Gestion du sexe du produit en élevage bovin THESE

publicité
VETAGRO SUP
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2011 - Thèse n°
Gestion du sexe du produit en élevage bovin
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 14 octobre 2011
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
CHEVALIER Marie, Eva
Née le 16 mars 1986
à Domont (95)
2
3
4
Au Professeur Jean –François Guérin,
Pour avoir accepté la présidence de ce jury de thèse, remerciements respectueux.
Au Professeur Pierre Guérin
Pour m’avoir suivie pendant la réalisation de cette thèse. Sincères remerciements.
Au Docteur Marie-Anne Arcangioli,
Pour avoir accepté de faire partie de ce jury de thèse. Sincères remerciements.
5
A Paniout et Maniout. Pour les Chocapics et les Princes qui m’attendent toujours dans le placard
quand je rentre trop rarement à la maison. Pour les voyages que vous nous avez offerts. Pour les
discussions de fin repas. Merci pour votre soutien et votre présence sans faille tout au long de ces
années d’études. Avec tout mon amour.
A Benjigaï. Parce que toute famille devrait avoir son baroudeur philosophe. Je ne sais pas si vous le
saviez déjà mais mon frère est génial.
A toute ma famille.
A ceux qui nous ont quittés trop tôt. J’aurais aimé partagé ce moment avec vous.
6
A un groupe de clinique qui déchire. Pour le savoir encyclopédique de Popol, les jupes invisibles de
Sno et les siestes de Frankoi quand il « surveille » le réveil des chiens. A nos fous rire, nos craquages
et nos engueulades. Parce que sans vous, ses cliniques n’auraient pas eu la même saveur.
A SNO. Que dire ? Parce qu’on est tellement différente qu’on peut tout se dire. Merci de me
supporter depuis la prépa ! Pour nos séances racontage de vie, les Matsuri et les weekends auvergnats.
A Popol. Pour son courage fou dans un aussi petit bout de femme. Mais sans rire, les furets, ca
pue!
A Frankoi. Un premier voisin haut en couleur. Pour ses révisions de dernières minutes et pour
feu sa crotte.
A Patou et Maria, mes colocs. La Spermophile me manque ! Merci pour les fous rire devant le miroir
de la salle de bain, les poules non pondeuses, les tartes aux fraises et les salades fond de frigo.
A Adeuh pour sa bonne humeur en clinique, les courses de Tagadaaaaaaa dans le couloir du D.
Amuse toi bien au Laos !!
A Guérome pour son amour des éléphants, en peluche ou en chair et en os. Et pour être aussi en retard
que moi la plupart du temps !
A Dono pour ses blagues et son accent africain. Ton humour me manque.
A Scrat pour les barbeuks au fond du jardin. Pour les interécoles oragnisées de mains de maitre. Et
vive les fonctionnaires !
A Slanie et Kouet pour leur blondeur qui ensoleille mes journées.
A Sami le rockeur fou. Pour avoir essayé de maintenir un semblant de savoir-vivre dans cette école.
Attention à la couleur des chaussettes messieurs !
A Claire T-A-B-O-U-R-E-T, on a crevé le petit écran! Mo-mo-motus.
A Grégou l’homme à vêlage facile.
A Lilou et Pierre, nos internes en bleu.
A Pilip l’interne en vert.
A Marix ma co-charolaise. Même pas peur…
A JB pour le courage dont tu as fait preuve durant l’épreuve que tu as traversée. Tu vas tout déchirer à
Lons le Saunier !
A Chacha, allez, encore 6 ans !
A Doude le nouveau Nantais, j’espère que ton exil se passera bien.
A Zouzou pour avoir mis Frankoi enceinte cette année! Vivement ton mariage en rose et t’inquiète
pas, la Jerseyaise t’attends !
Et à tous les autres… En votre compagnie, ces 5 années sont passées comme l’éclair. Les booms, les
partiels, les cours et la Kfet, la Revue, l’accueil et les présoirées. Tout ca va me manquer.
7
A mon Momo, Amandine, Paul et Bicou. On se voit moins mais je ne vous oublie pas.
A Marmotte, on se suit depuis la maternelle, c’est fou non ?
A Rapé, un Ancien qui fait rêver! Merci pour avoir été là pendant ses années d’école. Les futurs
étudiants sont chanceux ! Pour ses discussions mémorables et interdites au moins de 18ans…
A mes Poulots Tancrède et Jean-Romain. Je n’ai pas été une Ancienne très présente…
A Maylis et Eloïse mes Hypopoulottes, la relève est assurée !!
A mes maîtres de stage, pour m’avoir transmis leur amour du métier.
Au docteur Delepoulle et au docteur Descotes pour m’avoir fait confiance et pour m’avoir jetée dans
le grand bain.
Au docteur Lebastard pour avoir tenté de me former au sexage échographique.
Aux enseignants qui m’ont entourée tout au long de ma scolarité, des bancs de l’école Bois du Val
aux amphithéâtres de l’ENVL. A ceux qui m’ont marquée et ceux que j’ai oubliés. A ceux que j’ai
adorés et ceux que j’ai détestés. Grâce à vous je vais pratiquer le métier dont j’ai toujours rêvé.
8
Table des matières
Liste des illustrations ....................................................................................................................... 13
Listes des tableaux ........................................................................................................................... 15
Liste des annexes .............................................................................................................................. 18
Introduction ...................................................................................................................................... 19
PARTIE I : RAPPELS ................................................................................................................. 21
I) Détermination chromosomique du sexe. ....................................................................................... 21
A) Le cycle cellulaire................................................................................................................. 21
1)
La mitose .......................................................................................................................... 22
2)
La méiose ......................................................................................................................... 24
a)
Première division de méiose : division réductionnelle .................................................. 24
b)
Deuxième division de méiose : la division équationnelle [LODISH(1997)] ................. 25
B) Le déterminisme primaire ..................................................................................................... 27
C) Déterminisme secondaire...................................................................................................... 28
II) La gamétogenèse ......................................................................................................................... 29
A) La spermatogenèse ............................................................................................................... 29
B) L’ovogenèse ......................................................................................................................... 31
III) Embryologie ............................................................................................................................... 33
A) La migration des cellules sexuelles primordiales .................................................................. 33
B) La formation de la gonade non différenciée ......................................................................... 33
C) La différenciation du testicule .............................................................................................. 34
D) La différenciation de l’ovaire ............................................................................................... 37
E)
La différenciation des voies génitales ................................................................................... 38
1)
Voies génitales mâles ....................................................................................................... 38
2)
Les voies génitales femelles ............................................................................................. 39
F)
La mise en place des organes génitaux externes. .................................................................. 40
1)
Organes génitaux externes non différenciés...................................................................... 40
2)
Différenciation des organes génitaux externes .................................................................. 41
a)
Chez le mâle ................................................................................................................. 41
b)
Chez la femelle ............................................................................................................. 43
G) La mise en place des glandes mammaires............................................................................. 44
PARTIE II : LES DIFFERENTES TECHNIQUES PERMETTANT DE MAITRISER LE SEXE
DU PRODUIT CHEZ LES BOVINS ................................................................................................... 47
I) Les observations préliminaires...................................................................................................... 47
A) Influence de la durée entre l’œstrus et la saillie ou l’insémination ....................................... 47
B) Influence de la technique de synchronisation des chaleurs ................................................... 48
C) Influence de la technique d’insémination ............................................................................. 48
D) Influence de la gestion du troupeau ...................................................................................... 48
9
E)
Influence des techniques de reproduction assistées .............................................................. 49
II) Le sexage de la semence .............................................................................................................. 50
A) Techniques .............................................................................................................................. 50
1)
La cytométrie de flux ........................................................................................................ 50
a)
Le principe .................................................................................................................... 50
b)
Intérêt et limites du sexage de la semence par cytométrie de flux ................................. 52
i)
Fiabilité du résultat ................................................................................................... 52
ii)
Influence sur la qualité de la semence ....................................................................... 53
iii) Influence sur la fécondation ...................................................................................... 55
iv) Influence de la technique d’insémination .................................................................. 56
Influence sur l’embryon ............................................................................................ 57
v)
vi) Influence sur le veau ................................................................................................. 57
vii)
Influence sur le taux d’avortement ........................................................................ 58
viii)
L’impact de la congélation .................................................................................... 58
ix) Le coût ...................................................................................................................... 59
2)
Autres techniques envisagées ........................................................................................... 59
a)
Association anticorps/protéine de surface ..................................................................... 59
i)
Les antigènes H-Y .................................................................................................... 59
ii)
Les protéines spécifiques (SSP) ................................................................................ 60
b)
Tri morphologique ........................................................................................................ 64
c)
Autres ........................................................................................................................... 64
III) Le sexage de l’embryon ............................................................................................................. 65
A) Les étapes préliminaires ....................................................................................................... 65
B) Sexage par caryotypage ........................................................................................................ 66
1)
Le caryotypage historique ................................................................................................. 66
a)
La technique ................................................................................................................. 66
b)
Les limites de la technique de caryotypage ................................................................... 67
Caryotypage associé à l’hybridation in situ (FISH : Fluorescence In Situ Hybridation) ... 67
2)
C) Le sexage immunologique : l’utilisation d’antisérum H-Y ................................................... 71
D) Le sexage par PCR (Polymerase Chain Reaction) classique ................................................. 74
1)
La polymérisation en chaine ............................................................................................. 75
2)
La lecture .......................................................................................................................... 76
3)
Intérêts et limites du sexage par PCR ............................................................................... 77
L’efficacité ................................................................................................................... 77
a)
i)
L’influence de la technique de prélèvement des cellules embryonnaires .................. 77
ii)
L’influence du nombre de cellules embryonnaires utilisées. ..................................... 78
iii) L’influence du stade de développement de l’embryon à tester.................................. 79
b)
10
L’exactitude .................................................................................................................. 80
c)
Les taux de gestation obtenus ....................................................................................... 81
i)
Influence de la manipulation ..................................................................................... 81
ii)
Influence de la congélation ....................................................................................... 81
iii) Influence de la mère .................................................................................................. 82
iv) Influence stade de l’embryon .................................................................................... 82
v)
Influence du nombre de cellules prélevées par biopsie ............................................. 82
vi) Influence de la technique de transfert ....................................................................... 83
4) Le sexage par PCR (Polymerase Chain Reaction) sans électrophorèse : une variante de la
PCR classique ........................................................................................................................... 83
E)
a)
Le risque de faux positifs du sexage de l’embryon par PCR (polymerase chain reaction)
84
b)
Le risque de faux négatifs lors de sexage de l’embryon par PCR ................................. 84
Le sexage par la technique LAMP (Loop-Mediated Isothermal Amplification) ................... 84
1)
Le principe ........................................................................................................................ 84
2)
La lecture .......................................................................................................................... 85
3)
La technique de LAMP appliquée au sexage des embryons bovins .................................. 86
F)
Les autres techniques envisagées .......................................................................................... 87
1)
Le sexage par dosage de la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) ...................... 87
2)
La détermination du sexe en fonction de la vitesse de segmentation embryonnaire ......... 87
3)
La glucosamine ................................................................................................................. 88
IV) Détermination du sexe du fœtus par échographie....................................................................... 89
A) Technique ............................................................................................................................. 89
1)
Phase préparatoire ............................................................................................................ 89
a)
Préparation de l’animal ................................................................................................. 89
b)
Le matériel .................................................................................................................... 89
2)
Les pré-requis ................................................................................................................... 90
a)
Le plan de coupe ........................................................................................................... 90
b)
Age du fœtus................................................................................................................. 91
3)
Le sexage .......................................................................................................................... 92
L’anatomie fœtale ......................................................................................................... 92
a)
i)
Fœtus mâle................................................................................................................ 94
ii)
Fœtus femelle ........................................................................................................... 95
b)
Les périodes de sexage. ................................................................................................ 96
B) Intérêts et limites .................................................................................................................. 97
1)
Exactitude ......................................................................................................................... 97
2)
Les risques d’erreur .......................................................................................................... 98
L’interprétation des images .......................................................................................... 98
a)
i)
Les vertèbres coccygiennes....................................................................................... 98
11
ii)
Le cordon ombilical .................................................................................................. 99
iii) Le corps du pénis et le raphé médian ...................................................................... 100
b)
3)
Les autres facteurs de risques ..................................................................................... 100
L’innocuité ..................................................................................................................... 100
PARTIE III : DISCUSSION....................................................................................................... 101
I)
Les intérêts de la gestion du sexe des veaux ........................................................................... 101
A) L’accélération de l’amélioration génétique du troupeau ..................................................... 101
1)
Les troupeaux producteurs .............................................................................................. 101
2)
Les sélectionneurs .......................................................................................................... 101
B) L’augmentation de la productivité ...................................................................................... 102
1)
En élevage laitier ............................................................................................................ 102
2)
En élevage allaitant ......................................................................................................... 103
C) Une plus grande fluidité dans le processus de renouvellement de l’effectif ........................ 103
II)
Applications pratiques ............................................................................................................ 104
A) Production laitière .............................................................................................................. 104
1)
Elevage Prim’Holstein .................................................................................................... 104
a) Elevage traditionnel=Elevage Holstein : 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en
semence non sexée Holstein (Annexe1) ............................................................................. 104
b) Elevage Holstein : insémination en semence sexée X sur les génisses et en semence
Holstein non sexée sur les vaches (Annexe 2) .................................................................... 105
c) Elevage Holstein composé de 80 vaches inséminées en semence non sexée Charolaise
et de 20 génisses inséminées en semence sexée X Holstein................................................ 107
2)
Elevage Montbéliard....................................................................................................... 109
a) Elevage Montbéliard composé de 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées avec de la
semence Montbéliarde non sexée (Annexe 4)..................................................................... 109
b) Elevage Montbéliard composé de 80 vaches inséminées en semence non sexée
Montbéliarde et de 20 génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde (Annexe 5)
110
c) Elevage Montbéliard composé de 80 vaches inséminées en semence non sexée
Charolaise et de 20 génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde ...................... 112
3)
Conclusion ...................................................................................................................... 113
B) Production allaitante : élevage Charolais ............................................................................ 113
1) Elevage Charolais composé de 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence
Charolaise non sexée (Annexe 7) ........................................................................................... 114
2) Elevage Charolais avec insémination en semence sexée Charolaise X des génisses et
insémination en semence non sexée Charolaise des vaches .................................................... 115
3) Elevage Charolais avec insémination en semence sexée X des génisses et en semence
sexée Y des vaches ................................................................................................................. 116
4)
Conclusion ...................................................................................................................... 117
Bibliographie .................................................................................................................................. 128
12
Liste des illustrations
Figure 1 : Le cycle cellulaire [d’après LODISH(1997)] ....................................................................... 21
Figure 2 : Les différentes phases de la mitose [McGEADY(2006)] ..................................................... 23
Figure 3: La première division de méiose [McGEADY(2006)] ........................................................... 25
Figure 4: La deuxième division de méiose [McGEADY(2006)] .......................................................... 26
Figure 5: La fécondation : le retour à la diploïdie................................................................................. 27
Figure 6: La spermatogenèse [GILBERT (2) (1996) d’après Bloom et Fawcett (1975)]...................... 30
Figure 7: Coupe dans un tube séminifère : schéma de la production des spermatozoïdes [GILBERT (2)
(1996) d’après Dym (1977)]................................................................................................................. 31
Figure 8: La production d’ovocyte par l’ovaire [MacGEADY et al. (2006)] ....................................... 32
Figure 9: Migration des cellules sexuelles primordiales [MacGEADY et al. (2006)] .......................... 33
Figure 10: Schéma d’une gonade au stade indifférencié [McGEADY et al. (2006)]............................ 34
Figure 11: La différenciation du testicule [McGEADY et al. (2006)] .................................................. 35
Figure 12: Descente des testicules chez les bovins [McGEADY et al. (2006)] .................................... 36
Figure 13: La différenciation de l’ovaire [McGEADY et al. (2006)] ................................................... 37
Figure 14: Les voies génitales au stade indifférencié [McGEADY et al. (2006)] ................................ 38
Figure 15: Les voies génitales mâles [McGEADY et al. (2006)] ......................................................... 39
Figure 16: Les voies génitales femelles [McGEADY et al. (2006)] ..................................................... 40
Figure 17: Organes génitaux externes non différenciés [McGEADY et al. (2006)] ............................. 41
Figure 18: Différenciation des organes génitaux externes mâles [MacGEADY et al. (2006)] ............. 42
Figure 19: Formation de l’urètre [McGEADY et al. (2006)]................................................................ 42
Figure 20: Abouchement de l’urètre pénien à l’extrémité du pénis [MacGEADY et al. (2006)] ......... 43
Figure 21: La différenciation des organes génitaux externes femelles [McGEADY et al. (2006)]....... 43
Figure 22: La formation des mamelles [MacGEADY et al. (2006)]..................................................... 44
Figure 23: Mise en place de l’organisation interne de la mamelle [McGEADY et al. (2006)] ............. 45
Figure 24: Schéma du montage de sexage de la semence par cytométrie du flux [SEIDEL(2007)] ..... 51
Figure 25: Montage [SEIDEL(2002)] .................................................................................................. 52
Figure 26: Analyse par l’ordinateur de la fluorescence émise : sexage du spermatozoïde en fonction de
l’intensité de la fluorescence enregistrée. [SEIDEL(2002)] ................................................................ 53
Figure 27: Principe de l’isolement des SSP à partir de protéines de spermatozoïdes non sexés (phase 2)
d’après BLECHER et al. (1999)........................................................................................................... 62
Figure 28 : Stade de développement de l’embryon [Datation : TAINTURIER, BENCHARIF,
BRIAND(2006), Image : BALAS source internet] .............................................................................. 65
Figure 29: Caryotype bovin [www.cytogenetique.envt.fr] ................................................................... 66
Figure 30: Principe de la fluorescence in situ hybridation (www.lookfordiagnosis.com)..................... 68
Figure 31: Lecture de l’hybridation in situ avec une sonde du chromosome Y [LEE et al. (2004)] ..... 69
Figure 32: Morula avant traitement [RAMALHO et al. (2004)] .......................................................... 73
Figure 33: Embryons au stade morula compacte après traitement à l’antisérum H-Y et classé comme
mâles [RAMALHO et al. (2004)] ........................................................................................................ 73
Figure 34: Embryons au stade blastocyste après traitement à l’antisérum H-Y et classés comme
femelles [RAMALHO et al. (2004)] .................................................................................................... 74
Figure 35: Les différentes étapes de la PCR [www.inrp.fr] .................................................................. 75
Figure 36: représentation schématique de la lecture d’un résultat de sexage par PCR d’après NIBART
et THIBIER (1995) .............................................................................................................................. 76
Figure 37: Les étapes de la technique de LAMP [site internet du Journal of Microbiology] ................ 85
Figure 38: Tube positif et tube négatif après une LAMP [HIRAYAMA et al. (2004)] ........................ 85
Figure 39: LEBASTARD (2003) ......................................................................................................... 90
13
Figure 40: Développement des organes génitaux externes dans l’espèce bovine [BARONE (2001)] .. 92
Figure 41: Visualisation échographique des organes génitaux de l‘embryon mâle en fonction du stade
de gestation en jours d’après TAINTURIER (2001) ............................................................................ 93
Figure 42: Visualisation échographique des organes génitaux de l’embryon femelle en fonction du
stade de gestation en jours d’après TAINTURIER (2001) ................................................................... 93
Figure 43: fœtus mâle de 55 jours, coupe frontale [CROS ; UCRA(2005)] ......................................... 94
Figure 44: Fœtus mâle de 68 jours, coupe longitudinale [CROS ; UCRA (2005)] ............................... 94
Figure 45: fœtus mâle de 83 jours, coupe transversale [CROS ; UCRA(2005)] ................................... 94
Figure 46: fœtus femelle 56 jours, coupe frontale [CROS ; UCRA(2005)] .......................................... 95
Figure 47: fœtus femelle 96 jours, coupe transversale, [CROS ; UCRA (2005)] ................................. 95
Figure 48: Image échographique d’un fœtus femelle de 67 jours en coupe transversale [TAINTURIER
(2001)] ................................................................................................................................................. 98
Figure 49: Image échographique d’un fœtus femelle de 68 jours en coupe frontale [TAINTURIER
(2001)] ................................................................................................................................................. 99
Figure 50: Coupe transversale d’un fœtus mâle de 63 jours [TAINTURIER (2001)] .......................... 99
Figure 51: Coupe frontale d’un fœtus femelle de 67 jours [TAINTURIER (2001)] ........................... 100
Figure 52: Schéma de sélection classique des nouveaux taureaux reproducteurs ............................... 102
14
Listes des tableaux
Tableau 1: Résumé des interactions entre SRY et Dax-1 [GILBERT (1) (1996), d’après MAC
ELREAVEY et al. (1993)] ................................................................................................................... 28
Tableau 2: Influence de la synchronisation des chaleurs chez la vache sur le sexe ratio de la
progéniture [XU et BURTON (1999)] ................................................................................................. 48
Tableau 3: Influence du temps de co-incubation sur le sexe ratio des embryons lors de fécondation in
vitro [IWATA et al. (2008)] ................................................................................................................. 49
Tableau 4: Influence du moment de mise en présence de l’ovocyte avec la semence par rapport à
l’expulsion du premier globule polaire [DOMINKO et al. (1997)] ...................................................... 49
Tableau 5 : Influence de la vitesse de tri sur la pureté de la semence [JOHNSON et WELCH (1999)]52
Tableau 6:Effets du diamètre de l’aiguille et de la pression sur la semence en sexage par cytométrie de
flux [SUH et al. (2005)] ....................................................................................................................... 54
Tableau 7 : Influence de la pression de sortie du cytomètre de flux sur le taux de gestation [SCHENK
et al. (2009)]......................................................................................................................................... 55
Tableau 8: Influence du sexage par cytométrie de flux de la semence sur les taux de clivage et de
formation de blastocystes d’après ZHANG et al. (2003) et LU et al. (1999) ....................................... 55
Tableau 9: Influence de l’état d’involution utérine sur les taux de gestation réciproquement en
semence sexée et non sexée. D’après SEIDEL (1999) ......................................................................... 56
Tableau 10: Les anomalies chromosomiques des embryons obtenus à partir de sperme sexé [GARCIA
(2010)] ................................................................................................................................................. 57
Tableau 11: Caractéristiques des veaux nés de semence sexée [SEIDEL et al. (2002)] ....................... 57
Tableau 12: Influence de la congélation sur la qualité du sperme sexé et non sexé [CARVALHO
(2010)] ................................................................................................................................................. 58
Tableau 13: Influence du temps entre la collecte et la congélation sur la viabilité et la mobilité des
spermatozoïdes sexés [SCHENK et al. (2009)] .................................................................................... 58
Tableau 14: Différents sérums mis au point pour l’expérience d’après BLECHER et al. (1999) ......... 60
Tableau 15: Résultats des embryons obtenus par fécondation avec de la semence sexée par antisérum
femelle d’après BLECHER et al. (1999) .............................................................................................. 63
Tableau 16: Le sexage par caryotypage [HARE et al. (1976) ; WINTERBERGER et POPESCU
(1980)] ................................................................................................................................................. 67
Tableau 17: Exactitude du sexage d’un blastomère unique par hybridation in situ par rapport au sexage
par hybridation in situ de l’embryon entier [LEE et al. (2004)] ........................................................... 70
Tableau 18: Influence des différents traitements utilisant les anticorps H-Y sur le développement
[GARDON et al. (2004)]...................................................................................................................... 72
Tableau 19: Séquences nucléotidiques d’amorces Y spécifiques ......................................................... 74
Tableau 20: Influence de la technique de prélèvement sur l’efficacité du sexage................................. 77
Tableau 21: Influence du nombre de blastomères sur l’efficacité du sexage d’après PARK et al.
(2001) ................................................................................................................................................... 78
Tableau 22: Influence du stade de développement de l’embryon sur l’efficacité du sexage par PCR
(SHEA (1998) et LOPATAROVA et al. (2008) .................................................................................. 79
Tableau 23: Exactitude du sexage par PCR [THIBIER et NIBART (1995)] ........................................ 80
Tableau 24: Taux de gestation après sexage selon les études ............................................................... 81
Tableau 25: L’influence du stade de l’embryon au moment du transfert sur le taux de gestation
[LACAZE et al. (2008)] ....................................................................................................................... 82
Tableau 26: L’influence du nombre de cellules prélevées lors de la biopsie sur le taux de gestation
[LACAZE et al. (2008)] ....................................................................................................................... 82
15
Tableau 27: Influence de la méthode de transfert sur le taux de gestation [LOPATAROVA et al.
