Géographie régionale de la France I) Essai de définition d`une

Géographie régionale de la France
I) Essai de définition d’une région :
En 1790, lors de la création des communes et des départements, on commence à
réfléchir sur un coupage de la France en régions. C’est un débat très ancien, la définition
est variable selon les pays. Selon Brunet, une région est une portion d’espace qui, d’un
certain point de vue (aspects naturels, paysages, aménagements actuels, problèmes
dominants), constitue un ensemble présentant une certaine unité. Pour J. Beaujeu-Garnier, il
n’existe pas de terme aussi imprécis que la région.
1) Définition classique :
Définition vidalienne : portion d’espace sur laquelle les mêmes problèmes étaient
résolus de la même façon par les sociétés. Cette définition prévaut jusqu’à la 2GM, dans un
contexte d’harmonie. Cela donne des thèses régionales, comme celle de R. Dion sur le Val de
Loire.
On a aussi une définition de région naturelle : unité donnée par le relief, la géologie et
le climat (midi méditerranéen, par ex). Cela correspond à une France rurale, encore
dépendante des conditions naturelles.
On a aussi une région historique, qui naît d’un passé commun vécu par une
collectivité sur un territoire, ce qui correspond aujourd’hui à la notion de pays. Des traces de
ce passé : les langues régionales, l’architecture, les fêtes locales.
Mentionnons aussi les régions-paysages, comme aires d’extension d’un paysage. Ex :
bocage, openfield. Sans oublier les régions industrielles comme le Nord, qui traduit un état
momentané d’équilibre naturel, économique, démographique et social.
2) La région fonctionnelle polarisée :
Cette définition apparaît dans les années 1960, mais Vidal dit déjà en 1910 : « Les
régions naissent par leur centre ». Une grande ville structure l’espace régional, qu’on
étudie alors à partir des flux entre cette ville et la région, qui sont souvent dissymétriques. On
définit alors des zones d’influence urbaine, des pôles, une hiérarchie urbaine. Cela donne des
thèses comme Les capitaux et la région (J. Labasse, 1955, sur Lyon) ou Lyon, ville
industrielle (M. Laferrère, 1960). Cette définition repose sur des facteurs de cohésion et le
le moteur d’une grande ville.
3) La région-programme :
Avec l’ouvrage de Gravier en 47, on prend conscience d’un déséquilibre national. A
partir de 1955, on émet l’idée de gionalisation, dans l’optique de faire des régions
équilibrées. On part sur 21 régions, puis 22 en 1972, en détachant la Corse de PACA. La
région rassemble 3 collectivités territoriales : région, départements, communes. Les
départements sont constitués par le principe des 24h à cheval en partant de la ville-centre,
combiné aux limites naturelles.
Cela donne des regroupements de départements inégaux, en nombre inégal. Certaines
régions n’en ont que 2 (Alsace 8.200km² et Corse), d’autres en ont 8 (Midi-Pyrénées
45.000km², Rhône-Alpes). Ce sont donc des gions inégales par leur taille, mais aussi par
leur population : l’Ile-de-France compte 11,5Mhab, la Corse 0,3M. Les noms ont, pour 15 des
22 régions, été empruntés aux anciennes provinces. On relève quelques anomalies : Nantes
est séparée de la Bretagne, la Normandie est scindée en 2, sans oublier la rivalité Metz/Nancy
pour la capitale de la Lorraine. Les Français n’ont pas très bien compris la régionalisation : ils
disent non au référendum de de Gaulle en 1969.
Les régions fonctionnent à partir de 1972, elles acquièrent du pouvoir avec les lois
Deferre de décentralisation en 82-83 (préfets de région) et l’élection des conseillers
régionaux au suffrage universel en 86. Elles ont un budget propre donné par l’Etat, avec qui
elles signent un contrat tous les 6 ans. En 2003-2004, la décentralisation est accrue par
Raffarin. Une identité régionale émerge, notamment visible par les logos.
Mais ce sont surtout des régions administratives : elles n’ont pas d’unité naturelle, les
métropoles débordent sur d’autres régions. En 94, Pasqua veut faire une nouvelle
régionalisation en regroupant les 22 régions en 7, mais c’est abandonné. L. Febvre : « que la
France se nomme Diversité ».
