1130 - Natura 2000 Picardie

publicité
Eaux marines et milieux à marées
1130
Estuaires
CODE CORINE 13.2, 11.2
Extrait du Manuel d’interprétation
des habitats de l’Union européenne
Version EUR 15-1999
PAL. CLASS. : 13.2, 11.2
Partie aval d’une vallée fluviale soumise aux marées, à
partir du début des eaux saumâtres. Les estuaires fluviaux
sont des anses côtières où, contrairement aux « grandes
criques et baies peu profondes », l’apport en eau douce
est généralement important. L’interaction des eaux douces
avec les eaux marines ainsi que la réduction du flux des
eaux dans l’estuaire provoquent le dépôt de fins sédiments
sous forme de larges étendues de replats boueux et sableux.
Lorsque l’écoulement du fleuve est plus lent que le flot, les
dépôts de sédiments forment un delta à l’embouchure de
l’estuaire.
L’embouchure des rivières baltiques, considérée comme
un sous-type d’estuaire, présente de l’eau saumâtre et pas
de marée, avec une grande végétation des zones humides
(hélophytique) et une végétation aquatique luxuriante dans
les zones peu profondes.
Végétales :
Communautés d’algues benthiques et peuplements de
Zostères, notamment de Zostera noltii (Zosteretea) ou
végétation d’eau saumâtre : Ruppia maritima, R. rostellata
(Ruppietea) ; Spartina maritima (Spartinetea) ; Sarcocornia
perennis (Arthrocnemetea). Dans l’embouchure des rivières
baltiques, les espèces d’eau douce ainsi que celles d’eau
saumâtre peuvent être présentes (Carex spp., Myriophyllum
spp., Phragmites australis, Potamogeton spp., Scirpus spp.).
Caractères généraux
La définition d’un « estuaire » inclut la notion de masse d’eau
côtière en libre communication avec la mer et dans laquelle l’eau
de mer est diluée par de l’eau douce d’origine terrestre.
L’ouverture de l’estuaire à la mer doit permettre leurs échanges
continuels : transmission de l’énergie de marée et apports de sels
dissous. Lorsqu’il existe une barrière, la communication entre
la masse d’eau ainsi isolée et la mer n’est assurée qu’à marée
haute, on parle de « lagune ».
Animales :
Communautés d’invertébrés benthiques ; importante zone
d’alimentation pour de nombreux oiseaux.
La circulation dans l’estuaire est influencée par les frontières
latérales, sont donc exclues les étendues d’eau trop importantes pour que des apports latéraux puissent influer sur la dynamique.
Correspondances :
Classification allemande : « D2a Ästuare (Fließgewässermündungen mit Brackwassereinfluß u./od. Tidenhub
eingeschlossen werden », « 050105 Brackwasserwatt des
Ästuare an der Nordsee », « 050106 Süßwasserwatt im
Tideeinfluß des Nordsee ».
Dans l’estuaire, on distingue la « marée dynamique », correspondant à la propagation de la marée dans l’estuaire jusqu’au
point à partir duquel on retrouve un courant fluvial dirigé vers
l’aval, et la « marée saline », qui correspond à l’intrusion d’eau
de mer et à son mélange avec l’eau douce. C’est la limite de la
marée salée qui est à retenir dans la définition de l’habitat, puisque c’est elle qui explique la répartition des faunes et des flores
saumâtres qui le caractérisent.
Sur le terrain, l’estuaire forme une unité écologique avec les
habitats côtiers environnants. En termes de conservation de
la nature, ces différents habitats ne doivent pas être séparés
et cette réalité de terrain doit être prise en considération lors
du choix des sites.
Cet habitat a subi de profondes perturbations depuis que l’urbanisation et l’industrialisation de type portuaire se sont développées le long des zones estuariennes. Les peuplements sont
le plus souvent très dégradés et il semble parfois difficile de
reconstituer les peuplements originaux. Au mieux, il ne reste
plus que la fraction la plus résistante des peuplements résidents.
Ces milieux constituent aussi des zones de passage, de transition
entre la mer et l’eau douce, et de nombreuses écophases d’espèces marines ou amphihalines s’y déroulent. La qualité des eaux
estuariennes repose sur la bonne gestion des bassins-versants.
Sa reconquête est parfois marquée par la réapparition d’espèces
migratrices jadis abondantes et qui avaient déserté cet habitat
(c’est la cas du Saumon atlantique, Salmo salar).
