Revue Médicale Suisse
–
www.revmed.ch
–
9 avril 2014 839
A découvrir sur la plateforme revmed.ch
Retrouvez chaque semaine le Colloque du mardi du Département des
spécialités de médecine des HUG
sur www.medhyg.ch/colloques_hug
La HAS s’était en outre appuyée
sur les commentaires d’un groupe
de travail et sur l’avis de sa Com-
mission d’évaluation économique
et de santé publique, pour décider
s’il convenait de réévaluer l’oppor-
tunité de la mise en place d’un
dépistage systématique du cancer
de la prostate par le dosage du
PSA.
«Les deux études américaine et
européenne sont de qualité inégale
et trop hétérogènes pour être
comparées, expliquait-elle alors.
L’analyse critique de l’ensemble
de ces données montre que le
dépistage systématique n’a pas
fait la preuve de ses bénéfices. Ses
inconvénients démontrés ou sug-
gérés par l’essai américain et par
l’essai européen paraissent impor-
tants : fréquence de faux positifs,
sur-diagnostic et traitements inu-
tiles notamment. L’analyse critique
de ces deux études permet de con-
clure qu’il n’y a aucun élément
supplémentaire de nature à re-
poser la question du dépistage
systématique du cancer de la
prostate par le dosage PSA ; elle
souligne au contraire le besoin de
recommandations pour un usage
plus rationnel du dosage du PSA.»
En conclusion, la HAS considérait
qu’aucun élément scientifique
nouveau n’était de nature à justi-
fier la réévaluation de l’opportu-
nité de la mise en place d’un
programme de dépistage systé-
matique du cancer de la prostate
par dosage du PSA. Elle rappelait
ses recommandations antérieures
et, une nouvelle fois, «insistait sur
l’importance de l’information à
apporter aux hommes envisageant
la réalisation d’un dépistage indi-
viduel du cancer de la prostate».
Nous sommes désormais quinze
ans après les premières recomman-
dations françaises concernant le
PSA. Il apparaît de manière crue
que ces recommandations n’ont
jamais été réellement suivies
d’effet. Le dépistage de masse et le
sur-diagnostic sont une réalité et,
qui plus est, une réalité croissante
et désormais chiffrée. En France,
plus de quatre millions de tests
sont réalisés chaque année chez
des hommes sans éléments de
suspicion de cancer prostatique
mais à des seules fins de «dépis-
tage» (87% par un généraliste, 3,6%
par un urologue). Des différences
régionales dans les prati ques
apparaissent, que rien a priori ne
justifie. Quant aux complications
des interventions pratiquées, elles
apparaissent de manière indirecte
sous la forme de consommation
de spécialités pharmaceutiques
contre les troubles de l’érection et
les incontinences urinaires. Il ne
reste plus qu’à connaître le coût
de cette forme, moderne et médi-
cale, de gabegie.
Jean-Yves Nau
jeanyves.nau@gmail.com
gue de 2800 préparations vendues
dans près de 10
000 emballages dif-
férents, qui occasionne des dépen-
ses annuelles de quelque 5,5 mil-
liards de francs.
Le système de révision des prix à la
baisse, introduit en 2012, se limite à
une simple répercussion de l’effet de
change face à l’euro, constatent les
auteurs du rapport, qui déplorent
l’absence de réévaluation de l’apport
thérapeutique à la lumière des médi-
caments innovants mis sur le marché.
Logiquement, les prix des anciens
médicaments devraient baisser, hors
taux de change, ce qui n’est pas le
cas. (…)
Les experts mettent le doigt sur la
forte différence, au préjudice des con-
sommateurs helvétiques, entre les
procédures suisse et étrangères pour
fixer le prix des génériques. Le grand
écart de prix s’explique par la mé-
thode particulière de rabais forfai-
taire en pourcentage (de 10 à 60%
selon la part de marché), fixé pour le
générique comparé à la préparation
originale déjà sur le marché.
