tage de lésions ligamentaires associées aux fractures des plateaux tibiaux varie,
dans la littérature, de 7 à 33 % (tableau I). Bennett (5) retrouve 56 % de
lésions ménisco-ligamentaires associées aux fractures des plateaux tibiaux.
Certains types de fractures sont plus fréquents. Pour Postel (35), les frac-
tures-séparations postéro-médiales s’accompagnent fréquemment d’une lésion
de la corne postérieure du ménisque médiale et à un arrachement de l’émi-
nence intercondylaire médiale (43), voire du ligament croisé postérieur (21).
Les fractures spino-tubérositaires médiales peuvent comporter des lésions du
ligament collatéral latéral latéral et du ménisque latéral, voire du point d’angle
postéro-latéral (14). Les très rares fractures spino-tubérositaires latérales,
peuvent engendrer des fractures de la tête fibulaire, des lésions du ligament
collatéral tibial et du ménisque médial (19). Pour Moore (31), les fractures-
luxations des plateaux tibiaux sont associées à une grande incidence de lésions
ligamentaires alors que les fractures unitubérositaires sont indemnes de lésions
ligamentaires (30). Tscherne (42) retrouve 96 % des lésions des ligaments
croisés et 85 % des lésions ligamentaires périphériques dans les « fractures-
dislocations » (fractures bitubérositaires et fractures spino-tubérositaires).
Quant à la classique fracture de Segond, qui correspond à un arrachement de
la capsule antéro-latérale sur l’extrémité proximale du tibia, elle est patho-
gnomonique de lésion du ligament croisé antérieur (22).
Certaines lésions peuvent représenter un véritable piège diagnostique : dans
les lésions bicroisées en hyperextension, ou pentades postérieures, on peut
observer une fracture des plateaux tibiaux avec enfoncement antérieur (15).
Ainsi, l’instabilité est une raison majeure des mauvais résultats dans les frac-
tures des plateaux tibiaux (2, 14, 16, 23, 27, 28, 31, 42). La stabilité du genou
doit donc toujours être testée, de manière douce, à la fin de l’ostéosynthèse
d’une fracture du plateau tibial. En cas d’instabilité persistante en subexten-
sion après ostéosynthèse (2), il faut traiter le problème ligamentaire. Cela est
rare dans les fractures unitubérositaires (2, 30, 42) mais, même dans ce type
de fractures, les études les plus récentes, bénéficiant de l’apport de l’arthro-
370 Fractures du genou
Série Ligaments LLI LCT LCF LCP Ménisques ML MM
Rassmussen (36) 1973 10 % 4 % 5 % 1 %
Burri (10) 1979 7 % 7 %
Schatzker (37) 1979 7 % 7 %
Dejour (14) 1981 20 %
Delamarter (16) 1988 22 % 10 % 6 % 6 %
Tscherne (42) 1993 33 % 25 % 21 % 4 %
Honkonen (25) 1994 18 % 35 %
Bennett (5) 1994 33 % 20 % 3 % 10 % 20 %
Kohut (27) 1994 21 % 9 % 4 % 13 % 5 % 17 %
Le Huec (28) 1996 14 % 18 %
Scheerlink (39) 1998 25 % 5 % 15 % 5 % 25 %
(arthro)
Beaufils (12) 1999 20 % 20 % 25 %
(arthro)
Moyenne 19 % 23,5 %
Tableau I – Incidence des lésions ménisco-ligamentaires associées aux fractures des plateaux tibiaux.