Pathologie infectieuse 579
de sensibilisation des cliniciens à la maladie. Il existe une variation saisonnière
des cas avec un pic pendant l’été et une diminution du nombre de cas en hiver.
L’incidence est de 2/100 000 habitants en France en 2004, ce qui est au-dessus
de la moyenne européenne (1/100 000) [7].
Parallèlement à l’augmentation du nombre de cas de légionellose (avec
en moyenne une augmentation de 24 % par an depuis 1997), on observe une
diminution des cas nosocomiaux.
En Europe, les légionelloses nosocomiales représentent 9 % des cas, 38 %
sont communautaires, 20 % sont associées à une notion de voyage et pour
33 % des cas l’exposition est inconnue [8].
Le taux de mortalité est compris entre 10 et 15 %. Cependant, chez l’immu-
nodéprimé, ce taux passe à plus de 40 % en l’absence de traitement et entre
5 et 30 % avec un traitement adapté.
3. TRANSMISSION À L’HOMME
La transmission à l’homme se fait par inhalation d’aérosols d’eau contami-
née. La taille des gouttelettes contaminantes doit être inférieure à 5 µm pour
pouvoir atteindre les alvéoles pulmonaires. Il n’existe pas de contamination par
la voie digestive, la transmission ne peut se faire par l’intermédiaire d’aliments
ou de boissons contaminés, sauf en cas de micro-inhalation (cette source de
contamination est suspectée mais non démontrée). Il existe souvent des cas
groupés de légionellose qui ne résultent pas d’une contamination interhumaine
mais environnementale. La légionellose n’est pas contagieuse.
Les principales sources d’infection, réservoirs de légionelles, sont les systè-
mes d’installation d’eau chaude et les tours aéroréfrigérantes de l’industrie. Les
installations des établissements thermaux sont plus rarement mises en cause.
A l’hôpital, les dispositifs de traitement par aérosols ont été la source de cas de
légionelloses nosocomiales. Depuis, il est obligatoire d’utiliser de l’eau stérile
pour alimenter ce genre de matériel. Les douches, habituellement assimilées à
une source de contamination, seraient un facteur protecteur. Cette observation
paradoxale serait expliquée par le fait que les patients capables de prendre une
douche ont des critères de gravité moindres (patients ambulatoires, moins de
risque d'inhalation) [9].
4. FACTEURS FAVORISANTS
En France, les données épidémiologiques récoltées grâce aux déclarations
obligatoires à l’institut de veille sanitaire ont permis d’identifier des facteurs
favorisants. Il ressort de façon constante depuis 1997 que les cancers, les hémo-
pathies, les traitements par corticoïdes et immunosuppresseurs, le diabète et
le tabac sont des facteurs favorisants.
Il est intéressant de remarquer que la première épidémie de légionellose
diagnostiquée comme telle à Philadelphie en 1976 a touché des personnes
présentant ces facteurs favorisants.
Un facteur favorisant au moins n’a été retrouvé que chez 72 % des cas de
légionellose en France en 2004, ce qui implique que, dans 28 % des cas, aucun
facteur favorisant n’est retrouvé.