Un monde sans abeilles serait un monde bien triste Imaginez ne serait-ce qu’un instant un monde sans abeilles... Certains diront "Ben, il manquera quelques fruits et quelques légumes, non ?" quand d’autres seront plus pessimistes et réciteront avec deux grands yeux écarquillés et d'une voix alarmée la citation d’Albert Einstein "Si l’abeille venait à disparaître, l'homme n'aurait plus que quelques années à vivre ". L’importance de la pollinisation Rassurez-vous, l’espèce humaine a de fortes chances de s’en sortir, mais pas de rester indemne pour autant. L’abeille risque de vous manquer, à commencer lors de votre petit déjeuner : plus de confiture de groseille ou d’abricot. Plus de jus d’orange ou de pomme. Plus de café ni de chocolat. Cela réduit déjà considérablement votre repas. Quant au beurre ou au fromage, oubliez ! De même que les glaces. « La production des ingrédients de presque 40 % de nos meilleures glaces dépendent de la pollinisation » affirme le gestionnaire d’HäagenDazs aux Etats-Unis. (cf L’étrange silence des abeilles, Vincent Tardieu). Pire, « prenez un hamburger, enlevez tout ce qui est lié à la pollinisation par les butineurs, il ne vous restera que le pain, et encore, sans les grains de sésames… » (cf La disparition des abeilles. La fin d'un mystère) En résumé, il restera peu d’aliments, et les quelques fruits et légumes résiduels seront du luxe. Mais pourquoi la disparition de l’abeille aurait-elle autant d’impact ? Pour commencer, il faut faire appel à ses souvenirs de collège. Cela vous semble loin ? Une petite piqûre de rappel s’impose… 75 % des espèces de plantes alimentaires (essentiellement des fruits et quelques légumes) sont plus ou moins dépendantes des pollinisateurs. Moins de 25 % (essentiellement des céréales) peuvent s’en passer : elles s’autopollinisent ou bien comptent sur le vent. Si on tient compte de la place des céréales dans notre alimentation, alors uniquement 35% de notre nourriture dépendent des pollinisateurs. Même si cela peut ne pas paraître alarmant, le déclin des pollinisateurs aura bel et bien un impact sensible sur notre bien-être, sur notre alimentation et sur l’agriculture mondiale. Les plantes stimulantes (comme la cacao et le café), les fruits à coque (noix, amandes…) et les fruits charnus (pomme, poire..) sont les trois catégories d’espèces les plus dépendantes des pollinisateurs... Il faut savoir que la majorité des fleurs portent des organes mâles (étamines) et femelle (pistil). Les étamines (filament et anthère qui contient jusqu'à 50 grains de pollen) Produisent et contiennent le pollen. Le pistil, composé des stigmates, du style et du carpelle, contient les ovaires, à l’origine des graines. Pour que les graines se développent, il faut que le pollen soit transporté des étamines jusqu’aux stigmates. Le style conduira ensuite ce pollen jusqu'au carpelle. La pollinisation est en fait ce transport des grains de pollen des étamines jusqu’au pistil de la fleur pour assurer la fécondation : elle peut être effectué par le vent, l’eau, les insectes ou d’autres animaux, qu'on appelle agents pollinisateurs.