ; -Crise de Suez en 1956 ; -2e crise de Berlin (1961) ; -Affaire des fusées de Cuba en 1962. LA GUERRE FRAICHE (1975-1985) -Fragilisation des 2 Grands -Retour à la vieille logique des blocs par le 1er choc pétrolier, et la course aux armements. chacun veut garder intacte sa -Forte implication des supergrands zone d’influence. dans les conflits localisés : -les Etats-Unis fragilisés par Afghanistan, Mozambique, l’affaire du Watergate Nicaragua, Guatemala… -Percée soviétique au -Boycott des Jeux olympiques de Cambodge, en Afrique, au Moscou de 1980. Nicaragua et en Afghanistan. -Volonté des USA de reprendre du poil de la bête. RENOUVEAU DE LA DETENTE ET FIN DES AFFRONTEMENTS -Ouverture mutuelle, plusieurs -Essoufflement des deux sommets USA-URSS. Grands. Perestroïka (restructuration) et -USA : problèmes budgétaires. Glasnost (transparence) en URSS. -URSS : crises économiques. -Retrait soviétique d’Afghanistan. -Destruction du Mur de Berlin le 9 novembre 1989. Conséquences Bilan – Incidences – Implications * Relations internationales tendues du fait de la bipolarité. * La paix mondiale est régulièrement secouée. On a même frôlé une 3e guerre mondial (exemple : en Corée). NB : La logique de confrontation prend le dessus dans les relations américano soviétiques. Apaisement général dans les relations internationales même si par moment quelques foyers de tensions éclatent ici et là. NB : La logique de négociation semble prendre le dessus sur la logique de confrontation. -Nouvelle crispation des relations internationales. -Retour à la bipolarité. NB : La logique de confrontation prend le dessus. -Réunification de l’Allemagne (03/10/90) ; -Implosion de l’URSS (31/12/91). Fin définitive de la bipolarisation et de la guerre froide. La chute des démocraties populaires « L’année 1989 restera dans l’Histoire celle de la chute des régimes communistes d’Europe de l’Est. De Varsovie à Budapest, de Berlin-Est à Prague, de Sofia à Bucarest. En quelques mois, tout l’édifice érigé par Staline entre 1945 et 1949 s’effondre comme un château de cartes. […] A Moscou, le régime a été victime du marché dont le succès, à l’échelle mondiale, a convaincu une fraction des dirigeants que l’URSS allait perdre la bataille économique. En Europe orientale, au contraire, c’est la contagion démocratique venue de l’Ouest qui, en proposant un modèle aux aspirations des peuples, a balayé un communisme importé. Qui ne savait, depuis la révolte hongroise de 1956, le printemps de Prague de 1968, les grèves polonaises de 1980, que l’ordre socialiste dans les démocraties populaires devait sa pérennité à la présence de l’Armée rouge et se lézarderait en quelques mois si devenait exclue la menace d’une intervention militaire du Kremlin ? […] Il ne faut pas oublier que depuis le début des années 80, les pays d’Europe de l’Est sont en pleine débandade économique, et que s’y déroule une lutte pour le pouvoir entre des septuagénaires conservateurs et des quinquagénaires de la génération de Gorbatchev, convaincus de l’urgence des réformes, et qui, surtout, se trouvent bloqués par les précédents aux portes du pouvoir suprême. » J. Lesourne et B. Lecomte, L’Après-communisme, Robert Laffont, 1990. Les relations EST/OUEST de 1945 à 1990 Document 1 Le rideau de fer « J’en viens(…) au danger qui menace le monde de la tyrannie. Nous ne pouvons pas fermer les yeux devant le fait que les libertés dont jouit chaque citoyen sur toute l’étendue de l’empire britannique n’existent pas dans un certain nombre de pays (...) « De Stettin dans la Baltique, à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent. Derrière cette ligne se trouvent les capitales des pays de l’Europe orientale : Varsovie, Prague, Berlin, Vienne, Budapest, Bucarest et Sofia. Toutes ces villes célèbres et toutes ces nations se trouvent dans la sphère soviétique. (…) Athènes seule (…) est libre de décider de son avenir par des élections. (…) Les communistes qui étaient très faibles dans ces pays de l’Est européen, ont été investis de pouvoirs qui ne correspondaient nullement à leur importance numérique et cherchent partout à exercer un contrôle totalitaire. (…) Dans l’Empire britannique et aux Etats-Unis où le communisme est dans l’enfance, les partis communistes constituent un défi, et une menace croissance à la civilisation chrétienne. (…) Ce qu’elle (la Russie), une expansion illimitée de sa puissance et de sa doctrine… Nous devons examiner alors qu’il est temps, (…) le moyen d’empêcher la guerre de façon permanente, et d’établir dans tous les pays, aussi rapidement que possible, les prémices de la liberté et de la démocratie… » Discours de Winston Churchill à l’Université de Fulton dans l’Etat