(2008)] ................................................................................................................................................. 83
Tableau 28: Efficacité et exactitude du sexage par la méthode de LAMP [HIRAYAMA et al. (2004)]
............................................................................................................................................................. 86
Tableau 29: Sexage par dosage de la glucose-6-phosphate déshydrogénase [WILLIAMS (1986)] ...... 87
Tableau 30: Répartition des embryons mâles et femelles suivant la vitesse de segmentation [AVERY
et al. (1989)]......................................................................................................................................... 88
Tableau 31: Eléments de détermination de l’âge du fœtus [DESCOTEAUX et al. (2009)] ................. 91
Tableau 32: Critères majeurs de diagnose du sexe du fœtus en fonction de la période de sexage,
d’après [TAINTURIER (2001), LEBASTARD (2003)]....................................................................... 96
Tableau 33: Exactitudes du sexage échographique obtenues suivants les auteurs ............................... 97
Tableau 34: Elevage Holstein: 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence non sexée
Holstein (Annexe 1) ........................................................................................................................... 105
Tableau 35: Bilan économique de la saison de reproduction d’un élevage Holstein : 80 vaches et 20
génisses toutes inséminées en semence non sexée Holstein (Annexe 2)............................................. 105
Tableau 36: Elevage Holstein: 80 vaches inséminées en semence Holstein non sexée et 20 génisses
inséminées en semence Holstein sexée X (Annexe 2) ........................................................................ 106
Tableau 37: Bilan économique de la saison de reproduction, Elevage Holstein: 80 vaches inséminées
en semence Holstein non sexée et 20 génisses inséminées en semence Holstein sexée X (Annexe 2)
........................................................................................................................................................... 106
Tableau 38: Elevage Holstein: 80 vaches inséminées en semence charolaise non sexée et 20 génisses
inséminées en semence Holstein sexée X (Annexe 3) ........................................................................ 107
Tableau 39: Bilan économique de la saison de reproduction, Elevage Holstein: 80 vaches inséminées
en semence charolaise non sexée et 20 génisses inséminées en semence Holstein sexée X (Annexe 3)
........................................................................................................................................................... 108
Tableau 40: Elevage Montbéliard avec 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence
Montbéliarde non sexée (Annexe 4) ................................................................................................... 110
Tableau 41: Bilan financier de la saison de reproduction d’un élevage Montbéliard avec 80 vaches et
20 génisses toutes inséminées en semence non sexée Montbéliarde (Annexe 4) ................................ 110
Tableau 42 Elevage Montbéliard avec 80 vaches inséminées en semence non sexée Montbéliarde et 20
génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde (Annexe 5) .................................................. 111
Tableau 43: Bilan financier de la saison de reproduction d’un élevage Montbéliard avec 80 vaches
inséminées en semence non sexée Montbéliarde et 20 génisses inséminées en semence sexée X
Montbéliarde (Annexe 5) ................................................................................................................... 111
Tableau 44: Elevage Montbéliard composée de 80 vaches inséminées en semence non sexée
Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde (Annexe 6) ........................ 112
Tableau 45: Bilan de la saison de reproduction d’un élevage Montbéliard composée de 80 vaches
inséminées en semence non sexée Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X
Montbéliarde (Annexe 6) ................................................................................................................... 112
Tableau 46: Elevage Charolais composé de 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence
Charolaise non sexée (Annexe 7) ....................................................................................................... 114
Tableau 47: Bilan financier de la saison de reproduction d’élevage Charolais composé de 80 vaches et
20 génisses toutes inséminées en semence Charolaise non sexée (Annexe 7) .................................... 114
Tableau 48: Elevage Charolais composée de 80 vaches inséminées en semence non sexée Charolaise
et 20 génisses inséminées en semence sexée X Charolaise (Annexe 8) .............................................. 115
Tableau 49: Bilan financier de la saison de reproduction d’un élevage Charolais composée de 80
vaches inséminées en semence non sexée Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X
Charolaise (Annexe 8) ........................................................................................................................ 115
Tableau 50: Elevage Charolais composé de 80 vaches inséminées en semence sexée Y charolaise et 20
génisses inséminées en semence sexée X Charolaise (Annexe 9) ...................................................... 116
16
Tableau 51: Bilan financier d’un élevage Charolais composé de 80 vaches inséminées en semence
sexée Y Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X Charolaise (Annexe 9) .............. 117
17
Liste des annexes
Annexe 1: Elevage Holstein avec 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence non sexée
Holstein .............................................................................................................................................. 119
Annexe 2: Elevage Holstein avec 80 vaches inséminées en semence Holstein non sexée et 20 génisses
inséminées en semence Holstein sexée X ........................................................................................... 120
Annexe 3: Elevage Holstein avec 80 vaches inséminées en semence charolaise non sexée et 20
génisses inséminées en semence Holstein sexée X ............................................................................. 121
Annexe 4: Elevage Montbéliard : 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence non sexée
Montbéliarde ...................................................................................................................................... 122
Annexe 5 : Elevage Montbéliard avec 80 vaches inséminées en semence non sexée Montbéliarde et 20
génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde ..................................................................... 123
Annexe 6: Elevage Montbéliard avec 80 vaches inséminées en semence non sexée Charolaise et 20
génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde ..................................................................... 124
Annexe 7: Elevage charolais avec 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence non sexée
Charolaise .......................................................................................................................................... 125
Annexe 8: Elevage Charolais avec 80 vaches inséminées en semence non sexée Charolais et 20
génisses inséminées en semence sexée X Charolais ........................................................................... 126
Annexe 9: Elevage Charolais avec 80 vaches inséminées en semence sexée Y Charolaise et 20
génisses inséminées en semence sexée X Charolaise ......................................................................... 127
18
Introduction
La reproduction du cheptel est une des principales problématiques de l’éleveur bovin, qu’il soit laitier
ou allaitant. Le rendement de son troupeau dépend des capacités de production des animaux ainsi que
de la qualité de son troupeau de renouvellement. Les techniques de reproduction assistées des bovins a
permis une évolution des systèmes d’élevage, notamment avec la démocratisation de l’insémination
artificielle et du transfert embryonnaire. Les éleveurs ont maintenant la possibilité de choisir le sexe de
la progéniture grâce à la commercialisation de semence sexée ou par sexage des embryons transférés.
Après des rappels sur la définition génétique et phénotypique du sexe de l’embryon, nous nous
intéresserons aux différentes techniques permettant de sexer la semence et les embryons bovins. Nous
nous pencherons également sur la possibilité de sexer le fœtus par échographie. Enfin, nous tenterons
de définir si ces techniques sont utilisables sur le terrain en prenant l’exemple de l’emploi de semence
sexée dans différents schémas d’élevage.
19
20
PARTIE I : RAPPELS
I) Détermination chromosomique du sexe.
A) Le cycle cellulaire
Figure 1 : Le cycle cellulaire [d’après LODISH(1997)]
Le cycle cellulaire désigne l’ensemble des phases par lesquelles passent les cellules au cours de leur
vie. Suivant le type cellulaire pris en compte, l’enchainement des ces phases est plus ou moins rapide.
La phase G0
La phase G0 représente la phase de quiescence cellulaire. La cellule peut quitter cet état G0 pour l’état
G1, prélude du cycle cellulaire [LODISH(1997)].
La phase G1
La phase G1 est la phase d’activité métabolique de la cellule. Durant cette phase, la cellule effectue les
fonctions définies par l’expression de son génome. C’est également une période de croissance
cellulaire. Durant cette phase, le génome de la cellule est constitué de 2n chromosomes
[LODISH(1997)].
La phase S
C’est la phase pendant laquelle le génome cellulaire est répliqué. La cellule passe alors de 2n
chromosomes à 4n chromosomes [LODISH(1997)].
21
La phase G2
C’est l’équivalent de la phase G1 mais d’une durée habituellement plus courte associé à une phase de
régulation [LODISH (1997)]. Ces régulations concernent les conditions intra et extracellulaires. Ces
régulations bloquent le passage à la mitose ou la méiose si les conditions extérieures ne sont pas
favorables ou si la réplication n’est pas achevée.
La phase M
Elle désigne la mitose ou la méiose.
1)
La mitose
La mitose peut être découpée en plusieurs étapes [LODISH(1997)] :
La prophase
Elle correspond à la période de condensation du matériel génomique. Celui-ci passe d’un aspect de
chromatine diffuse à celui de chromosomes condensés. Les deux chromatides sont reliées par leur
centromère.
Dans le cytoplasme, le cytosquelette se met en place et des microtubules relient les deux centrioles
répliqués. Ces centrioles commencent leur migration et délimitent alors deux pôles à la cellule.
La métaphase
Durant la pro-métaphase, la membrane nucléaire disparait. Les centromères, sont reliés aux centrioles
via les kinétochores et les microtubules. Au cours de la métaphase, les mouvements des microtubules
amènent les centromères au niveau du plan équatorial de la cellule.
L’anaphase
Les chromatides jumelles sont séparées et migrent chacune vers un pôle de la cellule, grâce au
raccourcissement des microtubules.
La télophase
Elle consiste en l’étranglement de la cellule dans son plan médian. La membrane nucléaire se
reconstitue.
22
Figure 2 : Les différentes phases de la mitose [McGEADY(2006)]
Conclusion : la mitose permet la création de deux cellules filles génétiquement identiques entre elles et
à la cellule-mère.
23
2) La méiose
Comme précédemment, plusieurs phases peuvent être observées lors d’une méiose [LODISH(1997)].
a) Première division de méiose : division réductionnelle
La prophase I
Elle correspond, comme dans la mitose, à condensation du matériel génétique. Durant cette phase, des
échanges de matériel chromosomique sont possibles entre chromosomes homologues grâce au
phénomène de « crossing-over » au niveau des chiasmas. A la fin de ces échanges, les chromosomes
homologues sont alors formés de chromatides recombinées.
La métaphase I
Comme dans la mitose, les chromosomes sont reliés aux centrioles via des microtubules accrochés aux
centromères par les kinétochores. Ils sont positionnés au niveau du plan équatorial de la cellule.
Cependant contrairement à la mitose, les chromosomes sont appariés par paires homologues.
L’anaphase I
Durant l’anaphase I, un exemplaire de chromosome de chaque paire migre vers un des pôles
cellulaires. Contrairement à la mitose, les centromères ne sont pas divisés en deux.
La télophase I
De même que dans la mitose, l’étranglement progressif de la membrane cellulaire conduit à la
formation de deux cellules filles. Le cytoplasme est séparé de façon plus ou moins équitable suivant le
type de cellule. (Spermatozoïde/ovocyte)
24
Figure 3: La première division de méiose [McGEADY(2006)]
b) Deuxième division de méiose : la division équationnelle [LODISH(1997)]
La prophase II
Idem que pour la prophase 1.
La métaphase II
Les chromosomes sont placés au niveau du plan équatorial de la cellule via leur kinétochore.
L’anaphase II
Les centromères sont divisés et les chromatides jumelles migrent vers un des pôles cellulaires.
25
La télophase II
Le cytoplasme est séparé en deux par l’étranglement de la membrane cellulaire.
Figure 4: La deuxième division de méiose [McGEADY(2006)]
Conclusion : La méiose permet le passage d’une cellule mère diploïde à quatre cellules filles
haploïdes. Le matériel génétique des quatre filles n’est pas strictement identique, du fait des
recombinaisons apparues en prophase I.
26
B) Le déterminisme primaire
La fécondation permet la création d’un zygote diploïde à partir de deux gamètes haploïdes.
Individu femelle
Individu mâle
Gamètes produits
X
X
Zygotes
XX
X
XY
XX
Y
XY
Figure 5: La fécondation : le retour à la diploïdie
D’après ce schéma, tout individu XY est un mâle et tout individu XX est une femelle. Or, on trouve
dans les populations mammifères des individus phénotypement femelles et génotypement XY ou
encore des individus mâles de génotypes XX [McGEADY(2006)].
NB : Dans ce paragraphe, nous appellerons « femelles » les individus à gonades femelles et « mâles »
les individus à gonades mâles.
Des expériences d’hybridation ont montré que les individus XX possédant le bras cours du
chromosome Y par translocation avaient des gonades mâles, alors que les individus XY privés du bras
cours du Y avaient des gonades femelles [GILBERT (a) (1996)]. Le gène déterminant le sexe
gonadique semble donc se trouver sur le bras cours du chromosome Y. Il a par la suite été localisé plus
spécifiquement et appelé le gène SRY. Ce gène fonctionne notamment comme un facteur de
transcription car il possède un domaine de liaison à l’ADN : la boite HMG (High Mobility Group). Le
peptide codé par SRY a été appelé TDF pour Testicule Determination Factor. KOOPMAN et al.
(1991) ont montré que l’insertion de SRY dans les pronucléi de zygotes de souris femelles juste
fécondées provoque la formation de testicules chez les embryons XX.
Si le gène SRY est indispensable, il n’est pas suffisant pour la formation d’individus mâles. En effet on
retrouve de façon rare des individus femelles XY, SRY+ et des individus mâles XX, SRY-. Cela
indique que d’autres gènes, placés sur les chromosomes autosomes sont impliqués dans le
déterminisme sexuel. Ainsi, la présence d’un gène Z inhibant la différenciation des testicules a été
suspectée. Le gène Dax-1 responsable de la formation d’un récepteur nucléaire pourrait être ce gène
inhibiteur. La différenciation du testicule ne peut avoir lieu que si le gène Dax-1 est inhibé par SRY
[McGEADY(2006)].
27
SRY
Gène Dax-1
Gonade
XY, SRY+ mâles
Actif
Inhibé
Testicule
XX, SRY- femelles
Inactif
Actif
Ovaire
XX, SRY- mâles
Absent
Inactif (Muté)
Testicule
XY, SRY+ femelles
Actif
Actif (muté)
Ovaire
Tableau 1: Résumé des interactions entre SRY et Dax-1 [GILBERT (1) (1996), d’après MAC
ELREAVEY et al. (1993)]
C) Déterminisme secondaire
Le déterminisme primaire que nous venons de décrire induit la différenciation des gonades mais pas le
phénotype sexuel. La détermination sexuelle secondaire, c’est-à-dire la formation des organes
génitaux externes et les caractéristiques sexuelles secondaires est déterminée par des hormones. Ainsi,
les œstrogènes entraînent la mise en place d’un phénotype femelle alors que les androgènes entraînent
l’apparition d’un phénotype mâle.
Le phénotype mâle est sous la dépendance de deux hormones produites par les testicules : l’AMH
(Anti Mullerian Hormone) produite par les cellules de Sertoli et la testostérone produite par les
cellules de Lyedig. L’AMH entraine la régression des canaux de Muller alors que la testostérone induit
le développement des canaux de Wolff en épididyme, canaux déférents et glandes séminales. La
formation des organes génitaux externes est également dépendante de cette hormone sous sa forme 5dihydrotestostérone (5αDHT).
Ici encore, certaines pathologies peuvent entrainer des phénotypes en désaccord avec le génotype. Par
exemple, le syndrome d’insensibilité aux androgènes explique l’existence d’individus aux testicules
fonctionnels mais au phénotype femelle [GILBERT (1) (1996)].
28
II) La gamétogenèse
A) La spermatogenèse
Lors de l’embryogenèse et de la croissance, un stock de cellules germinales primaires se met en place
à partir de l’endoderme et migre dans les gonades en formation. Une fois dans les cordons séminifères,
ces cellules primaires restent en état de quiescence jusqu’à la puberté. Une fois réactivées elles
subissent des mitoses répétées. Les cellules filles, reliées entre elles par des ponts cytoplasmiques
forment alors des spermatogonies de type A puis des spermatogonies de type B.
De ces spermatogonies B vont dériver les spermatocytes primaires diploïdes qui subissent la première
division de méiose. De cette division naissent les spermatocytes secondaires. La seconde division de
méiose fait apparaitre les spermatides haploïdes.
Les spermatides subissent alors la spermatogenèse qui les mène à se différencier en spermatozoïdes.
D’une cellule comportant un cytoplasme abondant et les organites usuels (noyau, appareil de Golgi,
mitochondrie, réticulum endoplasmique), la spermatide passe à une cellule hyper différenciée, le
spermatozoïde. Le cytoplasme est réduit, le cytosquelette est réorganisé et forme une queue de
filaments axiaux centrés sur les centrioles. Les mitochondries sont regroupées au niveau du corps de la
cellule. A ce stade, la cellule sexuelle est toujours attachée à un corps résiduel. Durant toutes ces
transformations, elle maintient un lien étroit avec les cellules de Sertoli qui assurent sa nutrition.
A ce stade, à l’occasion de contractions du muscle lisse contenu dans les parois de la membrane du
conduit spermatique, les spermatozoïdes se détachent et sont acheminés dans l’épididyme où ils
subissent une maturation qui les rend aptes à la fécondation. Ils sont alors stockés dans la queue de
l’épididyme en attente d’une éjaculation. Le transport vers la queue de l’épididyme met environ 12
jours mais ce délai peut être réduit lors d’éjaculations rapprochées. Ils restent viables jusqu’à trois
semaines chez les mammifères domestiques [GILBERT(2) (1996)].
29
Figure 6: La spermatogenèse [GILBERT (2) (1996) d’après Bloom et Fawcett (1975)]
30
Figure 7: Coupe dans un tube séminifère : schéma de la production des spermatozoïdes
[GILBERT (2) (1996) d’après Dym (1977)]
B) L’ovogenèse
Comme la lignée germinale mâle, les ovocytes dérivent de la lignée endodermique. Durant
l’embryogenèse, les cellules germinales primordiales subissent de nombreuses mitoses en forment
alors la population d’ovogonies. Aux alentours de la naissance de l’individu, ces cellules subissent la
première division de méiose sans subir la seconde. Ils deviennent des ovocytes primaires diploïdes qui
restent quiescents en prophase de méiose I jusqu’à la puberté de l’individu. Cette population
d’ovocytes primaires forme le stock de cellules sexuelles pour toute la vie de l’animal, la prolifération
des ovogonies stoppant durant le péri-partum.
Au sein de l’ovaire, les ovocytes primordiaux et primaires sont initialement entourés d’une unique
couche de cellules. Durant les multiples vagues folliculaires, de nombreux ovocytes primaires vont
s’atrésier. Un des ovocytes, sous l’influence de l’hormone FSH achève alors la première division de
méiose. Il devient un follicule secondaire haploïde. Autour de l’ovocyte sélectionné, une épaisse
couche de cellules stratifiées se met en place. De nombreuses jonctions Gap se créent et assurent la
31
nutrition de l’ovocyte. Un antrum se développe. On est en présence d’un follicule pré-ovulatoire
haploïde, bloqué en métaphase de méiose II [GILBERT (2) (1996)].
Figure 8: La production d’ovocyte par l’ovaire [MacGEADY et al. (2006)]
Lors de la fécondation, le contact entre le spermatozoïde et l’ovocyte entraine l’achèvement de la
deuxième division de méiose. La pénétration du spermatozoïde permet la restauration de la diploïdie.
Le zygote formé possède une copie du génome de ses deux parents.
32
III) Embryologie
A) La migration des cellules sexuelles primordiales
Les cellules sexuelles primaires sont détectables dans le cordon ombilical à un stade précoce du
développement embryonnaire. Elles migrent vers les zones destinées à se différencier en gonade. Elles
y parviennent dès le 28ème jour chez les bovins [McGEADY et al (2006)]. Ces cellules primordiales
sont ensuite stockées dans les prémices des gonades embryonnaires.
Figure 9: Migration des cellules sexuelles primordiales [MacGEADY et al. (2006)]
Les cellules germinales primaires qui ne rejoignent pas à temps les gonades embryonnaires subissent
une apoptose. Si ce n’est pas le cas, elles peuvent être à l’origine de structures anormales qui associent
des cellules des trois couches embryonnaires et présenter au final des structures très différenciées
(peau, poil, dent….) [McGEADY et al. (2006)].
B) La formation de la gonade non différenciée
L’origine exacte des cellules somatiques formant les gonades n’a pas été clairement élucidée.
L’hypothèse principale propose une triple origine avec des cellules dérivant du tissu mésenchymateux
local, de l’épithélium cœlomique et des tubules mésonéphriques.
La mise en place des gonades commence par l’apparition de deux crêtes qui se développent
médialement au mésonéphros. Elles font saillie dans la cavité cœlomique et sont ensuite recouvertes
par de l’épithélium. Les cellules d’origine mésonéphrique forment ensuite un système de tubules (le
futur rete testis ou rete ovarii). Les gonades prennent ensuite un aspect globulaire. Le caractère mâle
ou femelle n’est pas différentiable à ce stade [McGEADY et al. (2006)].
33
Figure 10: Schéma d’une gonade au stade indifférencié [McGEADY et al. (2006)]
C) La différenciation du testicule
Les cellules mésonéphriques situées en périphérie de la gonade se différencient en cordons
spermatiques qui contiennent les cellules germinales primordiales. Ces cordons fusionnent en partie
centrale de la gonade avec le rete testis via des canaux de connections. La couche périphérique des
cordons spermatiques est composée de cellules mésonéphriques qui se différentient en cellules de
Sertoli. Ensuite, les cellules mésodermiques présentent entre les cordons se différencient en cellules de
Leydig, produisant la testostérone [McGEADY et al. (2006)].
En même temps, le tissu conjonctif du testicule se met en place. Les cellules mésenchymateuses
présentes sous l’épithélium forment l’albuginée. Celles présentes entre les cordons spermatiques
forment des cloisons qui divisent le testicule en lobules [McGEADY et al. (2006)].
34
A ce stade, le testicule est différencié et présente son anatomie finale mais il ne produit pas de
spermatozoïde. La production de testostérone par les cellules de Leydig est inhibée jusqu’à
l’adolescence. Lors de la levée de l’inhibition, (autour de 6-8 mois chez les bovins) la production de
testostérone entraine la transformation des cordons spermatiques en tubules séminifères, aptes à la
production de spermatozoïdes [McGEADY et al. (2006)].
Figure 11: La différenciation du testicule [McGEADY et al. (2006)]
La descente des testicules dans le scrotum intervient chez les bovins environ au 4ème mois de gestation.
Les testicules sont tirés vers le bas par le gubernaculum qui relie le pôle caudal du mésonéphros à la
région inguinale. Le gubernaculum est présent dès les premiers temps du développement
embryonnaire, avant la mise en place de la musculature abdominale. Lorsque les muscles se mettent
en place, un passage pour le gubernaculum est laissé vacant à travers les muscles obliques internes et
externes : l’anneau inguinal. Le mécanisme de rétractation du gubernaculum n’est pas connu et
plusieurs hypothèses sont émises : contraction de cellules musculaires, réorganisation du
gubernaculum, augmentation de la pression intra-abdominale…Une évagination du péritoine est
emportée également dans la descente et forme la vaginale. Lorsque le testicule est en place, le
gubernaculum se différencie. La partie proximale dégénère. La partie distale forme le ligament scrotal.
Le muscle crémaster dérive du muscle oblique interne [McGEADY et al. (2006)].
35
Figure 12: Descente des
testicules chez les bovins
[McGEADY et al. (2006)]
36
D) La différenciation de l’ovaire
Les cellules qui forment les ovaires sont d’origine mésothéliale [McGEADY et al. (2006)]. Elles se
différencient en une corticale dense et une médulla plus lâche. Au sein de cette corticale, les ovogonies
s’entourent d’une couche de cellules somatiques différenciées en cellules de la thèque et cellules de la
granulosa et forment les follicules primordiaux. Les tubules sexuels primitifs dégénèrent [GIBERT (1)
(1996)].
Figure 13: La différenciation de l’ovaire [McGEADY et al. (2006)]
Comme chez les mâles, les gonades des individus femelles migrent dans la cavité abdominale grâce au
gubernaculum. Chez la vache, cette migration est importante en direction caudale et la place finale des
ovaires est située à l’entrée du bassin. Quand les ovaires ont atteint leur place définitive, le
gubernaculum se différencie en ligament propre de l’ovaire en le ligament rond de l’utérus
[McGEADY et al. (2006)].
