Pour mémoire :
1960, année de l’Afrique
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Sommaire
Sommaire__________________________________________________________2
Introduction ________________________________________________________4
Quelles revendications pour l’Afrique noire ?____________________________6
Introduction ____________________________________________________________6
L’Afrique en 1945 ________________________________________________________6
L’ONU _________________________________________________________________6
Les deux grands________________________________________________________10
Du côté des métropoles : le cas français____________________________________11
L’émergence du tiers-monde : la conférence de Bandung _____________________13
Mouvements anticolonialistes et nationalistes_______________________________15
Des décolonisations multiformes _____________________________________16
Introduction ___________________________________________________________16
Phases et modalités_____________________________________________________16
Les grandes phases___________________________________________________________ 17
Les modalités________________________________________________________________ 17
Des modèles ? _________________________________________________________19
Du côté britannique : une décolonisation exemplaire ? Le cas du Kenya __________________ 19
Du côté français : l’échec de la Communauté _______________________________________ 20
Du côté belge : une indépendance dans la violence. La république du Congo (futur Zaïre) ____ 22
Les « héros de l’indépendance »______________________________________25
Introduction ___________________________________________________________25
Kwame Nkrumah (Ghana) (1902-1972)______________________________________25
Sekou Touré (Guinée) ___________________________________________________26
Patrice Lumumba (République démocratique du Congo) (1925-1961) ____________27
Jomo Kenyatta (Kenya) __________________________________________________27
Félix Houphouët-Boigny (Côte-d’Ivoire) (1905-1993) __________________________28
De Gaulle, acteur et pédagogue de la décolonisation _________________________29
Le temps des célébrations___________________________________________32
Introduction ___________________________________________________________32
Les cérémonies ________________________________________________________32
Un emblème de souveraineté : les timbres-poste_____________________________34
Panorama___________________________________________________________________ 34
Un exemple sénégalais ________________________________________________________ 41
L’indépendance… et après ? _________________________________________42
Introduction ___________________________________________________________42
Les enjeux de l’après-indépendance _______________________________________42
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Les tentatives d’organisation _____________________________________________43
Une organisation continentale : l’OUA _____________________________________________ 43
Une organisation régionale : l’OCAM______________________________________________ 44
Le temps des vicissitudes________________________________________________44
Néocolonialisme ou coopération ? Les ambiguïtés de la « Françafrique » ________48
Mémoire et commémorations : 2010, année de l’Afrique ?_________________49
Introduction ___________________________________________________________49
Tableau d’ensemble_____________________________________________________49
Au Sénégal ____________________________________________________________53
Au Cameroun __________________________________________________________55
En République démocratique du Congo ____________________________________56
En guise de conclusion _____________________________________________59
Les textes officiels _________________________________________________60
Collège, 3e_____________________________________________________________60
Lycée_________________________________________________________________60
Terminale L/ES/S_____________________________________________________________ 60
Terminale STG_______________________________________________________________ 60
Terminale ST2S ______________________________________________________________ 61
Ressources _______________________________________________________62
Bibliographie __________________________________________________________62
Ressources vidéos______________________________________________________62
Sitographie ____________________________________________________________62
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Introduction
L’année 1960 a été « l’année de l’Afrique » (sous-entendu : de l’Afrique noire) car elle a vu, au
milieu de la surprise et de l’incrédulité des autres continents, 18 colonies de l’Europe accéder en quelques
mois à la souveraineté et à la reconnaissance internationale en tant qu’États. Cette vague triomphale,
inaugurée en 1957 par l’ancienne Gold Coast, devenue Ghana, marquait une troisième phase de la
décolonisation, après l’Asie et l’Afrique du Nord. Beaucoup plus précoce et rapide que ce que les
gouvernements et les opinions publiques avaient pu prévoir, cette émancipation, par son caractère négocié
et pacifique, est volontiers citée comme modèle de réussite. Dans le cas français en particulier, elle
s’oppose avec éclat aux décolonisations violentes et douloureuses de l’Indochine et de l’Algérie.
Cependant, elle fut aussitôt mise à l’épreuve. D’abord, le processus d’émancipation était loin d’être achevé.
En 1960, vingt-sept colonies africaines étaient encore soumises à la domination européenne, et nombre de
crises accompagnèrent les indépendances, certaines confirmant la détermination des anciennes
puissances coloniales à tout mettre en œuvre pour défendre leurs intérêts dans leurs anciennes colonies.