du Missouri (Etats-Unis) le 5 mars 1946, publié dans le New York Times le 6 mars 1946. Document 2 La doctrine Truman « Au moment présent de l’histoire du monde, presque toutes les nations se trouvent placées devant le choix entre deux modes de vie. Et trop souvent ce choix n’est pas un libre choix. L’un de ces modes de vie est basé sur la volonté de la majorité. Ses principaux caractères sont des institutions libres, des gouvernements représentatifs, des élections libres, des garanties données à la liberté individuelle, à la liberté de parole et de culte et l’absence de toute oppression politique Le second mode de vie est basé sur la volonté d’une minorité imposée à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, sur une radio et une presse contrôlées, sur des élections dirigées et la suppression de la liberté individuelle. » « Je crois que la politique des Etats-Unis doit être de soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement, qu’elles soient le fait de minorités armées ou de pressions étrangères. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin de leurs propres mains. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier (…) H. Truman, Déclaration, 12 mars 1947 Document 3 La Doctrine Jdanov « ‘‘L’aide’’ américaine entraîne presque automatiquement des modifications de la ligne politique du pays qui reçoit cette ‘‘aide’’ ; viennent au pouvoir des partis et des personnalités qui, obéissant aux directives de Washington, sont prêts à réaliser, dans leur politique intérieure et extérieure, le programme des Etats-Unis. […] Apparaissent les deux directions principales de la politique internationale de l’après-guerre, correspondant à la disposition en deux camps des forces politiques sur l’arène mondiale : le camp anti-impérialiste et démocratique, et le camp impérialiste. Les Etats-Unis sont les principales forces dirigeantes du camp impérialiste […], soutenus par l’Angleterre, la France, les Etats possesseurs de colonies ou dépendantes des Etats-Unis. Les forces anti-impérialistes et antifascistes forment l’autre camp. L’URSS, les pays anti-impérialistes, le mouvement ouvrier démocratique et les partis communistes frères en font partie. » A. Jdanov, Rapport de la situation internationale à la Conférence constitutive du Kominform à Szklarska Poreba, septembre 1947. Document 4 La coexistence pacifique « Vivre en paix, en bons voisins, ou glisser vers une nouvelle guerre, tel est le choix devant lequel se trouvent maintenant l’Union soviétique et les Etats-Unis, le monde entier. Il n’y en a pas de troisième, à moins que l’un d’entre nous n’envisage de déménager sur une autre planète… Vous disposez, messieurs, de grandes possibilités. Vous êtes influents. C’est pourquoi, en m’adressant à vous aujourd’hui, je voudrais exprimer l’espoir que les businessmen des Etats-Unis utiliseront leur influence dans la bonne direction et travailleront pour la coexistence pacifique et la compétition entre nous. Bien sûr, je ne vous appelle pas, messieurs les businessmen, à partager notre conception du monde, je pense que vous ne prétendez pas non plus me faire changer en faveur du capitalisme. Nous avons passé l’âge. Il est probable que vous croyez en la victoire de votre système, et moi, je suis convaincu que c’est le socialisme qui vaincra. » N. Khrouchtchev, Ce que je pense de la coexistence pacifique, 1960. Les relations EST/OUEST de 1945 à 1990 Document 5 La crise de Cuba « Des preuves indubitables ont établi la présence à Cuba de bases de fusées pouvant atteindre Washington, le canal de Panama ou Mexico. Je vois là une menace explicite à la paix et à la sécurité de toutes les Amériques, en contradiction avec les assurances répétées des porte-parole soviétiques. En conséquence, j’annonce l’institution d’une quarantaine vigoureuse sur tout l’équipement militaire offensif acheminé vers Cuba. La politique de notre pays sera de considérer tout lancement de missile nucléaire à partir du sol cubain contre toute nation de l’hémisphère occidental comme une attaque de l’Union soviétique contre les Etats-Unis, appelant en représailles une riposte complète contre l’Union soviétique. J’invite M. Khrouchtchev à abandonner son entreprise de domination mondiale, à retirer ses armes de Cuba et à se joindre à un effort historique en vue de mettre fin à la dangereuse course aux armements. Il est temps encore de transformer l’histoire de l’humanité. Le prix de la liberté est toujours élevé, mais l’Amérique a toujours payé ce prix. Et il est un chemin que nous ne suivrons jamais : celui de la capitulation et de la soumission. » J. F. Kennedy, Discours télévisé, 22 octobre 1962. Document 6 L’Europe en 1948 et l’Allemagne