II) Disparité des régions françaises :
Si le cadre naturel n’évolue pas, les données économiques changent, selon des facteurs
endogènes ou exogènes.
Facteurs endogènes : les politiques d’aménagement du territoire par la
DATAR/DIACT : les métropoles d’équilibre en 64 (Lille, Nancy, Strasbourg, Lyon,
Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes), de grands aménagements touristiques, d’irrigation,
les ZIP, autoroutes, aéroports, TGV, technopôles, pôles de compétitivité, …
Facteurs exogènes : contexte économique (Trente Glorieuses jusqu’en 73, crise en
2008), montée des NPI, TIC, mondialisation des échanges, UE, …
Critères de disparité :
- Naturel : variété du relief français avec dominance de plaines, moins d’importance
aujourd’hui (pas de régions enclavées, ni de contraintes pédologiques). Mais le climat et
l’environnement ne sont pas modifiables. Les situations peuvent évoluer : des régions
frontalières comme l’Alsace ont aujourd’hui une position centrale.
- Démographique : dans les années 60, on constate des disparités des deux côtés d’une
ligne Le Havre/Marseille. Aujourd’hui, on a des régions fortement peuplées et très attractives
(régions littorales et frontalières), et d’autres répulsives (la diagonale du vide, dite « France
du vide » par Beteille).
- Economique : on trouve des régions fortes et faibles, mais cela évolue. Dans les
années 70, le Nord et la Lorraine étaient fortes, aujourd’hui elles sont en déclin. Le critère de
chômage n’est pas valable pour juger du dynamisme (le plus fort taux est en Languedoc-
Roussillon). Mais il est intéressant d’examiner le solde migratoire.
III) Découpage du cours :
Chapitre 1 : Paris et sa zone d’influence directe
A) L’agglomération parisienne :
Elle concentre 11,5Mhab, soit 19% de la population française, elle est la capitale
nationale et une capitale mondiale. Se pose le problème de ses limites : elle englobe tout
d’abord la ville et le département de Paris (délimité par le périph, il fait 105km² et 2,5Mhab).
Autour, on a la petite couronne, avec 3 départements créés en 1964 : Seine St Denis, Val de
Marne, Hauts-de-Seine. Suit la grande couronne avec 4 départements : Val d’Oise, Yvelines,
Essonne, Seine et Marne. L’agglomération parisienne n’occupe qu’1/6 de l’Ile-de-France, la
banlieue est 20x plus étendue que Paris.
I) L’hypertrophie parisienne :
1) Des conditions naturelles favorables mais pas exclusives :
- Une situation favorable, au cœur du Bassin Parisien, dans une zone de confluence
(Seine, Marne, Oise, …) reliée aux autres régions par des seuils.
- Un site de creux, une plaine alluviale avec la Seine, des îles, mais des problèmes de
marécages. Le site est fréquenté dès 4.500BC, mais Paris n’est pas capitale à l’époque
romaine. Elle est peuplée au IIIè BC par les Parisii.
- L’Histoire explique le rôle de Paris : Hugues Capet en fait la capitale du Domaine
Royal en 987. La ville se développe sur une forme globulaire, du XIVè au XIXè. Le
centralisme monarchique, l’empire et les républiques renforcent sa place. Elle s’étend sous
forme tentaculaire, Paris intra-muros est plein fin XIXè : la ville passe de 1,7Mhab en 1861 à
7M en 1954. Selon J. Bastié, Paris est « la ville qui cumule ».
2) L’hypertrophie fonctionnelle :
- Une capitale nationale, car c’est le centre politique et administratif : concentration
des 3 pouvoirs, des institutions de contrôle comme la Cour des Comptes, des sièges des
grands partis politiques, des syndicats et organisation professionnelle, ainsi que 90% des
anciens énarques. C’est aussi la capitale des affaires et de la finance : Bourse, sièges des
banques et grandes entreprises. Mais encore une capitale culturelle et intellectuelle, par son
patrimoine exceptionnel, sa domination culturelle et universitaire (13 facs), les sièges de
radios et télévisions, …
- Une capitale internationale : ambassades, première ville de congrès au monde, salons
internationaux, siège de l’Unesco, tourisme international, 2 aéroports.
