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pour la préservation des équilibres (financiers, politiques, sociaux et territoriaux), etc. Autant de changements
générant des besoins en termes de production de connaissances ; autant de questions problématiques à même
de susciter l’intérêt des chercheurs et même, le suscitant.
Parallèlement aux transformations des modes de gouvernement (suite aux mouvements successifs de
décentralisation), à celles des modes de planification et des visions les sous-tendant (Béhar, 2013
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), et en lien
avec les dynamiques de développement territorial, les processus de différenciation, les différences fiscales et
financières entre territoires sont devenues des objets de préoccupations. La régulation des écarts, lorsqu’ils
sont tenus comme inéquitables, via des dispositifs nationaux et/ou locaux de solidarité, est placée, de façon
récurrente, à l’agenda politique. Les chercheurs ne manquent pas d’interroger le sens des mécanismes de
compensation mis en œuvre, ainsi que leur portée.
Dans un autre registre, les rapports parlementaires et/ou institutionnels ont été abondants. Les modes
d’imposition locale, fréquemment taxés de désuets (par exemple : Cour des comptes, 2008), appellent réforme
tout autant que les modes d’organisation territoriale. A cette fin, il faut des travaux préalables. Les rapports
d’évaluation de la gestion financière locale, dressés par la Cour des comptes, ne manquent pas non plus.
Certains, spécifiques, apportent même des éclairages sur des questions vives et appelant des mesures de
sauvegarde. Ce fut par exemple le cas pour les emprunts dits « toxiques », dont l’explosion mettait à mal les
équilibres, voire le devenir financier, de maintes collectivités (Cour des comptes, 2011).
La plupart des travaux et des rapports situent, à leur manière, les faits dans des perspectives diachroniques,
tout en ayant une profondeur variable.
Dans ce contexte, des éléments de connaissance quant au système financier local et à ses évolutions, effectives
ou souhaitées, existent. Un premier passage en revue laisse rapidement apparaître qu’ils sont fragmentés
entre des productions au statut distinct et surtout, entre des approches disciplinaires spécifiques et/ou des
visées thématiques particulières.
Les évolutions du système financier local, dans sa continuité comme dans ses ruptures, n’apparaissent pas
réellement. Une simple compilation des travaux existants ne suffit pas pour percevoir le « fil rouge » ou le sens
de la trajectoire et surtout, d’en percevoir les fondements. Elle ne renseigne pas non plus quant aux
changements éventuels de modèles qui ont pu se produire. S’agit-il de transformations effectives ou bien au
contraire, de simples adaptations conjoncturelles ? Une lecture rapide ne laisse pas non plus transparaître si les
préoccupations des chercheurs se renouvellent, en lien (ou non) avec les évolutions du contexte ou avec les
débats agitant les scènes politiques. Aussi, faire apparaître quelles sont finalement les traits marquants du
système financier local ainsi que les dimensions structurantes des travaux, qui permettent de les
éclairer, suppose alors un regard d’ensemble, dans une distance propice à s’abstraire des particularités de
chacun des travaux, à saisir ce qui fait plus globalement trait d’union ou point de rupture dans les
problématiques.
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Pour exemple : Béhar D., 2013, « Les inégalités territoriales sont‑elles solubles dans le zonage ? », Vers l'égalité des territoires.
Dynamiques, mesures, politiques, éd.La Documentation Française, pp.406-420