37
E) La différenciation des voies génitales
Au départ, l’embryon contient à la fois les canaux de Wolff d’origine mésonéphrique et les canaux
Muller d’origine paramésonéphrique. Suivant le genre de l’embryon, un des types de canaux va
régresser [McGEADY et al. (2006)].
Figure 14: Les voies génitales au stade indifférencié [McGEADY et al. (2006)]
1) Voies génitales mâles
Les canaux de Müller s’atrophient à l’exception d’une petite zone craniale du testicule qui forme
l’apex du testicule (appendix testis). Les canaux mésonéphriques en regard du testicule perdent leur
glomérule et forment alors la connexion entre le conduit mésonéphrique et les canaux intra
gonadiques. Ils évoluent jusqu’à former les canaux efférents. Les canaux mésonéphriques ne se
trouvant pas en regard du testicule dégénèrent et forment alors le paradidyme et l’apex de l’épididyme
(appendix epididymis) [McGEADY et al. (2006)].
Le conduit mésonéphrique persiste depuis le pôle craniale du testicule jusqu’au sinus urogénital. Au
niveau de l’abouchement des canaux efférents, il s’élargit et forme l’épididyme. La partie caudale au
testicule se renforce d’une paroi contenant des cellules musculaires et forme alors le conduit déférent.
38
Au niveau du sinus urogénital, le conduit mésonéphrique s’évagine et forme les glandes séminales
[McGEADY et al. (2006)].
Au niveau du sinus urogénital l’épithélium endodermique forme l’urètre et ses expansions vers les
glandes bulbo-urétrales et la prostate [McGEADY et al. (2006)].
Figure 15: Les voies génitales mâles [McGEADY et al. (2006)]
2) Les voies génitales femelles
La partie craniale des canaux paramésonéphriques évolue en oviductes et la partie caudale se
différencie en corne, en corps et en col de l’utérus. Cette étape de l’organogenèse intervient aux
alentours du 34ème jour chez les bovins. La partie la plus craniale des oviductes ainsi formés reste
ouverte et permet une communication entre la lumière des oviductes et la cavité cœlomique. Il persiste
chez l’individu adulte un passage entre la lumière de l’oviducte et la cavité péritonéale. Cette
communication n’existe pas chez l’individu mâle [McGEADY et al. (2006)].
La partie caudale des canaux paramésonéphriques s’élargit et s’épaissit pour former les cornes
utérines. Les deux canaux fusionnent caudalement à ses cornes sur le plan médian pour former le
corps et le col de l’utérus. La fusion plus ou moins craniale explique les différentes conformations
utérines qui se retrouvent chez les mammifères. L’unique canal résultant progresse caudalement et
fusionne avec le sinus urogénital. Ce contact entraine la prolifération de l’endoderme du sinus qui
39
forme alors le plancher du vagin. La fusion entre l’utérus et le sinus urogénital a lien le 50ème jour chez
le bovin [McGEADY et al. (2006)].
Le vagin dérive donc à la fois de l’endoderme du sinus urogénital et des canaux paramésonéphriques.
La lumière du vagin est primairement séparée du vestibule du sinus urogénital par l’hymen qui
disparaitra au cours de la vie de l’animal [McGEADY et al. (2006)].
Des vestiges des canaux mésonéphriques persistent chez l’individu femelle au sein du mésovarium
[McGEADY et al. (2006)].
Figure 16: Les voies génitales femelles [McGEADY et al. (2006)]
F) La mise en place des organes génitaux externes.
1) Organes génitaux externes non différenciés
Dans les premiers temps de l’embryogenèse, les cellules issues de la couche mésenchymateuses
migrent vers la membrane cloacale et forment alors deux replis qui, en fusionnant ventralement
délimitent le tubercule génital. Au fur et à mesure du développement embryonnaire, la membrane
cloacale est subdivisée en une membrane anale et une membrane urogénitale. Ces membranes
40
disparaissent ensuite et une communication se crée entre l’extérieur et le tractus urogénital ainsi
qu’avec le rectum [McGEADY et al. (2006)].
L’urètre se forme par la multiplication de cellules issues de l’endoderme au sein du tissu
mésodermique. Une prolifération de cellules mésodermiques forme un tubercule génital et deux replis
génitaux [McGEADY et al. (2006)].
Figure 17: Organes génitaux externes non différenciés [McGEADY et al. (2006)]
2) Différenciation des organes génitaux externes
a) Chez le mâle
Le tubercule génital s’allonge rapidement en direction ventro-craniale et les deux replis génitaux
fusionnent pour former un conduit : l’urètre pénien. Cependant cet urètre ne débouche pas à
l’extrémité du pénis. L’abouchement à l’extérieur se fait par invagination de l’ectoderme de l’apex
pénien qui va ensuite fusionner avec l’urètre précédemment mis en place.
Le scrotum dérive de deux crêtes qui fusionnent au niveau du raphé scrotal. Sa position diffère suivant
l’espèce depuis une position sous anale à une position inguinale [McGEADY et al. (2006)].
41
Figure 18: Différenciation des organes génitaux externes mâles [MacGEADY et al. (2006)]
Figure 19: Formation de l’urètre [McGEADY et al. (2006)]
42
Figure 20: Abouchement de l’urètre pénien à l’extrémité du pénis [MacGEADY et al. (2006)]
b) Chez la femelle
Le vestibule du vagin dérive du sinus urogénital. Les deux replis génitaux ne fusionnent pas
contrairement au mâle. Ils forment alors les lèvres de la vulve. Le tubercule génital qui se situe sur le
plancher du vestibule se différencie en clitoris à l’endroit où les lèvres vulvaires se rejoignent
[McGEADY et al. (2006)].
Figure 21: La différenciation des organes génitaux externes femelles [McGEADY et al.
(2006)]
43
G) La mise en place des glandes mammaires
Chez les bovins, dès le 30ème jour de gestation, des lignes mammaires se mettent en place à
partir de l’aine jusqu’au bourgeon des membres antérieurs. Ces lignes sont dues au développement du
mésoderme sous-jacent. Deux crêtes épidermiques, se forment sur ces lignes en arrière de l’ombilic à
droite et à gauche. Ces crêtes continuent leur développement et l’épiderme s’insinue dans le
mésoderme et forment les bourgeons mammaires. Le mésoderme continue à se développer et un
trayon primaire commence à être visible. Une colonne de tissu épidermique se met en place dans le
mésoderme, depuis le bout du trayon. Un bulbe se développe sur son extrémité proximale. Vers le
quatrième mois de gestation, la colonne se canalise et forme alors le canal du trayon. Le sinus lactifère
se développe. Des canaux secondaires partent de celui-ci vers le corps de la mamelle avant de se
canaliser à leur tour. L’ostium du canal se kératinise [McGEADY et al. (2006)].
Figure 22: La formation des mamelles [MacGEADY et al. (2006)]
44
Le mésoderme se différencie en glandes lactifères regroupées en acini, en tissu adipeux, en tissu
conjonctif et en tissu musculaire pour former le corps de la mamelle. Initialement deux mamelles sont
présentes, une à droite et une à gauche du plan médian. Elles fusionnent ensuite médialement
[McGEADY et al. (2006)].
Figure 23: Mise en place de l’organisation interne de la mamelle [McGEADY et al. (2006)]
45
46
PARTIE II : LES DIFFERENTES
TECHNIQUES PERMETTANT DE
MAITRISER
LE
SEXE
DU
PRODUIT CHEZ LES BOVINS
I) Les observations préliminaires
Différentes observations ont été faites sur les critères qui influencent le sexe ratio de la progéniture.
A) Influence de la durée entre l’œstrus et la saillie ou l’insémination
Certaines études tendent à montrer que la durée séparant l’œstrus de la saillie ou de l’insémination
influence le sexe ratio de la progéniture. Ainsi en 1970, VERME et OZOGA cités par RORIE (1999)
ont mené une étude sur une population de cerfs. Les biches ayant été saillies précocement après
l’œstrus (moins de 36h) ont mis au monde 27,1% de faons mâles (16 pour 59) alors que les faons nés
de biches ayant été saillies tardivement après l’œstrus (plus de 36h) sont à 69,7% des mâles.
Des expériences ulérieures pour mettre en évidence une influence du moment de saillie ou
d’insémination ont été menées sur le bétail. Les résultants ne sont pas aussi clairs. Certaines études
concluent à une influence non significative [BALLINGER(1970), FOOTE (1977), JOBST (1998),
RORIE (1999) ROELOFS(2006)] alors que d’autres concluent à une influence significative
[WEHNER et al (1997), GUTIEREZ ADAN et al (1999)]. Il est donc difficile de conclure en ce qui
concerne le bétail [RORIE (1999)].
47
B) Influence de la technique de synchronisation des chaleurs
Xu et BURTON (1999) ont montré que les femelles synchronisées par des protocoles utilisant des
prostaglandines et de la progestérone ont tendance à donner naissance à plus de veaux femelles que
mâles (P < 0,01).
Groupe
Nombre de veaux nés
Nombre de veaux femelles
Génisses synchronisées par
protocole progestérone (CIDR)
+ PGF2a
781
420 (53,8%)a
Témoins
737
337(45,7%)b
a,b
: P < 0,01
Tableau 2: Influence de la synchronisation des chaleurs chez la vache sur le sexe ratio de la
progéniture [XU et BURTON (1999)]
Ces résultats sont compatibles avec l’hypothèse émise par JAMES en 1992 : chez la femme, un taux
élevé de progestérone et de gonadotropines favoriserait la naissance de filles alors qu’un taux élevé en
œstrogène et testostérone favoriserait la naissance de garçons.
C) Influence de la technique d’insémination
ZOBEL et al. (2010) ont montré que la zone de dépose du sperme a une influence sur le sexe ratio de
la progéniture. Deux groupes de vaches ont été formés. Pour le premier groupe, la semence est
déposée dans le corps de l’utérus (318 vaches). Pour le second groupe, la semence est déposée dans la
corne utérine ipsilatérale à l’ovaire porteur du follicule dominant (289 vaches). Le taux de gestation
est plus grand dans le premier groupe que dans le second. Le sexe ratio est significativement plus en
faveur des mâles dans le premier groupe (23% plus de mâles que de femelles) et en faveur des
femelles dans le deuxième groupe (18% plus de femelles que de mâles) avec P < 0,005.
D) Influence de la gestion du troupeau
Selon SKJERVOLD (1979) cité par GARNER et SEIDEL (2008), la qualité de la gestion du troupeau
a une influence sur le sexe ratio de la descendance. Lorsque la gestion du troupeau est de mauvaise
qualité, les veaux mâles représentent 49% des naissances. Si la gestion est bonne, les mâles
représentent alors 53% des naissances. D’après le même auteur, les vieilles vaches donnent naissance
majoritairement à des mâles (53%).
48
E) Influence des techniques de reproduction assistées
Ces influences ont été étudiées par IWATA et al. en 2008. Différentes tendances ont pu être mises en
évidence :
-
Lors de fécondation in vitro, une mise en présence courte de l’ovocyte et des spermatozoïdes
influe le sexe ratio en faveur des mâles :
a
Temps de coincubation
1h
5h
18h
Proportion
d’embryons mâles
64,4%a
67,3%a
52,3
: significativement différent de 50%
Tableau 3: Influence du temps de co-incubation sur le sexe ratio des embryons lors de fécondation in
vitro [IWATA et al. (2008)]
En pratique, les spermatozoïdes sont laissés en présence de l’ovocyte environ 5h afin d’avoir un taux
acceptable de polyspermie.
-
Séparer le cumulus de l’ovocyte entraine un déplacement du sexe ratio en faveur des mâles
pour une co-incubation de 5h [IWATA et al. (2008)].
-
Effectuer la co-incubation dès l’expulsion du globule polaire favorise le développement
d’embryons femelles alors que retarder la co-incubation de l’ovocyte de 8h par rapport à
l’expulsion du 1er globule polaire décale le sexe ratio en faveur des mâles [DOMINKO et al.
(1997)].
Moment de la
co-incubation
Nombre
d’embryons à
deux cellules
Nombre
d’embryons
sexés
Nombre
d’embryons
mâles
Nombre
d’embryons
femelles
Ratio
mâle/femelle
Immédiate
192 (58%)
186 (97%)
61
125
1 : 2a
Retardée de
8h
321 (80%)
300 (93%)
206
94
2,2 : 1b
Significativement plus petit (a) ou plus grand (b) que 1 : 1
Tableau 4: Influence du moment de mise en présence de l’ovocyte avec la semence par
rapport à l’expulsion du premier globule polaire [DOMINKO et al. (1997)]
Ces résultats sont compatibles avec ceux de GUTIEREZ-ADAN et al (1999).
49
II) Le sexage de la semence
A) Techniques
Les spermatozoïdes X et Y diffèrent non seulement par le chromosome sexuel qu’ils
contiennent mais aussi potentiellement par d’autres critères : la quantité d’ADN, le volume de
la tête et les protéines de surface [CHASTANT-MAILLARD(2004)].
1) La cytométrie de flux
a) Le principe
C’est la méthode utilisée actuellement pour la production de paillettes sexées. Son fonctionnement est
basé sur le fait que les spermatozoïdes X des bovins contiennent environ 3,8% de quantité d’ADN en
plus par rapport aux spermatozoïdes Y.
Après récolte, les spermatozoïdes sont incubés pendant une heure dans un colorant spécifique de
l’ADN, le Hoechst 33342. Ce colorant traverse la membrane nucléaire et se fixe au niveau des paires
adénine-thymine [PETERS (2004)]. Soumis à un rayonnement ultraviolet, le colorant émet une
fluorescence bleue. Les spermatozoïdes X, contenant plus d’ADN, le nombre de paires adéninethymine est plus grand et la fluorescence attendue est donc supérieure à celle des spermatozoïdes Y.
Les spermatozoïdes marqués sont ensuite injectés dans une gaine sous pression et sont acheminés vers
une fine aiguille, d’un diamètre tel qu’ils progressent alors en file indienne. Chaque spermatozoïde
passe alors au travers d’un faisceau laser à forte énergie et l’intensité de la fluorescence qu’il émet est
mesurée par un détecteur puis analysée
par un ordinateur [CHASTANT-MAILLARD (2004) ;
SEIDEL (2007)].
A la sortie du cytomètre, après lecture, la vibration d’un cristal piézoélectrique permet la formation de
fines gouttelettes au rythme de 70 000 à 80 000 gouttes/sec. Un tiers d’entre elles contient un gamète.
Cette gouttelette est ensuite soumise à une impulsion électrique et se retrouve chargée positivement ou
négativement selon qu’elle contient respectivement un spermatozoïde Y ou X. Si le type n’a pas pu
être déterminé, la gouttelette ne reçoit pas de charge.
Les gouttelettes passent enfin entre deux électrodes qui attirent les gouttes de charge opposée et
assurent le tri. Les gouttelettes non chargées ne sont pas attirées par les électrodes et sont éliminées
[CHASTANT-MAILLARD (2004)].
50
Figure 24: Schéma du montage de sexage de la semence par cytométrie du flux [SEIDEL(2007)]
51
Figure 25: Montage [SEIDEL(2002)]
b) Intérêt et limites du sexage de la semence par cytométrie de flux
i)
Fiabilité du résultat
NB : nous appellerons « pureté de la semence » le pourcentage de spermatozoïdes
correctement sexés dans la semence finale.
SEIDEL (2007) estime que seuls 40% à 50% des spermatozoïdes de l’éjaculat total sont sexables. Les
50% à 60% restant sont rejetés. L’efficacité du processus sur les spermatozoïdes effectivement sexés
est de 90% [JOHNSON et WELCH (1999), SEIDEL (2007)]. Le problème majeur en pratique n’est
pas d’obtenir une semence finale parfaitement triée mais plutôt d’obtenir assez de spermatozoïdes
pour produire une paillette d’insémination.
De plus, plus la vitesse de tri augmente, plus la pureté de la semence finale diminue :
Vitesse de tri des
spermatozoïdes
9x106
10,8x 106
12,6x106
14,4x106
16,2x106
18x106
84
86
81
80
78
73
(spz/heure)
Pureté de la
semence sexée X
(%)
Tableau 5 : Influence de la vitesse de tri sur la pureté de la semence [JOHNSON et WELCH
(1999)]
52
La plupart des erreurs qui se produisent pendant le tri vient d’une mauvaise lecture de la fluorescence
du spermatozoïde du fait de la position de celui-ci ou du fait des caractéristiques même des courbes de
fluorescence des spermatozoïdes X et Y (voir graphique ci-après):
Figure 26: Analyse par l’ordinateur de la fluorescence émise : sexage du spermatozoïde en
fonction de l’intensité de la fluorescence enregistrée. [SEIDEL(2002)]
Ce graphique montre bien la zone dans laquelle la fluorescence lue ne peut être interprétée par
l’ordinateur du montage. Cette zone est donc source d’erreur dans la séparation entre spermatozoïdes
Y et spermatozoïdes X.
ii)
Influence sur la qualité de la semence
Les multiples manipulations que subissent les spermatozoïdes entraînent une mortalité élevée de ceuxci. La plus grande perte de viabilité a lieu lors de l’utilisation du Hoechst 33342. La mortalité due au
passage dans le rayon laser est plus faible [GARNER et SUH (2002)]. Les manipulations répétées
induisent une capacitation précoce des spermatozoïdes et la formation de radicaux libres, entrainant
des altérations de leurs protéines de surface. Seuls 20 à 25% des spermatozoïdes présents dans
l’éjaculat initial sont effectivement présents dans les paillettes sexées. En pratique, les cytomètres de
53
flux permettent le sexage de 107 spermatozoïdes/heure pour chaque sexe. Ce rendement ne permet pas
la commercialisation de paillettes contenant le nombre classique de spermatozoïdes (20 millions). Les
paillettes sexées commercialisées ne contiennent que 2 millions de spermatozoïdes [SEIDEL (2007)].
Cette concentration semble être la limite inférieure pour maintenir un taux de gestation correct
[SEIDEL (1997) ; BODMER et al. (2005)].
La faible concentration des paillettes sexées est en partie contrebalancée par l’absence de
spermatozoïdes morts lors de la mise sous paillette car ils ont été éliminés lors du tri. Un colorant
« alimentaire » est ajouté à la semence. Si la membrane cellulaire du spermatozoïde est intacte, elle ne
retient pas le colorant. Cependant, si la membrane est lésée, elle retient le colorant et la fluorescence
du matériel génétique est « étouffée » par cette coloration. Le degré de fluorescence ne peut donc pas
être lu et le spermatozoïde est déclaré non sexable [SEIDEL (2007)].
En plus de la viabilité, la qualité des spermatozoïdes est également évaluée. On peut visualiser la perte
de qualité par des modifications anatomiques, notamment au niveau de l’acrosome : 87,9% des
spermatozoïdes sont intègres, les autres présentent des dommages ou même une absence d’acrosome
ou une perte de cape acrosomique. [JOHNSON et WELCH (1999)].
L’intégrité membranaire est détériorée lors du sexage ainsi que la fonction mitochondriale du
spermatozoïde [CABALLERO et al. (1999) (1)]. Cette étude met également en évidence l’intérêt
d’utiliser de la semence de taureaux reconnus très fertiles afin de minorer la perte de qualité de la
semence. Plus la concentration en spermatozoïdes initiale est grande et plus la mobilité est grande,
plus le sexage par cytométrie de flux est efficace [CABALLERO et al. (1999) (2)].
La haute pression ainsi que le diamètre de l’aiguille ont une influence sur la mobilité des
spermatozoïdes.
Traitement du sperme
Viabilité (%)
Mobilité à +30min Mobilité à +2h (%)
(%)
Taille
de
Pression
l’aiguille
(μm)
70
50psi= 3,45bar 30,7+/-1,0 a
70
30psi=2,07bar
100
30psi=2,07bar
Sperme non sexé
40,5+/-0,6 a
30,0+/-0,7 a
37 ,3+/-1,2 b
48+/-0,6 b
40,2+/-0,6 b
40+/-1,2 c
47,6+/-0,6 b
37,5+/-0,8 c
39,8+/-1,1
46,4+/-0,7
37,6+/-0,8
Si les lettres a, b, c, en index sont différentes, alors les valeurs sont significativement différents entre elles
NB : 1bar=14,51psi
Tableau 6:Effets du diamètre de l’aiguille et de la pression sur la semence en sexage par
cytométrie de flux [SUH et al. (2005)]
54
Cet effet sur la qualité de la semence a une influence sur les taux de gestation obtenus après
insémination :
Semence utilisée :
Sexée
Non sexée
Taux de gestation général
49% (67/136)
43% (16/37)
Taux de gestation en fonction
30 PSI
50 PSI
NA
de la pression utilisée pour le
82%(55/67)
sexage
18%(12/67)
Tableau 7 : Influence de la pression de sortie du cytomètre de flux sur le taux de gestation
[SCHENK et al. (2009)]
L’association pression-diamètre idéale a été définie pour une pression de 40psi et un diamètre de
70μm. Avec cette configuration, le rendement, l’efficacité du sexage et le taux de gestation final sont
les meilleurs [SUH et al. (2005) ; SEIDEL et al. (2002) ; SCHENK et al. (2009)].
iii)
Influence sur la fécondation
Les études de fécondation in vitro avec du sperme sexé montrent que le taux de clivage suite à la
fécondation de l’oocyte est significativement plus faible pour les spermatozoïdes sexés que pour les
non sexés (cf. tableau suivant) [ZHANG et al. (2003) ; LU et al. (1999)]. Cependant, le taux de
formation de blastocystes est lui encore sujet à discussion. Certaines études laissent penser qu’il est
affecté par l’utilisation du sperme sexé [LU et al. (1999)] alors que d’autres n’observent pas de
différence significative [ZHANG et al. (2003)].
Taux de formation de
Etudes
Sperme utilisé
Taux de clivage
blastocystes
(blastocystes/oocytes)
Sexé
53,1% a
20,3%c
Non sexé
69,7%b
22,3%c
Sexé
66%a
16%a
Non sexé
76%b
24%b
ZHANG et al (2003)
LU et al (1999)
(a,b :différence significative par χ², P<0,05 ; c : différence non significative)
Tableau 8: Influence du sexage par cytométrie de flux de la semence sur les taux de clivage et
de formation de blastocystes d’après ZHANG et al. (2003) et LU et al. (1999)
55
SEIDEL (1999) a observé sur une étude portant sur 1000 génisses inséminées en sperme sexé et 370
génisses de contrôle, que le taux de gestation avec du sperme sexé représente de 70% à 90% du taux
de gestation obtenu avec du sperme non sexé. Cette étude montre également que le taux de gestation
n’est pas significativement différent entre des femelles inséminées avec 1,5 106 ou avec 3,0.106
spermatozoïdes sexés. Il faut noter que les génisses utilisées dans cette étude se trouvent dans un
système d’élevage très technique avec une bonne détection des chaleurs, un apport nutritif idéal et des
inséminateurs expérimentés [SEIDEL et al. (1999)]. Ces résultats sont compatibles avec ceux obtenus
par DEJARNETTE et al. en 2007.
Tout problème de gestion de l’élevage pouvant influer sur la fécondité des génisses entraine une chute
du taux de gestation général et à fortiori du taux de gestation obtenu avec du sperme sexé. Dans
l’étude de SEIDEL (1999), un groupe de génisses à involution utérine imparfaite présente un taux de
gestation globalement bas et un faible taux de gestation obtenu avec de la semence sexée.
Groupe étudié
Semence utilisée
Taux de gestation à 30
jours
Primipares
sans
problème
d’involution
Semence sexée
50%
Semence non sexée
65%
utérine
Primipares
avec
problème
d’involution Semence sexée
33%
utérine
Semence non sexée
47%
Tableau 9: Influence de l’état d’involution utérine sur les taux de gestation réciproquement en
semence sexée et non sexée. D’après SEIDEL (1999)
iv)
Influence de la technique d’insémination
La technique d’insémination utilisée n’a pas d’incidence sur le taux de gestation. Il n’y a pas d’intérêt
à déposer le sperme dans la corne de l’utérus au lieu du corps. La technique de dépose dans la corne
peut même s’avérer délétère car plus compliquée et ayant donc tendance à engendrer des traumatismes
de la matrice [SEIDEL (1999)].