- Le premier foyer d’activités économiques français : Paris concentre ¼ du PIB, soit
10x plus que Rhône-Alpes. Cette puissance est liée à la centralisation, mais aussi à la faiblesse
de régions concurrentes (première RI faible, elle ne parvient pas à imposer le Nord, par ex).
L’agglomération parisienne concentre les activités liées au marché, avec un niveau de vie plus
élevé que la moyenne nationale, elle reste la première région industrielle française malgré la
désindustrialisation. Elle n’a pas de ressources locales en matières premières, mais une grosse
concentration de main-d’œuvre (quantitative et qualitative), de capitaux et de marché. C’est
essentiellement une industrie de transformation, avec des biens intermédiaires : industrie du
luxe, antiquités, édition, confection, agro-alimentaire, aéronautique, électronique… Elle se
situe surtout à l’Ouest et au Nord, elle est souvent desserrée en banlieue (il n’y en a plus dans
Paris), voire plus loin (décentralisation industrielle). C’est aussi le premier pôle tertiaire
français (plus de 80% de la pop active de Paris), avec les sièges sociaux, professions libérales,
recherche, grossistes, tertiaire supérieur, tourisme, transports (c’est le premier port fluvial) …
3) Le premier foyer démographique :
- 11,6Mhab pour l’Ile-de-France (7x la 2e agglo de France : Lyon), 10,5-11M pour
l’agglo de Paris. La population totale de l’aire urbaine parisienne équivaut à celle des 17
suivantes, soit 16% de la population française. Elle a des densités très fortes qui diminuent
lorsqu’on s’éloigne du centre de Paris.
- La croissance démographique se fait par un solde naturel fort (supérieur à la
moyenne nationale), mais le solde migratoire est négatif. Cela s’explique notamment par le
départ de retraités vers leur gion d’origine, leur résidence secondaire ou les littoraux. Paris
attire des jeunes actifs, en général diplômés. Comme Londres, elle joue le rôle de région
« escalator » (Fielding) pour les jeunes cadres (l’ascension sociale est plus facile). On a un
taux d’activité supérieur à la moyenne nationale, une population étrangère forte (même si
l’immigration est aujourd’hui freinée) et un taux de chômage faible. On a aussi un fort taux de
personnes seules et de divorces (1 couple marié sur 2).
- La décroissance du Paris municipal s’est stabilisée, la grande banlieue gagne
beaucoup d’habitants avec la riurbanisation.
II) Des problèmes liés au gigantisme et des solutions :
La croissance de Paris se fait aux dépens des autres régions françaises, de manière
anarchique. Depuis les années 1960, on essaie de résoudre ces problèmes liés à la
croissance.
1) Des problèmes multiples :
- Des problèmes d’équilibre au niveau national, d’où les politiques d’aménagement
du territoire.
- Des problèmes au niveau parisien, liés au congestionnement, aux dimensions de
l’agglomération et à ses contrastes. Ce sont :
Des problèmes de transports : migrations pendulaires, avec 12M de déplacements quotidiens
dans Paris, d’où une perte énorme de temps.
Des problèmes de logement : vétusté dans l’Est, manque de logements sociaux, logements
précaires, coût, logements inoccupés au centre. D’où une certaine ségrégation sociale, et la
périurbanisation.
Des problèmes d’approvisionnement : en eau, en nourriture (Rungis approvisionne la ville
depuis 1969, avant c’était les Halles), en énergie. Problèmes d’évacuation des déchets et des
eaux usées (les Achères sont la plus grande station d’épuration).
Des problèmes de pollution, bruit, stress …
2) Les schémas directeurs :
La prise de conscience de ces problèmes est tardive, notamment par rapport à Londres,
d’autant que la multiplicité des communes pose des problèmes d’aménagement. A partir de
1961 est mis en place le District de la région parisienne (RP), qui doit s’occuper de son
aménagement et de son équipement. P. Delouvrier se voit confier l’étude de cette région.