65
Eaux marines et milieux à marées
DESPREZ M., DUCROTOY J.P. et SYLVAND B., 1986 - Fluctuations
naturelles et évolution artificielle des biocénoses macrozoobenthiques intertidales de trois estuaires des côtes françaises de la Manche.
Hydrobiologia, 142 : 249-270.
DESPREZ M., RYBARCZYK H., WILSON J.G., DUCROTOY J.P.,
SUEUR F., OLIVESI R. et ELKAIM B., 1992 - Biological impact of
eutrophication in the Bay of Somme and the induction and impact of
anoxia. Netherland Journal of Sea Research, 30 : 149-159.
ÉLIE P., 1993 - L’hydrobiologie des estuaires. Actes du colloque Agence
de l’eau-IFREMER « Estuaires et deltas : des milieux menacés ? » :
76-83.
ELLIOTT M., 1996 - The derivation and value of Ecological
Qualit Standards and objectives. Marine Pollution Bulletin, 32(11) :
762-763.
GEODE, 1997 - Étude de la toxicité des sédiments dragués. Document
de synthèse et annexes. Projet du groupe GEODE/IFREMER, Brest,
rapport interne, 82 p.
GILLNER W., 1960 - Vegetations- und Standortsuntersuchungen in den
Strandwiesen der schwedischen Westküste. Acta Phytogeographica
Suecica, 43 : 1-198.
GLÉMAREC M. et HUSSENOT E., 1982 - A three year ecological
survey in Benoît and Wrac’h Abers following the Amoco Cadiz oil
spill. Netherland Journal of Sea Research, 16 : 483-490.
GREEN J., 1968 - The biology of estuarine animals. Sidwick & Jackson
(eds.), London, 401 p.
LE BRIS H., 1988 - Fonctionnement des écosystèmes benthiques
côtiers au contact d’estuaires : la rade de Lorient et la baie de Vilaine.
Thèse d’océanographie biologique, université de Bretagne occidentale,
Brest, 172 p.
LE BRIS H. et GLÉMAREC M., 1996 - Marine and brackish ecosystems of south Brittany (Lorient and Vilaine Bays) with particular
reference to the effect of the turbidity maxima. Estuarine Coastal
Shelf Science, 42 : 737-753.
McLUSKY D.S., 1981 - The estuarine ecosystem. Blackie, Glasgow,
150 p.
McLUSKY D.S., 1993- Marine and estuarine gradients. An overview.
Netherland Journal of Sea Research, 27 : 489-493.
PÉRÈS J.-M. et PICARD J., 1964 - Nouveau manuel de bionomie benthique de la Méditerranée. Recueil des travaux de la station marine
d’Endoume, bulletin 31, fasc. 47 : 1-37.
PRITCHARD D.W., 1967 - What is an estuary : a physical viewpoint.
In LAUFF G.H. (ed.). Estuaries. American Association for the
Advancement of Science, Washington : 3-5.
PRONIEWSKI F. et ELKAIM B., 1980 - Benthos subtidal de l’estuaire
de la Seine. Résultats préliminaires. Comptes rendus de l’Académie
des sciences, Paris, 291, série D : 545-547.
ROBINEAU B., 1986 - Les peuplements benthiques de l’estuaire de la
Loire. Thèse de doctorat, université de Bretagne occidentale, Brest,
329 p.
ROBINEAU B., 1987 - Caractérisation des peuplements macrozoobenthiques de l’estuaire de la Loire. Vie et Milieu, 37 : 67-76.
RYBARCZYK H., 1993 - Processus d’eutrophisation et ses conséquences sur les peuplements d’un écosystème estuarien, un exemple en
Manche orientale : la baie de Somme. Thèse de doctorat, université
Pierre-et-Marie-Curie, Paris VI, 225 p.
SYLVAND B., 1995 - La baie des Veys (littoral occidental de la baie de
Seine, Manche), 1972-1993 : structure et évolution à long terme d’un
écosystème benthique intertidal de substrat meuble sous influence
estuarienne. Thèse de doctorat d’État, université de Caen, 409 p.
WOLFF W.J., 1973 - The estuary as a habitat : an analysis of data on the
soft bottom endofauna of the estuarine area of the rivers Rhine, Meuse
and Scheldt. Zoologica Verhandlung, Leiden, 26 : 242 p.