56
v)
Influence sur l’embryon
Les embryons issus de fécondation par du sperme sexé ne présentent pas plus d’anomalies
chromosomiques que les embryons obtenus par du sperme non sexé [GARCIA (2010)].
Anomalie
Embryons atteints issus
Embryons atteints issus
Embryons atteints issus
chromosomique
de spermatozoïdes X
de spermatozoïdes Y
de spermatozoïdes non
étudiée
sexés
mosaïcisme
66%
93%
80%
poplyploïdie
1,64%
5,62%
6,0%
P>0,05
Tableau 10: Les anomalies chromosomiques des embryons obtenus à partir de sperme sexé
[GARCIA (2010)]
Il est intéressant de remarquer que le mosaïcisme est répandu chez tous les embryons, issus de sperme
sexé ou non.
vi)
Influence sur le veau
Toutes les études montrent que les veaux issus de semence sexée ne présentent aucune malformation
et ne diffèrent pas des veaux nés de semence non sexée [SEIDEL et al. (2002) ; TUBMAN et al.
(2007)].
Durée
Semence
Poids
Sexe du
Nombre
moyenne
Morts
moyen à la
veau
d’individus
de
néonatales
naissance
gestation
Sexée1
Male
59
281,0+/-
(kg)
2 (3,4%)
0,72
Sexée1
Femelle
64
280,3+/-
Mâle
48
280,1+/-
6 (9,4%)
Femelle
34
280+/-0,70
avant
moyen au
sevrage
sevrage
3 (5,1%)
267+/-3,4a
30,6+/-
8 (12,5%)
259+/-3,8b
8 (16,7%)
267+/-4,8a
3 (8,8%)
261+/-5,9b
0,63b
4(8,3%)
0,61
Non sexée
Poids
a
0,65
Non sexée
33,5+/-0,72
morts
34,4+/0,74a
3 (8,8%)
31,2+/0,87b
1
: efficacité du sexage des mâles = 95% ; efficacité du sexage pour les femelles = 97%
a,b : différences significatives des poids des veaux mâles et femelles à la naissance et au sevrage
Tableau 11: Caractéristiques des veaux nés de semence sexée [SEIDEL et al. (2002)]
57
vii)
Influence sur le taux d’avortement
DEJARNETTE et al. (2007) ont montré sur un large échantillon que le taux d’avortement des génisses
inséminées par du sperme sexé n’est pas significativement différent de celui des génisses inséminées
par du sperme non sexé (respectivement 1,4% et 1,9%).
viii)
L’impact de la congélation
Il faut cependant noter que dans les conditions de terrain, les paillettes sont congelées, ce qui entraîne
une baisse de qualité de la semence [CHASTANT-MAILLARD (2004) ; SCHENK et al. (2009),
CARVALHO (2010)]. Cette diminution de la qualité et de la viabilité du sperme après la congélation
se retrouve également pour le sperme non sexé mais elle est plus importante pour le sperme sexé.
Sperme
Non
Mobilité
Morphologie
(%)
normale (%)
Têtes
agglutinées
(%)
Spermatozoïde
Capacitation
Membrane
vivant
à
(%)
intacte (%)
acrosome intact
Chromatine
intacte(%)
(%)
70,4
92,8
2,6
30,5
65,9
61,0
98,7
Sexé X
37,1
94,9
27,2
34,7
39,6
37,8
98,7
Sexé Y
43,4
93,5
25,1
32,4
41,3
40,4
98,5
sexé
Tableau 12: Influence de la congélation sur la qualité du sperme sexé et non sexé
[CARVALHO (2010)]
Temps
entre
collecte
et
Viabilité (%)
Mobilité (%)
8,5
43
44,6
15,5
42
42,4
32,5
35,1
42,3
37,5
32,6
36,4
congélation (h)
Tableau 13: Influence du temps entre la collecte et la congélation sur la viabilité et la mobilité
des spermatozoïdes sexés [SCHENK et al. (2009)]
58
Cette perte de viabilité en cas d’attente entre récolte et congélation pose des problèmes
logistiques au niveau des centres de reproduction. En effet, il faut que la semence soit sexée
rapidement après récolte mais il existe peu de centres de sexage. L’acheminement doit donc
être très rapide. Quelques fois, c’est le taureau lui-même qui est envoyé au centre disposant de
la technique.
ix)
Le coût
Le matériel nécessaire au sexage est onéreux : environ 350 000 US$. A ceci s’ajoutent les charges
d’entretien et de maintenance. Il faut ajouter à cela les frais de formation du personnel. Cela entraine
un surcoût pour l’éleveur lors de l’achat des paillettes (Cf. Partie III Discussion).
2) Autres techniques envisagées
a) Association anticorps/protéine de surface
La technique de tri par cytométrie de flux permet la séparation des spermatozoïdes X et Y après
lecture individuelle de l’intensité de la fluorescence. La lecture se faisant spermatozoïde par
spermatozoïde, le rendement est faible. Pour améliorer la vitesse de sexage, des recherches ont été
menées pour trouver s’il existait des protéines de surface spécifiques des spermatozoïdes Y ou des
spermatozoïdes X. Si de telles protéines existent, alors on peut imaginer la mise au point d’anticorps
contre ses protéines, qui permettraient la sélection rapide des gamètes d’un même genre dans un
échantillon donné [CHASTANT-MAILLARD (2004)].
i)
Les antigènes H-Y
En 1993, HENDRIKSEN étudie la présence d’antigènes H-Y sur la membrane des spermatozoïdes,
via l’utilisation d’anticorps anti H-Y. L’antigène H-Y a été décrit par EICHWALD et SILMER en
1955 [AVERY et SCHMIDT (1989) (2)] et est exprimé uniquement sur la membrane des cellules
d’individus mâles. Il est exprimé dès les plus jeunes stades embryonnaires [GARDON et al. (2004)].
HENDRIKSEN a étudié la répartition de ces antigènes à la surface des spermatozoïdes X et Y pour
savoir si ces protéines sont ou non exprimées préférentiellement par les spermatozoïdes Y. Les
résultats obtenus montrent que les anticorps se lient à environ 20% à 50% des spermatozoïdes, qu’ils
59
soient X ou Y. Ils ne semblent donc pas être utilisables pour sexer la semence [HENDRIKSEN et al.
(1993)].
ii)
Les protéines spécifiques (SSP)
Une expérience effectuée par BLECHER et al. (1999) tend à montrer l’existence de protéines
spécifiques des spermatozoïdes porteurs du chromosome Y et des spermatozoïdes porteurs du
chromosome X.
Les hypothèses de départ de l’équipe sont les suivantes :
Les chromosomes sexuels codent pour des protéines spécifiques (SSP) qui sont exprimées à la surface
des cellules somatiques et germinales. Ces protéines sont hautement conservées au cours de
l’évolution. Cela implique que deux individus de même sexe mais d’espèces différentes reconnaissent
leurs SSP comme du « soi ». Les protéines non SSP ne sont pas reconnues et il y a production
d’anticorps anti-nonSSP (AcNSSP).
L’expérience utilise différents sérums comme décrits ci après :
Receveurs
Lapin femelle
Structures
implantées
en Nom donné Anticorps supposés Nom donné Anticorps
sous cutanée
Membranes
au sérum
de
Lapin mâle
cellules α
présents
au sérum
AcNSSP+AcSSPm δ
supposés présents
AcNSSP
fœtales bovines mâles
Membrane
de
cellules β
γ
AcNSSP+AcSSPf
AcSSPm+AcNSSP δ
AcSSPf+AcNSSP
AcNSSP
fœtales bovines femelles
Membranes
de
ε
spermatozoïdes bovins non
sexé
AcNSSP=Anticorps anti protéines Non SSP
AcSSPm=anticorps anti protéine SSP mâle
AcSSPf= anticorps anti protéine SSP femelle
Tableau 14: Différents sérums mis au point pour l’expérience d’après BLECHER et al. (1999)
60
1ère phase
Des chromatographies sur colonne sont réalisées en utilisant les immunoglobulines contenues dans les
sérums β et δ comme ligands. On introduit ensuite la solution de protéines membranaires de cellules
fœtales bovines. Cette opération permet la récupération des phases non liées contenant les
hypothétiques SSPm et SSPf. Les phases non liées obtenues sont purifiées et les protéines qu’elles
contiennent sont séparées en fonction de leur taille. L’analyse par électrophorèse montre alors que
deux types distincts de protéines sont obtenus. Ces deux types de protéines peuvent correspondre aux
SSPm et SSPf.
2ème phase
L’étape suivante est la purification des SSP mâle et des SSP femelle supposées présentes dans les
membranes des cellules germinales. Pour cela on utilise également la chromatographie sur colonne.
Une solution de membranes de spermatozoïdes non sexés est introduite dans deux colonnes, « anti-X»
et « anti-Y», les anticorps provenant respectivement des sérums ε et δ servant de ligands. La fraction
non liée récupérée après le premier passage est introduite dans l’autre colonne. Après ces deux
passages, les fractions non liée récupérée sont supposées contenir les protéines SSPm et SSPf. Ces
phases finales non liées sont purifiées et analysées par électrophorèse.
61
FRACTION
LIEE :
NSSP
Figure 27: Principe de l’isolement des SSP à partir de protéines de spermatozoïdes non sexés (phase 2)
d’après BLECHER et al. (1999)
62
Résultats préliminaires
Les protéines obtenues dans ces deux phases montrent des profils d’électrophorèse identiques.
L’existence de protéines spécifiques du genre mâle et du genre femelle présentes sur les membranes
des cellules germinales et somatiques (phase 1 et phase 2) est confirmée. Ces protéines ont été
conservées au cours de l’évolution car reconnues comme du Soi par des individus d’espèces
différentes (Phase 1). Leur existence implique une transcription post méiose et qu’elles ne passent pas
par les ponts cytoplasmiques présents au stade spermatide.
3ème phase
Du sperme non sexé de bovin est mis en présence de sérum γ (anti SSPf et anti NSSP) et mis à
incuber. Environ 50% des spermatozoïdes déposés s’agglutinent. Les spermatozoïdes non agglutinés
sont récupérés par aspiration à l’aiguille de verre.
Les spermatozoïdes ainsi récupérés sont utilisés pour la fécondation in vitro d’ovocytes. Les
blastocystes résultant de la fécondation sont récupérés après 7 jours de développement et sexés. (Cf.
Deuxième partie, III)
Aucune agglutination n’est observée sur les spermatozoïdes mis à incuber avec du sérum α (anti SSPm
et anti NSSP)
Résultats :
Embryons
Embryons
mâles
obtenus
femelles
Non sexables
nb
%
Nb
%
nb
70
92
6
8
30
16
66
8
34
5
135
47
150
53
10
avec du sperme traité
au sérum γ puis sexés
par caryotypage
Embryons
contrôle
sexés par caryotypage
Embryons
contrôle
sexés par PCR
Tableau 15: Résultats des embryons obtenus par fécondation avec de la semence sexée par
antisérum femelle d’après BLECHER et al. (1999)
63
On peut voir une augmentation du rapport embryons mâles/embryons femelles avec l’utilisation du
sperme traité par le sérum anti SSPf. Cette expérience est en faveur de l’existence de protéines
spécifiques des spermatozoïdes X.
Cette nouvelle approche est prometteuse mais son application pratique n’est pas encore au point
[HEINDRIKSEN (1999)].
b) Tri morphologique
La quantité d’ADN contenue dans un spermatozoïde X étant plus grande que celle contenue dans un
spermatozoïde Y, le volume de sa tête est plus grand. VAN MUNSTER et al. (1999) a mis en
évidence une différence de taille de la tête du spermatozoïde par mesure optique. Les résultats de cette
étude mettent en évidence une différence de volume de 5,9% en faveur du spermatozoïde X. Par
régression linéaire, VAN MUNSTER estime que cette différence de taille pourrait théoriquement
permettre une pureté des paillettes ainsi sexées de l’ordre de 80%. Cependant, aucune technique n’a
encore été mise au point dans ce domaine [CHASTANT-MAILLARD (2004)].
c) Autres
D’autres techniques ont été essayées sans ou avec peu de succès : Sexage par gradient de Percoll
[IWAKASI et al. (1988) ; UPRETI et al. (1988) KABAYASHI et al. (2004)], répartition par gradient
d’albumine, électrophorèse, centrifugation [GLEDHILL (1988)] … La seule méthode aujourd’hui
efficace est la cytométrie de flux dont nous avons étudié les avantages et inconvénients.
64
III) Le sexage de l’embryon
A) Les étapes préliminaires
Le sexage de l’embryon, quelque soit la méthode employée commence par quelques étapes
préliminaires. La première consiste à sélectionner les embryons parmi ceux produits. Seuls les
embryons de plus haut grades sont retenus afin d’assurer une qualité maximale à la procédure.
L’étape suivante est la récupération de cellules embryonnaires. Différentes techniques sont possibles.
- Par section : l’embryon est coupé en deux parties grâce à un micro bistouri. Quelques
cellules sont alors prélevées sur l’une des deux moitiés obtenues. Ces deux hémi-embryons peuvent
alors être transférés, individuellement ou les deux en même temps dans une receveuse.
-Par aspiration : une ou plusieurs cellules sont aspirées après avoir retiré une portion de la
membrane pellucide.
- Par biopsie : une petite quantité de cellules est retirée de l’embryon grâce à une aiguille.
Figure 28 : Stade de développement de l’embryon [Datation : TAINTURIER, BENCHARIF,
BRIAND(2006), Image : BALAS source internet]
65
B) Sexage par caryotypage
1) Le caryotypage historique
a) La technique
Cette technique est celle de référence car elle permet de visionner directement les chromosomes
sexuels. La technique suppose d’avoir des cellules en mitose, ce qui est théoriquement le cas dans les
embryons à tester. Les cellules en mitose sont bloquées en métaphase grâce à la colchicine. Cette
substance bloque le fuseau de division et empêche ainsi la poursuite de la mitose. L’étape suivante est
un choc hypotonique réalisé à l’aide d’alcool et de l’acide acétique. Sous la pression osmotique, les
cellules gonflent et les chromosomes s’étalent. Ils sont ensuite marqués selon différentes techniques.
La coloration au GIEMSA permet une coloration totale et homogène de tous les chromosomes. Ils ne
sont plus reconnaissables entre eux que par leur forme et leur taille, ce qui peut être insuffisant pour
établir le caryotype. Pour pouvoir les reconnaitre les uns des autres, on applique la technique du
« banding » qui permet la coloration spécifique de zone de chromatine. Les chromosomes homologues
sont alors plus facilement reconnaissables. On peut ainsi utiliser la trypsine (banding-G), la chaleur
(banding-R) ou encore le sulfate de baryum (banding-C) ou le nitrate d’argent moins souvent utilisés
[Site internet Hôpital Cochin-université Paris5].
Figure 29: Caryotype bovin [www.cytogenetique.envt.fr]
66
L’équipe de HARE et al. en 1976 et celle de WINTERBERGER-TORRES et POPESCU en 1980 ont
étudié la possibilité de réaliser le sexage par PCR sur les embryons bovins. Les résultats de leurs
études sont résumés dans le tableau suivant :
Etude
Embryons
Embryons
sexés avec
sexés avec
certitude
incertitude
34
20
3
11
58,8%
174
104
-
-
60%
Age des
Nombre
embryons
d’embryon
HARE et al.
14 à 15
(1976)
jours
Embryons
non sexés
Efficacité
WINTERBERGER
et POPESCU
13 jours
(1980)
Tableau 16: Le sexage par caryotypage [HARE et al. (1976) ; WINTERBERGER et
POPESCU (1980)]
La faible efficacité du sexage est due en grande partie au faible pourcentage de cellules en division.
Les taux de gestation obtenus dans ces deux études étaient faibles (21,8% pour HARE et 21% pour
WINTENBERGER). Ces faibles taux sont expliqués par la forte mortalité embryonnaire due aux
dégâts occasionnés par le sexage sur les embryons, la mauvaise synchronisation de l’œstrus de la
donneuse et de la receveuse.
b) Les limites de la technique de caryotypage
L’inconvénient principal de cette technique est qu’elle est invasive. Il faut prélever assez de
blastomères pour obtenir assez des cellules aptes au sexage. En effet, si les mitoses sont présentes dans
les embryons, le taux de mitose n’est que de 9% à 6 jours, date de sexage des embryons.
2) Caryotypage associé à l’hybridation in situ (FISH : Fluorescence In Situ
Hybridation)
La technique de FISH est une technique qui permet de repérer une séquence de nucléotides (ADN
monobrin ou ARN) connue.
Elle a été étudiée par LEE en 2004 en association avec la technique de caryotypage. Dans cette étude,
un blastomère unique est prélevé d’un blastocyste et subit un blocage en métaphase par du sulfate de
vinblastine. Il est ensuite mis à incuber avec de la formamide qui dénature les brins d’ADN et des
67
sondes ADN spécifiques des chromosomes Y. Ces sondes sont biotinées. Après rinçage, de l’avidine
est ajoutée au milieu réactionnel. Cette molécule se fixe à la biotine. Des anticorps anti-avidine
porteurs de groupements fluorescents verts sont introduits. L’ajout d’iodure de propidium, agent
intercalant, permet la coloration de l’ensemble des chromosomes en rouge.
Les portions d’embryons restant subissent également une incubation dans un milieu réactionnel
d’hybridation (formamide, sondes biotinées, iodure de propidium, avidine et anticorps anti-avidine
fluorescents).
Figure 30: Principe de la fluorescence in situ hybridation (www.lookfordiagnosis.com)
L’observation se fait au microscope capable de détecter les fluorescences. Sur le blastomère observé,
bloqué en métaphase de mitose par le sulfate de vinblastine, on peut observer directement le
chromosome. Y. Si la cellule est n’est pas en métaphase, la fluorescence peut également être observée
(notamment en interphase) mais les chromosomes Y ne sont pas visualisables.
68
(A)Noyaux de blastomères supposés « mâles »en interphase. (B)Noyaux de blastomères supposés « mâles » en
métaphase (C)Noyaux de blastomères supposés « femelles » en métaphase (D) Noyaux de lymphocyte « mâle »
témoins.
Figure 31: Lecture de l’hybridation in situ avec une sonde du chromosome Y [LEE et al.
(2004)]
L’exactitude de la technique d’hybridation in situ sur un petit nombre de blastomères caryotypés a été
comparée à l’hybridation in situ du reste de l’embryon.
69
Sexage du blastomère unique
Sexage de
l’embryon
(FISH)
Effectif
(FISH)
Exactitude
Fluorescence
Pas de
fluorescence
Mâle
56
55
1
98,2%
Femelle
44
3
41
93,2%
Total
100
58
42
96,0%
Tableau 17: Exactitude du sexage d’un blastomère unique par hybridation in situ par rapport
au sexage par hybridation in situ de l’embryon entier [LEE et al. (2004)]
On peut voir que l’exactitude totale de la technique mise au point par l’équipe de LEE est bonne
(96%). Les faux positifs (3%) peuvent être rapportés à un manque de spécificité de la sonde Y utilisée.
Les faux négatifs sont eux à relier à un défaut de sensibilité de la sonde.
70
C) Le sexage immunologique : l’utilisation d’antisérum H-Y
L’antigène H-Y est un antigène exprimé uniquement sur la membrane des cellules d’individus mâles.
Il a été décrit par EICHWALD et SILMER en 1955 [AVERY et SCHMIDT (1989) (2)]. Il est exprimé
dès les plus jeunes stades embryonnaires [GARDON et al. (2004)]. Ces caractéristiques ont été
utilisées dans plusieurs études afin d’explorer de possibles méthodes de sexage [HARE et al. (1976),
WINTERBERGER TORRES et POPESCU (1980) ; ANDERSON (1987)]
Une méthode de sexage développée par GARDON et al. (2004) utilise cette particularité afin de sexer
des embryons bovins obtenus par fécondation in vitro (FIV). Elle n’est pas utilisée en pratique et
relève encore du domaine expérimental.
1ère phase
De l’antisérum H-Y est produit par des injections de cellules spléniques de rats mâles dans la cavité
péritonéale de rattes.
2ème phase
Des zygotes sont obtenus par fécondation in vitro d’ovocytes récupérés en abattoir. Les embryons sont
ensuite cultivés sur une plus ou moins longue période de façon à les diviser en trois catégories :
embryons de 4 à 8 cellules, embryons de moins de 32 cellules, embryons de plus de 32 cellules.
3ème phase
Les embryons des trois catégories sont ensuite répartis en quatre groupes et cultivés dans des milieux
différents :
Groupe contrôle : milieu de culture embryonnaire (ECM) +cellules épithéliales de l’oviducte bovin
(BOEC)
Groupe C’ : ECM+BOEC+ sérum de cobaye (GPS)
Groupe HY : ECM+BOEC+antisérum H-Y
Groupe C’HY : ECM+BOEC+GPS+ antisérum H-Y
Après 24h dans ce milieu, les embryons sont observés puis classés en « affecté » (A) ou « non
affecté »(NA) après observation au microscope. Ils sont ensuite sexés par caryotypage.
71
Résultats
Réponses à
Nombres
l’antisérum HY
Ratio
Sexage par caryotypage
mâle/femelle
Traitements d’embryons
subis
testés
catégories
Affectés
(%)
Non
affecté
Mâles (%)
Femelles
(%)
(%)
A
NA
A
NA
A
NA
Contrôle
123
15,4a
84,6b
53,8
52,2
46,2
48,0
1,16/1
1,01/1
C’
123
20,3a
79,7b
53,3
52,8
46,7
47,2
1,14/1
1,11/1
4à8
cellules
HY
123
22,0a
78,0b
52,7
55,1
47,3
44,9
1,11/1
1,22/1
C’+HY
124
21,8a
78,2b
55,6
54,3
44,4
45,7
1,25/1
1,18/1
Contrôle
189
14,2a
85,8b
55,0a 53,0a
45,0a 47,0a
1,22/1a
1,12/1a
C’
189
< 32
21,1a
78,9b
56,7a 53,3a
43,3a 46,7a
1,30/1a
1,14/1a
Cellules
HY
190
21,6a
78,4b
53,6a 53,7a
46,4a 46,3a
1,15/1a
1,16/1a
C’+HY
190
58,4c
41,6d
81,9b 22,6c 18,1b 77,4c
4,53/1b
0,29/1c
Contrôle
207
28,6a
71,4b
53,4a 52,9a
46,6a 47,1a
1,15/1a
1,12/1a
C’
205
>32
31,8a
68,2b
52,1a 52,1a
47,9a 47,9a
1,09/1a
1,08/1a
cellules
HY
206
34,0a
66,0b
54,1a 52,1a
45,9a 47,9a
1,18/ 1a
1,08/1a
C’+HY
207
59,4c
40,6d
81,7b 24,0c 18,3b 76,0c
4,44/1b
0,31/1c
Si les indices (a, b, c) diffèrent, alors les valeurs sont significativement différentes.
Tableau 18: Influence des différents traitements utilisant les anticorps H-Y sur le
développement [GARDON et al. (2004)]
On peut voir que pour les embryons contenant moins de 32 cellules ou plus de 32 cellules, une
incubation avec du sérum de cobaye et de l’antisérum H-Y de rat, la croissance embryonnaires des
embryons mâles est significativement affectée. Le rapport mâle/femelle tend dans ces deux cas en
faveur des embryons femelles. L’antisérum H-Y de rat semble donc bien affecter la croissance des
embryons mâles et ce à partir d’un stade embryonnaire contenant plus de 8 cellules.
Les embryons contenant entre 4 et 8 cellules ne semblent pas affectés par l’antisérum H-Y. Pourtant,
l’expression en surface des cellules des antigènes H-Y a été démontrée [NATALE et al. (2001)].
72
Il a alors été avancé que l’expression des antigènes H-Y était retardée chez les embryons produits par
fécondation in vitro.
