Mise à jour en musculo-squelettique : LE COUDE Dr Jean-François Bégin, orthopédiste Dr Richard Blanchet, médecin du sport Jean-Philippe Boivin, physiothérapeute Divulgation de conflit d’intérêt Certains des conférenciers sont soit actionnaires ou consultants chez PCN Plan de la présentation Lésions de surutilisation : – Latérales – Postérieures – Médiales Lésions traumatiques : – – – – – Fractures Entorses Luxations Ruptures tendineuses Complications Lésions de surutilisation latérales • • • • Épicondylite Syndrome du tunnel radial Dysfonction biomécanique Douleurs névralgiques référées Histoire de cas #1 • homme de 39 ans • travailleur sédentaire • douleur apparait après avoir travaillé pendant plusieurs jours à couper des branches. Effort inhabituel. • 1er épisode, pas d’autres symptômes Histoire de cas #1 À l’examen : • douleur extension active/résistée poignet • douleur préhension • douleur augmente si ces tests se font avec le coude en extension • douleur palpation tendons extenseurs du poignet Votre diagnostic ? Histoire de cas #1 Diagnostic: Épicondylite Tendinopathie des tendons du court extenseur radial du carpe et extenseur des doigts Brukner et Khan, 2010 Épicondylite Tableau clinique Peut toucher jusqu’à 3% de la population, souvent dû à une surcharge des muscles extenseurs du poignet • (Buchbinder R, 2006) Joueurs de tennis représentent seulement 5-10% de ces cas... donc terme inapproprié • (Blanchette MA, 2011) Tendinopathie – Habituellement, douleur au site du tendon avec raideur matinale – Apparait lorsque le stress appliqué dépasse la capacité d’adaptation du tendon – Pas de lien évident entre l’étendue des dommages anatomiques (US, IRM) et les symptômes (Abate M, 2009; Xu Y, 2008) tensile or compressive overload. This results in a short-term adaptive and relatively homogeneous thickening of a portion of the tendon that will either reduce stress (force/unit area) by increasing cross-sectional area or allow adaptation to compression. This differs from normal tendon adaptation to tensile load, which generally occurs through tendon stiffening with little change in thickness.14 Tendinopathie normal tendon (20 days).17 Thus, reactive response is a shor that thickens the tendon, reduces The tendon has the potential to re is sufficiently reduced or if ther loading sessions. Imaging The tendon is swollen in a fusif increased on both magnetic res ultrasound (US) scans. Ultrasound collagen fascicles, with diffuse between intact collagen structures will show minimal or no increa change in imaging appearance increase in bound water within t Clinical Reactive tendinopathy is seen clin tendon and is more common in a a young jumping athlete who number of jumping/landing repe patellar tendon swelling and pain Tendons chronically exposed to detrained athlete returning from i person) may also be vulnerable t when exposed to moderate increa occur as a result of direct traum Achilles, patellar and elbow tendo 2. Tendon dysrepair Cook 2009 Figure 1 Pathology continuum; this model embraces the transition from normal through to degenerative tendinopathy and highlights the potential for reversibility early in the continuum. Reversibility of Tendon dysrepair describes the similar to reactive tendinopath breakdown. There is an overall which are mainly chondrocytic, as resulting in a marked increase in p can and collagen). The increase Tendinopathie Traitement : Phase aigüe – Les phénomènes inflammatoire et dégénératif ne sont pas mutuellement exclusifs – But : diminuer stress sur le tendon – Tx: Glace, bracelet, taping, repos (immobilisation)… – Effet analgésique des exercices isométriques (Rio 2015) Tendinopathie Médication : - Risques évidents de l’usage prolongé des AINS : « Fragilisation » des tissus Effets secondaires bien documentés (gastro-intestinal, rénal, etc.) - Infiltration de cortisone : Efficacité limitée à court terme (< 6 sem) Risque de « fragilisation » tissulaire par Dosage de substance trop élevé Nombre d’infiltrations N.B. : utilité supérieure si atteinte synoviale associée - Produits topiques : peu d’évidence scientifique donc… Tendinopathie Traitement : Phases suivantes – L’inflammation n’est plus le problème – Limiter la néo-vascularisation – Favoriser remodelage – Augmenter résistance du tendon – Travailler sur la cause! Tendinopathie: Traitement conservateur Tendinopathie: Traitement conservateur Exercices Exercices Exercices Trendinopathie: exercices excentriques – Douleur : permise durant l’exercice, mais pas d’augmentation après – Répétitions/séries/fréquence : très variable... • 3 à 7 x/semaine; > 4 semaines; 1-3 séries de 10 • Répétitions élevées: 3 x 15 et +, 2 x /jour, 3 mois (Croisier 2007, Manias 2006, Stanis. 