Comme la comparaison de prix ne se
fait pas directement entre généri-
ques suisses et génériques étran-
gers, méthode utilisée pour la liste
LS, cela aboutit à un surcoût impor-
tant. (…)
Cette expertise est approuvée par la
Commission de gestion du Conseil
des Etats, qui en tire huit recomman-
dations au Conseil fédéral. Elle est
publiée au moment où le conseiller
fédéral Alain Berset, sous pression
de différents acteurs de la santé qui
désirent une révision du mode de
remboursement des génériques, pré-
pare une adaptation de la procédure
de fixation des prix des médica-
ments, qui doit entrer en vigueur en
2015.
Willy Boder
Le Temps du 29 mars 2014
Mobilisation en faveur de
la médecine de base
Il y a huit ans jour pour jour, près de
12 000 personnes manifestaient sur
la place Fédérale pour réclamer une
amélioration des conditions de travail
des médecins de famille. Les méde-
cins ont célébré l’événement hier en
lançant leur campagne en faveur
d’un ancrage constitutionnel de l’en-
couragement aux soins de base, un
texte soumis au peuple le 18 mai.
Ils sont venus en nombre hier expli-
quer aux médias que ce nouvel
article n’avait pas que le soutien des
médecins de famille, mais aussi des
pédiatres, des internistes, des phy-
siothérapeutes, des médecins en
général (par l’entremise de la FMH),
des pharmaciens, des services d’aide
et de soins à domicile, sans oublier
les infirmières, les assistantes mé-
dicales ou les associations de pa-
tients. La nouvelle norme impose à la
Confédération et aux cantons de ren-
forcer les soins médicaux de base et
de promouvoir la médecine de fa-
mille.
Cet article constitutionnel a pour ori-
gine l’initiative populaire, déposée un
1er avril elle aussi, en 2010, et mu-
nies de plus de 200 000 signatures.
(…)
Le Dr Jürg Schlup, président de la
FMH (Fédération des médecins suis-
ses), souligne à quel point les pé-
diatres et les médecins de famille
sont «un maillon important de la santé
publique en Suisse. (…)
Alors que les besoins augmentent,
les médecins de premier recours qui
partent à la retraite peinent à trouver
un repreneur pour leur cabinet, sur-
tout à la campagne. Une pénurie qui
ne se résoudra pas en un coup de
baguette magique, si l’on y ajoute
que plus d’un médecin de famille sur
deux a plus de 55 ans et que seul un
étudiant en médecine sur dix opte
pour ce domaine.
Cette situation explique que le nouvel
article constitutionnel ne rencontre
qu’une opposition larvée. Les méde-
cins spécialistes, qui devraient en
pâtir financièrement, font profil bas.
Le texte a ainsi été soutenu par 74%
des membres de la Chambre médi-
cale (le parlement de la FMH), pré-
cise le Dr Jürg Schlup.
Aucun comité d’opposition ne s’est
encore manifesté. L’UDC devrait tou-
tefois en cette fin de semaine recom-
mander un non à cet objet, y voyant
un renforcement du rôle de l’Etat
dans le système de santé.
Philippe Castella
La Liberté du 2 avril 2014
1 Tuppin P, Samson S, Fagot-Campagna
A, et al. Dépistage et diagnostic de can-
cer de la prostate et son traitement en
France (2009-2011) selon le Sniiram.
Bull Epidémiol Hebd 2014;9-10:163-71.
2 www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM
oa0810696
3 www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM
oa0810084
MOUDON
Rue Grenade 27
A LOUER
WWW.COGESTIM.CH
Toutes nos annonces sur
Surface d’env. 80 m2 au rez
pour cabinet ou soins thérapeutiques
Proche de toutes commodités
Mme Savary 026 662 48 50
Rue de Lausanne 26 - Payerne
Loyer CHF 830.00 + ch.
Disponible de suite ou à convenir
1007033
annonce_1007033.indd 1 01.04.14 14:00
62_63.indd 2 07.04.14 11:50