Infections
pulmonaires
de l’adulte
2009
Bon usage de l’antibiothérapie en Franche-Comté
Infections pulmonaires de l’adulte
Bon usage de l’antibiothérapie en Franche-Comté
Infections
pulmonaires
de l’adulte
2009
Tout au long du guide, ces pictogrammes vous indiquent les parties destinées à :
la prise en charge hospitalière,
la prise en charge hospitalière ou ambulatoire
(avec nécessité de surveillance étroite et/ou nécessitant un avis spécialisé),
la prise en charge ambulatoire.
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Introduction
« LES ANTIBIOTIQUES, C’EST PAS AUTOMATIQUE » :
RECOMMANDATIONS POUR LES INFECTIONS
PULMONAIRES
Derrière ce slogan, il y a un constat, face à l’émergence et à la dissémination de la résistance des
bactéries aux antibiotiques : très peu de nouveaux antibiotiques sont en développement par l’indus-
trie pharmaceutique. Le risque d’impasse thérapeutique pour la prise en charge des infections bac-
tériennes nous guette-t-il ?
La réponse à cette question mérite d’être discutée.
Oui, ce risque existe puisque :
Certaines souches de Pseudomonas aeruginosa isolées soit d’infections communautaires,
notamment chez des patients mucoviscidosiques, soit d’infections nosocomiales par exemple
dans des pneumopathies acquises sous ventilation présentent une pan-résistance. Sur ces
souches aucun antibiotique commercialisé n’est actif si ce n’est la colistine, antibiotique à la
fois peu efficace cliniquement et possiblement toxique.
Certaines souches de staphylocoque doré résistant à la méticilline ont pu acquérir dans
certaines conditions une résistance à la dernière classe antibiotique à laquelle ces souches
étaient sensibles : les glycopeptides. L’impasse thérapeutique s’est concrètement exprimée par le
décès de patients.
Non, l’espoir est légitime :
Alors que la réduction de la consommation en ville des antibiotiques était de 23% entre 2002 et
2007 et même de 34% chez les enfants de 0 à 5 ans, la non-sensibilité à la pénicilline et aux
macrolides du pneumocoque passait de 52 à 38% et de 53 à 42%, respectivement, pendant cette
même période. Même si les causes de cette réduction sont multiples, chacun s’accorde à
attribuer une part de celle-ci à un meilleur usage des antibiotiques.
« LES ANTIBIOTIQUES, C’EST PAS AUTOMATIQUE »
Ce message fort a probablement largement contribué à un non-usage des antibiotiques pour la prise
en charge des infections virales. Il a permis au public d’accepter plus facilement l’abstention de la
prescription antibiotique par exemple pour les rhinopharyngites de l’enfant.
Qu’en est-il chez l’adulte ? La prévention de l’émergence de la résistance passe par l’abstention lorsqu’elle
est souhaitable mais aussi par le bon choix, la bonne durée…
L’exacerbation de la bronchite chronique de stade 1 fait-elle l’objet d’une abstention totale de la
prescription d’antibiotique comme le recommandent les consensus d’experts ?
Et dans la bronchite aiguë : antibiotique ou pas d’antibiotique ? En 2005, 70 à 80% des
bronchites étaient traitées par antibiotique alors qu’il n’est pas démontré l’intérêt de ceux-ci
chez l’adulte sain !
Traiter une pneumonie pour une durée raccourcie de sept jours est à la fois efficace et
écologiquement responsable.
Réserver certaines molécules sur des indications ciblées c’est préserver leur efficacité sans
compromettre la guérison du patient grâce à l’emploi d ‘antibiotiques alternatifs aussi efficaces
et exerçant une moindre pression de sélection.
INTRODUCTION
3
« LES ANTIBIOTIQUES, C’EST PAS AUTOMATIQUE »
Après un guide relatif à la prise en charge des infections urinaires, il était important que dans
le cadre de PRIMAIR (Programme régional interdisciplinaire pour la maîtrise de la résistance aux
anti-infectieux en Franche-Comté), la deuxième pathologie infectieuse en terme de fréquence,
et particulièrement importante en terme de morbi-mortalité, les infections pulmonaires, fasse
également l’objet de recommandations régionales et consensuelles. Si les choix proposés sont tout
aussi engagés que ceux relatifs à la prise en charge des infections urinaires, il s’agit aussi de choix
partagés.
Volontairement la prise en charge des pneumopathies chez les immunodéprimés n’a pas fait l’objet
de recommandations particulières du fait de la grande spécificité inhérente à ces pathologies
nécessitant une prise en charge spécialisée. Ainsi ce document a fait l’objet d’une relecture par
plus d’une centaine de professionnels de divers horizons dont la collaboration était indispensable à
la réalisation de ce document.
La diffusion de ce guide est soutenue par le Fonds d’intervention pour la qualité et la coordination
des soins (FIQCS), à l’initiative de la Fédération des associations de Formation médicale continue de
Franche-Comté et du Département de Médecine générale de la Faculté de Médecine et de
Pharmacie de Besançon.
INTRODUCTION
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