2005, Park 2010, Finestone 2008) Tendinopathie : exercices excentriques Tendinopathie: Autres modalités Tendinopathie Thérapies émergentes : Shockwave therapy (SWT) – redémarre nouveau processus de guérison – PCN : 50 cas;12 semaines->50%, 52 semaines->70% (86% Achille) – plus efficace si combiné avec ex’s excentriques (2004-Thordarson, 2003-Speed,...) Tendinopathie Thérapies émergentes : Facteurs de croissance (PRP) Effet visé : promouvoir la guérison/régénération d’un tendon de façon « physiologique » Recherches scientifiques croissantes Épicondyle Tendon rotulien Lésions musculaires Lésions cartilagineuses Résultats encourageants : ↓ douleur, ↑ fonction sur un an vs placebo ... MAIS ENCORE ! Donc… avenue thérapeutique avec un réel potentiel ! Tendinopathie Thérapies émergentes : Facteurs de croissance (PRP) • PRP > CORT à 6 mois (Gautam et al 2015) • PRP > buvicaïne à 1-3-6-12 mois (Behera et al 2015) • PRP > tx conservateur à 24 sem (Mishra et al 2014) • PRP >CORT à 1 et 2 ans (Gosens et al 2010 et 2011) Tendinopathie Thérapies émergentes : Sclérothérapie Injection sous échographie de produit sclérosant (Polydocanol/Dextrose) dans une tendinopathie chronique (néovasculariasation) Essais cliniques : Épicondylopathie Tendinopathie rotulienne Tendinopathie d’Achille Effets + : ↓ douleur et ↑ fonction après 4 mois mais… Thérapie peu accessible actuellement Thérapies émergentes : Sclérothérapie Tendinopathie Thérapies émergentes : Timbres de nitroglycérine Application cutanée d’oxyde nitreux (1/4 timbre nitrodur 0.2 mg/hre/1.25 mg/24 h) 3 études randomisées, contrôlées, à double insu chez l’humain (6 mois) Épicondylopathie Tendinopathie d’Achille Tendinopathie de la coiffe des rotateurs ffets démontrées MAIS… E Attention céphalée → ↓ usage à 12 h/24 h Thérapies émergentes : Timbres de nitroglycérine Épicondylite Vision médicale Pathophysiologie ! ! INCONNUE.... dégénerescence angiofibroblastique (Nirschl)? ! vasculaire? ! mécanique? ! compensatoire? Épicondylite Vision médicale Histoire naturelle ! INCONNUE... ! Résolution spontanée ? Épicondylite Vision médicale Traitement : pathophysiologie inconnue + histoire naturelle inconnue = TRAITEMENT INCONNU Épicondylite Vision médicale Traitement ??? ! Plus de 40 modalités thérapeutiques ! Plus de 20 chirurgies décrites ! Multiples combinaisons ! ... ! ...bref.. Épicondylite Vision médicale capharnaüm, (n.m) : endroit où des objets sont en grand nombre en désordre. ! Synonymes : bazar, bordel, bric-à-brac,désordre, fourbi, méli-mélo Épicondylite Vision médicale Épicondylite Vision médicale Syndrome du tunnel radial Synonyme : entrappement du nerf interosseux postérieur (PIN) Syndrome du tunnel radial : Tableau clinique " Douleur ressentie : - masse musculaire des extenseurs (diffuse) - poignet - humérus " Sensation de paresthésie (avant-bras en face dorsolatérale) " Nuit Syndrome du tunnel radial Les sites anatomiques de compression nerveuse : "devant de la tête radiale " arcade de Frohse " marge myo-tendineuse du court extenseur radial du carpe (ECRB) Syndrome du tunnel radial : Examen physique " Douleur maximale à 4-6 cm distalement de l’épicondyle externe "palpation : dl ++ à 4 doigts distal à épicondyle "mouvement répété pro/supination "supination résistée (coude à 90°) "mise sous tension neurale "extension résistée 3e doigt (pas sur (épicondyle externe) "possible faiblesse extenseurs des doigts et du poignet "Injection xylo: dx Syndrome du tunnel radial : Traitement " Repos : éviter mouvements répétitifs de pronation/supination " Glace, AINS " Étirement musculaire (supinateur) " Chirurgie décompressive au