Une équipe française met au point le premier test sanguin de

Papillomavirus, cancersdu col...
Une équipe française met au point le premier test sanguin de
diagnostic
L’Institut de cancérologie de Lorraine développe, en partenariat avec
l'Institut Curie, le premier test de diagnostic des cancers associés
au papillomavirus à partir d’une simple prise de sang. Ce test biologique
devrait permettre de diagnostiquer non seulement les cancers du col de
l’utérus à un stade encore peu avancé, mais aussi les récidives débutantes
de ces cancers.
C'est une première et une première française. L’Institut de cancérologie de Lorraine (ICL) met en place un test
de diagnostic des cancers du col de l’utérus à partir d’une simple prise de sang. Une étude clinique est en cours
de lancement pour en valider la sensibilité, avec des résultats attendus en avril 2017.
« Ce test ne remplacera pas les mesures habituelles, vaccination des adolescentes et dépistage par frottis de
col tous les trois ans, mais pourra permettre de diagnostiquer des cancers à un stade précoce et d’anticiper la
prise en charge des patientes à risque de rechute », explique le Pr Thierry Conroy, directeur général de
l’ICL estimant qu'il s'agit d'une « révolution dans le monde de la cancérologie ».
Un diagnostic ciblé pour tous les cancers à HPV
Plus de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année en France. Ce
cancer est généralement provoqué certaines variétés de papillomavirus humains (HPV), virus transmis le plus
souvent par voie sexuelle. Les patients susceptibles de bénéficier en priorité de cette innovation sont ceux
traités et suivis pour un carcinome HPV-associé, au premier rang desquels les cancers du col utérin, mais aussi
environ 40 % des cancers ORL. « Le test sera utile pour vérifier sa négativité en fin de traitement, pour s’assurer
Betty Mamane |21.04.2016
Crédit Photo : PHANIE
de la mise en rémission complète, et faire un diagnostic précoce d’une récidive au cours du, suivi », précise le
Dr Xavier Sastre-Garau, anatomopathologiste à l’ICL, à l'origine de cette innovation. Ce test, mis au point avec
l’Institut Curie et le laboratoire CERBA, représente aussi un espoir dans les pays où l’incidence du cancer du col
utérin est très élevée et où l’accès aux soins est difficile. « On peut imaginer proposer son utilisation pour le
diagnostic de cancer aux populations à risque, à un stade encore accessible à un traitement curatif », ajoute son
initiateur.
Une caractérisation complète des séquences virales
Pour concevoir ce nouvel outil diagnostique, le chercheur a conduit préalablement deux séries de travaux. La
première, en partenariat avec le Centre de recherche de l'Institut Curie concerne la mise en œuvre d'un dispositif
de séquençage à haut débit permettant d'identifier tous les génotypes de cancers associés aux HPV. Des
premiers résultats ont fait l'objet d'une publication dans « Nature Partners Journal Genomic Medecine »*.
Une seconde étude, à paraître dans une prochaine édition du « Journal of Pathology : Clinical search »**, porte
sur le rôle de ces virus dans le processus tumoral. Elle montre notamment que des quantités très faibles d’ADN
viral peuvent être détectées dans le sang des patients atteints de cancer associé à un HPV, non seulement les
cancers du col de l’utérus, mais également les cancers de l’anus et certaines tumeurs de la sphère ORL.
L'association de ces deux approches permet une caractérisation complète des séquences virales, présentes
dans la tumeur ou dans le sang, sans en connaître a priori la nature.
Un modèle prêt à se généraliser
C'est ce qui a pu conduire à la conception d’un test sanguin de diagnostic des cancers associés aux HPV, quel
que soit le type de virus en cause ou la localisation de la maladie. Sachant que les HPV sont aussi responsables
de certains cancers de la gorge, de l’anus et des organes génitaux. « Ces travaux sont un modèle qui va tendre
à se généraliser à d’autres types de tumeurs, confirme le Dr Sastre-Garau. Ce modèle correspond au concept
de « biopsies liquides » amené à remplacer ou à compléter les analyses traditionnelles par prélèvements
tissulaires. Devant une suspicion de récidive, ou devant une deuxième tumeur dont on ne sait si elle correspond
à l’extension d’un cancer du col ou à un autre type de tumeur, le test sera utile et évitera de faire des biopsies
qui sont parfois difficiles à réaliser. »
* Mechanistic signatures of HPV insertions in cervical carcinomas - janvier 2016
**Circulating HPV DNA Detected in the Serum of Patients Diagnosed with Early Stage HPV-associated Invasive
Carcinoma Using Droplet Digital PCR
Source :
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