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II. PHYSIOPATHOLOGIE
La stase veineuse et les lésions endothéliales prédisposent à la thrombose. La plupart des thombi
vient des veines profondes des membres inférieurs et du pelvis.
II.1. Conséquences hémodynamiques de l'embolie pulmonaire
L’obstruction brutale de la circulation pulmonaire par des caillots modifie plusieurs paramètres
mécaniques et métaboliques altérant initialement contractilité du ventricule droit puis en cascade le
dédit cardiaque. La séquence de ces évènements interdépendants est : :
■
augmentation de la pression artérielle pulmonaire (PAP),
■
augmentation de la post-charge ventriculaire droite qui entraîne une dilatation du ventricule
droit (VD)et une augmentation de la tension pariétale du VD,
■
augmentation du travail du VD et de la consommation en oxygène du VD,
■
ischémie du VD par écrasement des vaisseaux coronaires sous-épicardiques, diminution
de la contractilité du VD,
■
compression du VG par le VD (interdépendance VD – VG) : diminution de la précharge du
VG,
■
bas débit cardiaque, hypotension artérielle et état de choc.
La réponse hémodynamique dépend de l'importance de l'embolie et de l'état cardiovasculaire pré-
existant., L’importance de l’obstruction vasculaire pulmonaire anatomique n’est pas un facteur
pronostique. Ainsi, une petite embolie est plus grave lorsqu'elle survient sur un terrain cardio-
respiratoire préalablement altéré alors qu’une embolie proximale peut être très bien tolérée chez
un sujet sans antécédent.
II.2. Conséquences respiratoires de l'embolie pulmonaire
Effet espace mort initial (territoires ventilés mais non perfusés), puis apparaissent une diminution
de la ventilation dans les territoires embolisés et une redistribution du débit de perfusion vers des
territoires normalement ventilés aboutissant à un effet shunt (zones dont le rapport
ventilation/perfusion est abaissé).
L'hypoxémie est expliquée par cet effet shunt. Plus rarement, en cas d’EP compliquée d’état de
choc, le bas débit cardiaque est à l’origine d’une augmentation de l’extraction périphérique en
oxygène et entraine une diminution de la PvO
2
(pression partielle en O
2
dans le sang veineux mêlé
arrivant aux poumons). Enfin, l’importance de l’obstruction anatomique peut être à l’origine d’une
HTP et d’une ouverture du foramen ovale (FO) entrainant alors un shunt vrai.
En dehors des cas de réouverture du FO, l'hypoxémie est en général modérée et facilement
corrigée par l'administration d'oxygène.
III. DIAGNOSTIC DE L’EMBOLIE PUMONAIRE : UNE DEMARCHE EN TROIS TEMPS
A. SUSPECTER LE DIAGNOSTIC D’EP
B. ETABLIR UNE PROBABILITE CLINIQUE D’EP
C. PRESCRIRE UN EXAMEN DIAGNOSTIQUE
Le diagnostic d’EP est à la fois un problème quotidien et un piège diagnostique classique qui
nécessite une approche rigoureuse et rapide (idéalement ≤ 48h).
Une fois l’EP suspectée, la stratégie diagnostique repose sur plusieurs étapes :
1. estimer la probabilité clinique