D’où des projets d’aménagements, en collaboration avec l’IAURP (institut d’aménagement
urbain de la RP), qui donne naissance au SDAURP. En 1965, l’agglomération compte
8Mhab, on pense qu’elle en aura 14M en 2000, donc ça fait peur. On met alors en place 3
objectifs :
- Contrôler la croissance : on cherche à freiner les installations dans Paris (autorisation
nécessaire pour plus de 500m², taxes), la politique de décentralisation industrielle favorise
l’installation en province. On dirige la croissance dans l’espace sur 2 axes NO/SE, avec la
création de 5 villes nouvelles : Cergy-Pontoise et Marne-la-Vallée au Nord, St-Quentin, Evry
et Melun-Sénart au Sud.
- Réaménager le tissu urbain existant : améliorer le cadre de vie des Parisiens et
banlieusards, maintenir une fonction résidentielle dans Paris, régler les problèmes de certaines
banlieues.
- Développer et améliorer les transports : en particulier les transports en commun,
favoriser les interconnexions.
Le SDAU a été révisé en 76, il devient le SDAURIF (région IDF). Il maintient le
développement selon des pôles structurants (les VN) mais crée aussi 5 zones naturelles
d’équilibre pour maintenir une vie rurale.
Une autre révision intervient en 94 : il faut revitaliser l’agglo pour donner plus de poids
à Paris à l’international (pour concurrencer Londres). On cherche donc à avoir une
organisation polycentrique, avec 5 centres d’envergure européenne : Paris intra-muros, La
Défense, Roissy, Disney, Massy (pôle universitaire).
Ce schéma est en cours de révision (il devient SDRIF) : on garde le polycentrisme, mais
on veut freiner la périurbanisation. Le projet a été validé par la Région mais le gouvernement
bloque, il voudrait reprendre la main sur Paris. Le SDRIF a valeur de DTA (Directive
Territoriale d’Aménagement), comme 6 autres régions françaises.
3) Les grandes transformations depuis les années 60 :
- Les transports en commun représentent les 2/3 des dépenses de la région IDF. Le
métro, solution adoptée à partir de 1899, se prolonge peu en banlieue, donc il faut améliorer le
réseau. On modernise les stations (Châtelet-Les Halles), crée 5 lignes de RER, mène
l’interconnexion du métro avec les gares et les aéroports, fait un tramway au Sud de Paris
intra-muros, des couloirs de bus, on prolonge les lignes en banlieue, on met en place une
tarification spéciale pour les abonnés. On réalise aussi un périphérique, des voies rapides sur
berges, des rocades, parking-relais, parcs de stationnement et les Vélib.
- Une métamorphose de la ville de Paris, qui n’avait pas connu de grands travaux
depuis Haussmann : remise en valeur du centre historique (le Marais, réhabilitations
ponctuelles, rénovations, cf Urbaine), réalisation de pôles tertiaires comme Montparnasse ou
La Défense.
- Les banlieues et villes nouvelles. Prévues pour 500.000hab chacune, elles concentrent
750.000hab et 300.000 emplois au total. Les habitants sont souvent jeunes, une partie travaille
sur place, mais on constate un certain vieillissement. Des pôles de restructuration ont été
créés, avec le développement de centres commerciaux et d’équipements publics : préfectures
à Nanterre et Bobigny, universités à Nanterre et Créteil, ESSEC à Cergy. On fait aussi des
efforts pour l’emploi dans les banlieues difficiles classées ZRU (zone de revitalisation
urbaine), avec des ZFU (zone franche urbaine, avec exonération d’impôts pour les
entreprises). Ce développement se fait aux dépens du reste de la région : rappelons que
l’agglomération parisienne représente 26% de la gion. Il faut aussi protéger l’agriculture,
ce qui donne la création de 4 parcs naturels régionaux.
Bilan :
- Les problèmes de Paris sont ceux de toute métropole. Ils sont mieux résolus que dans
les PSD, mais il reste encore à faire : qualité de vie, déséquilibre Est/Ouest, transports.
- Problème du déséquilibre Paris/province, d’autant qu’on veut renforcer Paris à
l’échelle européenne. La politique des pôles de compétitividonne par ex 3 pôles à vocation
internationale en région parisienne : médecine, TIC et finance. Aujourd’hui, on débat sur le
projet de Grand Paris, pour réunir l’agglo et les 3 départements autour.
