diminue avec l’âge. Plus de 80% des femmes auront été infectées à l’âge de 50 ans. L’infection
masculine est aussi fréquente. Le risque d’être infecté (e) est étroitement lié au comportement
sexuel.
Histoire naturelle de l’infection
La majorité des infections sont inapparentes et ne sont décelées que par un test virologique.
L’examen cytologique ou histologique révèle, le plus souvent, des anomalies cellulaires peu
graves, liées à une multiplication du virus, qui correspondent à une lésion cervicale intra-
épithéliale de bas grade. La plupart des infections sont transitoires et guérissent spontanément.
En fait, leur histoire naturelle varie selon le type de PVH. Du type de PVH dépend la probabilité
qu’une infection reste inapparente ou se traduise par des anomalies cytologiques, que l’infection
ou la maladie guérisse spontanément ou persiste, et que l’infection conduise à une lésion intra-
épithéliale de haut grade, qui régressera ou persistera (lésion précancéreuse). La guérison d’une
infection latente ou la régression d’une lésion dépendent d’une réponse immunitaire spécifique à
médiation cellulaire mais non de la production d’anticorps antiviraux neutralisants.
De l’infection inapparente au cancer
La persistance de l’infection par le PVH-16, le PVH-18 ou d’autres PVH à haut risque, comme les
PVH-31, -33, -45, -52 et -58, est nécessaire pour qu’une lésion précancéreuse se développe et se
transforme en un cancer invasif, en général, après un délai de 10 à 20 ans. C’est l’infection par le
PVH-16 (à l’origine de plus de 50% des cancers cervicaux) qui confère le risque le plus élevé.
L’intégration de l’ADN viral au génome cellulaire est une étape importante du développement d’un
cancer. Le potentiel cancérogène des PVH « à haut risque » résulte de la capacité de deux
protéines virales (E6, E7) de perturber les mécanismes qui règlent la division des cellules
épithéliales et assurent l’intégrité de leur génome, ce qui entraîne une prolifération anormale et
des altérations génétiques. La jonction entre l’exocol et l’endocol (zone de transformation) est
particulièrement sensible à ce potentiel cancérogène.
Conclusion
Si l’infection par un PVH à haut risque est une condition nécessaire au développement d’une lésion
précancéreuse et d’un cancer génital, elle n’est pas suffisante, car cette infection guérit souvent
spontanément et le cancer n’en est qu’une conséquence rare. L’issue de l’infection (de la latence
au cancer) dépend de facteurs viraux (variation du potentiel cancérogène) et de facteurs (encore
mal compris) liés à l’hôte.