besoin Syndrome du tunnel radial Syndrome du tunnel radial Syndrome du tunnel radial Histoire de cas #2 • homme de 42 ans • travailleur manuel • douleur d’apparition graduelle en construisant un patio il y a 6 semaines • 1er épisode, pas d’autres symptômes Histoire de cas #2 À l’examen : • diminution mobilité extension-flexion due à la douleur • douleur préhension et extension active/résistée poignet (diminution douleur si léger stress en adduction) • diminution mobilité adduction fin extension (0-30°) • augmentation tension muscles extenseurs poignet • douleur palpation interligne tête radiale/capitellum Votre diagnostic ? Histoire de cas #2 Biomécanique Flexion-extension • H/U (huméro-ulnaire) : Accompagné d’un mouvement de varus (adduction) en flexion, et valgus (abduction) en extension • Radius : Glisse dans la Capitellum Tête radiale direction du mouvement • Diagnostic : Lésion en abduction provoquant irritation huméro-radiale (H/R) Histoire de cas #2 Traitement • buts : diminuer phénomène en valgus comprimant face latérale coude. • massage/étirements muscles face latérale coude • mobilisations en adduction, traction tête radiale • taping pour diminuer valgus Histoire de cas #2 Autres tests • Compression -› stabilise/augmente surface de contact • Traction -› diminue point de pression douloureux compression H/R traction H/R Histoire de cas #2 Traitement: Taping compressif Histoire de cas #2 Exercices de stabilisation Histoire de cas #2 Exercices de stabilisation Histoire de cas #3 • Homme de 46 ans consulte pour douleur coude droit depuis plus de 6 mois, pas de trauma • Mais douleur coude gauche, plus intense, apparaît en cours de traitement • Travail : ordinateur... sur-utilisation des muscles extenseurs du poignet? Histoire de cas #3 Douleur augmente : • surtout à la marche et à l’ordinateur • peu d’augmentation de douleur à la préhension et extension résistée poignet • ordinateur: ressent également inconfort occasionnel cervicodorsal et trapèzes supérieurs Histoire de cas #3 À l’examen : • posture déficiente • diminution mobilité vertèbres cervical inférieur • tension musculaire/raideur : scalènes, angulaire, petit pectoral, sous-occipitaux • diminution force trapèzes, fléchisseurs profonds cou • diminution mobilité neurale (ULTT radial) Votre diagnostic ? Histoire de cas #3 Diagnostic : Douleur référée d’origine proximale Par... • Étirement prolongé des structures neurales Cause : Posture Douleur d’origine proximale • Brachialgie • Segment facilité • Points gachettes • Radiculopathie Brachialgie: Flux axoplasmique • transport lent et continu de protéines pour regénérer les structures, pour l’activité des enzymes, la conduction des nerfs,... • 2 fonctions principales : 1.transmission synaptique : 1er atteint. Faible, indolore et fatigue 2.nutrition trophique : protéines transportées aux muscles, ligaments, capsules et peau que ces nerfs innervent • perturbé suite à: étirement du nerf, compression • si flux perturbé »» apparaît avant trouble de conduction nerveuse • fibrose dans le nerf • peut avoir 2 atteintes sur le trajet du nerf: double crush syndrome (syndrome du double accrochage) (Mackinnon, 2002) Brachialgie Syndrome double accrochage • présence associée d’une irritation du tissu neural le long du trajet du nerf périphérique et du plexus brachial • donc deux sites touchés qui, isolés, pourraient être asymptômatiques • atteinte proximale augmente la vulnérabilité des nerfs périphériques » symptômes distaux • atteinte flux axoplasmique (Thatte, 2011) Syndrome double accrochage Examen • vitesse de conduction nerveuse et EMG souvent négatifs • tests neurologiques (dermatomes, myotomes, réflexes): négatifs • mobilité neurale (ULTT): limitée (par raideur et/ou douleur) • diminution mobilité cervicale • trouble postural • fatigue membre atteint due à la transmission synaptique perturbée (premiers symptômes) • signes locaux (ultérieurement) dû à la nutrition trophique altérée • douleur mouvements actifs et résistés • inflammation, sensibilité Douleur d’origine proximale : Segment facilité • Hyperstimulation d’un segment au niveau de la moëlle due à une convergence d’afférences (somatiques et