Diagno-photo
le clinicien juin 2010
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Éruption cutanée
Fait important : la patiente se dit
allergique à la pénicilline.
Dr Jean-François Roussy
Résident 3, microbiologie-infectiologie
Dr Alain Martel
Microbiologiste-infectiologue, interniste
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Il s’agit d’une dame âgée de 43 ans,
qui a eu une chirurgie pour réduc-
tion mammaire trois mois précédant
son arrivée à l’urgence avec un
érythème et de la température à
39,5 °C. La patiente ne se plaint pas
de mal de gorge ou d’autres symp-
tômes locaux ou systémiques.
À l’examen physique, on ne note
pas de collection sous-cutanée et les
ganglions régionaux sont libres. La
formule sanguine complète démon-
tre la présence d’une leucocytose
élevée à 18 100/mm3polymor-
phonucaires neutrophiles, avec
une hémoglobine et des plaquettes
normales.
On procède à des hémocultures,
et la patiente est admise pour un
traitement antibiotique intraveineux.
Fait important : la patiente se dit
allergique à la pénicilline.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’une cellulite profonde à
streptocoque β-hémolytique du groupe
B (Streptococcus agalactiæ). Les
hémocultures se sont avérées positives
pour la présence de cocci Gram positif
en chaînette, après seulement 10 heures
d’incubation.
Quel est le traitement?
Une infection à Streptococcus spp. est
habituellement traitée avec de la
pénicilline. Étant donné l’antécédent
d’allergie à la pénicilline, la patiente a été
traitée avec de la clindamycine et vue en
immunologie pour une détermination
d’anticorps contre l’antigène majeur de
la pénicilline. Un test de provocation
avec des doses croissantes de pénicilline
s’est avéré non révélateur d’une
réaction d’hypersensibilité.Après deux
jours de clindamycine, la patiente a été
traitée avec de la pénicilline 4 MU I.V.
aux six heures, pour sept jours. Elle a
été revue en externe une semaine plus
tard et l’éruption avait complètement
disparu.
Diagno-photo
Un patient de 52 ans se
présente pour une récidive
de cellulite thoracique. Il
est connu pour être atteint
d’une panniculite chroni-
que thoracique qui est
apparue à la suite d’injec-
tions de silicone effectuées
dans le passé sur la région
pectorale. Le patient s’avè-
re difficile à piquer pour
l’injection d’antibiotiques
intraveineux et on note des
lésions sur ses veines.
Piqûres sur les
bras
Quel est le diagnostic?
Il s’agit de séquelles d’utilisation
intensive de drogues intraveineuses, dans
ce cas-ci, de la cocaïne.
Quel est le traitement?
Aucun traitement n’est nécessaire, outre
le fait que ce patient doit subir la pose
d’un PICC line (cathéter central inséré
par voie périphérique) à chaque récidive
de cellulite.
Dr Jean-François Roussy
Résident 3, microbiologie-
infectiologie
Dr Alain Martel
Microbiologiste-infectiologue,
interniste
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Diagno-photo
le clinicien juin 2010
Une femme de 61 ans, fumeuse,
se présente à l’urgence pour un
tableau de dyspnée, de fièvre et
d’augmentation d’expectora-
tions purulentes. Elle n’est pas
en choc et sature bien sans
oxygène. Elle a une leucocytose
à 17 000/mm3avec une petite
déviation à gauche. Deux mois
auparavant, elle aurait eu des
symptômes compatibles avec le
H1N1 non prouvé par PCR
(polymerase chain reaction). De
plus, elle fut investiguée en
pneumologie quatre mois aupa-
ravant pour des hémoptysies
importantes. Elle n’est pas
vaccinée contre le H1N1 et le
pneumocoque. Une radiogra-
phie pulmonaire est demandée.
Poumons éprouvés
Quel est le diagnostic?
Une pneumonie lobaire droite est évidente
sur la radiographie (grande flèche,
photo 1).Toutefois, en regardant
attentivement la trame pulmonaire, on
constate la psence de multiples
micronodules sur l’ensemble de la plage
pulmonaire (petites flèches, photo 1). Une
tomodensitométrie thoracique est
demandée rapidement et confirme une
pneumonie multilobaire ainsi que la
présence de multiples bronchiectasies
impliquant également les petites bronches
(fches, photo 2). Les bronchiectasies des
petites bronches ont un aspect dit de
«tree-in-bud ».Les hémoptysies étaient
probablement secondaires à ces
bronchiectasies.