Par ailleurs, les jeunes États, et leurs dirigeants, furent amenés à devoir répondre aux immenses
aspirations de peuples longtemps opprimés par la domination coloniale tout en gérant l’héritage qui en
découle, qu’il s’agisse des frontières ou des économies. Enfin, ces États devaient se positionner dans un
monde nouveau pour eux, celui des relations interafricaines, des rapports avec les anciennes métropoles,
mais aussi de la guerre froide puis de la mondialisation. En donnant brusquement satisfaction aux luttes
pour l’émancipation des peuples africains, les indépendances de 1960 levèrent de profondes espérances,
et donc de possibles désillusions. Nombre de questions qui sont apparues dans les années 1960, comme
celles de la démocratie, du développement, des rapports Nord-Sud, ont nourri la thèse de « l’afro-
pessimisme ».
50 ans après, ces États commémorent leur indépendance et l’on célèbre, surtout dans le monde
francophone – premier concerné par cette vague d’émancipation – le « cinquantenaire des indépendances
africaines » (on notera que le monde anglophone n’a pas érigé l’année 1960 en date emblématique, et qu’il
tend même à associer cette date à la décolonisation française). À l’heure des commémorations, quel bilan
peut-on dresser de ce demi-siècle d’indépendance ? 2010 est-elle celle de la « renaissance africaine » ?
Si l’année 1960 peut sembler pouvoir résumer l’émancipation de l’Afrique subsaharienne, braquer
de la sorte le projecteur sur cet épisode, présente cependant toute une série de biais et peut conduire à
certaines illusions rétrospectives. Le risque est de déformer la réalité de la décolonisation en occultant, en
amont, les luttes des peuples colonisés et les réponses apportées par les métropoles ; et, en aval, les
difficultés des lendemains des indépendances et la perpétuation, sous d’autres formes, de la domination
occidentale, objet des études postcoloniales. Ce choix privilégie également le cas français, puisque 15 des
indépendances de 1960 concernent des colonies ou des territoires sous tutelle française, au risque de
mettre dans l’ombre le rôle et la place d’autres territoires, notamment d’Afrique australe marqués par
l’apartheid. Il met enfin en valeur une décolonisation négociée, donnant ainsi une vision optimiste du
processus, au détriment des indépendances arrachées ou des indépendances immédiatement suivies de
crises violentes.
L’année 1960 mérite donc un examen à une double échelle. Il s’agit d’abord de la replacer dans le
temps moyen de la décolonisation, des contestations du système colonial au lendemain des
indépendances et jusqu’à aujourd’hui. Nombre de questions restent posées. Comment expliquer
« l’accélération » des indépendances en Afrique autour de 1960 ? Cette année est-elle représentative du
processus d’émancipation de l’Afrique subsaharienne, qui se poursuit bien au-delà ? Et que reste-t-il
aujourd’hui des rêves et des espoirs de 1960 ? Cette émancipation apparemment complète du continent –
à la différence par exemple des Antilles où d’anciennes colonies ont, non sans heurts, choisi la voie de
l’assimilation et de la départementalisation – est-elle pour autant parfaitement achevée ? Y a-t-il aujourd’hui
des formes de domination post ou néocoloniales ? Dans quelle mesure les difficultés actuelles de l’Afrique
sont-elles imputables à la colonisation ?
Il s’agit aussi d’examiner de plus près les événements afin de dresser un tableau plus nuancé de
l’année 1960 qui permettra de réviser la traditionnelle opposition entre un modèle britannique et un modèle
français ainsi que de relativiser l’image d’une décolonisation « douce ».
Pour répondre à ces questions, le choix a été fait de privilégier les archives de l’Institut national de
l’audiovisuel (Ina) sans exclure d’autres sources ou documents. L’intérêt est multiple : constituer une sorte
de fil rouge à l’étude, problématiser l’approche (ici : comment les actualités ou la télévision française
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rendent-elles compte de l’émancipation des colonies africaines ?), faire appel à l’esprit critique des élèves,
notamment face aux images d’actualités et à leur commentaire…
Ce choix axe l’étude sur le cas français, et le point de vue de la métropole. Ces aspects ne sont
pas à cacher, au contraire : on amènera les élèves à saisir ce double biais et on les invitera à chercher des
points de vue alternatifs autres que ceux qui sont déjà fournis dans ce dossier.
Conception et réalisation du dossier :
Auteur : Olivier Dautresme
Chargée de mission : Marie-Christine Bonneau-Darmagnac
Chef de projet éditorial : Bernard Clouteau
Iconographe : Laurence Geslin
Graphiste : Julien Lassort
Intégration technique : François Thibaud
Intégration éditoriale : Fanny Dieumegard
Secrétaires de rédaction : Sophie Roué, Julie Desliers-Larralde
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