ET AILLEURS…? 485 Et ailleurs…? Antoine de Torrenté Adolescents et chirurgie bariatrique: problèmes? La question Aux Etats-Unis, 4,4 millions d’enfants et d’adolescents sont sévèrement obèses. Les traitements diététiques, l’exercice physique et le soutient psychologique sont peu efficaces contre les armes de destruction de l’industrie agro-alimentaire. L’avenir de ces enfants est sévèrement compromis. La chirurgie bariatrique est un des seuls espoirs et le nombre des interventions a passé de 800 en 2003 à 1600 en 2009 aux Etats-Unis. Pourtant, peu de données existent sur l’évolution des adolescents, sur le résultat à moyen terme et sur les éventuelles complications de ces interventions. L’étude Teen-LABS (Teen-Longitudinal Assessment of Bariatric Surgery) se pose ces questions fondamentales dans une étude prospective observationnelle. La méthode De mars 2007 à février 2012, les centres participant à l’étude ont inclus tous les patients consécutifs âgés de <19 ans subissant une chirurgie bariatrique. Les données ont été recueillies à l’entrée, 6 mois, 1 année, 2 et 3 ans postchirurgie. Les données anthropométriques et de laboratoire de suivi ont été recueil- Hématurie comme marqueur d’un cancer des voies urinaires L’American College of Physicians (ACP) a émis de nouvelles recommandations sur le sujet. – Une hématurie macroscopique doit faire partie de la revue des systèmes. – Chez les patients asymptomatiques, le dépistage d’une hématurie n’est pas indiqué pour détecter un cancer. – Chez tous les patients, un épisode d’hématurie macroscopique doit être référé à un urologue. – Les adultes avec une hématurie microscopique à la bandelette et confirmée au microscope doivent être référés à un urologue. – Même si un patient est sous anticoagulants ou antiplaquettaires une hématurie doit être investiguée. Remarque: ne pas oublier le rôle du néphrologue dans l’évaluation d’une hématurie non due à une tumeur. Les glomérulonéphrites, ça existe! Nielsen M, et al. Ann Intern Med. 2016 Apr 5;164(7):488–97. SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE lies soit dans le centre où l’intervention a été pratiquée ou au domicile du patient par des personnes spécialement formées. La qualité de vie en rapport avec la perte de poids a été estimée par un questionnaire Impact of Weight on Quality of Life Kids, score de 0–100. Un score plus élevé indiquant une meilleure qualité de vie. Les résultats 242 patients ont été inclus. 161 ont subi un bypass avec un montage Roux en Y, 67 ont subi une gastrectomie longitudinale (sleeve) et 14 ont reçu un anneau gastrique. 29% étaient âgés de 13 à 15 ans, 41% de 16 à 17 ans et 30% de 18 à 19 ans. La majorité des patients venaient de couches sociales défavorisées. Les données de suivi ont été recueillies chez près de 90% des patients. A 3 ans, la perte de poids moyenne était de 41 kg pour un poids de départ de ~150 kg (!). A 3 ans, 26% n’étaient plus obèses. La pression artérielle élevée de 96 patients s’est corrigée chez 74% d’entre eux. Une dyslipidémie si présente s’est normalisée chez 66% sans médicaments. La fonction rénale s’est améliorée et 39 patients diabétiques de type 2 ont vu l’HbA 1c passer de 6,3 à 5,3%, la glycémie à jeun de 6,1 à 4,9. Par contre, à 3 ans 57% des patients avaient une ferritine anormalement basse, la vitamine B12 a chuté chez 35% et 16% Antidépresseurs chez les enfants: suicides et agressions Une métaanalyse de 68 études fait état, chez >10 000 patients, d’un risque plus que doublé de suicides et de comportements agressifs chez les enfants traités par duloxétine, fluoxétine, paroxétine, sertraline ou venlafaxine. Heureusement le risque absolu est faible mais une opinion d’expert du New Engl J Med Watch Psychiatry (Dr B. Geller) confirme ces craintes. Donc: essayer toutes les autres voies possibles… Sharma T, et al. BMJ. 2016 Jan 27;352:i65. Hépatite C: excellents résultats Une combinaison de l’inhibiteur de la nucléotide polymérase, le sofosbusvir, et de l’inhibiteur d’une protéine non structurelle du virus, le velpatasvir, 1×/j en un seul comprimé amène une réponse de suppression virale de 99% pour les génotypes 1, 2, 4, 5 et 6 même chez les patients avec une cirrhose compensée. Magnifique résultat mais reste le prix… Feld JJ, et al. N Engl J Med. 2015 Dec 31;373(27):2599–607. 2016;16(23):485 avaient un déficit en vitamine A. De plus, 13% des patients ont dû être réopérés pour des complications intra-abdominales. La qualité de vie s’est significativement améliorée le score passant de 63 à 83 en moyenne. La méthode chirurgicale n’a pas eu d’influence sur les résultats (l’anneau gastrique n’a pas été inclus dans les statistiques car le groupe était trop petit). Commentaires Si l’étude montre que la chirurgie bariatrique est efficace pour la perte de poids il n’en reste pas moins que ces adolescents pèsent encore plus de 100 kg après l’intervention… Quel est l’avenir à long terme de ces jeunes patients qui souffrent après l’intervention de déficits nutritionnels sévères? Quels sont les conséquences de l’intervention en soi à long terme qui fait partir dans la vie des ados avec un tube digestif «anormal»? Tout doit évidemment être fait pour la prévention: information, taxes sur les sodas sucrés (comme pour le tabac…) comme l’a fait le Mexique, interdiction de la publicité pour les «junk foods» (aliments «poubelles»). Et tant pis pour la sacro-sainte liberté de commerce de l’industrie agro-alimentaire qui s’engraisse en engraissant nos enfants… Inge TH, et al. N Engl J Med. 2016 Jan 14;374(2):113–23. Recommandation pour la durée du traitement par les bisphosphonates L’American Society for Bone and Mineral Research a renouvellé ses recommandations: – Les cliniciens doivent réévaluer le risque fracturaire (il existe des scores par ex. FRAX) après 5 ans de traitement par un bisphosphonate per os et 3 ans de traitement par un bisphosphonate i-v. – Pour les patients avec un risque fracturaire élevé (T score abaissé, ancienne fracture ostéoporotique ), le traitement per os peut être prolongé jusqu’à 10 ans et pour le traitement i-v jusqu’à 6 ans. – Pour les patients avec un risque fracturaire bas, après 5 ou 3 ans de traitement p.o. ou i-v le traitement peut être arrêté mais les risque fracturaire doit être réévalué périodiquement. Recommandations utiles pour les non-spécialistes… Adler RA, et al. J Bone Miner Res. 2016 Jan;31(1):16–35.