On applique en fait un paradigme pavlovien (conditionnement associatif) classique
[13,23,9,15]. On cherche d’abord un stimulus qui déclenche une réponse compor-
tementale chez (presque) tous les individus de l’espèce : c’est le stimulus incondi-
tionnel. Dans le cas qui nous occupe, le contact entre les antennes et/ou la langue
(proboscis) de l’insecte avec une solution riche en sucrose déclenche chez tout in-
dividu “normal” la réponse d’extension du proboscis (proboscis extension response,
PER). On cherche ensuite un stimulus dont la présentation ne provoque aucune
réponse comportemetale typique, comme l’odeur de citron. Ce sera notre stimulus
conditionnel. On présente ensuite à l’animal l’odeur, avant de lui présenter la solu-
tion sucrée. Après quelques répétitions, l’animal commence à répondre à l’odeur en
tirant la langue, avant que la solution sucrée soit présentée. Chez Pavlov, le chien
salive en entendant la cloche avant de voir sa gamelle.
Lorsqu’on travaille “correctement” on effectue aussi un protocole d’ « association
inversée » (backward pairing) où la présentation d’une odeur différente suit la pré-
sentation de la solution sucrée. La présentation de cette autre odeur seule ne doit
alors pas déclencher de réponse comportementale. Le premier protocole est appelé
forward pairing en anglais. En d’autres termes on veut que l’animal apprenne que
le stimulus conditionnel lui permet de prédire l’arrivée du stimulus inconditionnel.
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