survie à un an des patients est de 13 à 47 % en fonction de différents facteurs
pronostiques que sont notamment l’état général et la valeur des phosphatases
alcalines (1). Lorsque l’exérèse chirurgicale des métastases hépatiques est
récusée et que celles-ci sont limitées au foie, la CIAH semble être une attitude
thérapeutique logique, essentiellement du fait de la prépondérance artérielle et
non portale de la vascularisation des métastases hépatiques dont le diamètre
dépasse 1 mm (2). Il est alors possible d’augmenter d’un facteur 10 à 100 l’ex-
position de l'agent thérapeutique au niveau du site tumoral et d'obtenir une
détoxification hépatique avant passage extra-hépatique, réduisant d’autant les
effets secondaires systémiques. Les produits utilisés sont d’autant plus adaptés
qu’ils ont une clairance corporelle élevée et une forte extraction hépatique dès
leur premier passage (3).
Données de la littérature
Développée depuis plus de cinquante ans, en particulier par Pettavel qui en est
un des pionniers (4), la CIAH a représenté un espoir thérapeutique indiscu-
table pour les patients présentant des métastases hépatiques isolées et non
accessibles à une résection chirurgicale. La CIAH augmente les taux de
réponses tumorales et la survie des patients par rapport à un traitement symp-
tomatique ou une chimiothérapie intraveineuse (CIV) utilisant le 5-FU
administré en bolus (5-11). Cette supériorité de la CIAH a été retrouvée dans
une méta-analyse incluant sept essais de phase III : les taux de réponses tumo-
rales à la CIAH étaient de 41%, dont 3% de réponses complètes (RC) versus
14% dans le groupe traité par chimiothérapie systémique seule (différence très
significative : p < 10-10). La survie était globalement augmentée en faveur de la
CIAH (12) (tableau I). Par ailleurs, il n'a pas été retrouvé de différence signifi-
cative de la CIAH par rapport à la chimiothérapie systémique en terme
de qualité de vie (13). Enfin, une étude médico-économique a montré qu’il
s’agissait d’une thérapeutique dont le rapport coût-efficacité paraissait raison-
nable (14).
320 Les cancers digestifs
Tableau I – Efficacité de la CIAH : comparaison CIAH/IV.
*Cross-over autorisé.
** Bras contrôle = traitement palliatif ou chimiothérapie non CIAH.
Étude Nb pts CIAH IV RO Survie p
Kemeny 163 FUDR FUDR 53%/21% 17/12 NS*
Hohn 143 FUDR FUDR 42%/10 % 17/16 NS*
Chang 64 FUDR FUDR 62%/17 % 22/12 NS
Martin 69 FUDR 5FU 48%/21 % 13/10 NS*
Rougier 163 FUDR 5-FU** 49%/13 % 15/11 0,02
Allen-Mersh 100 FUDR palliatif - 13,5/7,5 0,03