Déclinaison en habitats élémentaires
Déclinaison en deux habitats élémentaires, le premier atlantique
et le second méditerranéen :
- Slikke en mer à marées (façade atlantique)
- Sables vaseux et vases lagunaires et estuariennes
(Méditerranée)
Il existe une classification des estuaires en fonction du mode
de pénétration de l’eau de mer dans l’estuaire et de ses
possibilités de mélange avec l’eau douce. Cette classification
physique des estuaires n’est pas évoquée ici, car la répartition
des espèces saumâtres qui caractérisent ces milieux très variables traduit bien les conditions de dessalures.
Ce type d’habitat se rencontre sur l’ensemble de la façade
Manche-Atlantique soumise aux actions hydrodynamiques
d’ordre marégraphique, ce qui est implicite dans la définition de
l’estuaire. Ce sont de grands estuaires (Seine, Loire, Gironde…
), des estuaires de taille restreinte aboutissant dans une baie
(Somme, Veys, Morlaix, Brest, Lorient, Vilaine…) ou de petits
estuaires (comme les abers bretons).
Étant donné l’appartenance de cette faune saumâtre à un seul
peuplement (ou à une seule biocénose), il est possible de ne
reconnaître que deux habitats élémentaires, l’un atlantique,
l’autre méditerranéen. En Méditerranée, où les phénomènes
marégraphiques sont très atténués, cet habitat est très limité. Il
mérite cependant d’être clairement identifié et distingué de son
homologue atlantique.
Bibliographie
ALLEN G.P., 1972 - Étude des processus sédimentaires dans l’estuaire de
la Gironde. Thèse de doctorat d’État, université de Bordeaux, 338 p.
AUBY I., 1991 - Contribution à l’étude des herbiers de Zostera noltii
dans le bassin d’Arcachon. Thèse de doctorat, université Bordeaux I,
162 p.
BACHELET G., 1987 - Processus de recrutement et rôle des stades juvéniles d’invertébrés dans le fonctionnement des systèmes
benthiques de substrat meuble en milieu intertidal estuarien. Thèse de
doctorat, université Bordeaux I, 478 p.
BELLAN-SANTINI D., LACAZE J.C. et C. POIZAT (éd.), 1994 - Les
biocénoses marines et littorales de Méditerranée. Synthèse, menaces et perspectives. Collection Patrimoines naturels, volume 19.
Secrétariat de la faune et de la flore / MNHN, Paris, 246 p.
BRUN G., 1967 - Étude de l’estuaire du « Grand Rhône ». Bulletin de
l’Institut océanographique de Monaco, 66(1371) : 46 p., 12 fig.
DAUVIN J.-C. (éd.), 1997 - Les biocénoses marines et littorales
françaises des côtes Atlantique, Manche et mer du Nord. Synthèse,
menaces et perspectives. Collection Patrimoines naturels, volume 28.
Laboratoire de biologie des invertébrés marins et malacologie. Service
du patrimoine naturel / IEBG / MNHN, Paris, 376 p.
DESPREZ M., 1981 - Étude du macrozoobenthos intertidal de l’estuaire
de la Seine. Thèse de 3e cycle, université de Rouen, 186 p.
DESPREZ M., BRULARD J.-F., DUPONT J.P., SIMON S.,
SYLVAND B. et DUVAL P., 1983 - Étude des faciès intertidaux de
l’estuaire de la Seine. Comptes rendus de l’Académie des sciences,
Paris, 296(III) : 521-526.
66
Estuaires
Slikke en mer à marées (façade atlantique)
1130
CODE CORINE 13.2
Caractères diagnostiques de l’habitat
Dynamique du peuplement
Variabilité liée à la diversité des substrats, aux différents degrés
de salinité du milieu, à la présence de phanérogames (Salicornes,
Joncs, Zostera noltii…), à la présence de cyanophycées…
La dynamique mesurable est celle des populations qui varient
spatialement et temporellement.
Les espèces subissent de fortes contraintes physiques et chimiques et il n’y a pas de réelle structuration des peuplements
basée sur les interactions entre populations. Il peut cependant
exister une forte compétition interspécifique, mais elle est le
plus souvent intraspécifique avec ségrégation spatiale des jeunes cohortes par rapport aux plus âgées. D’une année sur l’autre,
ces populations sont très fluctuantes. Cette variabilité est donc
double : temporelle et spatiale.