Ces résultats sont compatibles avec les études précédentes et avec les résultats de l’équipe de
RAMALHO et al. (2004) qui en plus ont transféré les embryons obtenus suite au traitement par
l’antisérum H-Y sur des vaches receveuses. Les taux de gestation obtenus sont de 71,4% pour les
embryons classés comme mâle et de 68,8% pour les embryons classés femelle. La sensibilité finale du
sexage après naissance des veaux est de 80,9%. [RAMALHO et al. (2004)].
Figure
32:
Morula
avant
traitement [RAMALHO et al.
(2004)]
Figure 33: Embryons au stade
morula compacte après traitement
à l’antisérum H-Y et classé
comme mâles [RAMALHO et al.
(2004)]
73
Figure 34: Embryons au stade
blastocyste après traitement à
l’antisérum H-Y et classés
comme femelles [RAMALHO
et al. (2004)]
En conclusion, cette technique de sexage est très prometteuse et présente l’avantage d’être non
invasive.
D) Le sexage par PCR (Polymerase Chain Reaction) classique
La méthode la plus employée aujourd’hui pour sexer un embryon est le sexage par PCR (Polymerase
chain reation). Cette méthode consiste à identifier une zone spécifique du génome d’une cellule via
une sonde d’acide nucléique complémentaire et à l’amplifier. Dans le cadre du sexage, cette sonde est
spécifique d’une portion du chromosome Y. Il en existe de plusieurs types commercialisés.
Amorces sens spécifiques du
chromosome Y bovin
Amorces anti-sens spécifiques
du chromosome Y bovin
TCC AAT CCC AAA GAA
AGG C
GAT CAC TAT ACA TAC
ACC ACT
AGCTATGTGGCATGTGGAT
CCTTCCCTGGAAATGTTTAA
GTG
AGCCAAGAAGTGGATGAAT
C
TGT CAT CCA CAC AGT CAA
AAC C
GCT ATG CTA ACA CAA ATT
CTG
TAAAGCCAGACACAGAGGTC
ACTTTTGCTTCTCTTTCCTGC
TTC
GGGATGAAACTGTGCAT
CCCTTCCAGCTGCAGTGTC
A
GCAGTGCATTTCCTCCTC
ATTGCATGTGGAAGAACTGT
AG
GATCTGTAACTGCAAACCTG
GC
Tableau 19: Séquences nucléotidiques d’amorces Y spécifiques
74
Sources
EKICI et al. (2006)
PARK et al. (2000)
HIRAMAYA et al.
(2004)
HIRAMAYA et al.
(2004)
HIRAMAYA et al.
(2004)
MACHATI et al. (1993)
1) La polymérisation en chaine
Le matériel génétique de la cellule est dénaturé par chauffage à 94°C. Les deux brins homologues se
retrouvent alors séparés. Les sondes sont introduites. Elles sont constituées des deux fragments
d’ADN complémentaires à la zone nucléique à amplifier. Les sondes s’hybrident alors aux brins
d’ADN et l’enzyme
ADN polymérase, la TAQ polymérase, entre alors en action. Elle permet
l’extension de la sonde en utilisant les nucléotides présents dans le milieu réactionnel. A la fin de ce
premier cycle, le fragment d’ADN recherché se trouve dupliqué. Ce cycle est alors recommencé
jusqu’à obtention d’une quantité de fragment suffisante pour être utilisée.
ADN à analyser
Figure 35: Les
différentes étapes
de
la
PCR
[www.inrp.fr]
Lors du sexage, en plus des sondes spécifiques du chromosome Y, des sondes communes aux deux
sexes sont utilisées afin de vérifier l’amplification effective du matériel génétique.
75
2) La lecture
Le matériel amplifié est récupéré et une électrophorèse est réalisée. La lecture s’effectue sous lumière
ultraviolette.
Figure 36: représentation schématique de la lecture d’un résultat de sexage par PCR d’après
NIBART et THIBIER (1995)
76
3)
Intérêts et limites du sexage par PCR
a) L’efficacité
Dans ce chapitre, nous appellerons efficacité le nombre d’embryons effectivement sexés par rapport au
nombre d’embryons testés.
i)
L’influence de la technique de prélèvement des cellules embryonnaires
Comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, il existe différentes façons de prélever quelques
cellules des embryons. THIBIER et NIBART (1995) ainsi que SHEA (1999) ont étudié l’influence de
ses techniques sur l’efficacité du sexage par PCR. Leurs résultats sont résumés dans le tableau
suivant :
Nombre
d’embryons
Technique
de concernés
prélèvement
Nombre
d’embryons sexés
THIBIER
SHEA
et
Efficacité (%)
THIBIER
SHEA
NIBART
et
THIBIER
SHEA
NIBART
et
NIBART
Par section
230
1160
188
1098
81
94,7
Par aspiration
1148
145
987
84
86
57,9
Par biopsie
2805
-
2599
-
92
-
Tableau 20: Influence de la technique de prélèvement sur l’efficacité du sexage.
On peut voir que pour les techniques par section et par aspiration, l’efficacité observée est très
différentes d’une étude à l’autre. THIBIER et NIBART (1995) ont étudié deux techniques d’aspiration
différentes, l’une sans rinçage au KCl et une avec rinçage. Les efficacités trouvées sont respectivement
de 51,0% et 72,3%. La technique d’aspiration sans rinçage est caractérisée par une quantité non
négligeable de sexage douteux (18,4%).
L’efficacité relevée dans les différentes études est d’environ 90% et plus. LOPEZ et al. (2001): 92% à
94% ; LOPATAROVA et al. (2008): 89,4% à 92% ; THIBIER et NIBART (1995): 95%; LACAZE et
al. (2008) : 96%
77
ii)
L’influence du nombre de cellules embryonnaires utilisées.
La polymérisation en chaine est une technique sensible. Dès 1990, BRADBURY et al. montre que le
diagnostic de sexe en employant un unique blastomère est possible. PARK et al. (2001) a étudié
l’influence du nombre de cellules embryonnaires utilisées sur l’efficacité du sexage chez les bovins.
Nombres de
Nombre de cycles
Nombres d’embryons
Nombres d’embryons
blastomères utilisés
PCR
sexés
non sexés
8
20
20 (100%)
0
4
27
26(96,3%)
1
2
53
50(94,3%)
3
1
38
35(92,1)
3
Tableau 21: Influence du nombre de blastomères sur l’efficacité du sexage d’après PARK et
al. (2001)
Il semble alors que l’efficacité reste bonne même avec un faible nombre de blastomères utilisés (92%).
Cette efficacité est en accord avec celle trouvée par HEYMAN et al. quelques années plus tôt (1994).
Cette grande efficacité est utilisée dans le clonage bovin afin d’obtenir des clones du sexe désiré. En
effet, lors de la dissociation de la morula donneuse, un blastomère est conservé afin de définir son sexe
[HEYMAN et al. (1995)].
Une autre étude menée par l’UNCEIA (Union Nationale des Coopératives Agricoles d'Elevage et
d'Insémination Artificielle) et MIDATEST montre elle que pour un nombre de cellules biopsiées
inférieur à 3, l’efficacité chute à 86,5% [LACAZE et al. (2008)]. Les valeurs d’efficacité pour un
nombre plus élevé de cellules biopsiées sont compatibles avec les résultats de PARK et al. Pour
permettre une efficacité maximale, LACAZE et al recommande de biopsier au moins 4 cellules
embryonnaires.
78
L’influence du stade de développement de l’embryon à tester
iii)
Chez les bovins, l’implantation de l’embryon après le transfert embryonnaire n’est possible que si le
stade morula ou blastocyste est atteint. C’est à dire environ 5 à 7 jours après la fécondation [GUERIN
et al. (1996)].
SHEA en 1998 puis LOPATAROVA et al. en 2008 se sont penchés sur l’influence du stade de
développement de l’embryon sur l’efficacité du sexage.
Nombre d’embryons
étudiés
Stade
SHEA
LOPATAROVA
Morula
100
2438
Blastocyste
123
1745
Survie après section
SHEA
LOPATAROVA
100
a
(100%)
123
b
(100%)
-
-
Nombre d’embryons
effectivement sexés
SHEA
LOPATAROVA
92
2212 (91%)e
(92%)c
110
d
(89,4%)
1562 (90%)f
(a:b ; c:d ; e:f = P>0,05)
Tableau 22: Influence du stade de développement de l’embryon sur l’efficacité du sexage par
PCR (SHEA (1998) et LOPATAROVA et al. (2008)
D’après ces résultats, on peut conclure que le stade de développement des embryons n’a pas
d’incidence sur l’efficacité du sexage.
79
b) L’exactitude
Dans ce chapitre, nous appellerons exactitude le nombre de veaux dont le sexe à été correctement
déterminé par rapport au nombre de veaux total.
THIBIER et NIBART (1995) ont étudié l’exactitude de la méthode sur les embryons ayant subi une
section et un sexage par PCR.
Sexe
Veau
Veau
mâle
femelle
38
37
1
97%
Sûr
149
2
147
98%
Mâle
Douteux
1
0
1
0%
Femelle
Douteux
21
8
13
61%
Certitude
Nombre
Mâle
Sûr
Femelle
déterminé
Exactitude
Tableau 23: Exactitude du sexage par PCR [THIBIER et NIBART (1995)]
On peut voir que pour des diagnostics de sexe définis comme « sûrs », l’exactitude des résultats varie
entre 97% et 98%. Cependant, quand le diagnostic n’est pas sûr, l’exactitude est nettement moins
bonne (0% et 61%). L’exactitude totale (diagnostics corrects/ veaux nés) est néanmoins bonne avec
une valeur de 94%. Lopez et al. trouve des résultats équivalents avec une exactitude globale de 90% à
100% en 2001.
80
c) Les taux de gestation obtenus
i)
Influence de la manipulation
Lors de transfert d’embryon frais sans manipulation, le taux de gestation attendu est compris entre
53% et 69% [LOPEZ et al. (2001); GUERIN et al. (1996)]. Les résultats des taux de gestations
obtenus après sexage sont résumés dans le tableau suivant
Taux de gestation avec
Etude
Année
THIBIER et NIBART (1995)
1995
48%
LOPEZ et al. (2001)
2001
50% à 60%
PONSART et al. (2004)
2004
56%
LACAZE et a. l(2008)
2005-2006
65%
LOPATAROVA et al. (2008)
2008
49% à 57%
sexage
Tableau 24: Taux de gestation après sexage selon les études
ii)
Influence de la congélation
En routine, la congélation des embryons permet une plus grande souplesse de la mise en place du
transfert. Les embryons peuvent être conservés plus longtemps. Le taux de gestation associé au
transfert d’embryons congelés varie selon les études de 40,4% à 62,3% [PONSART et al. (2004)]. Ces
taux sont inférieurs aux taux de gestation obtenus à partir de transfert d’embryon frais (cf. paragraphe
ci-dessus). Lorsque l’on associe congélation et sexage, les taux de gestation sont diminués : 56% pour
les embryons frais et 42% pour les embryons congelés [UNCEIA, 1998 cité par LACAZE (2008)].
Cependant, avec l’amélioration des techniques, le taux de gestation obtenus sur embryons sexés et
congelés s’améliore et est compris entre 45 et 50% [UNCEIA, 2001 cité par LACAZE (2008)]. Les
meilleurs taux de gestation on été obtenus en 2004 avec une étude ayant obtenu 70% de réussite
[PONSART et al. (2004)].
81
iii)
Influence de la mère
La receveuse influe fortement sur les chances de réussite du transfert. Il faut que l’« âge utérin » de la
receveuse soit compatible avec l’âge de l’embryon transféré. Pour cela on synchronise les chaleurs de
la receveuse.
La parité de la mère est également un facteur majeur. Les taux de gestation suite au transfert d’un
embryon sexé sont significativement plus élevés chez les génisses (51,7%) que chez les vaches
(26,3%) [LACAZE et al. (2008)].
iv)
Influence stade de l’embryon
D’après les données de l’UNCEIA [LACAZE et al. (2008)], le taux de gestation n’est pas influencé
par le stade de l’embryon au moment du transfert en restant dans les limites physiologiques
d’implantation embryonnaire, du stade morula au stade blastocyste.
a
Stade embryonnaire
Effectif
Taux de gestation
Morula
167
47,3a
Jeune blastocyste
39
48,7a
Blastocyste
16
62,5a
: différence non significative
Tableau 25: L’influence du stade de l’embryon au moment du transfert sur le taux de
gestation [LACAZE et al. (2008)]
v)
Influence du nombre de cellules prélevées par biopsie
Le taux de gestation ne semble pas atteint par le nombre de cellules retirées à l’embryon au moment de
la biopsie. Les données de l’UNCEIA compilées par LACAZE et al. (2008) vont dans ce sens :
Nombre de cellules prélevées
Effectif
Taux de gestation
≤3
26
55,6a
3-7
65
47,8a
≥7
37
62,2a
a
: différence non significative
Tableau 26: L’influence du nombre de cellules prélevées lors de la biopsie sur le taux de
gestation [LACAZE et al. (2008)]
82
vi)
Influence de la technique de transfert
Lorsque la méthode de biopsie utilisée est la micro-section, on se retrouve avec deux hémi embryons
transférables. LOPATAROVA et al. (2008) ont étudié l’influence de deux méthodes de transfert de
ces hémi embryons. La première méthode consiste à réimplanter les deux hémi embryons dans la
même corne utérine (transfert ipsilatéral). La seconde consiste à réimplanter un hémi embryon dans
chaque corne (transfert bilatéral). Les résultats obtenus ne montrent pas de différence significative
entre les deux méthodes de transfert.
Méthode de transfert
Nombre d’embryons
transférés
Nombre de receveuses
Nombre de gestante
Transfert bilatéral
46
46
26 (56,5%)a
Transfert ipsilatéral
41
82
40 (48,8%)a
(a : différence non significative)
Tableau 27: Influence de la méthode de transfert sur le taux de gestation [LOPATAROVA et
al. (2008)]
4) Le sexage par PCR (Polymerase Chain Reaction) sans électrophorèse : une
variante de la PCR classique
L’étape d’électrophorèse de la procédure PCR classique rallonge le temps de sexage et est propice à
une contamination par de l’ADN de l’environnement après amplification. Pour essayer de pallier ce
désavantage et pour diminuer le temps de sexage, des techniques de PCR sans électrophorèse ont été
mises en place. BREDBACKA (1998) contribue à l’élaboration de cette technique. Pour cela, il utilise
un intercalant, le bromure d’éthidium, marqueur fluorescent habituel de l’ADN lors des
électrophorèses. Ce marqueur est ajouté au milieu réactionnel de la polymérisation en chaine. Le
marquage a donc lieu directement dans le tube réactionnel sans qu’il y ait besoin de l’ouvrir. La
lecture s’effectue sous lumière ultraviolette (≈300nm). L’échantillon est considéré comme « mâle »
lorsqu’une fluorescence nette est visible. Lorsque aucune fluorescence n’est observée, l’échantillon est
considéré comme femelle. Cette méthode ne permet pas de discriminer les tubes « femelle » des tubes
dans lesquelles l’amplification n’a pas eu lieu. Cependant, l’exactitude obtenue dans cette étude est
comprise entre 92% et 95%.
Cette technique a été de nouveau expérimentée par HASLER et al (2002) en utilisant un milieu de
PCR sans électrophorèse commercialisé par la firme FINNZYMES. L’exactitude trouvée est
compatible avec celles trouvées par BREDBACK et est de 94,4%.
83
a) Le risque de faux positifs du sexage de l’embryon par PCR
(polymerase chain reaction)
Comme nous l’avons vu précédemment, la PCR est une réaction très sensible. Du fait de cette
sensibilité, les résultats peuvent être faussés par la contamination de l’ADN à étudier avec de l’ADN
de l’environnement. Ainsi, si des séquences extérieures viennent contaminer le milieu de réaction de la
PCR, un échantillon « femelle » peut alors être interprété à tort en « mâle ».La manipulation des
milieux réactionnels pré et post amplification doit se faire dans le milieu le plus propre possible
[BREDBACKA (1998)].
b) Le risque de faux négatifs lors de sexage de l’embryon par PCR
Dans certains cas, l’amplification du matériel génétique ne se fait pas correctement. Pour s’assurer
qu’il a effectivement lieu, deux techniques sont employées. La première est de mettre en plus des
amorces spécifiques du chromosome Y, des amorces d’ADN somatiques. Si l’amplification a
effectivement lieu, la séquence somatique est amplifiée [THIBIER et NIBART (1995) ; SHEA (1999)
; LACAZE et al. (2008) ; MACHAZY et al. (1993)]. La seconde technique est d’amplifier dans les
mêmes conditions de l’ADN de lymphocytes de bovins mâles ou femelles qui forme alors le témoin
[LOPEZ et al. (2001) ; PARK et al. (2001)]. Lorsque ces témoins sont absents, comme dans la
technique de PCR sans électrophorèse, le nombre de faux négatifs (échantillons « mâle » interprétés en
« femelle ») augmente.
E) Le sexage par la technique LAMP (Loop-Mediated Isothermal
Amplification)
1) Le principe
La technique de LAMP, mise au point par NOTOMI et al. en 2000 dérive de la technique de la PCR.
Elle se déroule à température constante (environ 65°C) et utilise trois paires d’amorces différentes. La
première paire comprend les amorces sens et antisens de la séquence cible. Les deux autres paires
correspondent à des séquences extérieures et encadrent la séquence cible. Cette amplification est très
spécifique du fait de l’utilisation de 6 amorces. Elle est également rapide car elle permet d’obtenir
jusqu’à 109 copies en une heure [NOTOMI et al. (2000)]. Durant les réplications successives, les
copies forment des boucles et prennent une conformation en « chou fleur ». Les étapes successives
sont détaillées dans le schéma ci-après. Les sondes utilisées sont FIP BIP, F3 et B3.
84
Figure 37: Les étapes de la technique de LAMP [site internet du Journal of Microbiology]
2) La lecture
Les différentes réactions qui s’enchaînent pendant la réplication par LAMP entrainent la production
d’un coproduit, l’ion pyrophosphate. Cet ion, combiné à un ion métallique bivalent entraine la
formation de sels insolubles [HIRAYAMA et al. (2004) ; NORIHINO et al. (2008)]. Ainsi la lecture
est facile. Si un précipité se forme, la réaction a eu lieu. A l’ajout d’ion magnésium, le précipité est de
couleur blanche [MORI et al. (2001)].
Figure 38: Tube positif et tube négatif après une LAMP [HIRAYAMA et al. (2004)]
85
3) La technique de LAMP appliquée au sexage des embryons bovins
HIRAYAMA et al. (2004) étudient les possibilités de sexer les embryons bovins par cette technique.
L’ADN de blastomères est prélevé. Deux LAMP sont menées de front sur l’échantillon, l’une utilisant
des amorces spécifiques du chromosome Y, l’autre des amorces non spécifiques. Le résultat de la
LAMP est considéré comme positif si l’absorbance du précipité est supérieur à 0,1.
Si les deux tubes présentent un précipité d’absorbance supérieure à 0,1, l’embryon est considéré
comme mâle. Si seul le tube contenant les amorces non spécifiques réagit, l’embryon est considéré
comme femelle. Si aucun des deux tubes n’est positif, l’amplification n’a pas eu lieu.
Nombre de
Nombre
Nombre d’échantillons
Nombre d’échantillons
blastomères prélevés
d’embryons
avec amplification
correctement sexés
1
15
12 (80,0%)
9 (75,0%)
2
28
26 (92,9%)
23 (88,5%)
3
16
13 (81,3%
13 (100%)
4
16
16 (100%)
16 (100%)
5
17
17 (100%)
17 (100%)
Tableau 28: Efficacité et exactitude du sexage par la méthode de LAMP [HIRAYAMA et al.
(2004)]
On peut voir que voir que l’efficacité de la méthode de LAMP est équivalente à la méthode PCR à
partir de 2 blastomères. Son exactitude est équivalente à partir de 3 blastomères. Ces résultats en font
une bonne alternative à la PCR.
86
F) Les autres techniques envisagées
1) Le sexage par dosage de la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD)
WILLIAMS en 1986 se penche sur l’utilité de la G6PD dans le sexage d’embryon de souris. Cet
enzyme est codé par le chromosome X. L’hypothèse de WILLIAMS est que la quantité de G6PD est
deux fois plus grande dans les cellules d’embryons femelles que dans les cellules d’embryons mâles.
Après dosage et sexage, les embryons sont transférés dans des mères porteuses. 35% (181/516) des
gestations sont menées à terme (contrôle=46%). L’exactitude générale de la technique est de 64%.
Sexe déterminé par dosage de Taux de naissance
Exactitude
la G6PD
femelle
35% (86/240)
72% (62/86)
Mâle
35% (95/269)
57%(54/95)
Tableau 29: Sexage par dosage de la glucose-6-phosphate déshydrogénase [WILLIAMS
(1986)]
2) La détermination du sexe en fonction de la vitesse de segmentation
embryonnaire
Les embryons obtenus après superovulation et insémination d’une donneuse sont souvent récupérés à
des stades embryonnaires différents alors qu’ils sont récupérés le même jour. Différentes études se
sont intéressées à cette évolution non synchrone et ont cherché à savoir si cette vitesse de
segmentation embryonnaire était liée au sexe de l’embryon. TSONODA et al. (1985) a suspecté cette
relation après avoir transféré sur des souris des embryons préalablement classés suivant le moment
d’apparition du blastocœle. Le pourcentage de mâles parmi les souriceaux issus d’embryons
« précoces » était plus élevé que pour les souriceaux issus d’embryons « intermédiaires » ou
« tardifs » : respectivement 71%, 44%, 20%. Des résultats similaires ont été retrouvés par SELLER et
PERKINS-COLE en 1987 toujours chez la souris. ITOH et GOTO (1986) suspectent une relation
similaire chez les bovins.
AVERY et al. (1989), cherche à mettre en évidence cette relation. 64 embryons sont récupérés à J6
après synchronisation et insémination de donneuses. Les embryons sont ensuite classés en trois
groupes : segmentation rapide, intermédiaire ou lente. Les embryons sont ensuite sexés par
caryotypage.
87
Classe
Sexage
Segmentation
Segmentation rapide
Non
sexés
Mâles
Femelle
Segmentation lente
intermédiaire
Non
sexés
Mâles
Femelles
Non
sexés
Mâles
Femelles
Effectif
13(59%)
7
2
9
3
8
13
1
8
Sexe ratio
-
78%
22%
-
27%
73%
-
11%
89%
Tableau 30: Répartition des embryons mâles et femelles suivant la vitesse de segmentation
[AVERY et al. (1989)]
Le sexe ratio mâle global (38%) des embryons sexés n’est pas significativement différent de 50%. Le
faible nombre d’embryons effectivement sexés est à relier au faible nombre de métaphases observées.
Au sein des différentes classes, le ratio mâle/femelle est significativement différent de 38% pour le
groupe à segmentation rapide et lente. Au contraire, aucune différence significative n’est mise en
évidence pour le groupe intermédiaire.
Ces résultats, compatibles avec ceux de TOCHARUS et al. (1997) tendent à montrer que la
détermination du sexe est possible par l’observation de la vitesse de segmentation embryonnaire.
BREDBACKA et BREDBACKA (1996) modulent cette conclusion. Cette différence de vitesse de
développement n’est valable que dans des milieux contenant du glucose. Cette conclusion est partagée
par GUITTIEREZ et al. (2001). C’est la concentration en glucose qui entrainerait une inhibition du
développement des embryons femelles [GUTTIEREZ et al. (2001), RHEINGANTZ et al. (2002)].
3) La glucosamine
La glucosamine est utilisée dans le métabolise des hexoses par l’enzyme Nacétylglucosamine
transférase codé par le chromosome X. Aux premiers stades de développement de l’embryon femelle,
certains gènes des deux chromosomes X sont actifs [DE LA FUENTE et al. (1999)], notamment ceux
impliqués dans le métabolisme du glucose. L’embryon femelle est donc plus sensible aux
modifications carbonnées du milieu. (Cf. paragraphe précédent). L’ajout de glucosamine au milieu de
culture des embryons au stade 8 cellules entraine l’arrêt du développement des embryons femelles et
une déviation du sexe ratio en faveur des mâles. (70% d’embryons mâles) [KIMURO (2008)]. Ce
résultat est réversible si on ajoute au milieu un inhibiteur de la Nacétylglucosamine transférase.
