Document produit et édité par le Département Sportif et Scientifique de la F.F.S 5
La performance
d’endurance et l’entraînement
de la force.
Les études portant sur les effets de
l’entraînement de la force dans différentes
disciplines d’endurance ont permis de montrer
l’intérêt d’un entraînement de force (impliquant
des charges lourdes ou sous la forme
d’entraînement de force explosive) couplé à un
entraînement des capacités aérobies et
anaérobies (7, 9, 11, 14, 18, 20, 21, 22, 24, 25,
26, 31, 32, 41).
- La plupart des études a montré que
l’entraînement de la force (puissance et force
maximale) combiné à un entraînement
d’endurance (travail au seuil et à PMA)
permettait de limiter l’hypertrophie musculaire
produit par un entraînement de force seul. Et si
l’augmentation de la force est moindre par cette
méthode qu’avec un entraînement de force
seulement, il n’y a pas de baisse de performance
d’endurance (sauf en cas de surentraînement)
(7). Il a été montré à l’inverse que la
performance d’endurance est améliorée
lorsqu’un entraînement de force adapté est
programmé (8, 32, 33).
Shaver , 1970, indique par ailleurs que
la capacité d’endurance de force est liée à celle
de force maximale. L’amélioration de la seconde
permet de faire évoluer positivement la
première.
Spurrs et al. (2003) confirme qu’un
entraînement de musculation à base d’exercices
de pliométrie légère (bonds variés) permet
d’améliorer de 3 % la performance d’une
épreuve de 3000 m en course à pied et ce sans
que les paramètres énergétiques (VO² max,
seuil lactique) ne varient.
En résumé :
• Les recherches sur la « force vitesse -
endurance » et sur la « force vitesse » ont
montré que des performances significatives
dans ces deux domaines dépendent
nettement de la force maximale et du niveau
d’activation du système nerveux central (4).
• L’entraînement en force-vitesse, force-
puissance et force maximale peuvent être
introduits dans l’entraînement des athlètes
d’endurance sans effet néfaste sur les
capacités aérobies.
• -L’entraînement en aérobie peut faire
obstacle au développement de la force mais
pas l’inverse.
• Si l’entraînement en aérobie suit
l’entraînement de force prévoyez une
séance à intensité et volume modéré.
• Si l’entraînement en force suit
l’entraînement en aérobie, prévoyez le plus
de délais possible.
La performance en ski
nordique et l’entraînement de la
force.
En ski de fond, une étude norvégienne
(19) a montré que, chez les filles, un
entraînement en force maximale du haut du
corps augmentait la performance en poussée
simultanée des bâtons par augmentation de
l’économie du geste. De surcroît, plusieurs
auteurs ont précisé le rôle des membres
supérieurs dans la propulsion en ski de fond (12,
16, 26, 27, 29, 31, 43, 44, 45) en démontrant
la part primordiale des capacités de force et
d’endurance de ces mêmes segments sur la
performance finale. Une répartition conjointe de
l’effort au niveau des membres inférieurs et
supérieurs permet d’effectuer un travail
supérieur ou de maintenir une puissance donnée
plus longtemps que lors d’un effort réalisé par
les membres inférieurs ou supérieurs seuls.
Mahood et coll., (2001) confirme ces
travaux antérieurs en montrant que les
capacités de force et d’endurance du haut du
corps constituaient des facteurs principaux de la
performance et en conséquence que des tests de
terrain réalisés avec une propulsion
exclusivement haut du corps (poussées
simultanées) permettent une forte prévision de
la performance en ski de fond.
En matière de musculation,
l’entraînement des capacités de force du skieur
de fond ne doit pas de manière générale
favoriser l’hypertrophie du muscle car comme le
souligne Israël (1991) cité par Weineck (47), les
sports d’endurance ne doivent pas être entravés
par un développement excessif des facteurs
structuraux (hypertrophie, hyperplasie) du
muscle. Cependant, comme plusieurs travaux
l’ont montré, l’indice de force maximale est
corrélé à celui de «force endurance » définie
comme la capacité à résister à la fatigue pour un
effort important et de longue durée (48).
Une contraction de 70 % de la force
maximale volontaire peut aboutir à une totale
occlusion des capillaires musculaires (Shepard,
1988) : c’est le phénomène du « garot
musculaire » qui diminue l’apport d’oxygène et
de substrats énérgétiques. Ce phénomène peut
être, selon réduit grace à une augmentaion par
l’entraînement de la force maximale et de la
puissance maximale (in Osteras, 2002).
Pour Paavolainen et al. (29-31) la force
produite en ski de fond doit être développée
rapidement. Or Vandewalle (47) indique que la
vitesse de contraction dépend essentiellement
du type de fibres et de la longueur du muscle
alors que la force maximale dépend davantage
de la section transversale du muscle. Weineck
(48) rappelle cependant que l’augmentation de
la force maximale aurait des effets positifs sur la
vitesse de contraction.
Une étude norvégienne récente de
2002 (30) montre qu’un entraînement de 3
séries de 6 répétitions max (soit env. 85 % de la
force max) effectués sur un ergomètre de