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Appendice : l’ensemble des commutateurs d’un groupe n’est pas
forc´
ement un sous-groupe
Dans cet appendice, nous d´eveloppons un contre-exemple `a l’assertion (5) de
l’exercice 1.
Groupes libres. Pour Sun ensemble, on d´enote par M(S) l’ensemble des mots
de longueur finie dont les lettres sont des ´el´ements de S.1Si x1. . . xN1et y1. . . yN2
sont des ´el´ements de M(S), on peut consid´erer leur concat´enation
(x1. . . xN1)⋆(y1. . . yN2) = x1. . . xN1y1. . . yN2∈M(S),
ce qui d´efinit une loi de composition associative sur M(S), poss´edant un ´el´ement
neutre donn´e par le mot vide, que nous noterons e. Pour simplifier, on omettra
parfois l’´ecriture de ⋆.
Il est possible de transformer cet ensemble en groupe de la mani`ere suivante :
soit S−1une copie de S. Pour s∈S, on d´enote par s−1sa copie dans S−1et on
consid`ere T=S∪S−1,E=M(T).
Exemple : si S={a, b}, alors Eest constitu´e de tous les mots finis avec les lettres
a, b, a−1, b−1, par exemple aaba ou abb−1.
On d´efinit une relation sym´etrique ∼sur Epar
x1. . . xixi+1 . . . xn∼(x1. . . xiaa−1xi+1 . . . xn
x1. . . xia−1axi+1 . . . xn
pour x1. . . xn∈E,a∈S. On dit qu’un mot qui n’est pas en relation avec un
mot de longueur plus courte est r´eduit. En d’autres termes, un mot r´eduit est
un mot ne contenant pas de suite de deux lettres aa−1ou a−1apour a∈S. Ici,
nous appellerons simplification le passage d’un mot `a un mot plus court par la
relation ∼.
Exemple : Pour S={a, b}, on a abb−1a∼aa, qui est sous forme r´eduite.
Soit F(S) l’ensemble de tous les mots r´eduits. Puisque les mots sont finis, il existe
une op´eration de r´eduction r:M(S)→F(S). A partir de l`a, on peut d´efinir une
loi de composition ⋆sur F(S) par
x⋆y =r(x ⋆ y)
pour x, y ∈F(S).
Exemple : Pour S={a, b}, on a (ab)⋆(b−1a) = r(abb−1a) = aa.
A partir des propri´et´es analogues pour ⋆, il est facile de voir que ⋆est ´egalement
une loi de composition associative, avec ´el´ement neutre e. De plus, on a existence
d’inverses : si x1. . . xn∈F(S), alors
(x1. . . xn)⋆(x−1
n. . . x−1
1) = (x−1
n. . . x−1
1)⋆(x1. . . xn) = e,
1En d’autres termes, les suites finies d’´el´ements de S.