4Formules de Taylor
67.2 Résultat locaux
67.2.1 Formule de Taylor-Young
Théorème 3 : Soient Iun intervalle, f:I−→ Rune fonction nfois dérivable sur I, et a∈I. On
suppose fde classe Cnau point a. Alors, au voisinage de a,
f(x) =
n
X
k=0
f(k)(a)
k!(x−a)k+o(x−a)n.
démonstration :Procédons par récurrence sur l’entier n∈N.
Initialisation : Par continuité de fen a, on a l’égalité f(x)−f(a) = o(1), qui correspond exactement
à l’égalité du théorème pour n= 0.
Hérédité : Supposons le résultat vrai jusqu’au rang n−1. Soit fdérivable nfois en a. Alors f′est
(n−1) fois dérivable en a, et on peut lui appliquer l’hypothèse de récurrence :
f′(x) =
n−1
X
k=0
f(k−1)(a)
k!(x−a)k+o(x−a)n−1.
On définit alors la fonction Ψsur Ipar
Ψ(x) = f(x)−
n
X
k=0
f(k)(a)
k!(x−a)k,
et l’on remarque déjà que Ψ(a) = 0.Ψest dérivable sur Iet d’après ce qui précède,
Ψ′(x) = f′(x)−
n
X
k=0
f(k)(a)
(k−1)! (x−a)k−1=o(x−a)n−1.
Par définition, cela revient à écrire que pour tout ε > 0, il existe η > 0tel que |x−a|< η ⇒
|Ψ′(x)|6ε|x−a|n−1.Ψvérifie donc les hypothèses du théorème des accroissements finis, que
l’on applique ainsi sur [a, x]:
|x−a|< η ⇒ |Ψ(x)|=|Ψ(x)−Ψ(a)|6sup
I
|Ψ′| |x−a|6ε|x−a|n,
ce qui prouve que Ψ(x) = o(x−a)net achève ainsi notre récurrence.
Notons que la condition |x−a|< η montre bien que cette formule est locale.
Exercice : Redémontrer cette formule en utilisant celle de Taylor-Lagrange.
On suppose alors adans l’intérieur de I. Il existe alors h, k > 0tels que [a, a +h[⊂Iet ]a−k, a]⊂I. On ne raisonne que sur
l’intervalle [a, a +h[, l’autre se traitant de manière absolument identique. Soit alors x∈[a, a +h[, qui nous permet d’appliquer la
formule de Taylor-Lagrange sur l’intervalle [a, x]⊂[a, a +h[:
∃cx∈]a, x[|f(x) =
n−1
X
k=0
f(k)(a)
k!(x−a)k+f(n)(cx)
n!(x−a)n.
Cette égalité est équivalente à
1
(x−a)n f(x)−
n
X
k=0
f(k)(a)
k!(x−a)k!=f(n)(cx)−f(n)(a)
n!.