Curiosité
On ne force pas la curiosité, on l’éveille (Pennac)
Ce n’est qu’un billet d’humeur, d’humeur empreinte de curiosité. Ces journées de vacances
égrenées de voix d’enfants d’âge divers conjuguant à tous les temps un verbe précédé de «
Pourquoi…
» m’ont diablement interpellée. Quelle source de vitalité cette passion de comprendre, de
savoir, d’étendre la connaissance!
«Mutsi, pourquoi le soleil se couche-t-il et il va où?» «Mutsi, pourquoi l’électricité coûte cher
?»«Mutsi, pourquoi dis-tu qu’il y a des limites à tout?» Ah, connaître le pourquoi et
le comment n’est-ce pas là que la curiosité s’apparente à une vertu? Ce désir de savoir,
d’aimer la vérité que l’on ignore. Muse des sciences, elle appelle à des réponses. N’est-ce pas
par son biais que ce fameux boson, graal de la curiosité des physiciens, vient d’être confirmé
dans son existence?
On se plaint que, chez les jeunes, le goût de comprendre s’amenuise. Les 101 questions qui
m’ont assaillie pendant ces deux mois prouvent le contraire. Mais veillons à ne pas tuer la poule
dans l’œuf en bouchonnant l’organe de la parole à coup de tétines alors que l’enfant est en âge
de parler ou en limitant son regard à la distance d’un écran. Pour avoir la paix? Regrettable.
D’aucuns disent que la curiosité est un vilain défaut. En effet, si la curiosité d’un grand esprit
porte sur la compréhension du monde et des idées, la curiosité d’un petit esprit porte sur les
personnes. Ainsi «Mutsi, qu’as-tu dit à ton amie au téléphone?» ou « Pourquoi papa est-il
fâché sur le directeur?»
sont des curiosités auxquelles
«Cela ne te regarde pas»
est un retour assez naturel en ce qui me concerne. La curiosité cancanière, tendance, osons le
dire, malsaine mais humaine, chatouille bien évidemment nombre d’entre nous… Faut-il pour
autant la cultiver comme le fait de plus en plus un courant journalistique qui n’hésite pas à se
mettre à l’affût voire à tendre des pièges à des personnalités pour pouvoir épiloguer et faire des
1 / 2