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Métamorphose, le soi est métamorphosé dans un insecte qui doit ramper sous les meubles
jusqu’au moment où il meurt de faim et de négligence. L’œuvre de Jean-Paul Sartre aussi
montre l’être humain délaissé dans un monde où il est absolument responsable de son sort.
Sartre, dans La Nausée, à travers le personnage Antoine Roquentin, montre que le sentiment de
l’absurde peut surgir de la nausée qui soulève le cœur devant l’automatisme de nos actes, ce
sentiment d’horreur devant le fourmillement de la contingence. Donc, les écrivains voyaient
l’homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles.
L’homme est présenté comme étranger dans le monde. A cause du non-sens qui est évident dans
la vie quotidienne de l’homme, le thème de suicide occupe une place capitale dans la production
romanesque du XXe siècle. L’absurde entraîne la nausée qui peut déclencher le suicide. Camus
constate que juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécu, c’est répondre à la question
fondamentale de la philosophie, car « le sens de la vie est la plus pressante des questions »
(Camus 1942 : 18).
L’inaptitude de l’intelligence de l’homme à comprendre le sens de son existence crée en lui un
malaise auquel chacun des philosophes donne sa propre appellation. Cette diversité
d’appellations sert à traduire la même expérience tragique de l’existence (Lubakila, 1998). Pour
Heidegger, l’absurde prend l’aspect de l’angoisse. L’angoisse, selon lui, met en branle
l’ensemble de l’être, et nous fait apercevoir le néant. Donc, à travers l’angoisse, Heidegger
voulut exprimer le caractère « irrationnel de l’absurde ».
Les écrivains du vingtième siècle traitant l’absurdité existentielle de l’homme ont été beaucoup
influencés par l’œuvre de Soeren Kierkegaard et celle de Friedrich Nietzsche, qui sont considérés
comme des précurseurs de l’absurde, ainsi que l’existentialisme. La pensée de Kierkegaard a eu
une grosse influence sur un bon nombre de philosophes contemporains. Certains termes du