1ères Doctoriales de la Chaire « Tourisme, culture, développement » LE TOURISME : CONCEPTS ET METHODES
A LA CROISEE DES DISCIPLINAIRES –E. VERON
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L’observation participante est parfois décriée comme peu structurée en termes
méthodologique, elle laisse le libre court au chercheur de son acte d’observateur sur son
terrain d’études (Soulé, 2007).
Selon Platt (1983), c’est vers la fin des années 1930 que l’expression « observation
participante » semble faire son entrée dans son acception actuelle, en tant que technique de
recherche dans laquelle le sociologue observe une collectivité sociale dont il est lui-même
membre. Le chercheur se fait dès lors l’étudiant d’acteurs sociaux, par l’entremise d’une
interaction de longue durée avec eux (De Sardan, 2001).
Questions de méthodologie et de scientificité
L’observation fait partie intégrante des méthodes d’enquêtes. Nous entendons par enquête, la
production d’un matériau empirique pour la recherche. Le terme d’enquête désigne la
séquence de production de ce matériau empirique mais aussi, par extension, le matériau sur
lequel se fonde une recherche. Si l’apport des sciences sociales réside principalement dans le
fondement et la pertinence empirique des interprétations du monde qu’elles proposent, on
comprend d’emblée l’importance qu’elles accordent à l’enquête. (Haegel, 2003, p 312).
Pourquoi le recours à l’utilisation de l’observation participante ? Il n’y a certainement pas une,
mais des formes d’observations participantes dans le champ de recherche des sciences
sociales. L’emploi très fréquent de l’observation participante en science sociale, mais surtout
dans les disciplines sociologiques ou anthropologiques, est plus récent en géographie. Cela
souligne le croisement des disciplines, mais aussi le nécessaire décloisonnement des formes
d’analyses des sociétés humaines et de l’espace qu’elles construisent. L’observation
participante est le fruit depuis plus de deux décennies de recherches en science sociales de
discours scientifiques montrant que ces délimitations sont floues, son caractère très général de
la démarche; enfin, la séduction opérée par ce terme alternatif et l’effet de mode même,
parfois évoqué, semblent constituer un élément explicatif non négligeable (Soulé, 2007 ;
Lapassade, 2001 ; Delaporte, 1993).
L’observation participante est un processus progressif composé de phase et de stratégies
d’intégration. Elle peut être périphérique, active ou complète selon le dégré d’intégration du
chercheur. L’observation participante implique de la part du chercheur une immersion totale
dans son terrain, pour tenter d’en saisir toutes les subtilités, au risque de manquer de recul et
de perdre en objectivité. L’avantage est cependant clair en termes de production de données :
cette méthode permet de vivre la réalité des sujets observés et de pouvoir comprendre certains
mécanismes difficilement décryptables pour quiconque demeure en situation d’extériorité. En