viscérales) • Diminution du seuil d’excitabilité »» efférences anormales • Épicondyle = C6 (Grieve, 1986) Douleur d’origine proximale : Segment facilité Les réactions se produiront dans le dermatome, le myotome, le sclérotome, les viscères et le système nerveux autonome partageant la même innervation Signes: - sensitif : hyperesthésie - SNS (sudation, vasoconstriction) - moteur : hypertonie, hyperréflexie, fatigable - peau : roulement »» peau d’orange, dlr Douleur d’origine proximale : Segment facilité Traitement : Souvent segments sus ou sous jacents hypomobiles • cou : mob’s, stabilisation/renforcement • pincé-roulé • massage, renforcement membre atteint • mob’s neurale • posture Douleur d’origine proximale : Points gachettes (Bron 2011) Douleur d’origine proximale : Radiculopathie Diagnostics différentiels – Douleur latérale = épicondylite? NON, car peut provenir ... d’une atteinte articulaire d’une apophysite, bursite, ostéochondrite disséquante – d’une Maladie de Panner d’une atteinte neurale périphérique d’une atteinte proximale : NON – – – – • • brachialgie, segment facilité autres (points gachettes, radiculopathie C6, douleur centrale) Diagnostics différentiels En résumé, vérifiez local et proximal: • cervical: cisaillements, AP’s,... Idem avec tension neurale • mobilité neurale • mvts accessoires et combinés du coude • traction/compression H/R ou valgus avec effort • points gachettes (trigger points) • tension musculaire • pincé-roulé • posture Lésions de surutilisation postérieures • Bursite olécrânienne • Tendinopathie du triceps • Syndrome d’abutement postérieur Histoire de cas #4 Jean-François – Secondeur football avec FX Garneau – Après partie... tuméfaction derrière coude avec: – Taille d’un « œuf » – Rougeur → locale + 3-4 cm au pourtour – Chaleur → locale + 3-4 cm au pourtour – Douleur/raideur à la flexion/extension du coude Qu’en pensez-vous ? Bursite olécrânienne 3 formes : " Aiguë → chute/contact olécrâne " Chronique → composante répétitive / exostose " Septique → sports avec friction / bris cutané au sol (ex. lutte, gymnastique, football,...) Bursite olécrânienne : Aigüe Bursite olécrânienne : Aigüe Traitement : • • • • Glace / compression AINS / repos 5-7 jours Protection Compresses humides chaudes (analgésie) N.B. : Éviter si possible dès le début la ponction/infiltration à moins d’un doute d’infection ou d’un échec avec l’approche initiale. Bursite olécrânienne : Chronique Traitement : • Idem aigüe + ponction/infiltration • Perforations multiples sous anesthésie (effet « explosion ») • Protection • Chirurgie N.B. : Toujours effectuer l’infiltration avec une approche stérile + pansement compressif pour 3 à 4 jours Bursite olécrânienne : Septique Bursite olécrânienne : Septique Traitement : - être vigilant** - aspiration avec décompte cellulaire, analyse de cristaux, culture/antibiogramme + lavage/drainage - antibiothérapie (cloxacilline / clindamycine) - immobilisation stricte - excision chirurgicale au besoin **Risque d’ostéomyélite et d’arthrite septique Tendinopathie du triceps Mécanismes : " Contact* " Mouvement répété d’extension du coude * Évaluer le risque d’une déchirure partielle ou complète (test Thompson) Avulsion ? Avulsion ! Syndrome d’abutement postérieur Souvent causée par: - Hyperextension répétée du coude - Syndrome hyperextension de surcharge en valgus (ex.:lanceur) séquence : valgus répétitif ↓ étirement ligament collatéral ulnaire ↓ contact olécrâne/fosse olécrânienne anormal ↓ atteinte tissulaire (pincement synovial et synovite, bris chondral, ostéophytes, etc.) Syndrome d’abutement postérieur : Tableau clinique " Douleur postérieure (début insidieux) " Sensation de blocage en extension " Tendance protectrice (légère flexion du coude / gêne en extension) Syndrome d’abutement postérieur Examen physique : " " " " Hyperextension forcée = reproduit clairement la douleur Palpation : douleur fosse olécrânienne médiane/latérale Possible instabilité capsule médiane en valgus Synovite Attention : éliminer fracture de stress palpation osseuse ⊕ olécrâne si Syndrome d’abutement postérieur Traitement : – Conservateur : • • • • • • Glace, repos (3 mois), AINS Infiltration