Et ailleurs…?
Antoine de Torrenté
Adolescents et chirurgie bariatrique:
problèmes?
La question
Aux Etats-Unis, 4,4 millions d’enfants et
d’adolescents sont sévèrement obèses. Les
traitements diététiques, l’exercice physique et
le soutient psychologique sont peu ecaces
contre les armes de destruction de l’industrie
agro-alimentaire. L’avenir de ces enfants est
sévèrement compromis. La chirurgie baria-
trique est un des seuls espoirs et le nombre
des interventions a passé de 800 en 2003 à
1600 en 2009 aux Etats-Unis. Pourtant, peu
de dones existent sur l’évolution des ado-
lescents, sur le résultat à moyen terme et sur
les éventuelles complications de ces interven-
tions. L’étude Teen-LABS
(Teen-Longitudinal
Assessment of Bariatric Surgery)
se pose ces
questions fondamentales dans une étude
prospective observationnelle.
La méthode
De mars 2007 à février 2012, les centres parti-
cipant à l’étude ont inclus tous les patients
consécutifs âgés de <19 ans subissant une
chirurgie bariatrique. Les dones ont été re-
cueillies à l’entrée, 6 mois, 1 année, 2 et 3 ans
postchirurgie. Les dones anthropométri-
ques et de laboratoire de suivi ont été recueil-
lies soit dans le centre l’intervention a é
pratiquée ou au domicile du patient par des
personnes spécialement formées. La qualité
de vie en rapport avec la perte de poids a été
estimée par un questionnaire
Impact of
Weight on Quality of Life Kids
, score de 0–100.
Un score plus élevé indiquant une meilleure
qualité de vie.
Les résultats
242 patients ont été inclus. 161 ont subi un by-
pass avec un montage Roux en Y, 67 ont subi
une gastrectomie longitudinale (sleeve) et 14
ont reçu un anneau gastrique. 29% étaient âgés
de 13 à 15ans, 41% de 16 à 17ans et 30% de 18 à
19ans. La majorité des patients venaient de
couches sociales défavorisées. Les dones de
suivi ont été recueillies chez ps de 90% des
patients. A 3ans, la perte de poids moyenne
était de 41 kg pour un poids de part de
~150kg (!). A 3ans, 26% n’étaient plus obèses.
La pression artérielle élevée de 96patients
s’est corrigée chez 74% d’entre eux. Une dysli-
pimie si présente s’est normalie chez 66%
sans médicaments. La fonction rénale s’est
amélioe et 39 patients diatiques de type 2
ont vu l’HbA1c passer de 6,3 à 5,3%, la glycémie
à jeun de 6,1 à 4,9. Par contre, à 3 ans 57% des
patients avaient une ferritine anormalement
basse, la vitamine B12 a chu chez 35% et 16%
avaient un décit en vitamine A. De plus, 13%
des patients ont dû être réos pour des
complications intra-abdominales. La qualité
de vie s’est signicativement améliorée le
score passant de 63 à 83 en moyenne. La -
thode chirurgicale n’a pas eu d’inuence sur
les sultats (l’anneau gastrique n’a pas été in-
clus dans les statistiques car le groupe était
trop petit).
Commentaires
Si l’étude montre que la chirurgie bariatrique
est ecace pour la perte de poids il n’en reste
pas moins que ces adolescents pèsent encore
plus de 100kg après l’intervention… Quel est
l’avenir à long terme de ces jeunes patients qui
sourent après l’intervention de décits nutri-
tionnels sévères? Quels sont les conséquences
de l’intervention en soi à long terme qui fait
partir dans la vie des ados avec un tube digestif
«anorma? Tout doit évidemment être fait
pour la prévention: information, taxes sur les
sodas sucs (comme pour le tabac…) comme
l’a fait le Mexique, interdiction de la publicité
pour les «junk food (aliments «poubelle).
Et tant pis pour la sacro-sainte liber de com-
merce de l’industrie agro-alimentaire qui s’en-
graisse en engraissant nos enfants
Inge TH, et al. N Engl J Med.
2016 Jan 14;374(2):113–23.
maturie comme marqueur d’un cancer
des voies urinaires
L
’American College of Physicians
(ACP) a émis
de nouvelles recommandations sur le sujet.
Une maturie macroscopique doit faire
partie de la revue des sysmes.
Chez les patients asymptomatiques, le pis-
tage d’une maturie n’est pas indiq pour
tecter un cancer.
Chez tous les patients, un épisode d’héma-
turie macroscopique doit être référé à un
urologue.
Les adultes avec une hématurie microsco-
pique à la bandelette et conre au mi-
croscope doivent être rés à un urologue.
me si un patient est sous anticoagulants
ou antiplaquettaires une hématurie doit
être investiguée.
Remarque: ne pas oublier le le du néphro-
logue dans l’évaluation d’une maturie non
due à une tumeur. Les glorulonéphrites, ça
existe!
Nielsen M, et al. Ann Intern Med.
 Apr;():–.
Antidépresseurs chez les enfants:
suicides et agressions
Une taanalyse de  études fait état, chez
>patients, d’un risque plus que doublé
de suicides et de comportements agressifs
chez les enfants traités par dulotine,uo-
tine, paroxétine, sertraline ou venlafaxine.
Heureusement le risque absolu est faible mais
une opinion d’expert du
New Engl J Med Watch
Psychiatry
(Dr B. Geller) conrme ces craintes.
Donc: essayer toutes les autres voies possibles…
Sharma T, et al. BMJ.  Jan ;:i.
patite C: excellents résultats
Une combinaison de l’inhibiteur de la nuc o-
tide polymérase, le sofosbusvir, et de l’inhibi-
teur d’une proine non structurelle du virus,
le velpatasvir,×/j en un seul comprimé
amène une ponse de suppression virale de
% pour les génotypes, ,, et  même
chez les patients avec une cirrhose compen-
e. Magnique résultat mais reste le prix…
Feld JJ, et al. N Engl J Med.
 Dec;():–.
Recommandation pour la durée du
traitement par les bisphosphonates
L’
American Society for Bone and Mineral Re-
search
a renouvel ses recommandations:
Les cliniciens doivent réévaluer le risque
fracturaire (il existe des scores par ex. FRAX)
après  ans de traitement par un bisphos-
phonate per os et  ans de traitement par un
bisphosphonate i-v.
Pour les patients avec un risque fracturaire
élevé (T score abais, ancienne fracture os-
oporotique ), le traitement per os peut être
prolonjusqu’à  ans et pour le traitement
i-v jusqu’à  ans.
Pour les patients avec un risque fracturaire
bas, aps  ou  ans de traitement p.o. ou i-v
le traitement peut être arrêté mais les risque
fracturaire doit être réévalué riodique-
ment.
Recommandations utiles pour les non-spécia-
listes
Adler RA, et al. J Bone Miner Res.
 Jan;():–.
ET AILLEURS…? 485
SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2016;16(23):485
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