La gestion des aptitudes partielles en EPS Les élèves à besoins particuliers en EPS 1) Généralités L’éducation à la santé prend appui sur la transmission de savoirs et de connaissances […], elle passe en partie par le respect du corps.1 Il convient de respecter le droit des handicapés physiques et inaptes partiels à ne pas être exclus et répond à l’obligation de la pratique de l’E.P.S. par tous les élèves. Ils ont les même besoins que les autres et doivent bénéficier d’un enseignement de l’E.P.S.2 Le terme « inaptitude » est substituée à celle de « dispense ». Les certificats médicaux délivrés par les médecins doivent désormais mentionner les incapacités fonctionnelles et non plus les activités physiques interdites à l’élève dans le but d’adapter la pratique de l’E.P.S. Ceci, notamment, en terme de : type de mouvement (amplitude, vitesse, charges, postures), de type d’effort (musculaires, cardio-vasculaires, respiratoire), de capacité à l’effort (intensité, durée) et à des situations d’exercice et d’environnement (travail en hauteur, milieu aquatique, conditions atmosphériques).3 2) Les principales pathologies susceptibles d’être rencontrées Anorexie Asthme PROFIL MANIFESTATION PRECONISATION EN EPS Trouble du comportement alimentaire relativement rare à l’école primaire (plutôt adolescence). Sur le plan psychologique, c’est un déni de maigreur, une hyperactivité physique et des pensées obsédantes concernant l’alimentation. Inflammation chronique des bronches, essoufflement anormal (crise d’essoufflement : dyspnée), toux sèche, sifflements (la broncho constriction empêche le passage de l’air), oppression thoracique (sentiment de poids sur les poumons). Difficile à repérer. Évitement des conflits. Perte de poids importante, faiblesse (chute de tension), bradycardie, sensation d’avoir froid, sécheresse de peau, oedème des membres inférieurs. Aide médicale (médecin scolaire) indispensable. Faire attention à l’hyperactivité physique pour contrôler le poids et aux carences métaboliques (sous nutrition) Éviter les efforts violents (fragilité musculaire et tendineuse) Éviter les contacts rudes, les chocs. Privilégier les activités artistiques (redécouverte de son corps). Éléments déclencheurs : environnement (acariens, animaux, moisissures), les conditions climatiques (pollution, froid sec), activité physique (type d’exercice, intensité, durée) et état psychologique (stress, fatigue). 3 types de crises : légère (signes présents en activité, pas au repos), sévère (signes persistent malgré la prise d’un broncho-dilatateur (ventoline), grave (élève transpire au repos, lèvres bleues, malaise) Éviter les atmosphères froides et sèches, ainsi que celles riches en allergènes (poussières, pollens, pollution, tabac) Facteurs aggravants : rhume, toux, fatigue. Utiliser son bronchodilatateur en prévention (avant et après) et pas seulement en crise. Pour éviter ou atténuer les crises : S’échauffer pour préparer les voix respiratoires (se justifie dans ce cas) Respirer par le nez (humidifie l’air) Éviter les environnements pollués, secs et/ou froids. Privilégier les efforts discontinus. 1 BO n°45 du 3 décembre 1998 BO n°25 du 20 juin 2002 3 Décret n°88-887 du 13 septembre 1989. 2 Matthieu Pointreau CPC EPS – Rosny sous Bois Intensités modérées et temps de récupération suffisamment longs. Broncho-dilatateur toujours en possession. Diabète Hémophilie Obésité Spasmophilie Modification de la chimie interne de l’organisme. Régulation déficiente du glucose dans le sang : hypoglycémie et hyperglycémie Hypoglycémie (taux de glucose bas) : fatigue, pâleur, vertige, tremblements, faiblesse musculaire, troubles visuels, du comportement, faim, sueur… Hyperglycémie (taux de glucose haut) : soif intense, somnolence, fatigue, faiblesse, langue sèche, envie d’uriner, nausée, maux de ventre. Maladie héréditaire qui touche les hommes. Maladie hémorragique due à l’absence ou au déficit d’un facteur de coagulation. Le saignement n’est pas plus abondant que chez les personnes saines mais il dure plus longtemps. Il se produit dans différentes parties du corps : la peau (ecchymoses étendus), les muscles (hématomes étendus), les articulations (genoux, chevilles, coudes) et système nerveux. Ces élèves peuvent avoir des problèmes d’intégration et peuvent essayer d’exister par des attitudes différentes. L’image de soi peut-être difficile à supporter. Conséquences physiques : insuffisances respiratoires, apnée du sommeil (fatigue), risques de maladies cardiovasculaires, hypertension, diabète, taux de cholestérol élevé, problèmes articulaires des membres inférieurs, atteintes du rachis. Excès de masse grasse dans le corps. Elle peut avoir plusieurs origines : prédispositions génétiques, culture alimentaire (malnutrition quantitative et qualitative), sédentarité, phénomènes hormonaux (dérèglements endocriniens), facteurs psychologiques. Indice de masse corporelle (IMC) : poids / taille2 Normal (10 à 