Renforcement coude (fléchisseurs) Orthèse Mobilité épaule Technique geste sportif – Chirurgie : • Si échec traitement conservateur • Si suspicion atteinte chondrale (souris articulaire, ostéophytes, ...) Lésion de surutilisation médiale • Tendinopathie des fléchisseurs/ pronateurs: épitrochléite • Syndrome de compression du nerf ulnaire • Coude du lanceur Épitrochléite Tendinopathie des fléchisseurs/pronateurs (golfeur, tennis, badminton…) Tableau clinique : " Douleur au site d’attache (épitrochlée) " ! étirement (extension passive poignet) " ! mouvement résisté flexion (avec ou sans déviation ulnaire/pronation) " Possibilité de faiblesse (déchirure) avec préhension (grip) Traitement : idem épicondylite Le syndrome de compression du nerf ulnaire Mécanismes de production : • Traction "composante valgus (lanceur, frapper marteau,...) • Compression " posture assise/décubitus " développement musculaire du FCU +++/chef médian du triceps " ostéophyte → canal ulnaire • Trauma " chute Le syndrome de compression du nerf ulnaire Tableau clinique : " " " " " Douleur médiane locale Paresthésie irradiante au 4e et 5e doigt Tinel ⊕ (tunnel cubital) S + avec flexion prolongée du coude Possible : • faiblesse FCU • subluxation nerf ulnaire N.B. EMG obligatoire Le syndrome de compression du nerf ulnaire Épreuve de Froment Diminution adduction pouce Le syndrome de compression du nerf ulnaire Traitement : " Repos, glace, AINS " Correction de la cause " Attelle en extension (nuit)/coussinage " Manipulation / friction (adhérences) " Étirement neural = très haut potentiel de résolution en-dedans de 3-6 mois Le syndrome de compression du nerf ulnaire Traitement : • Chirurgie (décompression/transposition) - Échec traitement conservateur (6 mois) - Pathologie sévère évolutive Lésion de surutilisation médiale Coude du lanceur • Tableau clinique • Anatomie • Biomécanique • Imagerie • Traitement Histoire de cas #5 Marcel • Lanceur Capitales, signe avec Dodgers • Contrat lucratif puisque surnommé ‘‘Terminator’’ • Mais douleur face médiale coude -» diminution vitesse lancers • Dernièrement, tout le coude est douloureux et raide Pourquoi ??? Le coude du lanceur • La biomécanique du lancer et ses contraintes potentielles sur l’articulation du coude Biomécanique Stabilité en valgus • L’olécrâne et fosse olécrânienne: stabilisateurs primaires entre 0°-20° et >120° de flexion (30-50% en ext). Entre les deux, via les tissus mous (LCM) Anatomie Ligament collatéral médial, LCM (3 bandes) Bande antérieure - Antérieure : stabilise le plus parmi les 3 - Postérieure et transverse (Cooper) (Eygendaal D, 2007) Bande postérieure Le coude du lanceur • Lancer à haute puissance • Le ligament collatéral médial : " Stabilise coude à 54% durant la phase « valgus » / flexion à 90° " À 78% durant la phase finale du lancer " Atteint tension comparable à sa capacité tensionnelle maximale Biomécanique Stabilité en valgus • LCM : sa bande antérieure est l’élément le plus important pour résister au stress en valgus (54% à 90°de flexion, os=33%) • Stabilisateurs secondaires : muscles rond pronateur, fléchisseur ulnaire du carpe (FUC) et fléchisseur superficiel des doigts (FSD) • Autre stabilisateur secondaire : tête radiale. Primaire si atteinte LCM Biomécanique • Stabilisateurs primaires : surtout la congruence articulaire H/U (huméro-ulnaire), puis ligaments (LCM et CLCL) • Stabilisateurs secondaires : l’équilibre musculaire, l’articulation R/H (radio-humérale) CLCL : Complexe ligament collatéral latéral Biomécanique • Instabilité chronique : atteinte ligamentaire subtile sans trauma direct connu, ou sans trauma récent • Stress mineur répété en valgus pouvant également atteindre d’autres structures: muscles fléchisseurs/pronateur, nerf ulnaire, olécrâne et fosse, articulation radio-capitellaire Pathologies potentielles Médiane : • LCM ->traction : valgus • Atteinte des fléchisseurs/pronateurs • Atteinte du nerf ulnaire • Apophysite médiale Postérieure : • Compression fosse olécrânienne : - angulée : valgus - directe: fin extension Latérale : • Compression radio-capitellaire (valgus) Le coude du lanceur Histoire : les éléments « clés » " Début