Avant le stade 8 cellules, l’ajout de glucosamine inhibe à la fois les embryons mâles et femelles car
elle agit sur les cellules du cumulus et n’affectent qu’indirectement le zygote [SUTTONMACDOWALL et al. (2006)]. Une autre explication possible est que les gènes qui permettent son
transport ne sont opérationnels qu’à partir de la transition génomique (à partir du stade 8 cellules).
88
IV) Détermination du sexe du fœtus par échographie
Si les méthodes de sexage développées précédemment permettent à l’éleveur de décider du sexe du
veau, le sexage par échographie ne permet, lui, que de déterminer le sexe du fœtus. Cette méthode est
cependant moins coûteuse et est applicable dans les élevages utilisant la monte naturelle. Elle peut être
intégrée dans un protocole de suivi de reproduction de troupeau [LEBASTARD (2003)].
A) Technique
1) Phase préparatoire
a) Préparation de l’animal
La détermination du sexe du fœtus demande plus de temps qu’un simple diagnostic de gestation. Il
faut assurer une bonne contention de l’animal afin que le praticien puisse se concentrer sur l’image
sans craindre pour sa sécurité. Une contention chimique peut être envisagée [LEBASTARD (2003) ;
CROS (2005)].
En cas de nécessité de vidanger le rectum, il faut prendre garde à ne pas manipuler l’utérus. En effet
cela risque de modifier la position du fœtus et rendre le sexage impossible.
b) Le matériel
L’échographe utilisé doit permettre l’obtention d’une image nette avec une définition suffisante pour
pouvoir observer les détails de l’anatomie fœtale. Le choix du modèle est à la discrétion de chaque
praticien selon ses préférences. Le choix d’une sonde linéaire semble la plus indiquée mais
l’utilisation d’une sonde sectorielle n’est pas contre -indiquée. L’utilisation d’une fréquence de 5MHz
semble offrir le meilleur compromis entre profondeur d’observation et résolution [LEBASTARD
(2003) ; CROS (2005)].
89
2) Les pré-requis
Il est déconseillé de manipuler l’utérus avant l’échographie afin de ne pas faire basculer le fœtus dans
le bassin de la mère surtout à partir du troisième mois de gestation [CROS (2005)].
a) Le plan de coupe
Une fois la sonde introduite dans le rectum de la vache, il faut repérer l’emplacement du fœtus et
surtout le plan de coupe selon lequel il est observé à l’écran. Pour cela, il faut repérer les éléments
anatomiques clés : la tête, les membres antérieurs et postérieurs, le cordon ombilical…
Trois grands plans de coupe majeurs sont généralement définis, mais en pratique, les plans observés
sont souvent intermédiaires.
1 : Coupe longitudinale ou sagittale
2 : Coupe frontale
3 : Coupe transversale
Figure 39: LEBASTARD (2003)
90
b) Age du fœtus
Il est également intéressant de connaitre approximativement l’âge du fœtus afin de savoir si le fœtus
est assez âgé pour être sexé et si oui quels éléments précis de l’anatomie génitale sont à rechercher.
Eléments observables
Taille du fœtus (mm)
Stade de gestation (j)
Battements cardiaques
3
20
Ébauches des membres
5-7
25
Ebauches
8-12
30
Doigts reconnaissables
13-17
35
Tubercule génital
17-24
40
Mouvements
23-26
45
Cotes+Début de différenciation 35-45
50
oculaires+colonne
vertébrale
du tubercule génital
Ossification tête et vertèbres
60-70
60
Ossification des membres
140-150
90
250
120
Développement
Basculement
des
dans
dents+
la
cavité
abdominale de la mère
Tableau 31: Eléments de détermination de l’âge du fœtus [DESCOTEAUX et al. (2009)]
91
3) Le sexage
a) L’anatomie fœtale
D’après le tableau précédent, le sexage du fœtus bovin peut se faire à partir du 50 ème jour
jusqu’au 120ème jour. Avant le 50ème jour, le sexe du fœtus est indifférencié.
Entre le 50ème et le 120ème jour le tubercule génital évolue en pénis ou clitoris. Les structures annexes
telles que le scrotum ou encore les mamelles se mettent en place [TAINTURIER (2001) ;
DECOTEAUX (2009)].
Figure 40: Développement des organes génitaux externes dans l’espèce bovine [BARONE
(2001)]
92
Les différents éléments anatomiques utiles au sexage échographique ont été résumés dans les tableaux
ci-après :
NB : TG = Tubercule génital
scrotum trilobé
bourrelets scrotaux échogènes
corps du pénis discontinu
corps du pénis hyperéchogène et continu
extrémité du pénis hyperéchogènre
TG juste caudal au cordon ombilical
migration du TG
0
20
40
60
80
100
120
140
Figure 41: Visualisation échographique des organes génitaux de l‘embryon mâle en fonction
du stade de gestation en jours d’après TAINTURIER (2001)
raphé médian échogène et continu
bourgeons mammaires hyperéchogènes
clitoris à la base de la queue
TG à la base de la queue
migration du tubercule génital
0
20
40
60
80
100
120
140
Figure 42: Visualisation échographique des organes génitaux de l’embryon femelle en
fonction du stade de gestation en jours d’après TAINTURIER (2001)
93
i)
Fœtus mâle
NB : UCRA= Unité Clinique Rurale de l’Arbresle
Figure 43: fœtus mâle de 55 jours, coupe frontale [CROS ; UCRA(2005)]
Figure 44: Fœtus mâle de 68 jours, coupe longitudinale [CROS ; UCRA (2005)]
Figure 45: fœtus mâle de 83 jours, coupe transversale [CROS ; UCRA(2005)]
94
ii)
Fœtus femelle
Figure 46: fœtus femelle 56 jours, coupe frontale [CROS ; UCRA(2005)]
Figure 47: fœtus femelle 96 jours, coupe transversale, [CROS ; UCRA (2005)]
95
b) Les périodes de sexage.
D’après ce que nous avons vu précédemment, on peut définir des périodes où l’examen est plus ou
moins facile à interpréter : une période précoce, une période intermédiaire et une période tardive
[TAINTURIER (2001) ; LEBASTARD (2003)].
Période
Stade de
gestation
Critères principaux
Critères secondaires
Fœtus
Fœtus
Fœtus
Fœtus
femelle
mâle
femelle
mâle
Bourrelets
Précoce
55-65
Position relative du
Non
tubercule génital
visualisables
scrotaux
et corps
du pénis
Position
Intermédiaire
65-80
relative du
tubercule
Scrotum
génital
Non
visualisables
Bourgeons
Tardive
80-120
mammaires
Absence de
scrotum
Scrotum
Tubercule
génital
Pénis
Tableau 32: Critères majeurs de diagnose du sexe du fœtus en fonction de la période de
sexage, d’après [TAINTURIER (2001), LEBASTARD (2003)]
96
B) Intérêts et limites
1) Exactitude
Différentes études ont été réalisées sur le sexage des fœtus bovins par échographie. L’exactitude des
diagnostics posés varie beaucoup d’une étude à l’autre. Ses différentes valeurs sont répertoriées dans
le tableau suivant.
Nombre de
Etude
vaches
échographiées
Exactitude totale
(%)
Exactitude des
Exactitude des
diagnostics
diagnostics
« sûrs » (%)
« douteux » (%)
MULLER ET
WITTKOWSKI
65
88
94
61
102
96
100
89
Nc
97
Nc
Nc
100
81
92
63
127
77
84
48
(1986)
CURRAN ET
GINTHER O.J
(1991)
STROUD BK
(1996)
[TAINTURIER
(2001)]
CROS (2005)
Tableau 33: Exactitudes du sexage échographique obtenues suivants les auteurs
Les différences entre les valeurs obtenues peuvent s’expliquer par l’expérience des manipulateurs.
STROUD (1996) décrit dans son article que les erreurs deviennent de plus en plus rares au fur et à
mesure des examens réalisés. Il explique que l’exactitude de ses diagnostics est bonne du fait de sa
grande expérience de l’examen. Au contraire, TAINTURIER (2001) et CROS (2005) interprètent leur
exactitude totale relativement faible par leur manque d’expérience en la matière.
Il faut également noter que les progrès technologiques dans le domaine des appareils échographiques
tendent à améliorer la qualité de l’image obtenue. Les premiers diagnostics effectués notamment par
MULLER ET WITTKOWSKI (1986) ont été effectués sur des appareils de moins bonne qualité que
pour les autres études.
On peut voir que d’une manière générale, les diagnostics « sûrs » ont une exactitude assez élevée,
supérieure ou égale à 84% chez tous les manipulateurs.
La comparaison des résultats par un test du χ² montre que le sexe du fœtus et le rang de lactation n’ont
pas d’influence sur la fiabilité du résultat [CROS (2005); TAINTURIER (2001)].
97
2) Les risques d’erreur
Comme nous venons de le voir, le diagnostic de sexe par échographie est manipulateur-dépendant. Les
risques d’erreur d’interprétation de l’image sont nombreux.
Les erreurs d’interprétation ont souvent lieu dans les périodes précoces et intermédiaires de sexage.
Ces erreurs sont le fruit de confusion entre les structures génitales du fœtus avec d’autres structures
fœtales.
a) L’interprétation des images
i)
Les vertèbres coccygiennes
Le tractus génital peut être confondu avec les dernières vertèbres coccygiennes. En effet, ces
vertèbres peuvent apparaitre à l’image échographique comme une structure hyperéchogène bilobée.
Ainsi, si l’extrémité de la queue est placée entre les membres postérieurs du fœtus et que celui-ci est
observé selon une coupe frontale, l’extrémité de la queue peut être interprétée à tort comme le tractus
génital. Pour éviter cette confusion, il convient d’essayer de visualiser sur la même coupe, à la fois le
tubercule génital et l’extrémité de la queue. Si cela s’avère impossible, il faut essayer de faire deux
coupes distinctes du fœtus, pour pouvoir affirmer que la structure observée est bien le tractus génital et
non pas les vertèbres coccygiennes [TAINTURIER (2001)].
Figure 48: Image échographique d’un fœtus femelle de 67 jours en coupe transversale
[TAINTURIER (2001)]
98
Figure 49: Image échographique d’un fœtus femelle de 68 jours en coupe frontale
[TAINTURIER (2001)]
ii)
Le cordon ombilical
Les artères ombilicales sont situées en position caudale au niveau de l’implantation du cordon
ombilical dans l’abdomen. Bien qu’elles donnent habituellement une image trilobée, elles peuvent être
visualisées à l’image échographique comme une structure bilobée hyperéchogène. Il est alors facile de
les confondre avec un tubercule génital mâle. Pour affirmer que le fœtus observé est bien de sexe
mâle, il faut visualiser à la fois le tubercule génital et le cordon ombilical sur une même coupe frontale
[TAINTURIER (2001)].
Figure 50: Coupe transversale d’un fœtus mâle de 63 jours [TAINTURIER (2001)]
99
Figure 51: Coupe frontale d’un fœtus femelle de 67 jours [TAINTURIER (2001)]
iii)
Le corps du pénis et le raphé médian
Ces deux structures peuvent être confondues. Il ne faut pas se fier uniquement à elles pour le
diagnostic de sexe. Ces structures ne peuvent être envisagées que comme des éléments de diagnose
secondaire [TAINTURIER (2001)].
Il est important de noter que les erreurs précédemment citées n’ont lieu que pendant la période précoce
et intermédiaire de sexage. Pendant la période tardive, le diagnostic de sexe se base sur l’observation
des bourgeons mammaires ou du scrotum qui sont facilement reconnaissables.
b) Les autres facteurs de risques
La qualité du diagnostic du sexe fœtal dépend également de nombreux éléments extrinsèques : la
position du fœtus, la contention de la mère, la gêne due au rumen maternel… [CROS (2005),
TAINTURIER (2001)]
3) L’innocuité
Le diagnostic du sexe du fœtus demande une manipulation de l’utérus plus longue que pour un simple
diagnostic de gestation. Cette manipulation pourrait augmenter le risque d’avortement. TAINTURIER
(2001) et CROS (2005) ont relevé respectivement un taux d’avortement de 2% et 3%. On est donc
dans la fourchette haute des taux d’avortement dit « normaux ».
100
PARTIE III : DISCUSSION
I)
Les intérêts de la gestion du sexe des veaux
A) L’accélération de l’amélioration génétique du troupeau
1) Les troupeaux producteurs
L’amélioration génétique d’un cheptel, qu’il soit laitier ou allaitant, passe par l’entrée dans le troupeau
producteur de nouveaux individus présentant un potentiel génétique supérieur à celui des bêtes déjà
présentes. On peut pour cela soit acheter un nouvel animal soit produire soi-même son troupeau de
renouvellement. Dans le cas des éleveurs qui produisent et élèvent leurs génisses, le choix du sexe du
veau permet une accélération du progrès génétique du troupeau [HOHENBOKEN (1999)]. En effet,
dans la gestion d’élevage classique, cette amélioration passe surtout par l’insémination des meilleures
bêtes du troupeau par une semence de taureau de bonne qualité. Dans ce cas de figure, seules les
génisses sont intéressantes du point de vue génétique pour l’éleveur. L’insémination des bêtes
destinées à la production de génisses de renouvellement par de la semence sexée X permet de majorer
le nombre de femelles de bonne composante génétique dans la descendance.
L’utilisation d’embryons sexés entre dans la même optique en permettant d’assurer la descendance des
vaches de hautes valeurs. Le sexage de l’embryon peut être associé à du génotypage et permet alors
une grande progression du capital génétique du troupeau.
2) Les sélectionneurs
De nombreuses étapes sont nécessaires à la mise sur le marché d’un nouveau taureau reproducteur. La
sélection classique se déroule comme telle : un taureau et une vache d’élite possédant de bonnes
composantes génétiques sont croisés. Les veaux mâles résultants de cette fécondation sont ensuite
testés pour savoir si leurs caractéristiques se retrouvent bien dans la descendance. Pour cela, ces fils
sont croisés avec des femelles « courantes ». On étudie alors les qualités bouchères, laitières, de
vêlage, etc, d’au moins 50 filles finissant leur première lactation avant de pouvoir juger de la qualité
du taureau. [HOHENBOKEN (1999)].
Le croisement entre les parents d’élite est le plus souvent effectué par collecte et transfert
d’embryons. Le nombre d’embryons est en moyenne de 3 par récolte. La probabilité qu’il y est au
moins un mâle parmi ces embryons est de 0,88. Si on utilise de la semence sexée en Y, pure à 90%, à
101
cette étape, la probabilité d’obtenir au moins un embryon mâle est de 99% [HOHENBOKEN (1999)].
L’intérêt d’utiliser de la semence sexée à cette étape est donc minime.
Lors de la phase de testage sur la descendance, il faut en moyenne 6 inséminations en semence non
sexée pour obtenir une fille terminant sa première lactation [HOHENBOKEN(1999)]. L’utilisation de
semence sexée à cette étape pourrait réduire le nombre d’insémination nécessaire.
La vente de semence sexée ou d’embryon sexée permet aux sélectionneurs et aux vendeurs de
génétique d’élargir leur gamme en proposant des produits attractifs et recherchés par les éleveurs.
Figure 52: Schéma de sélection classique des nouveaux taureaux reproducteurs
B) L’augmentation de la productivité
1) En élevage laitier
L’apport financier premier des élevages laitiers est le lait et sa transformation. L’utilisation de
semence sexée ne permet pas d’influer sur cet aspect mais permet une meilleure valorisation des
veaux. En effet, en inséminant les génisses avec de la semence sexée X afin d’assurer la naissance des
futures génisses de renouvellement, on peut ensuite inséminer les autres bêtes avec de la semence de
race allaitantes [HOHENBOKEN (1999)]. Les veaux croisés sont mieux valorisés sur le marché du
veau à engraisser [www.office-elevage.fr]. Il faut cependant modérer cet avantage par les plus
nombreuses difficultés de vêlage que l’on rencontre pour les veaux croisés.
102
2) En élevage allaitant
Dans les élevages producteurs de bovins à viande, contrairement aux élevages laitiers, le produit
recherché est le veau. L’utilisation de semence sexée permet, d’une part d’assurer le renouvellement
du troupeau en inséminant les meilleures génisses avec de la semence sexée X. Les autres vaches
peuvent alors être inséminées en semence sexée Y, les veaux mâles étant mieux valorisés sur le
marché du veau pour engraissement. Attention cependant au surcoût du à la reproduction par
insémination artificielle. En effet, un grand nombre d’élevages allaitants fonctionnent actuellement en
monte naturelle.
C) Une plus grande fluidité dans le processus de renouvellement de
l’effectif
Connaitre le sexe des fœtus permet une gestion facilité des mouvements d’animaux au sein de
l’exploitation, que le sexe ait été décidé ou juste diagnostiqué par échographie. Connaitre le nombre de
femelles et de mâles à naitre permet de prévoir les différents achats ou ventes d’animaux et d’établir
un plan prévisionnel de gestion d’élevage. On peut ainsi décider à l’avance du nombre de génisses de
renouvellement qu’il faudra acheter, du nombre que l’on pourra vendre. La connaissance du sexe du
veau permet également d’apporter une valeur ajoutée dans le cadre de la vente d’une vache en cours
de gestation. Une vache laitière pleine d’un veau mâle a ainsi moins de valeur qu’une vache laitière
pleine d’une femelle.
103
II)
Applications pratiques
Nous venons de voir les intérêts potentiels que peut attendre l’éleveur d’une gestion d’élevage incluant
l’utilisation de techniques de sexage des veaux. Dans cette partie, nous allons nous pencher sur la
rentabilité effective de l’utilisation de sperme sexé dans différents type de production.
A) Production laitière
1) Elevage Prim’Holstein
Nous allons étudier le cas d’un élevage hypothétique de 100 têtes caractérisé comme suit :
-
80 vaches et 20 génisses mises à la reproduction
-
Vaches nséminées jusqu’à 6 fois pour obtenir une gestation, génisses jusqu’à 5 fois
-
Taux de renouvellement= 20%,
-
L’éleveur produit lui-même ses génisses de renouvellement (20 par an)
-
Les génisses retenues pour le renouvellement sont les filles des meilleures vaches et ont une
génétique meilleure que le reste du troupeau
-
Taux de d’avortement moyen = 1,7% (cf. : Deuxième partie, II, 1)b)vi))
-
Reproduction en insémination artificielle sur l’ensemble du troupeau
-
Prix de vente des veaux pour l’engraissement [www.office-elevage.fr ; cotation, semaine du
06/12/2010]
-
o
mâle pur 45-50kg=84€
o
femelle pure 45-50kg= 48€
o
mâle croisé viande =298,5€
o
femelle croisée viande =260,5€
Tous les veaux sont vendus en veaux d’engraissement
a) Elevage traditionnel=Elevage Holstein : 80 vaches et 20 génisses
toutes inséminées en semence non sexée Holstein (Annexe1)
-
insémination en semence non sexée sur chaleurs observées.
-
Coût moyen d’une dose de semence Holstein non sexée : 21€ [Prix moyens issus de
catalogues en ligne]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle des vaches = 37% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
104
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sur les génisses= 58% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
Animaux
Vaches
génisses
Semence
utilisée
Non
sexée
Non
sexée
Nb
Nb
d’animaux
d’animaux
inséminés
gestants
Nombre
total d’IA
Veaux nés
Veaux
Veaux
mâles
femelles
80
75
203
74
37
37
20
20
34
20
10
10
Veaux
commerci
alisés
37M +
27F
10M
Génisses
de
renouvell
ement
10
10
NB : IA=Insémination artificielle
Tableau 34: Elevage Holstein: 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence non
sexée Holstein (Annexe 1)
Au final, l’éleveur produit donc 38 mâles et 26 femelles pour l’engraissement. Le troupeau de génisses
de renouvellement est composé de 10 génisses de bon niveau génétique (issues des génisses mises à la
reproduction) et 10 génisses de niveau génétique moyen (issus des vaches). Seul 50% du troupeau de
renouvellement est amélioré génétiquement.
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
5244
4977
Doses de semences
Total
Sorties (€)
+267
Tableau 35: Bilan économique de la saison de reproduction d’un élevage Holstein : 80 vaches
et 20 génisses toutes inséminées en semence non sexée Holstein (Annexe 2)
b) Elevage Holstein : insémination en semence sexée X sur les génisses
et en semence Holstein non sexée sur les vaches (Annexe 2)
-
Insémination en semence non sexée sur chaleurs observées chez les vaches.
-
Insémination en semence sexée X sur chaleurs observées sur les génisses
-
Coût moyen d’une dose de semence Holstein sexée : 42€ [catalogues de semence en ligne]
105
-
Coût moyen d’une dose de semence Holstein non sexée : 21€ [catalogues de semence en
ligne]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle non sexée des vaches = 37% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sexée sur les génisses= 50% [SEIDEL (1999)]
-
Sexe ratio mâle femelle par IA de sperme sexé : 10/90(cf. Deuxième Partie, II)A)1)B)i))
-
Surcoût journalier d’élevage d’une génisse non fécondée =0,6€/jour [ARZUL (2006) (2)]
Animaux
Vaches
Génisses
Semence
utilisée
Non
sexée
Sexée
X
Nb d’ani-
Nb d’ani-
maux
maux
inséminés
gestants
80
75
203
74
37
37
20
19
39
19
2
17
Nombre
total d’IA
Veaux nés
Veaux
Veaux
mâles
femelles
Veaux
commercialisés
37M +
34F
2M
Génisses
de
renouvellement
3
17
Tableau 36: Elevage Holstein: 80 vaches inséminées en semence Holstein non sexée et 20
génisses inséminées en semence Holstein sexée X (Annexe 2)
Au final, on obtient un troupeau de génisses de renouvellement composé à 85% de génisses ayant un
potentiel génétique de bonne qualité. L’amélioration génétique est donc plus rapide que celle d’un
troupeau traditionnel.
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
4899,6
5901
Doses de semences
Surcoût
d’élevage
Sorties (€)
des
63
génisses
Total
-1064,4
Tableau 37: Bilan économique de la saison de reproduction, Elevage Holstein: 80 vaches
inséminées en semence Holstein non sexée et 20 génisses inséminées en semence Holstein
sexée X (Annexe 2)
Le bilan financier de la saison de reproduction est largement déficitaire par rapport à celui du troupeau
traditionnel. Ce surcoût s’explique non seulement par un coût plus élevé des doses de semences sexées
106
mais surtout par le plus grand nombre de doses nécessaires. A ceci s’ajoute le coût d’élevage des
génisses qui tardent à être gestantes.
Cette gestion d’élevage ne semble donc pas être appropriée en troupeau laitier Holstein.
c) Elevage Holstein composé de 80 vaches inséminées en semence non
sexée Charolaise et de 20 génisses inséminées en semence sexée X
Holstein
-
Insémination en semence non sexée sur chaleurs observées pour les vaches en utilisant de la
semence de race à viande
-
Insémination en semence sexée X sur les génisses sur chaleurs observées.
-
Coût moyen d’une dose de semence Holstein sexée : 42€ [prix moyen observés sur les
catalogues]
-
Coût moyen d’une dose de semence charolaise non sexée : 28€ [prix moyen observé sur les
catalogues]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle des vaches = 37% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sur les génisses= 58% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
-
Pureté des paillettes sexées X: 90% (Partie II, II)A)1)b)i)
-
Surcoût journalier d’élevage d’une génisse non fécondée : 0,6€/jour [ARZUL (2006) (2)]
Animaux
Vaches
Semence
utilisée
Non
Nb d’ani-
Nb d’ani-
maux
maux
inséminés
gestants
80
75
Nombre
Veaux
Veaux
Veaux
total d’IA
nés
mâles
femelles
203
74
37
37
sexée
Génisses
Sexée
Veaux
commerc
ialisés
Génisses
de
renouvellement
37M + 0
37F
20
19
39
19
2
17
2M
17
Tableau 38: Elevage Holstein: 80 vaches inséminées en semence charolaise non sexée et 20
génisses inséminées en semence Holstein sexée X (Annexe 3)
On a donc a la fin de la saison, 17 génisses de renouvellement de bonne génétique. Cet effectif est
insuffisant pour assurer le renouvellement complet. Il faut donc acquérir à l’extérieur trois génisses
supplémentaires.
