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interférences avec les thérapeutiques chimiques proposées, y compris avec les TSO,
chez les patients polydépendants ;
- et enfin de prendre en compte les mécanismes compensatoires dits « transferts de
dépendance » (consommation excessives et problématiques de « sucreries » en tous
genres) et certaines addictions sans produit moins visibles (jeux en ligne en raison de
l’accès internet autorisé) demandant une vigilance soignante accrue. Un
établissement s’est donné les moyens d’en limiter l’accès (codes restrictifs).
Ces situations :
- amènent à questionner les objectifs de l’ « abstinence totale » versus ceux de la
« consommation contrôlée » et ceux du sevrage « produit par produit » versus
sevrage « global » ;
- soulèvent des réflexions institutionnelles concernant le respect des droits des
patients et de leurs libertés individuelles ;
- interrogent la problématique du « bien veiller sur » les patients, la nécessaire
vigilance concernant la violence de l’institution et celle des patients, le sens de
l’exclusion en cas de non-respect du règlement, de mise en danger de la collectivité
ou de la situation de soins ;
- conduisent à différencier le « contrat de soins » établi avec le patient et le
« règlement intérieur » de l’unité de soins (certains parlent de « consignes » et non
de règlement dont ils trouvent la connotation trop policière), et à constater que
l’éthique de la bientraitance, la question des libertés individuelles et des droits des
patients ont bousculé les pratiques. Certains responsables institutionnels ont été
jusqu’ à faire valider par le service juridique de leur établissement le contenu de ces
documents au regard du respect des libertés individuelles. Il reste qu’il est important
que le règlement intérieur protège et permette à tous et que le contrat de soins
(projet de soins) dynamise patients et soignants.
Les pratiques de « sortie anticipée », toujours appelée « exclusion », terme trop connoté
négativement, sont variées. Les conduites transgressives sont réinterrogées de diverses
façons : au cas par cas, en fonction de :
- l’état psychique du patient,
- la gravité de sa pathologie psychique et de sa propre capacité à les réinterroger avec
les soignants (notion d’engagement réciproque et de responsabilité partagée),
- le non-respect du programme de soins (absences répétées aux entretiens ou aux
activités collectives, persistance ou itération des consommations ou des conduites),
- le non-respect de règles fondamentales (non mixité des chambres, introduction de
substances et prosélytisme, attaques graves et répétées du cadre de soins),
alors même que tout est mis en œuvre pour ramener vers le groupe et le lien à l’autre en
lieu et place des conduites addictives.