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Reflet culturel
Langues et culture berbères : sujets d’études ou
réalités assumées ?
La phase d’études dans laquelle la langue, la culture, l’histoire berbères semblent s’éterniser comme thèmes
d’analyse, de curiosité de diverses sciences sociales (la sociologie, l’anthropologie, l’ethnographie, la
préhistoire) tend à rendre le sujet totalement inerte pour devenir un vague souvenir d’une civilisation égarée
dans les tumultes et les tourbillons de l’histoire. La société berbère passe ainsi pour n’être seulement qu’une
société étudiée sur laquelle s’exercent des essais et des interventions. Elles sont le plus souvent d’un aspect
expérimental. Cette situation donne la nette impression que la question s’embourbe dans un oblong axe de
réflexion pour devenir enfin une curiosité sous forme d’objet muséologique. Pour lever toute équivoque, il est
certes évident que les sciences sociales, quand elles éclairent et renseignent le public sur le parcours d’une
société, sa situation actuelle, son évolution et ses projections sur l’avenir, sont utiles et même nécessaires.
C’est plutôt le fait de la figer dans le temps et dans l’espace comme organe pour laboratoire au service
d’intentions idéologiques et politiciennes qui est ici déploré. Il est notoire que pour mieux cerner et contrôler un
groupe social, il n’y a rien de mieux que de pénétrer dans les entrailles de son fonctionnement social et repérer
tout ce qui est fragile en lui. Le reste est une question de temps. Juste le temps de mettre en application les
stratégies d’usage déjà effroyablement exercées ailleurs et dont les résultats sont assurés. Lorsque la sociologie
interprète le bout de la fourche d’un pilier vertical dans lequel vient se loger normalement la poutre maîtresse
d’un faîtage d’une maison ancienne de Kabylie comme étant une partie “de jambes en l’air” diantre ! Quelle
transgression de ce qui saute aux yeux comme logique technique de construction ?
A. A.