107
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
20832,5
5901
Doses de semences
Surcoût
d’élevage
Sorties (€)
des
63
génisses
Total
+14868,5
Tableau 39: Bilan économique de la saison de reproduction, Elevage Holstein: 80 vaches
inséminées en semence charolaise non sexée et 20 génisses inséminées en semence Holstein
sexée X (Annexe 3)
On voit ici que grâce à la valorisation des veaux croisés, le bilan financier semble beaucoup plus
favorable. Il permet de plus de couvrir les frais de rachat des trois génisses manquantes (Environ
1000€ *3). Il convient de modérer ce résultat par la difficulté accrue que peuvent représenter des
vêlages de veaux croisés (extractions forcées, césariennes).
De plus, au lieu de l’insémination,
l’éleveur peut choisir d’introduire dans son élevage un taureau à viande, plus facile à gérer qu’un
taureau Holstein, ce qui permet une réduction des coûts de reproduction sur le long terme pour ses
vaches. Cette solution peut être intéressante surtout dans un élevage Holstein dans lequel on trouve
fréquemment de nombreuses chaleurs non exprimées.
Conclusion : pour un élevage Holstein caractérisé par un déficit reproductif des vaches et un prix très
bas de revente des veaux, l’intérêt de l’utilisation de semence sexée n’est viable pour l’élevage que
dans le cadre de valorisation des veaux en veaux croisés.
108
2) Elevage Montbéliard
Nous allons étudier le cas d’un élevage hypothétique de 100 têtes caractérisé comme suit :
-
80 vaches et 20 génisses mises à la reproduction
-
Vaches inséminées jusqu’à 6 fois pour obtenir une gestation, génisses jusqu’à 5 fois
-
Taux de renouvellement= 20%,
-
L’éleveur produit lui-même ses génisses de renouvellement (20 par an)
-
Les génisses retenues pour le renouvellement sont les filles des meilleures vaches et ont une
génétique meilleure que le reste du troupeau
-
Taux moyen d’avortement =1,7% (cf. Deuxième partie, II)A) 1)b)vi))
-
Reproduction en insémination artificielle sur l’ensemble du troupeau
-
Prix de vente des veaux [www.office-elevage.fr ; cotation semaine du 06/12/2010]
-
o
mâle (ou femelle) pur 45-50kg=108€
o
mâle croisé viande =298,5€
o
femelle croisée viande =260,5€
Tous les veaux sont vendus en veaux d’engraissement
a) Elevage Montbéliard composé de 80 vaches et 20 génisses toutes
inséminées avec de la semence Montbéliarde non sexée (Annexe 4)
-
Insémination en semence non sexée montbéliarde sur chaleurs observées pour les vaches et
génisses
-
Coût moyen d’une dose de semence montbéliarde non sexée : 20€ [Prix moyen des
catalogues]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle des vaches = 54% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sur les génisses= 60% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
109
Animaux
Vaches
Semence
utilisée
Non
Nb
Nb
d’animaux
d’animaux
inséminés
gestants-
80
79
Nombre
total d’IA
147
Veaux nés
78
Veaux
Veaux
mâles
femelles
39
39
sexée
Génisses
Veaux
commerci
alisés
Génisses
de
renouvellement
39M + 10
29F
Non
20
20
33
20
10
10
10M
10
sexée
Tableau 40: Elevage Montbéliard avec 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence
Montbéliarde non sexée (Annexe 4)
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
8424
3600
Doses de semences
Total
Sorties (€)
+4824
Tableau 41: Bilan financier de la saison de reproduction d’un élevage Montbéliard avec 80
vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence non sexée Montbéliarde (Annexe 4)
On obtient donc un troupeau de renouvellement composé de 10 femelles de bonne génétique et 10
femelles de qualité moyenne. L’éleveur peut ensuite commercialiser 40 mâles et 28 femelles. Son
bilan financier est positif.
b) Elevage Montbéliard composé de 80 vaches inséminées en semence
non sexée Montbéliarde et de 20 génisses inséminées en semence
sexée X Montbéliarde (Annexe 5)
-
Insémination en semence non sexée sur chaleurs observées chez les vaches.
-
Insémination en semence sexée X sur chaleurs observées chez les génisses
-
Coût moyen d’une dose de semence Montbéliarde non sexée : 20€ [Prix moyen des
catalogues]
-
Coût moyen d’une dose de semence Montbéliarde sexée : 48€ [Prix moyen des catalogues]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle non sexée des vaches = 54% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
110
Taux de gestation sur insémination artificielle sexée sur les génisses= 50% [SEIDEL (1999)]
-
Sexe ratio mâle femelle par IA de sperme sexé : 10/90(Deuxième partie, II)A)1)b)i))
-
Surcoût journalier d’élevage d’une génisse non fécondée= 0,6€/jour [ARZUL (2006) (2)]
Animaux
Vaches
Semence
utilisée
Non
Nb
Nb
d’animaux
d’animaux
inséminés
gestants
80
79
Nombre
total d’IA
147
Veaux nés
78
Veaux
Veaux
mâles
femelles
39
39
sexée
génisses
Sexée
Veaux
commerci
alisés
Génisses
de
renouvell
ement
39M + 3
36F
20
19
40
19
2
17
2M
17
Tableau 42 Elevage Montbéliard avec 80 vaches inséminées en semence non sexée
Montbéliarde et 20 génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde (Annexe 5)
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
8316
4812
Doses de semences
Surcoût
d’élevage
Sorties (€)
des
75,6
génisses
Total
+3428,4
Tableau 43: Bilan financier de la saison de reproduction d’un élevage Montbéliard avec 80
vaches inséminées en semence non sexée Montbéliarde et 20 génisses inséminées en semence
sexée X Montbéliarde (Annexe 5)
Le troupeau de renouvellement est composé de 17 génisses de meilleure qualité que le troupeau initial
et 3 génisses de qualité moyenne. Cependant si le bilan génétique est meilleur, le bilan financier est
moins bon que dans le cas classique du fait du surcout engendré par l’utilisation de semence sexée
plus couteuse.
111
c) Elevage Montbéliard composé de 80 vaches inséminées en semence
non sexée Charolaise et de 20 génisses inséminées en semence
sexée X Montbéliarde
-
Insémination en semence non sexée Charolais sur chaleurs observées chez les vaches.
-
Insémination en semence sexée Montbéliarde sur chaleurs observées chez les génisses
-
Coût moyen d’une dose de semence Charolais non sexée : 28€ [Prix moyen des catalogues]
-
Coût moyen d’une dose de semence Montbéliarde sexée : 48€ [Prix moyen des catalogues]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle non sexée des vaches = 54% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sexée sur les génisses= 50% [SEIDEL (1999)]
-
Sexe ratio mâle femelle par IA de sperme sexé : 10/90(deuxième partie, II)A)1)b)i))
-
Surcoût journalier d’élevage d’une génisse non fécondée : 0,6€/jour [ARZUL (2006) (2)]
Animaux
Vaches
Semence
utilisée
Non
Nb
Nb
d’animaux
d’animaux
inséminés
gestants
80
79
Nombre
total d’IA
147
Veaux nés
78
Veaux
Veaux
mâles
femelles
39
39
sexée
Génisses
Sexée
Veaux
commercialisés
Génisses
de
renouvell
ement
39M + 0
39F
20
22
39
19
2
17
2M
17
Tableau 44: Elevage Montbéliard composée de 80 vaches inséminées en semence non sexée
Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde (Annexe 6)
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
21997,5
4812
Doses de semences
Surcoût
d’élevage
Sorties (€)
des
75,6
génisses
Total
+17109,9
Tableau 45: Bilan de la saison de reproduction d’un élevage Montbéliard composée de 80
vaches inséminées en semence non sexée Charolaise et 20 génisses inséminées en semence
sexée X Montbéliarde (Annexe 6)
112
Comme dans l’exemple Holstein, cette gestion d’élevage permet une bonne amélioration génétique du
troupeau de renouvellement en apportant 17 génisses de bonne génétique. L’achat des 3 génisses
manquantes est largement couvert par la vente des veaux pour l’engraissement.
Cette gestion d’élevage semble donc être celle la plus rentable du point de vue de la valorisation des
veaux.
3) Conclusion
L’intérêt génétique de l’utilisation de semence sexée doit être suffisamment important pour l’éleveur
pour justifier le surcoût engendré (meilleure lactation, conformation, taux cellulaire….). Pour avoir un
bénéfice financier réel, l’utilisation de semence sexée doit être couplée avec l’utilisation de semence
de race allaitante. Cependant, les dystocies et les pathologies néonatales sont plus présentes chez les
veaux croisés.
B) Production allaitante : élevage Charolais
Nous allons nous pencher sur l’intérêt de l’utilisation de la semence sexée dans le cadre de la
production de veaux en élevage Charolais. Le troupeau que nous allons étudier est défini comme suit :
-
80 vaches et 20 génisses mises à la reproduction
-
Vaches inséminées jusqu’à 6 fois pour obtenir une gestation, génisses jusqu’à 5 fois
-
Taux de renouvellement= 20%,
-
L’éleveur produit lui-même ses génisses de renouvellement (20 par an)
-
Les génisses retenues pour le renouvellement sont les filles des meilleures vaches et ont une
génétique meilleure que le reste du troupeau
-
Taux moyen d’avortement =1,7% (cf. Deuxième partie) II)1)b)vi))
-
Reproduction en insémination artificielle sur l’ensemble du troupeau
-
Prix de vente des veaux pour l’élevage [www.office-elevage.fr ;
cotation semaine du
06/12/2010]
-
o
mâle pur =350€
o
femelle pure = 322€
Tous les veaux sont vendus en veaux d’élevage
113
1) Elevage Charolais composé de 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en
semence Charolaise non sexée (Annexe 7)
-
insémination en semence non sexée sur chaleurs observées.
-
Coût moyen d’une dose de semence Charolais non sexée : 20€ [Prix moyen des catalogues]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle des vaches = 54,5% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sur les génisses= 55,8% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
Animaux
Vaches
Semence
utilisée
Non
Nb
Nb
d’animaux
d’animaux
inséminés
gestants
80
79
Nombre
total d’IA
145
Veaux nés
78
Veaux
Veaux
mâles
femelles
39
39
sexée
Génisses
Non
Veaux
commercialisés
Génisses
de
renouvellement
39M + 10
29F
20
20
36
20
10
10
10M
10
sexée
Tableau 46: Elevage Charolais composé de 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en
semence Charolaise non sexée (Annexe 7)
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
26488
3620
Doses de semences
Total
Sorties (€)
+22868
Tableau 47: Bilan financier de la saison de reproduction d’élevage Charolais composé de 80
vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence Charolaise non sexée (Annexe 7)
Comme dans les exemples précédents, le troupeau de renouvellement issu de la saison de reproduction
est composé à 50% de génisses de bonne qualité génétique et de 10% de génisses de qualité moyenne.
114
2) Elevage Charolais avec insémination en semence sexée Charolaise X des
génisses et insémination en semence non sexée Charolaise des vaches
-
Insémination en semence non sexée Charolaise sur chaleurs observées chez les vaches.
-
Insémination en semence sexée X Charolaise sur chaleurs observées chez les génisses
-
Coût moyen d’une dose de semence Charolaise sexée : 35€ [prix moyen des catalogues]
-
Coût moyen d’une dose de semence Charolaise non sexée : 20€ [prix moyen des catalogues]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle non sexée des vaches = 54,5% [LE MEZEC et
BARBAT(2008)]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sexée sur les génisses= 50% [SEIDEL (1999)]
-
Sexe ratio mâle femelle par IA de sperme sexé : 10/90 (Deuxième partie)II)A)1)b)i))
-
Surcoût journalier d’élevage d’une génisse non fécondée : 0,6/jour [ARZUL (2006) (1)]
Animaux
Vaches
Semence
utilisée
Non
Nb
Nb
d’animaux
d’animaux
inséminés
gestants
80
79
Nombre
total d’IA
145
Veaux nés
78
Veaux
Veaux
mâles
femelles
39
39
sexée
Génisses
Sexée
Veaux
commercialisés
Génisses
de
renouvellement
39M + 3
36F
20
19
39
19
2
17
2M
17
X
Tableau 48: Elevage Charolais composée de 80 vaches inséminées en semence non sexée
Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X Charolaise (Annexe 8)
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
25942
4265
Doses de semences
Surcoût
d’élevage
Sorties (€)
des
37,8
génisses
Total
+21639,2
Tableau 49: Bilan financier de la saison de reproduction d’un élevage Charolais composée de
80 vaches inséminées en semence non sexée Charolaise et 20 génisses inséminées en semence
sexée X Charolaise (Annexe 8)
115
On retrouve l’amélioration génétique déjà mise en évidence dans les exemples précédents
(applications 2 et 5). Le bilan financier est inférieur à celui d’un élevage classique.
3) Elevage Charolais avec insémination en semence sexée X des génisses et en
semence sexée Y des vaches
En élevage allaitant, le bovin mâle est plus recherché que le bovin femelle pour ces capacités
d’engraissement supérieures. On va donc se pencher sur le cas d’un élevage qui insémine ses vaches
en semence sexée. Les différentes données bibliographiques donnent des taux de gestation en IA sexée
uniquement sur les génisses. Chez celles-ci, la différence de taux de gestation entre une IA non sexée
et une IA sexée est d’environ 6 points [SEIDEL(1999), LE MEZEC et BARBAT(2008)]. Nous allons
donc définir le taux de gestation en IA sexée chez la vache charolaise comme étant de 6 points
inférieur à celui espéré en IA non sexée.
-
Insémination en semence Charolaise sexée Y sur chaleurs observées pour les vaches
-
Insémination en semence Charolaise sexée X sur les génisses sur chaleurs observées.
-
Coût moyen d’une dose de semence Charolaise sexée : 35€ [Prix moyen des catalogues]
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sexée des vaches = 48,5%
-
Taux de gestation sur insémination artificielle sexée sur les génisses= 50% [SEIDEL (1999)]
-
Pureté des paillettes sexées X: 90% (Deuxième partie, II)A)1)b)i))
-
Surcoût journalier d’élevage d’une femelle non fécondée : 0,6€/jour [ARZUL (2006) (1)]
Animaux
Vaches
Semence
utilisée
Sexée
Nb
Nb
d’animaux
d’animaux
inséminés
gestants
80
79
Nombre
total d’IA
162
Veaux nés
78
Veaux
Veaux
mâles
femelles
70
8
Y
Génisses
Sexée
Veaux
commercialisés
Génisses
de
renouvellement
70M + 3
5F
20
19
39
19
2
17
2M
17
X
Tableau 50: Elevage Charolais composé de 80 vaches inséminées en semence sexée Y
charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X Charolaise (Annexe 9)
116
Entrées (€)
Commercialisation des veaux
Sorties (€)
26810
Doses de semences
7035
Surcoût d’élevage
252
Total
+19523
Tableau 51: Bilan financier d’un élevage Charolais composé de 80 vaches inséminées en
semence sexée Y Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X Charolaise
(Annexe 9)
Au final, le bilan financier est encore inférieur à celui de l’application 8 pour une même amélioration
génétique. La plus value obtenue sur le prix de vente des veaux ne couvre pas le surcoût de l’achat des
doses de semence sexée pour tout le troupeau.
4) Conclusion
L’utilisation de semence sexée en élevage allaitant se justifie surtout sur l’amélioration génétique du
troupeau. Sur un plan strictement financier, elle est défavorable à l’éleveur. Cependant, de nombreux
éleveurs engraissent leurs veaux et ne sont pas strictement naisseurs. Dans ce cas, la plus-value finale
peut être favorable à l’éleveur.
117
118
Annexe 1: Elevage Holstein avec 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence
non sexée Holstein
Données:
taux de gestation des vaches:37%
Taux de gestation des génisses= 58%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =84€
Prix de vente des veaux femelles =48€
Prix dose de semence Holstein non sexée = 21€
Rang des
chaleurs
Nombre de vaches
inséminées
Nombres de vaches
pleines
Nombres de
génisses
inséminées
(Nb de vaches
inséminées*37%)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
Nombres de
génisses pleines
(Nb de génisses
inséminées*58%
80
50
32
20
13
8
30
18
12
7
5
3
20
8
4
1
1
0
12
5
2
0
1
0
203
75
34
20
Avortements
1
0
74
37
20
10
37
10
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
vendues:27
(veaux nés *0,5)
valorisation des veaux
5244
(veaux mâles *84+veaux femelles*48
coût des doses de semence
4977
(nb de doses*21)
TOTAL
267
119
Annexe 2: Elevage Holstein avec 80 vaches inséminées en semence Holstein non sexée et
20 génisses inséminées en semence Holstein sexée X
Données:
taux de gestation des vaches:37%
Taux de gestation des génisses= 50%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =84€
Prix de vente des veaux femelles =48€
Prix dose de semence Holstein non sexée=21€
Prix dose de semence Holstein sexée=42€
Surcoût d’élevage des génisses non gestantes=0,6€/jour
Nombre de
vaches
inséminées
Rang des
chaleurs
1
2
3
4
5
6
Total
Nombres de
vaches pleines
Nombres de
Nombres de
génisses
génisses pleines
inséminées
(Nb de vaches
inséminées*37%)
(Nb de génisses
inséminées*50%)
80
50
32
20
13
8
30
18
12
7
5
3
20
10
5
3
1
10
5
2
2
0
203
75
39
19
Doses suppl.=5
Avortements
1
0
74
37
19
2
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
veaux nés*0,1
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
37
(veaux nés *0,5)
vendues:34
valorisation des veaux
4899,6
(veaux mâles *84+veaux femelles*48
coût des doses de semence
(doses sexées*42+doses non
sexées*21)
Surcoût d’élevage
(Nb de doses suppl*0,6*21)
TOTAL
120
5901
63
-1064,4
17
(veaux nés*0,9)
Annexe 3: Elevage Holstein avec 80 vaches inséminées en semence charolaise non sexée
et 20 génisses inséminées en semence Holstein sexée X
Données:
Taux de gestation des vaches:37%
Taux de gestation des génisses= 50%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles croisés =298,5€
Prix de vente des veaux femelles croisées=260€
Prix dose semence Holstein sexée=42€
Prix dose semence Charolais non sexée=21€
Surcoût d’élevage d’une génisse non gestante=0,6€/jour
Rang des chaleurs
Nombre de
vaches
inséminées
Nombres
de génisses
inséminées
Nombres de
vaches pleines
(Nb de vaches
inséminées*37%)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
Nombres de
génisses
pleines
(Nb de génisses
inséminées*50%)
80
50
32
20
13
8
30
18
12
7
5
3
203
75
20
10
5
3
1
10
5
2
2
0
39
19
Nb de doses
suppl=5
Avortements
1
0
74
37
19
2
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
veaux nés*0,1
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
37
(veaux nés *0,5)
17
(veaux nés*0,9)
vendues:37
valorisation des veaux
20832,5
(veaux mâles croisés *298,5+veaux femelles
croisés*260+veaux mâles purs*84)
coût des doses de semence
(doses sexées*42+doses non sexées*21)
Surcoût d’élevage des génisses
(doses suppl*0,6*21)
TOTAL
5901
63
14868,5
121
Annexe 4: Elevage Montbéliard : 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence
non sexée Montbéliarde
Données:
Taux de gestation des vaches:54%
Taux de gestation des génisses= 60%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =108€
Prix de vente des veaux femelles =108€
Prix dose de semence Montbéliarde non sexée =
20€
Nombre de
vaches
inséminées
Rang des
chaleurs
Nombres de
vaches pleines
Nombre de
génisses
inséminées
(Nb de vaches
inséminées*0,54)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
Nombres de
génisses
pleines
(Nb de génisses
inséminées*0,6)
80
37
17
8
4
1
43
20
9
4
3
0
20
8
3
1
1
0
12
5
2
0
1
0
147
79
33
20
Avortements
1
0
78
39
20
10
39
10
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
vendues:29
(veaux nés *0,5)
valorisation des veaux
8424
(veaux mâles *84+veaux femelles*48
coût des doses de semence
(nb de
doses*21)
TOTAL
122
3600
4824
Annexe 5 : Elevage Montbéliard avec 80 vaches inséminées en semence non sexée
Montbéliarde et 20 génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde
Données:
Taux de gestation des vaches:54%
Taux de gestation des génisses= 50%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =108€
Prix de vente des veaux femelles =108€
Prix dose de semence Montbéliarde non sexée=
20€
Prix dose de semence Montbéliarde sexée X = 48€
Surcoût d’élevage d’une génisse non
gestante=0,6€/jour
Nombre de
vaches
inséminées
Rang des
chaleurs
Nombres de
vaches pleines
Nombre de
génisses
inséminées
(Nb de vaches
inséminées*0,54)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
Nombre de
génisses
pleines
(Nb de génisses
inséminées*0,5)
80
37
17
8
4
1
43
20
9
4
3
0
20
10
5
3
1
10
5
2
2
0
147
79
39
19
Doses suppl=6
Avortements
1
0
78
39
19
2
39
17
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
(veaux nés *0,5)
vendues36
valorisation des veaux
8316
(veaux mâles *84+veaux femelles*48
coût des doses de semence
4812
(nb de doses*21)
Surcoût d’élevage des génisses
(doses suppl*0,6*28)
75,6
TOTAL
3428,4
123
Annexe 6: Elevage Montbéliard avec 80 vaches inséminées en semence non sexée
Charolaise et 20 génisses inséminées en semence sexée X Montbéliarde
Données:
Taux de gestation des vaches:54%
Taux de gestation des génisses= 50%
Prix de vente des veaux mâles croisés=298,5€
Prix de vente des veaux femelles croisés=260€
Surcoût d’élevage d’une génisse non
gestante=0,6€/jour
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =108€
Prix de vente des veaux femelles =108€
Prix dose de semence Montbéliarde non sexée= 20€
Prix dose de semence Montbéliarde sexée X = 48€
Nombre de
vaches
inséminées
Rang des
chaleurs
Nombres de
vaches pleines
Nombre de
génisses
inséminées
Nombres de
génisses pleines
(Nb de vaches
inséminées*0,54)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
(Nb de génisses
inséminées*0,5)
80
37
17
8
4
1
43
20
9
4
3
0
20
10
5
3
1
10
5
2
2
0
147
79
39
19
Doses suppl=6
Avortement
1
0
78
39
19
2
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
(veaux nés *0,5)
vendues:39
valorisation des veaux
21997,5
(veaux mâles *84+veaux
femelles*48
coût des doses de semence
(nb de doses*21)
Surcoût d’élevage des
génisses
(doses suppl*0,6*28)
TOTAL
124
veaux nés*0,1
39
4812
75,6
17109,9
17
veaux nés*0,9
Annexe 7: Elevage charolais avec 80 vaches et 20 génisses toutes inséminées en semence
non sexée Charolaise
Données:
Taux de gestation des vaches:54,5%
Taux de gestation des génisses= 55,8%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =350€
Prix de vente des veaux femelles =322€
Prix dose de semence Charolaise non sexée =
20€
Nombre de
vaches
inséminées
Rang des
chaleurs
Nombres de
vaches pleines
Nombre de
génisses
inséminées
(Nb de vaches
inséminées*0,545)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
Nombres de
génisses pleines
(Nb de génisses
inséminées*0,558)
80
36
17
8
3
1
44
19
9
4
2
1
20
9
4
2
1
11
5
2
1
1
145
79
36
20
Avortements
1
0
78
39
20
10
39
10
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
vendues:29
(veaux nés *0,5)
valorisation des veaux
26488
(veaux mâles *350+veaux
femelles*322
coût des doses de semence
3620
(nb de doses*21)
TOTAL
22868
125
Annexe 8: Elevage Charolais avec 80 vaches inséminées en semence non sexée
Charolais et 20 génisses inséminées en semence sexée X Charolais
Données:
Taux de gestation des vaches:54,5%
Taux de gestation des génisses= 50%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =350€
Prix de vente des veaux femelles =322€
Prix dose de semence Charolaise non sexée= 20€
Prix dose de semence Charolaise sexée X = 35€
Surcoût de l’élevage d’une génisse=0,6€/jour
Rang des chaleurs
Nombre de
vaches
inséminées
Nombres de
vaches pleines
Nombre de
génisses
inséminées
(Nb de vaches
inséminées*0,54)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
Nombre de
génisses
pleines
(Nb de génisses
inséminées*0,5)
80
36
17
8
3
1
44
19
9
4
2
1
20
10
5
3
1
10
5
2
2
0
145
79
39
19
Doses suppl=3
Avortements
1
0
78
39
19
2
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
veaux
nés*0,1
(Veaux nés *0,5)
Veaux femelles
39
(veaux nés *0,5)
vendues:36
valorisation des veaux
25942
(veaux mâles *350+veaux femelles*322)
coût des doses de semence
4265
(nb de doses*21)
Surcoût d’élevage des génisses
(doses suppl*0,6*28)
37,8
TOTAL
126
21639,2
17
veaux
nés*0,9
Annexe 9: Elevage Charolais avec 80 vaches inséminées en semence sexée Y Charolaise
et 20 génisses inséminées en semence sexée X Charolaise
Données:
Taux de gestation des vaches:48,5%
Taux de gestation des génisses= 50%
Taux d'avortement=1,7%
Taux de renouvellement=20%
Prix de vente des veaux mâles =350€
Prix de vente des veaux femelles =322€
Prix dose de semence Charolaise sexée= 35€
Surcoût d’élevage d’une femelle non
gestante=0,6€/jour
Rang des chaleurs
Nombre de
vaches
inséminées
Nombres de
vaches pleines
Nombre de
génisses
inséminées
(Nb de vaches
inséminées*0,54)
1
2
3
4
5
6
Total arrondi
Nombres de
génisses
pleines
(Nb de génisses
inséminées*0,6)
80
41
21
11
6
3
39
20
10
5
3
2
20
10
5
3
1
10
5
2
2
0
162
79
39
19
Doses suppl=17
Doses suppl=3
Avortement
1
0
78
70
19
2
(vaches pleines*0,017)
Nb de veaux nés
Veaux males
(veaux nés *0,1)
(Veaux nés *0,9)
Veaux femelles
8
(veaux nés *0,1)
17
(veaux nés*0,9)
vendues:5
valorisation des veaux
26810
(veaux mâles *84+veaux femelles*48
coût des doses de semence
(nb de doses*21)
7035
Surcoût d’élevage
252
(doses suppl*0,6*21)
TOTAL
19523
127
Bibliographie
ANDERSON GB (1987)
Identification of embryonic sex by detection of H-Y antigen
Theriogenology, Volume 27, p81 à p97
ARZUL P (2006) (1)
La génisse charolaise: vêlage à 3ans ou à 2ans. Intérêt technique et économique
Proceeding des Journées Nationales des GTV, Dijon 2006, p135
ARZUL P (2006) (2)
Approche économique de l’élevage de la génisse laitière ou allaitante, coûts, rentabilité, critères de
sélection, renouvellement
Proceeding des Journées Nationales des GTV, Dijon 2006, p17
AVERY B, SCHMIDT M, GREVE T (1989) (1)
Sex determination of bovine embryos based on embryonic cleavage rates
Acta Veterinaria Scandinavica, volume 30, p147 à p153
AVERY B, SCHMIDT M, (1989) (2)
Sex determination of bovine embryos using HY antibodys
Acta Veterinaria Scandinavica, volume 30, p155 à p164
BALLINGER HJ (1970)
The effect of inseminations carried out early or late in oestrus on the sex ration of calves born
Vet Rec volume 86, p 631
BARONE R (2001)
Anatomie comparée des mammifères domestiques
Tome 4, Splanchnologie II, Edition Vigot, p83 à p469
BLECHER S.R, HOWIE R, LI S, DETMAR J, BLAHUT LM (1999)
A new approach to immunological sexing of sperm
Theriogenology, volume 52, p1309 à p1321
BODMER M, JANETT F, HÄSSIG M, DEN DAAS N, REICHERT P, THUN R (2005)
Fertility in heifers and cows after low dose insemination with sex-sorted and non-sorted sperm under
field conditions
Theriogenology , Volume 64,p1647 à p1655
BRADBURY MW, ISOLA LM, AND GORDON JW (1990)
Enzymatic amplification of a Y chromosome repeat in a single blastomere allows identification of the
sex of preimplantation mouse embryos
Proceedings of the national academy for science of the United States of America, June 1990 Vol. 87,
pp. 4053-4057, Genetics
BREDBACKA P (1998)
Recent developments in embryo sexing and its field application
Reproduction Nutrition Developpement volume 38, p605 à 613
BREADBACKA K BREDBACKA P (1996)
Glucose controls sex related growth ate differences of bovine embryos produced in vitro
J. Reprod. Fert, volume 106, p 169 à 172
128
CABALLERO J, AGUILAR J, CATTANEO L, PEREZ S (2002) (1)
Effect of incubation and flow cytometry on membrane integrity and mitochondrial function of bovine
sperm
Theriogenology, volume 57, p 744
CABALLERO J, AGUILAR J, CATTANEO L, PEREZ S, CERRATE H, BROGLIATTI G (2002)
(2)
Relationship of the initial sperm concentration and mobility of bovine ejaculates to the efficiency of
sperm sexing using flow sorting
Theriogenology, volume 57, p745
CARVALHO JO, SARTORI R, MACHADO GM, MOURÃO GB, DODE MAN (2010)
Quality assessment of bovine cryopreserved sperm after sexing by flow cytometry and their use in in
vitro embryo production
Theriogenology volume 74, p1521 à p1530
CHASTANT-MAILLARD S,(juillet 2004)
Sexage des spermatozoïdes chez les bovins
Le Point vétérinaire, numéro 247, p24 à p28
CROS N (2005)
Le sexage du fœtus par échographie chez la vache : étude de l’utilisation pratique sur le terrain
Thèse d’exercice vétérinaire numéro 108, Université Claude Bernard, Lyon
CURRANS, GINTHER (1991)
Ultrasonic determination of fetal gender in horses and cattle under farm conditions
Theriogenology, volume 36, p809 à 814
DEJARNETTE JM, NEBEL RL, MEEK B, WELLS J, MARSHALL CE (2007)
Commercial application of sex-sorted semen in Holstein heifers
J Anim Sci , volume 85 (Suppl. 1) p228 [abstract]
DE LA FUENTE, R., HAHNEL, A., BASRUR, P., KING,W. (1999)
X inactive-specific transcript (xist) expression and X chromosome, inactivation in the preattachment
bovine embryo
Biol. Reprod. Volume 60, p769 à 7p75
DESCOTEAUX L ; GNEMMI G ; COLLOTON J (2009)
Guide pratique d’échographie pour la reproduction des ruminants
Paris, Editions Med’com.