Les herbiers de Zostère naine (Zostera noltii) peuvent occuper cet
habitat en lui conférant une physionomie toute particulière. Cette
présence n’est ni obligatoire ni caractéristique puisqu’on les trouve
aussi en milieu marin (UE : 1140) ou lagunaire (UE : 1150*). Ces
herbiers offrent des conditions de refuge tout à fait intéressantes
pour certaines espèces, même s’ils sont peu étoffés. Ils sont à la
base de la nutrition de populations d’herbivores, résidentes ou le
plus souvent migratoires (poissons, oiseaux…).
Variabilité due aux niveaux topographiques et aux profils des
pentes.
Habitats associés ou en contact
Caractéristiques stationnelles
L’habitat s’étend des limites supérieures des pleines mers de
mortes-eaux (0 m) jusqu’aux limites inférieures des basses
mers de vives-eaux (étage médiolittoral). Il peut aussi, parfois,
concerner l’étage infralittoral, mais le peuplement n’y est pas
différent.
Substrat très divers : des sables fins aux vases.
Salinité variable : milieux euhalin (30 à 35 PSU), polyhalin
(18 à 30 PSU), mésohalin (5 à 18 PSU) et oligohalin
(0,5 à 5 PSU).
Variabilité
Variabilité liée aux perturbations anthropiques, comme les
apports de matières organiques, avec présence d’espèces opportunistes au sein de la macrofaune, venant se surimposer ou se
substituer à la faune estuarienne.
Contact supérieur avec la flore des schorres : végétations
annuelles pionnières à Salicornia (UE : 1310), prés à Spartina
du Spartinion anglicae (UE : 1320), prés salés atlantiques des
Glauco, Puccinellietalia (UE : 1330). Cette succession est illustrée figure 2, page 43. L’habitat est relayé par les replats boueux
ou sableux (UE : 1140) lorsque les conditions sont marines.
Contact inférieur avec les habitats subtidaux : grandes criques
et baies peu profondes (UE : 1160) et bancs de sable à faible
couverture permanente d’eau marine (UE : 1110)..
Espèces « indicatrices » du type d’habitat
Mollusques bivalves fouisseurs : Macoma baltica, Scrobicularia
plana, Cerastoderma lamarcki et C. edule, Abra tenuis, Mya
arenaria.
Vers polychètes : Hediste diversicolor, Streblospio spp.,
Manayunkia aestuarina.
Mollusques gastéropodes : Hydrobia spp.
Crustacés amphipodes : Corophium volutator et C. arenarium ; crustacé isopode : Cyathura carinata.
Il s’agit plus largement de la communauté à Macoma baltica,
qui se présente sous des aspects (faciès) très variables étant
donné le peu d’interactions biotiques existant au sein de ce type
de peuplement. Le plus souvent, on observe des mosaïques de
populations, isolées spatialement et variables temporellement.
Répartition géographique
Cet habitat est présent à la fois dans les grands estuaires (Somme,
Seine, Loire, Gironde…) et dans les petits estuaires (Aa, Canche,
abers…), sur l’ensemble du littoral Manche-Atlantique.
Confusions possibles avec d’autres habitats
Des confusions sont possibles avec les lagunes (UE : 1150*).
Le milieu estuarien suppose l’intervention de la marée dynamique. Lorsque cet échange avec le milieu marin est freiné par
la construction de flèche de sable, les conditions deviennent
lagunaires, mais le peuplement concerné est peu différent (faune
saumâtre).
Correspondances biocénotiques
Typologie ZNIEFF-Mer (1994) : II.1, II.2.1, II.2.2, II.2.3
Typologie Marine Biotopes (1996) : LMUHedMac,
LMUHedMacMan, LMUHedScr, LMX. Max
Typologie EUNIS (1999) : A2.7
67
Estuaires
réduisant les sources, qu’elles soient localisées sur les rives de
l’estuaire (urbanisation, industrie) ou au niveau des bassins-versants (agriculture, élevage…).
Valeur écologique et biologique
Milieux à faible diversité biologique mais à fort potentiel biologique (très importante production primaire phytoplanctonique
locale ou importée des zones d’amont).
La réduction des rejets industriels de polluants oxydables dans
les estuaires est un préalable nécessaire afin d’améliorer la teneur
en oxygène dissous des eaux, ce qui se révélera d’ailleurs favorable pour la vie aquatique en général. Cette teneur en oxygène est
très liée aux déplacements (à très forte variabilité) des zones de
turbidité maximale (« bouchon vaseux »), où les particules fines
sédimentaires absorbent les éléments polluants et contaminants
(bactéries pathogènes). Cette mesure est d’autant plus importante
que les capacités des stations d’épuration des communes riveraines sont souvent inadaptées. Aussi est-il indispensable de maintenir les échanges latéraux de l’estuaire en limitant l’endiguement
latéral. Dans tous les cas, tous les aménagements dans les estuaires nécessitent des études d’impact minutieuses.
