Ce qu`il faut savoir

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AVIS DESTINÉ AU PERSONNEL MÉDICAL
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Expéditeur : Direction de santé publique de la Mauricie et du-Centre-du-Québec
Date: 2010-05-27
Objet : Incendies de forêt en Haute-Mauricie
Par : Dr Linda Milette, Karine Martel, Ann St-Jacques
Ce qu’il faut savoir
Plusieurs incendies de forêt sont actuellement en cours en Haute-Mauricie. La fumée dégagée
peut contenir de nombreux composés dont certains sont dangereux pour la santé. Les principaux
polluants retrouvés sont le dioxyde de carbone (CO2), le monoxyde de carbone (CO), les particules
fines, l’ozone, les composés organiques volatils (COV), les hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP), les oxydes d'azote (NOx) et de nombreux produits irritants (ex. acroléine).
Les personnes les plus à risque d’être incommodées par la fumée sont :
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Les asthmatiques
Les personnes souffrant de MPOC
Les personnes souffrant de problèmes cardiaques
Les personnes âgées
Les jeunes enfants et particulièrement de moins de 2 ans
Les personnes qui font des efforts intenses à l’extérieur durant l’événement
Les effets sur la santé à court terme sont :
 Irritation des yeux, du nez et de la gorge
 Toux
 Expectorations
 Serrement thoracique
 Écoulement nasal
 Céphalées
 Fatigue
 Vertiges
 Nausées
 Tachypnée, Dyspnée
 Augmentation de la fréquence cardiaque jusqu’à des arythmies
 Impression d’ébriété
 Troubles visuels
 Confusion, convulsions, perte de conscience et coma.
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Les effets sur la santé à moyen terme (jusqu’à 28 jours après l’exposition) sont :
 Un œdème pulmonaire lésionnel.
 Des manifestations neurologiques : symptômes parkinsoniens, ataxie, atteintes cognitives et
comportementales.
 Lorsque le panache redescend, l’exposition à l’ozone peut entraîner une augmentation des
consultations à l’urgence pour problèmes respiratoires ou cardiaques.
Ce qu’il faut faire
Les personnes qui ont des problèmes de santé, particulièrement des maladies cardiaques ou
respiratoires, devraient aviser les services d’urgence de La Tuque (819-523-5601) dès l’apparition
de la fumée pour savoir si elles doivent évacuer.
Quelques mots sur la prise en charge hospitalière
En l'absence de signes cliniques à forte valeur pronostique et compte tenu du risque de
complications retardées, tout patient intoxiqué par des fumées d'incendie devra être gardé sous
observation.
Dès l'arrivée à l’urgence, on évaluera les fonctions vitales et leur évolution dans le temps.
La gazométrie artérielle couplée à la mesure de la lactacidémie peut permettre d'objectiver une
hypoxémie ou une acidose lactique (si supérieure ou égale à 10 mmol/l, évoque une intoxication
cyanhydrique grave).
La carboxyhémoglobinémie est corrélée à la gravité de l'intoxication par les fumées d'incendie. Ces
mesures sont utiles, mais non suffisantes pour poser l'indication de prise en charge en caisson
hyperbare.
La radiographie pulmonaire doit être systématique. On recherchera un indice d'œdème interstitiel
ou alvéolaire, mais la normalité du cliché ne permet pas d'éliminer une évolution secondaire vers
des complications respiratoires.
Les autres examens seront conditionnés par le contexte (alcoolémie, bilan toxicologique,
ionogramme, CPK).
Dans le cas suspecté d’une brûlure par inhalation, la fibroscopie bronchique présente à la fois un
intérêt diagnostique et thérapeutique. Elle permet d'apprécier et de préciser l'étendue des lésions,
d'effectuer un lavage bronchique et de réaliser une désobstruction éventuelle. On pratiquera, dans
le même temps, des prélèvements bactériologiques car le risque infectieux est majoré chez ces
patients exposés aux pneumopathies d'inhalation.
Si l'examen clinique, les résultats des prélèvements biologiques, l'ECG, la radio pulmonaire et la
gazométrie sont normaux, le patient pourra regagner son domicile après environ 4 heures de
surveillance. Dans le cas contraire, l'oxygénothérapie sera maintenue et la surveillance poursuivie
pendant 24 à 48 heures en milieu hospitalier. Les indications d'hospitalisation pourront être plus
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larges chez les patients présentant des antécédents cardiaques ou respiratoires (risque
d'apparition d'un œdème pulmonaire lésionnel retardé).
L'oxygénothérapie hyperbare est le traitement de choix en cas d'intoxication oxycarbonée, mais
ces indications ne font pas l'objet d'un consensus. Il ne faudra pas hésiter à contacter le médecin
de garde du caisson hyperbare afin de prendre son avis (Hôpital Sacré-Cœur 514-388-2222
#2777, Lévis 418-835-7121 #3812) . Dans tous les cas, l'efficacité de ce traitement dépendra de la
précocité de sa mise en œuvre. L'oxygénothérapie hyperbare ne se discute pas chez la femme
enceinte. Elle est fortement conseillée chez les jeunes enfants (même asymptomatiques).
Qui contacter
Pour plus d’information médicale, vous pouvez contacter le Centre Anti-Poison au 1-800-463-5060.
Pour de l’information générale sur la situation des incendies dans la région de la Haute-Mauricie
vous pouvez communiquer avec le service d’urgence de la Ville de La Tuque au 819-523-5601.
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