Quel est le traitement?
La pneumonie est considérée acquise en
communauté, car la patiente n’a pas é
hospitalie pendant le dernier mois. De
plus, comme elle n’a pas eu plusieurs
traitements antibiotiques dernrement, il
n’y a pas de raison de couvrir le
Pseudomonas empiriquement, et ce, malgré
les bronchiectasies.Une coloration de
Gram d’un échantillon des expectorations
est demandée et permet de s’assurer qu’il
n’y a pas abondance de bacilles à Gram
gatif (BGN). Un traitement empirique
couvrant le pneumocoque, l’Haemophilus, le
Moraxella catarrhalis (maladie pulmonaire
obstructive chronique probable) et les
atypiques est débuté (ici la ceftriaxone et la
moxifloxacine). Il est important d’obtenir
de bonnes cultures d’expectorations pour
restreindre, par la suite, le traitement
antibiotique.
Aps l’épisode aigu, la patiente devrait
être vaccie contre le H1N1 ainsi que le
pneumocoque (vaccin polysaccharidique).
Les bronchiectasies prédominantes dans la
lingula sont plus souvent associées, dans la
littérature, aux mycobactéries. Dans son
cas, cette hypothèse avait déjà été écartée
lors de l’investigation des hémoptysies.
Dr Jean-François Roussy
Résident 3, microbiologie-infectiologie
Dr Alain Martel
Microbiologiste-infectiologue, interniste
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Photo 1
Photo 2
Diagno-photo
Cet adolescent de 16 ans se présente
après l’apparition subite de ptose du
côté gauche de la bouche et d’inca-
pacité de fermer l’œil gauche.
Paralysie subite
Quel est le diagnostic?
Paralysie de Bell.
Quelle en est la portée
clinique?
La paralysie de Bell est une paralysie
unilatérale aiguë du nerf facial. L’étiologie
en demeure inconnue, mais on envisage
un processus démyélinisant d’origine
post-infectieuse, allergique ou
immunitaire. La paralysie de Bell est
parfois associée à l’apparition aiguë
d’une hypertension grave.
Quel est le traitement?
La plupart des patients guérissent
complètement en quelques semaines ou
quelques mois. Jusqu’à guérison
complète, il faut protéger les yeux à
l’aide de gouttes de méthylcellulose. Un
court traitement de corticoïdes par la
bouche ne fait pas l’unanimité.
La plupart des patients
guérissent complètement
en quelques semaines ou
quelques mois.
Dr Alexander K. C. Leung
Pédiatre
Dr W. Lane M. Robson
Pédiatre
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Diagno-photo
le clinicien juin 2010
Ce patient de 19 ans consulte pour
des lésions circulaires prurigineuses
à la poitrine. Une semaine aupara-
vant, il présentait un herpès labial. Il
ne présente aucun autre symptôme.
Notamment, il ne présente pas de :
• malaises
• fièvre
• frissons
• autre éruption cutanée
• arthralgies, etc.
Il n’a pas récemment reçu d’anti-
biotiques en prophylaxie à long
terme.
Lésions circulaires
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’un érythème polymorphe (EP)
atypique, une éruption inflammatoire
aiguë qui disparaît sans traitement.
L’éruption consiste en petites papules
comprenant parfois une zone centrale
violacée ou vésiculeuse. L’EP peut
affecter la bouche, les yeux ou toute
autre région humide.
Cet érytme est appelé « polymorphe »
à cause de la grande variété
d’expression clinique qui le caractérise.
Cette variété a conduit à distinguer
deux sous-groupes avec chevauchements :
• EP simple
• Syndrome de Stevens-Johnson.
(Autre diagnostic possible : teigne).
Quel est le traitement?
Le traitement de l’EP devrait reposer
sur l’élimination du facteur déclenchant,
lequel n’est pas toujours identifiable. La
forme mineure, généralement
asymptomatique, ne nécessite aucun
traitement puisque les lésions
disparaîtront d’elles-mêmes en deux à
quatre semaines. Puisqu’une teigne
(infection à tinea) est également
possible, on peut tenter d’appliquer un
antifongique topique (p. ex. : ciclopirox),
avec un suivi rapproché.
Une semaine auparavant, il
présentait un herpès labial.
Dre Katherine J. M.Abel
Omnipraticienne
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