DOMINKO T , FIRST NL (1997)
Relationship between the maturational state of oocytes at the time of insemination and sex ratio of
subsequent early bovine embryos
Theriogenology, volume 47, p1041 à 1050
EKICI H, TURAN N, SONTAS BH, SENUNVER A, YILMAZ H (2006)
Sex determination of bovine embryos using polymerase chain reaction (PCR
Revue de médecine vétérinaire, volume 157, p441 à p444
FOOTE RH (1977)
Sex ratios in dairy cattle under various conditions
Theriogenology, volume 8, p 349 à p 356
GARCIA-HERREROS M, CARTER TF, VILLAGÓMEZ DA, MACAULAY AD, RATH D, KING
WA, LONERGAN P. (2010)
Incidence of chromosomal abnormalities in bovine blastocysts derived from unsorted and sex-sorted
spermatozoa
129
Reprod Fertil Dev. volume22 p1272à p1278.
GARDON J.C., AGUERA S, CASTEJON.F (2004)
Sexing in vitro produced bovine embryos,at different stages of development, using rat H-Y antiserum
Theriogenology, volume 62 p35 à p43
GARNER DL , SEIDEL JR GE (2008)
History of commercializing sexed semen for cattle
Theriogenology , volume 69 , pages 886–895
GARNER DL, SUH TK, (2002)
Effect of Hoechst 33342 staining and laser illumination on the viability of sex-sorted bovine sperm
Theriogenology, volume 57, p746
GILBERT SF (1996) (1)
Biologie du développement
De Boerck & Larcier Paris, Bruxelles, chapitre 21, p754-786
GILBERT SF (1996) (2)
Biologie du développement
De Boerck & Larcier Paris, Bruxelles, chapitre 22, p790 à p 815
GLEDHILL BL (1988)
Selection and separation of X- and Y- chromosome-bearing mammalian sperm
Gamete Res, volume 20, p377 à p395.
GUERIN P, GUYADER-JOLY C, MERMILLOD P, LEGUIENNE B (1996)
La production in vitro et la cryoconservation de l’embryon chez les bovins
Le point vétérinaire, volume 28, numéro spécial « Reproduction des ruminants »
GUTIERREZ ADAN A, GRANADOS J, PINTADO B, DE LA FUENTE J (2001)
Influence of glucose on the sex ration of bovine IVM/IVF embryos cutured in vitro
Reprod fertile De, volume 13, p 361 à p365, [ABSTRACT]
GUTIERREZ ADAN A et al.(1999)
Relationship between sex ratio and time of insemination according to both time of ovulation and
maturitional state of ovocyte
Zygote,volume 7 p37 à p43
HARE WCD, MITCHELL D, BETTERIDGE KS, EAGLESOME MD, RANDALL GCB (1976)
Sexing two-weeks old bovine embryos by chromosomal analysis prior to chirurgical transfer: primary
methods and results
Theriogenology, volume 5, p243 à p253
HASLER JF, CARDEY E, STOCKES JE, BREDBACKA P (2002)
Nonelectrophoretic PCR-sexing of bovine embryos en a commercial environnement
Theriogenology, volume 58, p 1457 à 1469
HENDRIKSEN PJM, TIEMAN M, VANDERLENDET T, JOHNSON LA (1993)
Binding of HY monoclonal antibodies to separated X and Y chromosome bearing porcine and bovine
sperm
Mol. Repro.Dev, volume 35, p189 à 196, [abstract]
HEYMAN Y, CHESNE P, LEBOURHIS D, RENARD JP (1995)
Clonage embryonnaire et sexage chez les bovins : résultats actuels et perspectives
Rencontre Recherche Ruminants, Volume 2, p 367 à p 372
130
HIRAYAMA H et al., (2004)
Rapid sexing of bovine preimplantation embryos using loop-mediated isothermal amplification
Theriogenology volume 62, p887 à p896
HOHENBOKEN WD (1999)
Applications of sexed semen in cattle production
Theriogenology, volume 52, p1421 à p1433
IWATA H, SHIONO H, KON Y, MATSUBARA K, KIMURA K, KUWAYAMA T, MONJI Y
(2008)
Effects of modification of in vitro fertilization techniques on the sex ratio of the resultant bovine
embryos
Animal Reproduction Science, Volume 105, p234à p244
IWASAKI S, SHIOYA Y, MASUDA H, HANADA A, NAKAHARA T (1988)
Sex ratio of early embryos fertilized in vitro with spermatozoa separated by percoll
Theriogenology.volume 30, p1191 à p1198.
JAMES WH (1992)
The hypothesized hormonal control of mammalian sex ratio, a second update
J Theor Biol, volume 155, p 121 à 128
JOBST SM, NEBEL RL (1998)
Does timing of insemination affect gender of the resultant calf?
J Dairy Sci volume 81, p244, [abstract]
JOHNSON LA, WELCH GR (1999)
Sex preselection: high speed flow cytometric sorting of X and Y sperm for maximum efficiency
Theriogenology, volume 52, p 1323 à p 1341
KIMURA K, IWATA H, THOMPSON JG (2008)
The effect of glucosamine concentration on the development and sex ratio of bovine embryos
Animal Reproduction Science, Volume 103,p228 à p238
KOBAYASHI J, OGURO H, OCHIDA H, KOHSAKA T, SASDA H, SATO E (2004)
Assessment of bovine X and Y-bering spermatozoa in fractions by discontinuous Percoll gradient with
rapid fluorescence in vitro hybridation
Journal of reproduction and development, volume 50, n°4
LACAZE S, HUMBLOT P, PONSART C (2008)
Sexage et transfert direct d’embryons bovins biopsies et congelés en ferme dans un programme
commercial
Rencontres Recherche Ruminants, p387 à p390
LEBASTARD D (Décembre 2003) Le sexage tardif du fœtus chez la vache
Le point vétérinaire, Numéro 241, p36 à P39
LEE HJ, PARK JH, LEE SH, PARK CS, JINB DI (2004)
Sexing using single blastomere derived from IVF bovine embryos by fluorescence in situ
hybridization (FISH)
Theriogenology volume 62, p1452 à p1458
LE MEZEC P, BARBAT A (2008)
La fertilité des femelles laitières en France : regard sur 10 années et 37 millions d’IA
Journée de formation CSAGAD / Institut de l’Elevage, Paris
131
LODISH, BALTIMORE, BERK, ZIPURSKY, MATSUDAIRA, DARNELL (1997)
Biologie moléculaire de la cellule
DeBoeck Université, Chapitre 5
LOPATAROVA M, CECH S, KRONTORAD P, HOLY L, HLAVICOVAJ, DOLEZEL R (2008)
Sex determination in bisected bovine embryos and conception rate after the transfer of female demiembryos
Veterinarni Medicina, volume 53, p 595 à p603
LOPEZ RFF, FORELL F, OLIVEIRA AT, RODRIGUES JL (2001)
Splitting and biopsy for bovine embryo sexing under field conditions
Theriogenology volume 56, p1363 à pI392
LU KH, CRAN DG, SEIDEL GE Jr, (1999)
In vitro fertilization with flow-cytometrically-sorted bovine sperm
Theriogenology, volume 52, p1393 à p1405
MACHATY Z, PALDI A, VARGA Z, KISS I, BARANDI Z, VAJTA G (1993)
Biopsy and sex determination by PCR of IVF bovine embryos
Journal of reproduction and fertility, volume 98, p467 à 470
McGEADY, P.J QUINN, E.S FITZPATRICK, M.T RYAN (2006)
Veterinary Embryology,
Blackwell publishing, Oxford, 377p
MORI Y, NAGAMINE K, TOMITA N, NOTOMI T. (2001)
Detection of loop-mediated isothermal amplification reaction by turbidity derived from magnesium
pyrophosphate formation
Biochem Biophys Res Commun, p289:150–4.
MULLER ; WITTKOWSKI (1986)
Visualisation of male and female characteristics of bovine fetuses by real-time ultrasonography,
Theogenology, volume 25, p571 à 574
NATALE DR, DE SOUSA PA, WESTHUSIN ME, WATSON AJ (2001)
Sensitivity of bovine blastocyst gene expressionpatterns to culture environments assessed by
differential display RT–PCR. Reproduction, volume122, p687–93.
NIBART M, THIBIER M (1995)
The sexing of bovine embryon in the field
Theriogenology, volume 43, p71 à p60
NOTOMI T et al. (2000)
Loop-mediated isothermal amplification of DNA
Nucleic Acids Res, p28 à p63.
PARK JH, LEE JH,CHOI KM, JOUNG SY, KIM JY, CHUNG GM, JIN DI AND IM KS (2001)
Rapid sexing of preimplantation bovine embryo using consecutive and multiplex polymerase chain
reaction (PCR) with biopsied single blastomere
Theriogenology, volume 55, p164 3à p1653.
PETERS, A.R, BALL, P.J.H (2004)
Reproduction in cattle, Third Edition
Oxford, Blackwell Publishing, chapitre 13 p193 à p195
PONSART C, MARQUANT-LEGUIENNE B, HUMBLOT P (2004)
11ème Rencontre Recherche Ruminants, Déc. 2004, Paris, p361 à p368
132
RAMALHO T et al. (2004)
Sexing of murine and bovine embryos by developmental arrest induced by high-titer H-Y antisera
Theriogenology, volume 62 p 1569 à p1576
RHEINGANTZ MGT, DESCHAMPS JC, DELLAGOSTIN OA, PIMENTEL AM, BERNARDI MH,
SAALFELD MH, (2002)
Effect of the presence of glucose in the culture medium on sex ratio of bovine embryos in vitro
produced with the swim up or percoll gradient methods
Theriogenology, volume 57, p 753
ROELOFS JB, BOUWMAN EB, PEDERSEN HG, RASMUSSEN ZR, SOEDE NM, THOMSEN PD,
KEMP B. (2006)
Effect of time of artificial insemination on embryo sex ratio in dairy cattle
Anim Reprod Sci. volume 93, p366 à p371, [abstract]
RORIE RW (1999)
Effect of timing of artificial, insemination on sex ratio
Theriogenology, volume 52, p1035 à p1041
SCHENK JL, CRAN DG, EVERETT RW, SEIDEL JR GE (2009)
Pregnancy rates in heifers and cows with cryopreserved sexed sperm: Effects of sperm numbers per
inseminate, sorting pressure and sperm storage before sorting
Theriogenology, volume 71, p 717–728
SEIDEL GE Jr (2007)
Overview of sexing sperm
Theriogenology, volume 68, p443 à p446
SEIDEL GE JR., ALLEN CH, JOHNSON LA, HOLLAND MD (1997)
Uterine horn insemination of heifers with very low numbers of non frozen and sexed spermatozoa
Theriogenology, volume 47, p1255 à p1264
SEIDEL GE JR, DUANE L. GARNER (2002)
Current status of sexing mammalian spermatozoa
Reproduction, volume 124, p733à p743
SEIDEL GE Jr, SCHENK JL, HERICKOHOFF, DOYLE SP, BRINK Z, GREEN RD, DG CRAN
(1999)
Insemination of heifers with sexed sperm
Theriogenology, volume 52, p1407 à 1420
SELLER MJ, PERKINS-COLE KJ (1987)
Sex difference in mouse embryonic development at neurulation
Journal of Reproduction and Fertility, volume 79, p159 à 161
SHEA BF (1999)
Determining the sex of bovine embryos using polymerase chain reaction results: a six years
retrospective study (1999), Theriogenology, volume 51, p 841 à p854
STROUD BK (1996)
Using ultrasonography to determine bovine fetal sex
Veterinary Medecine, p663 à p662
SUH TK, SCHENK JL, SEIDEL GE Jr (2005)
High pressure flow cytometric sorting damages sperm
Theriogenology, volume 64, p1035 à 1048
133
SUTTON-MCDOWALL M.L, MITCHELL M, CETICA P, DALVIT, G, PANTALEON M, LANE
M, GILCHRIST R.B, THOMPSON J.G (2006)
Glucosamine supplementation during in vitro maturation inhibits subsequent embryo development:
possible role of the hexosamine pathway as a regulator of developmental competence
Biol. Reprod.volume 74, p881 à p888.
TAINTURIER B (2001)
Diagnostic du sexe du fœtus pas échotomographie chez la vache
Thèse d’exercice vétérinaire numéro 74, Faculté de médecine de Nantes
TAINTURIER D, BENCHARIF D, BRIAND L (2006)
Diagnostic de gestation par échographie et mortalité embryonnaire précoce chez les bovins
Bulletin des GTV, n°36, p29 à p 41
TOCHARUS C, SUKBUNTEUNG J, JARAUANSUWAN M, CHUANGSOONGNEON U,
KITIYANANT Y, PAVASUTHIPAISIT K (1997)
Different developmental stages of bovine embryos produced in vitro: Their sex ratio and survival
rates
Theriogenology, Volume 47, Page 330
TUBMAN LM, BRINK Z, SUH TK, SEIDEL JR GE (2004)
Characteristics of calves produced with sperm sexed by flow cytometry
J Anim Sci, volume53, p1029 à p1036
UPRETI GC, RICHES PC, JOHNSON LA (1988)
Attempted sexing of bovine spermatozoa by fractionation on a Percoll density gradient
Gamete Res, volume 20, p83 à p92.
VAN MUNSTER EB, STAP J, HOEBE RA, MEERMN GJ, AMEN JA (1999)
Difference in sperm head volume as a theorical basis for sorting X and Y bearing spermatozoa:
potentials and limitations
Therogenology, volume 52, p1281 à p1293
WEHNER GR, WOOD C, TEAGUE A, BARKER D, HUBERT H (1997)
Efficiency of the Ovatec unit for oestrus detection and calf sex control in beef cows
Anim Reprod Sci, volume 46, p 27 à 34 [abstract]
WILLIAMS TJ (1986)
A technique for sexing mouse embryos by visual colorimetric assay of the X linked enzyme, glucose 6
phosphate deshydrogenase
Theriogenology, 1986, volume 25 p 733 à 738, [abstract]
WINTERBERGER-TORRES S, POPESCU PC(1980]
Transfer of cow blastocysts after sexing
Theriogenology, volume 14, p309 à p318
XU ZZ, BURTON LJ (1999)
Reproductive performance of dairy heifers after synchronization and fixed time artificial insemination
J Dairy Sci, volume 82, p 910 à 917
ZHANG M., LU K.H, SEIDEL GE Jr (2003)
Development of bovine embryos after in vitro fertilization of oocytes with flow cytometrically sorted,
stained and unsorted sperm from different bulls
Theriogenology, volume 60, p 1657–1663
ZOBEL R, GEREŠ D, PIPAL I, BUIĆ V, GRAČNER D, TKALCIC S (2010)
Influence of the Semen Deposition Site on the Calves' Sex Ratio in Simmental Dairy Cattle
Reprod Domest Anim, [abstract]
134
Sites internet:
BALAS Daniel page consultée le 12 septembre 2011
Adresse URL : homepage.mac.com/danielbalas/teaching.html
Catalogues de semence (pages consultées le 06 décembre 2010)
Elite Charolaise
Adresse URL : www.elite-charolaise.com
Ciagènes
Adresse URL :www.ciagenes.diffusion.com
Gènes diffusion
Adresse URL : www.genesdiffusions.com
Jurabétail
Adresse URL : www.jurabetail.com
Coopévolia
Adresse URL : www.coopevolia.com
Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (page consultée le 22 février 2011)
adresse URL http://www.cytogenetique.envt.fr/activites/Image%20Caryotype%20transloc%201217.png
EggTech(page consultée le 15 septembre 2011)
Adresse URL http://www.eggtech.co.uk/resources/Finnzymes%20Ampli-Y.pdf
Hopital Cochin, Université Paris 5 (page consultée le 22 février 2011)
Site d’enseignement virtuel
Adresse URL :http://cvirtuel.cochin.univ-paris5.fr/cytogen/1-2.htm
Institut National de Recherche et de Pédagogie (Page consultée le 8 septembre 2011)
www.inrp.fr/Acces/biotic/biomol/techgen/html/schempcr.htm
Journal of microbiology (page consultée le 10 septembre 2011):
Adresse URL : http://jcm.asm.org/cgi/content/full/43/4/1625/F2
Office de l’élevage
Cotations de la semaine du 06/12/2010,
Adresse URL : www.office-elevage.fr
Lookfordiagnosis (page consultée le 08 février 2011)
Adresse URL : www.lookfordiagnosis.com
135
CHEVALIER MARIE
GESTION DU SEXE DU PRODUIT EN ELEVAGE BOVIN
Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, (14 octobre 2011)
RESUME : Le sexe du veau, que ce soit en élevage allaitant ou en élevage laitier bovin est
un facteur important dans la gestion du troupeau par l’éleveur. Ce travail se penche sur les
différentes techniques disponibles ou en cours de développement qui permettent à l’éleveur
d’influer sur le sexe ratio des produits de son élevage. Ces techniques s’appliquent à
différents moments de la conception et du développement de l’embryon : sur la semence, sur
l’embryon préimplantatoire ou sur le fœtus. L’utilisation de ces techniques engendre un coût
supplémentaire pour éleveur. En prenant l’exemple de l’insémination artificielle en semence
sexée, nous verrons que certains élevages n’ont financièrement pas intérêt à recourir à cette
technique.
MOTS CLES :
-Sexage
- Semence
- Embryon
- Echographie
- Elevage bovin
JURY :
Président :
Monsieur le Professeur Jean-François GUERIN
1er Assesseur :
2ème Assesseur :
Monsieur le Professeur Pierre GUERIN
Madame le docteur Marianne ARCANGIOLI
DATE DE SOUTENANCE : 14 octobre 2011
ADRESSE DE L’AUTEUR :
11 rue du Moulin à vent
95660 Champagne sur Oise
136
Téléchargement