
Variétés de Hecke, d’après K. Buzzard 5
(5) Si Nest un A-module de Banach ONable, u∈HomA,cont(M, N )est compact et v∈HomA,cont(N, M ),
alors u◦vet v◦usont compacts, et 12
Pu◦v=Pv◦u
Il résulte de la proposition 2.13 que le fait d’être un endomorphisme compact de Mainsi que le déterminant
de Fredholm ne dépendent que de la topologie de M, et pas vraiment de la norme. Cela permet d’étendre ces
notions au cas d’un A-module de Banach potentiellement ONable. En fait, on peut les étendre au cas où Ma la
propriété (Pr), de la façon suivante : soit Nun A-module de Banach tel que M⊕Nsoit potentiellement ONable.
Si φ∈EndA,cont(M) est compact, il en est de même de φ⊕0∈EndA,cont(M⊕N), et on pose
Pφ:= Pφ⊕0
La définition ne dépend pas 13 du choix de N. Les énoncés de la proposition 2.13 se généralisent au cas des
A-algèbres de Banach ayant la propriété (Pr) (cf [3, Lemma 2.12 & 2.13]).
Définition 2.14. La résolvante de Fredholm de φest :
Fφ(T) = Pφ(T)
IdM−T φ ∈IdM+T A[φ][[T]]
On a Fφ(T) = P∞
m=0 ψmTm, avec ψm∈A[φ]⊂EndA,cont(M) pour tout m∈N. D’après [12, Proposition 10],
on a (∀ρ∈R>0) lim
m→∞ kψmkρm= 0.
2.15. Résultants, théorie de Riesz. Rappelons que A{{T}} := P∞
n=0 anTn,(∀ρ∈R>0) lim
n→∞|an|ρn= 0
désigne la sous-A-algèbre de A[[T]] constituée des séries de rayon de convergence infini.
Proposition 2.16. Soient P∈AhTi(resp. P∈A{{T}})et D∈A[T]. On suppose que le coefficient dominant
de Dest une unité. Alors il existe Q∈AhTi(resp. Q∈A{{T}})et R∈A[T]uniques tels que P=QD +Ret
deg(R)<deg(D).
Démonstration. On peut supposer Dunitaire. Quitte à remplacer Tpar aT avec a∈K×convenable, on peut en
outre supposer D∈A◦[T]. Écrivons D(T) = Td+ad−1Td−1+···+a0. Soit H(T) = P∞
n=0 hnTn∈AhTi \ {0}.
Comme lim
n→∞|hn|= 0, il existe n0∈Ntel que (∀n∈N)|hn| ≤ |hn0|et (∀n > n0)|hn|<|hn0|. Le coefficient de
Tn0+ddans le produit HD est hn0+Pd−1
i=0 hn0+d−iai: comme |hn0|>|Pd−1
i=0 hn0+d−iai|, ce coefficient est non
nul, de sorte que HD 6= 0. Cela implique l’unicité de Qet de R.
Pour l’existence, écrivons P(T) = P∞
m=0 bmTm. Pour m∈N, soit Tm=Qm(T)D(T) + Rm(T) la division
euclidienne de Tmpar D. Comme Q∈A◦[T], on a aussi Qm, Rm∈A◦[T]. On a deg(Qm)≤m−d(avec égalité
si m≥n). Posons Q=P∞
m=0 bmQmet R=P∞
m=0 bmRm(les sommes convergent dans A[[T]] et dans A[T]
respectivement parce que lim
m→∞ bm= 0 et les Qm, Rmsont à coefficients dans A◦) : on a P=QD +Rdans A[[T]].
Écrivons Qm(T) = Pm−d
i=0 qm,iTi: on a Q(T) = P∞
n=0 qnTnavec qn=Pm≥nbmqm,n−m. Si ε∈R>0(resp.
ρ, ε ∈R>0), soit N∈Ntel que m≥N⇒ |bm| ≤ ε(resp. m≥N⇒ |bm|ρm≤ε) : on a aussi m≥N⇒ |qm| ≤ ε
(resp. m≥N⇒ |qm|ρm≤ε), ce qui montre qu’en fait Q∈AhTi(resp. Q∈A{{T}}).
Soit Q∈A[T] de coefficient dominant une unité : la A-algèbre A{{T}}/(Q) est libre de rang deg(Q).
Définition 2.17. Si P∈A{{T}}, le résultant de Qet Pest le déterminant Res(Q, P )∈Ade la multiplication
par Pdans A{{T}}/(Q).
Proposition 2.18. Soient Q∈A[X]de coefficient dominant une unité et P∈A{{T}}. On a :
(1) (∀B∈A{{T}})Res(Q, P +BQ) = Res(Q, P );
(2) Res(Q, 1) = 1 ;
(3) Res(Q, aP ) = adeg(Q)Res(Q, P );
(4) (∀P1, P2∈A{{T}})Res(Q, P1P2) = Res(Q, P1)Res(Q, P2);
(5) pour tout Q1, Q2∈A[T]unitaires Res(Q1Q2, P ) = Res(Q1, P )Res(Q2, P );
(6) Res(Q, P )∈P A{{T}}+QA{{T}};
(7) Res(Q, P )est une unité si et seulement si (P, Q)A{{T}} =A{{T}}; il est nul si Pet Qont un facteur
commun qui est un polynôme unitaire ;
(8) si P∈A[T]a pour coefficient dominant une unité, on a Res(P, Q) = (−1)deg(P) deg(Q)Res(Q, P ), et 14
Res(Q, P ∗) = Res(P, Q∗).
12. Lorsque Met Nsont libres de rang fini, cela résulte des égalités tr(∧n(u◦v)) = tr(∧nu◦ ∧nv) = tr(∧nv◦ ∧nu) = tr(∧n(v◦u)).
13. C’est clair si Met Nsont ONables. En général, si N′est tel que M⊕N′est potentiellement ONable, c’est aussi le cas de
(M⊕N)⊕(M⊕N′), et φ⊕0⊕0⊕0 et 0 ⊕0⊕φ⊕0 sont conjugués par un automorphisme isométrique, ce qui permet de conclure.
14. où P∗(T) := Tdeg(P)P(1/T ).