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ISOLEMENT THERAPEUTIQUE
Intervenants :
- Docteur COZIC, psychiatre de l’hôpital psychiatrique de Bohars.
- Deux infirmiers de l’hôpital psychiatrique de Bohars.
Animateur : Patricia SALAUN, cadre de santé de l’hôpital psychiatrique de Bohars.
L’isolement pour le soin se fait suite à une prescription collégiale. Cette thérapeutique
amène le soignant à s’interroger, ainsi que le patient et sa famille.
Quand une personne a un traitement médicamenteux, elle peut avoir l’air d’être
coupée du monde. Des sédations peuvent être provoquées par le traitement. Cependant, il
est nécessaire de ne pas oublier les effets bénéfiques engendrés par une thérapeutique
médicamenteuse, d’autant plus qu’il y a eu des améliorations considérables depuis vingt-
cinq ans. Aussi, paraitre isolé peut être extrinsèque à la maladie elle-même.
Lors d’une hospitalisation, il existe différentes étapes. Chaque décision dépend d’une
situation précise dans un contexte donné. Par exemple, le fait de ne pas avoir ses habits
personnels dépend de la situation du patient, et du service dans lequel il se trouve. Ceci peut
faire partie intégrante du processus d’évolution dans le soin ; parfois, cela permet de faire
connaissance, de diminuer certains risques, etc.
En général, très peu de pratiques en hôpital psychiatrique font l’objet de protocoles. Les
soignants se doivent d’être vigilants à une formalisation trop accrue qui serait le résultat de
notre société actuelle. En effet, il est de plus en plus fréquent d’entendre parler de démarche
qualité, de procédés, etc.
Quand l’individu est hospitalisé, le diagnostic n’est pas toujours posé car c’est
complexe. Ceci requiert du temps. D’autant plus que certaines fois, ce n’est pas le plus
important dans un premier temps ; l’accueil et la compréhension de l’Autre sont les
premières choses. Certes le diagnostic est une des étapes ; cependant, il faut le désacraliser
dans la mesure où il constitue un maillon du processus de prise en charge et qu’il peut
évoluer.
Le patient garde le droit de décider d’arrêter son traitement. Ce dernier lui est
expliqué. Parfois, il faut le répéter à plusieurs reprises puisque qu’il peut y avoir un décalage
entre ce qui a été écouté et ce qui a été dit. La question du temps est subjective ; les
rapports à celui-ci demeurent différents selon chaque individu.
Ce droit de décider est cohérent puisque c’est de lui qu’il s’agit. De plus, interrompre le
traitement ne signifie pas cesser le suivi. Aussi, il faut parfois du temps avant d’admettre les
effets secondaires du traitement qui ne sont pas moindres.
Certains usagers d’un Groupe d’Entraide Mutuelle soulignent le manque de temps de
rencontre avec les soignants ; certains rendez-vous sont difficiles à avoir et leur durée
estimée trop courte.
Pour les personnes de moins de seize ans, les méthodes de traitement sont sans
doute différentes. Les 16 – 18 ans sont toujours mineurs (le service de pédopsychiatrie
accueille les enfants et adolescents jusqu’à leur seize ans), d’où les situations complexes. La
surveillance est renforcée ; les soignants ont une énorme responsabilité en cas de fugue,
donc souvent, l’individu se trouve isolée dans sa chambre.