brusque ou allure chronique ? " Phase du lancer ? Accélération : 85% Décélération : 25% " Type de lancer douloureux ? " Changement dans la vitesse et la précision des tirs ? " Nombre de manches lancées ? Année en cours et année précédente " Modification dans l’entraînement ? " Antécédents de douleur ? Si oui : traitements effectués ? " Atteinte nerveuse associée ? (25% à 45%) " Douleur en zone postérieure ? (19%) Le coude du lanceur Examen physique : " déformation ? " diminution mobilité ? " gonflement ? " ecchymose ? N.B. : Contracture en flexion > 50% Angle de portée > 15° (N : H = 11°; F = 13°) Le coude du lanceur Examen physique : rechercher… " Palpation : douleur identifiable ? • aspect osseux : (épitrochlée/trochlée…) apophyses/plaques épiphysaires attache proximale des U.M.T. • ligament collatéral médial : idéalement = 50° à 70° flexion site fréquent de douleur = 1 à 2 cm distalement de l’épitrochlée • nerf ulnaire + Tinel + recherche de déficit sensori-moteur Le coude du lanceur Examen physique (suite) • Instabilité valgus (LCM) " Posture assise " Posture décubitus " Approche « Andrews » : • assis / décubitus • avant-bras pronation / avant-bras supination Épaule : rechercher ➡ rot int N.B. : Tout athlète « lanceur » présentant des symptômes diffus au coude d’allure articulaire, tendineuse ou nerveuse devrait être évalué pour dépister la possibilité d’une instabilité médiane. Le coude du lanceur : Imagerie RX simple Vues Dépistage AP-Lat-obliques osteophytes/calcification (médian) Stress Instabilité (2 membres) (>2mm) Le coude du lanceur : Imagerie Tomodensitométrie + arthro IRM * + injection salin Sensibilité Spécificité 86 % 91 % 92 % 100 % *Approche « gold standard » + vision aussi des autres tissus mous (tendons, nerfs…) Le coude du lanceur Traitement conservateur : • indications : - déchirure partielle - déchirure complète chez les non lanceurs ou les lanceurs avec faible demande – Protocole : » » » » » » Repos : 4-6 semaines, glace, AINS? Phase 1: attelle articulée (légère flexion) mobilité, force (fléchisseurs, pronateurs) Phase 2 : attelle articulée (->extension) poursuivre gains mobilité, force Phase 3 : programme fractionné (3 mois) » réadaptation de l’épaule, S/T, core » N.B. pas d’infiltration de substance corticoïde Le coude du lanceur Traitement chirurgical : • indications : - déchirure complète (lanceurs) " déchirure partielle sans bon résultat avec tx conservateur " autres athlètes avec incapacité résiduelle (gymnastes, lutteurs,...) Approche = technique de « Jobe » Le coude du lanceur Traitement chirurgical Le coude du lanceur Traitement chirurgical Le coude du lanceur Évaluation globale des résultats Critère = lancer à nouveau normalement " Tx conservateur → 42% ✓ Réparation du LCM → 50-63% " Reconstruction du LCM → 80-92% Lésion traumatique du coude • Fractures • Entorses • Luxations • Ruptures tendineuses • Complications Fracture • • • • • • • • Anatomie Mécanisme Généralité Imagerie Traitement Fracture sus-condylienne Fracture tête radiale Fracture olécrâne Anatomie Mécanisme Traumatisme direct : ! Fracture tête radiale ! Fracture olécrâne ! Fracture ulna proximal Mécanisme Traumatisme indirect : ! Luxation du coude ! Fractures humérales (sus-inter-condylienne) ! Fracture tête radiale Généralités ! Évaluation initiale visuelle (déformités, plaies) ! Palpation des repères anatomiques ! Évaluation neuro-vasculaire ! Stabilisation, immobilisation ! Référence ! Évaluation radiologique Imagerie ! RX AP + latérale du coude ! RX avant-bras ! RX poignet ! RX épaule ! Taco : au besoin Traitement Stabilisation et fixation suffisante pour permettre mobilisation précoce Histoire de cas #6 ! P.M. 4 ans ! S'est fait catapulter par un « break dancer » ! Pleurs et douleur instantanés ! Ø plaie ! NV intact Histoire de cas # 6 Histoire de cas #6 Histoire de cas #6 Diagnostic ? ! Fracture sus-inter-condylienne ! Luxation coude ! Fracture de la tête radiale Fracture sus-condylienne Fracture sus-condylienne Types : ! Flexion Fracture sus-condylienne Types : ! Flexion ! Extension I Fracture suscondylienne Types : ! Flexion ! Extension I ! Extension II Fracture sus-condylienne Types : ! Flexion ! Extension I ! Extension II ! Extension III Fracture sus-condylienne Traitement : ! Référence et traitement chirurgical le plus souvent Fracture sus-condylienne Rééducation : ! ! ! Attendre la consolidation 3 à 4 semaines Traitement physio rarement nécessaire chez l'enfant ROM précoce chez l'adulte Histoire de cas #7 ! P.L. 46 ans ! Chute de son toit en le déneigeant ! Trauma direct sur le coude ! Douleur immédiate, Ø plaie, NV normal Histoire de cas #7 Histoire de cas #7 Histoire de cas #7 Diagnostic ? ! Fracture de la tête radiale ! Fracture de l’olécrane ! ...autre... (condyle, coronoïde, etc.) Histoire de cas #7 Fracture de la tête radiale Types : ! Mason I Fracture de la tête radiale Types : ! Mason I ! Mason II Fracture de la tête radiale Types : ! Mason I ! Mason II ! Mason III Fracture de la tête radiale Mécanisme Fracture de la tête radiale Mécanisme Fracture de la tête radiale Traitement : ! Selon le type de fracture ! Conservateur vs ROFI vs prothèse Fracture de la tête radiale Traitement : ! Mason I Fracture de la tête radiale Traitement : ! Mason I Fracture de la tête radiale Traitement : ! Mason I ! Mason II Fracture de la tête radiale Traitement : ! Mason I ! Mason II Fracture de la tête radiale Traitement : ! Mason I ! Mason II ! Mason III Fracture de la tête radiale Traitement : ! Mason I ! Mason II ! Mason III Fracture de la tête radiale : Rééducation ! ROM précoce au jour 1 ! Aucune attelle ou orthèse Histoire de cas #8 ! Y.P.J, 81 ans ! S'est « enfargé » dans ses pantoufles ! Chute sur le coude gauche ! Oedème, ecchymose, chaleur ! Ø plaie, NV normal Histoire de cas #8 Diagnostic ? ! Fracture de l’olécrane ! Fracture inter-sus-condylienne Histoire de cas #8 Fracture de l'olécrâne Types Traitement Non-déplacée Immobilisation Déplacée Chirurgie Fracture de l'olécrâne Fracture de l'olécrâne Fracture de l'olécrâne Fracture de l'olécrâne : Rééducation ! Immobilisation de courte durée (3 semaines) ! Mobilisation précoce ! Si chirurgie : mobilisation immédiate Entorses • Anatomie • Instabilité en valgus • Instabilité en varus • Instabilité rotatoire postéro-latérale • Réadaptation Anatomie Ligament collatéral médial, LCM (3 bandes) Bande antérieure • Antérieure : stabilise le plus parmi les 3 • Postérieure et transverse (Cooper) Eygendaal D, 2007 Bande postérieure Anatomie Complexe ligament collatéral latéral : 4 parties • Ligament collatéral radial • Lig. annulaire • Lig. collatéral ulnaire latéral • Lig. collatéral latéral accessoire Instabilité en valgus : Biomécanique • Si LCM atteint via traumatisme aigüe »» abutement possible de la partie supéro-médiale de l’olécrâne dans la fosse • À voir aussi : nerf ulnaire, tendons, tête radialecapitellum Instabilité en valgus : Tests cliniques LCM : Plusieurs positions existent selon les auteurs • 30°-100° de flexion, pronation ou neutre (Morey-1983,Sojbjerg-1987,Olsen-1998,Eygendaal-1999, Floris-1998,O’Driscoll-1992,Callaway-1997) • Valgus avec 30° flexion, pronation et flexion passive poignet. Puis jouer avec degrés de flexion • Milking maneuver • Surcharge en valgus et extension Instabilité en valgus : Traitement LCM : Si immobilisation -> en supination Mobilité : • Mvts actifs rapidement car augmentent stabilité • ‘‘ instabilité sur IRM (42%) et RX (59%) mais pas de récurrence après 9 ans’’ (Haan J, 2011) • Mob’s passive en flexion avec bras en supination, flexion active augmente stabilité • Voir mvts accessoires, poignet et RI épaule Instabilité en valgus : Traitement LCM : Renforcement musculaire Stabilisateurs: rond pronateur, fléchisseur ulnaire du carpe (FUC) et superficiels des doigts (FSD) • Renforcement global : ceinture scapulaire, épaule (RI), coude (biceps-triceps) • Instabilité en varus : Biomécanique • Congruence osseuse (55-75%). Coronoïde important aussi contre dislocation postérieure • LCL (15% à 0°-10% à 90°). Stabilise aussi RE • Capsule (32% à 0°-13% à 90°) • Donc tissus mous stabilisent 45% - 25% • Muscles : long et court extenseur radial du carpe, extenseur ulnaire du carpe, anconé (Singleton SB, 2004; Safran MR, 2005) Instabilité rotatoire postéro-latérale Complexe ligament collatéral latéral : 4 parties • Collatéral