Milieux utilisés comme aire de nourrissage par des oiseaux à
basse mer et par des juvéniles de poissons (plats notamment) à
marée haute.
Zone de transit entre les milieux d’eau douce et marin pour les
espèces migratoires (Saumon, Anguille, Anguilla anguilla…).
Présence du Phoque veau-marin (Phoca vitulina ; UE : 1365).
Tendances évolutives
et menaces potentielles
Les travaux récurrents de dragage pour entretenir les chenaux
de navigation ou d’extraction de sable remettent en circulation
les éléments polluants qui pouvaient être enfouis dans les sédiments. Il faut donc se référer, dans le cas des métaux lourds (fer,
cadmium, plomb, chrome, mercure…), aux recommandations
du groupe GEODE.
Ce sont des milieux à forte stabilité biologique malgré la
faiblesse des interactions entre les populations d’invertébrés
(répartition en mosaïque des populations). Cela vient du fait que
les populations de ces milieux très variables physiquement sont
nécessairement très résistantes.
Les aménagements du cône estuarien et de la plaine alluviale ne
peuvent être menés qu’avec un maximum de précautions et une
planification d’ensemble. Étant donné la variabilité des situations correspondant à cet habitat, il est évident que les cadres de
gestion ne pourront être établis qu’au cas par cas, après concertation avec les gestionnaires et les scientifiques concernés.
L’évolution générale de cet habitat est caractérisée par l’envasement des fonds et par la détérioration de la qualité des eaux
estuariennes. Cela est dû à la forte anthropisation par artificialisation des berges. Les zones portuaires ont favorisé les enrochements, les infrastructures linéaires, les portes à flots… L’estuaire
est ainsi coupé des échanges latéraux. La dynamique naturelle
des eaux estuariennes est aujourd’hui très modifiée.
Inventaires, expérimentations,
axes de recherche à développer
D’un autre côté, la qualité des eaux est menacée par la surcharge
en matière organique venant des bassins-versants, les apports
des émissaires urbains, les menaces d’anoxie… À cela s’ajoute
la contamination des organismes par les micropolluants, métaux
lourds, etc., pouvant affecter la santé de leurs prédateurs (y
compris l’homme).
Mises au point d’EQS (« Ecological Quality Standards », indices
de qualité biologique) permettant d’évaluer la qualité du milieu
(Elliot, 1996) et la santé de l’écosystème. Les analyses doivent
être réalisées aux plus hauts niveaux d’organisation (écosystème,
peuplements, populations…). Pour les polluants, les analyses
doivent être effectuées dans le milieu fluide, mais surtout dans le
milieu sédimentaire et dans la matière vivante.
Potentialités intrinsèques de production
L’intérêt cynégétique est fort, ainsi que les potentialités halieutiques.
Bibliographie
Zone d’aquaculture intensive, traditionnelle (ostréiculture) ou
nouvelle (cages à poissons).
ALLEN G.P., 1972.
AUBY I., 1991.
BACHELET G., 1987.
DESPREZ M., 1981.
DESPREZ M. et al., 1983.
DESPREZ M., DUCROTOY J.P. et SYLVAND B., 1986.
DESPREZ M. et al., 1992.
ÉLIE P., 1993.
GLÉMAREC M. et HUSSENOT E., 1982.
LE BRIS H., 1988.
LE BRIS H. et GLÉMAREC M., 1996.
ROBINEAU B., 1986 et 1987.
RYBARCZYK H., 1993.
SYLVAND B., 1995.
Cadre de gestion
Les estuaires hébergent des populations résidentes ou migratrices d’oiseaux et de poissons qui sont des prédateurs de niveau
supérieur. Ils ingèrent donc des proies qui peuvent être contaminées par des produits polluants qui se trouvent ainsi accumulés
dans les niveaux supérieurs de l’écosystème.
Si les effets de ces polluants sur les organismes vivants ne sont
pas toujours faciles à évaluer, il est néanmoins essentiel de maintenir les estuaires à des niveaux faibles de contamination, en en
68
Téléchargement