B) Le Bassin de Paris, zone d’influence directe :
Paris influe sur la région IDF, mais aussi sur 6 autres régions autour : Haute et
Basse-Normandie, Picardie, Centre, Bourgogne (Nord) et Champagne-Ardenne. Ce vaste
territoire polarisé compte 10Mhab. Cet espace a longtemps été « langoureux » car ses forces
vives étaient attirées par Paris, mais depuis les années 60 on constate une « diffusion du
dynamisme parisien » (Noin). Cependant, des disparités régionales subsistent.
I) Un espace polarisé par Paris :
1) Quel type de région ?
- Une gion naturelle ? Elle ne correspond pas à tout le Bassin Parisien (la Lorraine
en est exclue, mais le Morvan y figure). Le relief est modeste, avec de vastes plaines et
plateaux. Ces derniers ne sont pas uniformes : à l’Est, l’érosion différentielle forme des
cuestas, on observe des bombements entre la Seine et la Somme. Les vallées sont souvent
larges et encaissées, avec convergence et divergence (Loire) du bassin. On n’a donc pas une
région naturelle.
- Une région-paysage ? On constate une grande diversité : plateaux limoneux avec
openfield, bocage en Normandie. Pas d’unité paysagère, donc.
- On a une région polarisée monocentrique. Paris est au centre d’une étoile
ferroviaire du XIXè, d’une étoile du TGV, d’une étoile autoroutière, sans oublier son rôle
culturel. Paris a étouffé les régions environnantes : elles comptent peu de grandes
agglomérations (seules 6 dépassent 300.000hab), les densités sont faibles à cause de
l’importance des zones rurales.
2) Un espace fournisseur, ravitailleur :
- Pendant longtemps, il a été ravitailleur en main-d’œuvre. Il l’est en tout cas en eau :
les Parisiens réclament 400L d’eau par jour et par habitant. Les nappes phréatiques ne
suffisent pas, celles de la Beauce ont des problèmes de pollution par engrais, donc on va
chercher l’eau sur des affluents de la Seine avec des barrages-réservoirs (qui permettent aussi
d’écrêter les crues). Les besoins en énergie de Paris sont énormes, ils sont satisfaits par
quelques centrales thermiques en région parisienne, mais surtout par des centrales nucléaires
plus loin, le pétrole et le gaz arrivent par Le Havre.
- Le bassin de Paris est la plus riche gion agricole de France, avec de grandes
exploitations remembrées en faire-valoir indirect, dont les propriétaires sont souvent des
citadins. L’agriculture est intensive, mécanisée et productive : on parle d’agri-managers.
Il existe cependant des nuances :
Les plaines et plateaux de craie souvent limoneux sont le domaine de la grande culture
céréalière, irriguée et « engraissée ». Les rendements dépassent 100q/ha, les exploitations
font plus de 200ha, on a un paysage d’openfield aux parcelles carrées, avec des exploitations à
cour fermée et des villages groupés. Ces régions concentrent la moitié de la production
française de blé, ¼ du maïs et de l’orge, 30% du colza, …
Les vallées se distinguent par l’élevage (herbages) et des cultures spécialisées comme les
peupliers de la vallée de l’Oise, les hortillonnages d’Amiens, les cultures maraîchères et
légumières.
Les coteaux et côtes ont des vignobles de qualité : coteaux du Val de Loire, de Basse-
Bourgogne, Champagne.
Les plaines et collines plus humides, souvent en périphérie du bassin, servent à un élevage
bovin laitier dans le bocage normand, à des bovins à viande dans le Morvan.
II) Un espace réanimé par Paris :
A partir des années 1960 se produit un changement : Paris ne joue plus un rôle stérilisant.
1) Le renouveau industriel et tertiaire :
Ce bassin est le grand bénéficiaire de la décentralisation (il concentre ¾ des
implantations). Ce n’était pas l’objectif de la DATAR, qui voulait plutôt mettre des industries
dans le Massif Central. Ce mouvement s’est produit de 1954 aux années 1980, mais surtout
dans les années 60.
Pourquoi un tel succès de ce bassin ? Proximité de la capitale (où le siège social reste), bon
réseau en étoile à partir de Paris, coût moins élevé des terrains (avec la mise en place de ZI),
main-d’œuvre locale moins syndiquée et moins payée qu’à Paris. De grosses entreprises ont
décentralisé car elles ne pouvaient pas s’étendre dans Paris. Ex : Renault dans la Basse-Seine,
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