Genevois à la présidence, il a apporté du
vin genevois. C'était très bien - il faut tou-
jours voir ce que font les autres! Et il y a
également des vins tessinois que j'aime
beaucoup...
En ce qui concerne les vins vaudois,
est-ce que vous préférez les vins
blancs ou les vins rouges? Ou est-ce
que vous aimez les deux?
A Aigle, je préfère les vins blancs, mais
j'aime bien un vin rouge qu'on produit
depuis 3 ans, «L'Harmonie du Cloître», un
assemblage cabernet franc, gamaret et
merlot qui est devenu très bon. Quand je
suis entrée dans cette famille, il n'y avait
que du vin blanc. C'était la tradition, alors
on continue! Il y a toujours du vin blanc
sur la table. Et quand quelqu'un vient
chez nous, à Bâle, il nous demande: «Est-
que tu as un vin blanc?» C'est vraiment la
tradition!
Je suppose que vous connaissez le
nom Terravin depuis un certain temps
déjà?
Oui, depuis notre première participation, il
y a 10 ans. A ce moment-là, on avait tout
changé, on avait engagé un œnologue et
un autre vigneron. Ce sont eux qui ont dit,
à propos de Terravin: «Maintenant, on doit
vraiment essayer!» Depuis lors, on parti-
cipe chaque année, mais on se pose tou-
jours la question: «Est-ce qu'on va y arri-
ver?»
Que représente à vos yeux la marque
de qualité Terravin?
Je la trouve très intéressante - et nous,
propriétaires, nous sommes rassurés
lorsque nous gagnons le droit d'arborer
les Lauriers d'Or sur nos bouteilles. On
sait de quoi on parle, on sait qu'il y a tou-
jours des problèmes, qui commencent
avec la plantation et qui finissent avec la
mise en bouteilles. Mais lorsqu'on obtient
les Lauriers d’Or Terravin, ça nous ras-
sure, ça nous confirme qu’on est sur le
bon chemin.
Que pensez-vous du mode de sélection
pour obtenir le label de qualité
Terravin?
J'ai compris que c'est une sélection abso-
lument neutre faite par des gens de la pro-
fession. Je trouve très bien que les dégus-
tations soient anonymes et qu'elles se
fassent à l'aveugle. Ça entraîne quelques
frais pour le producteur, mais ça en vaut
vraiment la peine!
S’il vous fallait citer un vin qui soit
représentatif du canton de Vaud, quel
serait-il?
Je pourrais citer notre propre marque,
naturellement, mais je dirais plutôt les vins
de la région d'Aigle et d’Yvorne en géné-
ral, qui sont tout simplement excellents!
En ce qui concerne les vins blancs, que
pensez-vous du chasselas, par rapport
aux autres cépages?
Je trouve que le chasselas pur que nous
produisons, avec l’obligation de n’uti?
liser que des raisins de la rgion,
donne un vin merveilleux. Bien
entendu, il peut y avoir une grande diffé-
rence d’année en année. Mais je trouve -
et c’est aussi vrai pour les autres petits
vignerons - que le chasselas que nous
produisons ici est un vin pur. Quand on
vend «Le Cloître», c'est vraiment le vin
d'ici!
Il y a beaucoup de grands producteurs qui
essaient d'avoir toujours le même goût
chaque année. Nous, nous ne faisons pas
ça. Nos vins sont toujours différents d'an-
née en année.
Dans une autre interview, quelqu’un
nous a dit que le chasselas était un
cépage qui plaisait particulièrement
aux dames. Qu’en pensez-vous?
Ah oui? Je ne peux pas en juger! Dans
cette maison, tout le monde adore le
chasselas!
Les vins de la région, et en particulier
les vins vaudois, se sont-ils améliorés
en qualité ces dernières années, à
votre avis?
Oui, toute la région a fait beaucoup d'ef-
forts, c'était nécessaire et ça le sera tou-
jours!
Et ça s'est reflété dans les vins
Terravin?
Oui, la qualité s'est beaucoup améliorée. Il
y a beaucoup de rigueur maintenant dans
le travail à la cave. Et Terravin y est effec-
tivement pour quelque chose, parce que
ça nous donne une motivation supplé-
mentaire.
Vous en parlez avec vos clients?
On en parle dans notre dépliant, on en
discute. Et on explique aux clients que les
Lauriers d’Or Terravin, c'est vraiment une
qualification qui se fait d'une manière neu-
tre.
A votre avis, les vins suisses en géné-
ral, et vaudois en particulier, sont-ils
trop chers ou trop bon marché?
Quand je vois ce que ça demande comme
travail, et comme investissement, les vins
vaudois, à mon avis, ne sont pas très
chers. Parce que ce n’est pas de la
chimie, c’est vraiment du vin pur!
Pensez-vous que les vins suisses - et
vaudois - pourraient s’exporter davan-
tage?
D'abord, pour l’exportation, vous devez
avoir quelqu'un qui assure la représenta-
tion à l'étranger! Il faut aller aux Foires des
Vins, il faut avoir un canal de distribution.
A un endroit comme New York, par exem-
ple, il faudrait un restaurant suisse qui
fasse la fondue, la raclette et le saucisson,
et qui offre les vins de la région. Mais ça
coûte cher, aussi bien au niveau du trans-
port que de la publicité.
A votre avis, y a-t-il plus d’intérêt de
nos jours pour les vins d'outre-mer
(Etats-Unis, Australie, Nouvelle-
Zélande, Afrique du Sud, Chili)?
Oui, je le pense, parce qu’il y a les Denner,
Coop, etc., qui vendent de bons vins
d'Australie ou de Nouvelle-Zélande. Et ils
font également beaucoup de publicité.
Les gens trouvent que ces vins ne coûtent
pas cher, et ils les essaient. C'est de la
concurrence. Je ne la trouve pas fausse,
mais c'est vraiment de la concurrence!
A votre avis, les vins suisses ont-ils des
chances contre ces concurrents?
Oui, absolument. Je trouve que les vins
suisses sont fantastiques. La qualité est
très très bonne. On dit que si les vins
suisses sont un peu plus chers, c’est
parce qu’ils prennent de la qualité!
Parmi vos clients, vous avez plusieurs
générations?
Oui, et ce qui me fait grand plaisir, c'est
que nos fils, qui ont entre 30 et 40 ans,
ont beaucoup d'amis qui commandent du
vin. Ce que je constate chez les jeunes,
c'est qu'ils n'achètent plus tellement de
grandes quantités, parce qu'ils ont de
petits appartements, de petites maisons.
Alors ils achètent plutôt un ou deux car-
tons, tous les ans, régulièrement. Avant, la
génération des gens plus âgés que moi
achetait cent bouteilles environ. La nou-
velle génération achète peut-être aussi un
carton de vins italiens et un carton de vins
français, mais beaucoup sont très fidèles
aux vins suisses. Et ça, c'est très sympa-
thique!
Que pouvez-vous ajouter sur les vins
vaudois en général, et les vins Terravin
en particulier?
Je peux seulement répéter que ce sont
des vins qui me plaisent beaucoup, et qui
plaisent aussi à de nombreux clients et
amis qui adorent venir dans la région et
boire du vin vaudois.
Madame Simonius, un grand merci!