ulnaire latéral: le plus important. De l’épicondyle latéral à la crête du supinateur de l’ulna Instabilité rotatoire postéro-latérale : Test cliniques Subjectif : plainte de blocage, pincement • Pivot shift : vérifier douleur, appréhension • Push-up au mur • Assis, se soulever avec main Instabilité rotatoire postéro-latérale : Traitement • Aigüe : - attelle en pronation - mob’s passive en flexion avec pronation • Chronique : si symptômatique -> chirurgie (Haan et al, 2011) Instabilité rotatoire postéro-latérale : Réadaptation • Immobiliser/mobiliser selon avis md • Court terme: • Mob’s douces, massage superficiel • Renforcement proximal et distal • Moyen/long terme: • Mob’s et massages plus intenses • Renforcement global MS • Orthèse pour retour aux activités ? Luxation • • • • Types Mécanisme Traitement Rééducation Histoire de cas #9 ! Y.L. 23 ans ! Chute en planche à neige dans un parc ! S'est garanti le bras en extension ! Ø plaie ! NV intact Histoire de cas #9 Histoire de cas #9 Histoire de cas #9: Diagnostic différentiel ! Luxation coude avec ou sans fracture ! Fracture humérus distal Type ! Postérieure ! Antérieure Type ! Postérieure ! Antérieure ! Divergente Mécanisme Mécanisme Mécanisme Traitement Réduction luxation postérieure : ! Décubitus dorsal ! Bras au-dessus de la tête ! Hypersupination, extension, valgus ! Pression à l'olécrâne ! Distraction, flexion, varus Traitement ! Orthèse articulée : - 4 semaines - extension limitée à 45° - augmente de 15° aux 2 semaines ! Chirurgie si non réductible (incarcération) ! RX post-réduction primordiale. Rééducation ! Mobilisation rapide et précoce dans l'orthèse ! Stable en flexion, instable en extension ! Pro-supination libre dans l'orthèse ! Perte d'extension est la norme Ruptures tendineuses • Épidémiologie • Avulsion biceps distal : • Mécanisme • Présentation clinique • Rééducation • Résultats Épidémiologie ! Relativement rare ! Coté droit dans 80 % des cas ! Exclusivement homme ! 50 ans en moyenne ! Musculature généreuse Avulsion biceps distal : Mécanisme ! ! Trauma unique Charge de plus de 40 kg coude à 90° de flexion Avulsion biceps distal : Présentation clinique ! Douleur aïgue, vive, « arrachement » ! Fossette antécubitale ou bras distal ! Ecchymose fossette antécubitale ! Rétraction musculaire ! Défaut palpable antécubital ! Faiblesse de la supination (40%) ! Faiblesse de la préhension Avulsion biceps distal Avulsion biceps distal Avulsion LPB Avulsion LPB Avulsion biceps distal Avulsion biceps distal Avulsion biceps distal : Rééducation ! Pro-supination passive-assistée immédiate ! Flexion passive-assistée immédiate ! Extension passive-assistée précoce progressive ...bref......mobilisation PRÉCOCE Avulsion biceps distal : Rééducation ! ! Aucun renforcement avant 8 semaines Récupération complète en 3 à 6 mois généralement Avulsion biceps distal : Résultats ! Aucune chirurgie − ! Chirurgie précoce − ! Flexion 61% ; supination 63% Flexion 97% ; supination 95% Chirurgie tardive − Flexion 85% ; supination 64% Complications ATTENTION!!!!! La majorité des patients présentant un traumatisme au coude garderont un flexum de 5 à 10 degrés La majorité des patients présentant un flexum de 5 à 10 degrés n'auront aucune répercussion clinique Complications Coude laxe Coude raide ! ! Causes osseuses Tissus mous ! Médial ! Postéro-latéral Complications Coude raide : causes osseuses ! Calcifications hétérotopiques ! Incongruence post-fracturaire ! Arthrose bi ou tri-compartimentale Complications Coude raide : tissus mous ! Capsule ! Ligaments ! Tendons ! Structures neuro-vasculaires Traitement ! < de 3 mois : physiothérapie et support orthésique Complications Traitement > de 3 mois : ! manipulation sous anesthésie ! arthrolyse ouverte ou ! arthroscopique avec ou sans procédure osseuse Complications Coude laxe ou instable ! Reconstruction ligamentaire si patient symptomatique Take home message La douleur latérale au coude n’est pas automatiquement une épicondylite!!! Take home message Comprendre le geste nous amène une meilleure capacité à évaluer la pathologie. Take home message Le coude est l’articulation la plus vicieuse : mobilisation précoce !!!