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Conclusion
Après avoir bénéficié de la reprise de l’activité en 2010-2011, les collecti-
vités locales ont subi le contexte économique et social au cours de l’année
2012 : atonie de l’activité économique, dégradation du marché du travail,
hausse du taux de chômage.
Les départements, confrontés simultanément à une demande sociale
soutenue et à une contraction des recettes liées aux transactions immo-
bilières, sont particulièrement concernés. Mais, compte tenu de leurs
compétences, les budgets de tous les niveaux de collectivités sont affectés
par cet environnement conjoncturel défavorable.
En 2012, les collectivités locales voient leurs marges de manœuvre se
réduire : les ressources fiscales globales progressent de 2,5 %, mais les
concours financiers sont gelés en valeur, tandis que les charges sont en
hausse sensible, notamment celles liées au personnel.
La capacité d’autofinancement (solde des recettes et dépenses de fonc-
tionnement) s’est réduite de 4,4 %.
Cependant, les collectivités locales ont accru leurs dépenses d’investisse-
ment (+ 2,2 %) en ayant recours à l’emprunt. Elles ont bénéficié de condi-
tions de financement adaptées en 2012, après le resserrement de l’offre de
crédit bancaire observé en 2011. Et l’encours de dette du secteur public
local a augmenté significativement.
À la mi-2013, le scénario économique et social envisagé par les collec-
tivités prolonge celui de 2012 : l’activité reste atone sur l’ensemble de
l’année 2013, et le taux de chômage devrait continuer à progresser.
Les collectivités vont devoir supporter des charges contraintes liées au
personnel, notamment la hausse du taux de contribution employeur due
à la CNRACL, les effets des revalorisations du SMIC depuis début 2012,
voire les conséquences de la réforme des rythmes scolaires.
Face à ces dépenses, les budgets primitifs pour 2013 anticipent des
évolutions de recettes fiscales disparates : si les recettes de cotisation
de valeur ajoutée sont encore très dynamiques et les bases des taxes
ménages connaissent une évolution favorable, les produits des droits de
mutation à titre onéreux vont pâtir de la contraction des transactions
immobilières.
Les départements devraient connaître des tensions sur leurs comptes,
malgré le dispositif de péréquation du fonds DMTO qui permet d’aider
les plus fragiles, pour lesquels l’effet de ciseaux entre recettes et charges
structurelles pourrait être amplifié. Un fonds de soutien exceptionnel a
été mis en œuvre fin 2012 tandis qu’un groupe de travail réunissant État
et Assemblée des départements de France (ADF) examine les détermi-
nants du montant des trois allocations individuelles de solidarité (RSA,
APA, PCH), qui représentent aujourd’hui la moitié des dépenses d’action
sociale, et doit proposer au gouvernement des évolutions des ressources
et des dépenses afin de régler pour 2014 et 2015 les questions soulevées.
Les régions, ne disposant quasiment plus de levier fiscal propre, bénéfi-
cient de recettes basées essentiellement sur des concours financiers ou sur
la TICPE, dont l’assiette est peu évolutive. Leurs marges de manœuvre
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