25), surpoids (25 à 30), obésité (>30), obésité morbide (>40). Ce n’est pas une maladie mais un ensemble de symptômes liés au comportement : hypersensibilité neuromusculaire et affective. Elle touche les personnes anxieuses, inquiètes. C’est la conséquence d’un hyperventilation provoquée par une tension nerveuse (stress) non contenue. Elle se définie par une crise proche d’une attaque de panique. L’élève est en hyperventilation et cherche de l’air. Symptômes : angoisse, difficulté à respirer, sensation de perte de connaissance, palpitations, sensations de chaleur, de froid, frissons et tremblements, picotements au niveau du cou, pointe dans le dos, douleurs dans la poitrine. Surveiller l’enfant lorsqu’il n’est pas capable de gérer ses carences. Prendre des sucres rapides en cas de crise. Voir le PAI ! Erreur à éviter : resucrer trop fortement (passage d’une hypo à une hyperglycémie) PAI obligatoire. Même si seul le médecin scolaire peut donner un médicament, proscription absolue de tout médicament contenant de l’aspirine. Le type d’activité convenant le mieux est une activité modérée, régulière et de longue durée (course longue). Type d’activités à aborder avec précaution : sports violents (sprint, lancers car efforts brefs intenses), sports en responsabilité seule (escalade), sports de contact intenses. Il s’agit de réduire l’inactivité physique associé à un régime alimentaire adapté (cantine ?) L’activité doit être adaptée aux possibilités de l’élève. L’intégration dans le groupe classe est importante socialement, l’EPS étant la seule discipline mettant en jeu le corps de l’élève. Rester vigilant au regard d’autrui. Attention à la fatigue rapide. On privilégiera les activités à intensité modérée et d’une durée au moins égale à 30mn (processus aérobie pour faire fondre les graisses). Elle peut être fractionnée ou continue. Il faut toutefois varier les supports et mettre l’élève en situation de réussite (objectifs réalisables, pas de comparaison avec les autres…) PAI obligatoire, un traitement quotidien existant. Dès que l’hyperventilation intervient, l’élève doit arrêter son effort. Éviter les situations de stress. En cas de crise : respirer dans un sac (éviter l’hyperoxygénation, lui parler, le rassurer pour faire baisser l’angoisse, l’asseoir pour éviter les blessures en cas de perte de connaissance, le mettre au chaud (couvrir). Ne pas l’allonger ni lui donner à boire/manger. Dédramatiser l’entourage (impressionnant). Matthieu Pointreau CPC EPS – Rosny sous Bois La prudence reste de mise. Il faut limiter au maximum les risques de chocs et de compressions. A éviter : la boxe, le karaté… Des précautions pour les sports de combats (rugby), de préhension (lutte) et celles où les chutes sont possibles (roller, gymnastique). Privilégier les activités d’endurance (effet anxiolytique) ou les activités apprenant à gérer le stress (yoga, sophrologie). Essayer de mettre l’élève en confiance et d’atténuer le risque perçu ou l’aspect compétitif. Dyspraxie Contrairement à la dyslexie/dysorthographi e qui sont des troubles du développement du langage écrit, la dyspraxie est un trouble de l’acquisition de la coordination motrice (syndrome de l’enfant maladroit). Elles sont dues à une lésion cérébrale localisée et un dysfonctionnement cérébral. La dyspraxie toucherait 4 à 6% des enfants d’une classe d’age. L’enfant est anormalement maladroit globalement ou pour un geste précis. Il ne peut automatiser certains gestes et réalise une suite de mouvements séquentiels. Tous les gestes sont contrôlés et volontaires ce qui induit une attention et donc une fatigue importante. Il arrive qu’un élève réalise exceptionnellement un geste sans pouvoir le reproduire par la suite. Quelques symptômes : troubles de la structuration spatiale, coordinations manuelles ou bras/jambes difficiles, course désordonnée, parfois hyperactivité. Si elle est importante, elle peut être reconnue MDPH et l’élève peut bénéficier d’un AVS. Le paramètre général à prendre en compte est le trouble de la coordination motrice. Éviter le « tu vois quand tu veux ». Toutes les activités doivent être adaptées. Attention à la course d’orientation (difficultés spatiales, de déplacements) ou aux courses de vitesses/haies. Avec précaution les activités demandant de la vitesse, de réflexe, de l’équilibre ou de la précision en explicitant et en simplifiant les contenus. Ces conseils ne sont que des préconisations, et l’E.P.S. n’échappe pas à la règle qui veut que toutes les activités pratiquées à l’école doivent être adaptées aux élèves dont on a la responsabilité. BIBLIOGRAPHIE : - Groupe ressource de l’académie de Orléans Tours « La prise en charge des élèves aptes partiels » document complet disponible ici : http://eps.tice.ac-orleanstours.fr/php5/inaptitude_dispense/Prise_en_charge_inaptes_partiels.pdf - IPR-EPS de l’académie de Versailles « La gestion des aptitudes en EPS ». Matthieu Pointreau CPC EPS – Rosny sous Bois