LIVRET D’ACCUEIL
EN CHIMIOTHÉRAPIE
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Vous venez d’apprendre que vous avez un cancer...
Le médecin vous a vu et vous a donné un grand nombre d’informations par
rapport à votre maladie, votre traitement et son déroulement. Mais tout se
bouscule dans votre tête et bien des choses vous semblent fl oues.
Ce livret a pour objectif de récapituler l’ensemble des informations et de vous
donner quelques conseils sur votre thérapie.
Martine LEMENAGER
Amandine FAURE
QU’EST-CE QUE LA CHIMIOTHÉRAPIE ? 1
COMMENT VIVRE AU QUOTIDIEN ? 2
LES DIVERS EFFETS SECONDAIRES 2
L’ALIMENTATION ET LA CHIMIOTHÉRAPIE 6
CONSEILS DIÉTÉTIQUES 7
MENU ET RECETTES 8
CONSEILS PRATIQUES... 11
BLOC NOTE 12
SOMMAIRE
La chimiothérapie est un traitement à base d’un ou plusieurs médicaments adaptés pour
soigner votre maladie. Elle agit sur les cellules cancéreuses pour éviter qu’elles puissent
se multiplier et interrompt leur développement. Le médecin choisira avec une équipe
pluridisciplinaire (plusieurs médecins et spécialistes) le protocole de traitement le mieux
adapté à votre pathologie.
On peut également associer de la radiothérapie et de la chirurgie au traitement de
chimiothérapie.
LA CHIMIOTHÉRAPIE EN PRATIQUE
Le traitement
Il s’organise en cures. Il se réalise souvent par voie intra veineuse, c’est-à-dire en perfusion.
Mais certains traitements peuvent être donnés par voie orale.
Les cures sont espacées par un délai variant en fonction du protocole (une semaine, quinze
jours, un mois...).
Avant ou lors du premier traitement, on regarde l’état de vos veines car bien des produits
sont irritants pour les veines et certains protocoles se font sur plusieurs jours et peuvent se
poursuivre à domicile. On pourra alors envisager la pose d’une chambre implantable
(porth à cath ou PAC).
-> La chambre implantable
C’est un petit boîtier de quelques centimètres de diamètre avec une membrane élastique, un
cathéter relié au boîtier est introduit dans une grosse veine.
La pose se fait dans la région du thorax sous anesthésie locale au bloc opératoire.
Cela permet à l’infi rmière de réaliser vos traitements sans trop d’agressivité pour votre réseau
veineux.
Une aiguille sera posée dans le boîtier et retirée après les soins. Ce geste n’est pas
douloureux mais il peut y avoir une sensibilité de la peau. On peut alors vous prescrire un
patch anesthésiant.
-> À surveiller
- la cicatrice : apparition de rougeur ou douleur ou fi èvre.
- un gonfl ement au niveau du bras ou des douleurs au niveau du cou.
Votre cathéter vous permettra de mener une vie normale (douche, natation...) et de faire du
sport (sauf tennis ou autre sport trop brutal risquant de faire bouger le boîtier).
QU’EST-CE QUE LA CHIMIOTHÉRAPIE ?
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COMMENT VIVRE AU QUOTIDIEN ?
Durant votre traitement, il vous faudra apprendre à réorganiser vos activités en fonction de
vos réactions au protocole mis en place pour vos soins.
Votre activité professionnelle
Elle devra s’interrompre le temps du traitement mais vous aurez peut être aussi la possibilité
d’aménager votre temps de travail. Cela doit être discuté avec le médecin et votre employeur.
Votre prise en charge
Elle est, pour les soins, prise en charge à 100%. La demande est faite par le médecin traitant.
Vous pouvez également bénéfi cier d’une prise en charge de votre transport pour venir aux
soins.
Votre vie quotidienne
Elle doit être adaptée en fonction de votre état. Chacun ne réagit pas de la même manière
au traitement. Il vous faudra souvent « jongler » avec les effets secondaires du traitement, la
fatigue, la baisse de moral, la douleur...
Prise en charge psychologique
Le cancer est une maladie qui affecte la personne dans tout son être et provoque des
bouleversements physiques et psychiques importants. Le psychologue est là pour aider le
patient à mobiliser ses ressources personnelles pour affronter la situation. La prise en charge
du patient au cours de sa maladie participe à la prise en compte des bouleversements
personnels, familiaux et professionnels que cela peut engendrer.
Mais surtout ne vous isolez pas.
Il faut parler de vos problèmes avec votre famille, des amis ou avec le personnel du service.
On peut trouver ou vous aider à trouver des solutions adaptées. Vous pouvez aussi demander
l’aide d’un psychologue ou d’un psychiatre tout au long de vos soins.
Les traitements de chimiothérapie ont pour but de détruire les cellules cancéreuses mais ils
agissent aussi sur les tissus sains et provoquent des effets secondaires. Vous n’aurez pas
tous les effets secondaires énoncés ci-après car ils sont liés au type de traitement suivi et
chacun réagit différemment.
Tout le monde ne présente pas systématiquement d’effets secondaires.
Les effets secondaires sont généralement réversibles et ne durent que quelques jours
après la chimiothérapie. Certains sont liés au cumul des doses de médicaments et peuvent
apparaître après plusieurs cures. il faut alors parfois modifi er le traitement.
LES DIVERS EFFETS SECONDAIRES
LES RÉSULTATS SANGUINS
Les résultats sanguins sont perturbés par le traitement de chimiothérapie et surtout ceux
des cellules sanguines. Notre organisme produit des globules rouges (hématies) pour
oxygéner les tissus, des globules blancs (leucocytes) pour lutter contre les infections et
des plaquettes pour aider à la coagulation du sang. Les cellules sanguines se renouvellent
très rapidement et sont donc sensibles aux traitements de chimiothérapie. Cela peut entraîner
une baisse de leur nombre. C’est pour cette raison que votre médecin vous demandera
avant chaque cure une numération de formule sanguine et plaquettes (NFP).
De ces résultats dépendra la mise en oeuvre du traitement ou son report.
Les globules rouges
Lorsqu’ils sont en baisse, cela entraîne une anémie. Celle-ci se manifeste par de la pâleur,
une fatigue, un essouffl ement à l’effort. Il est nécessaire de savoir prendre du repos.
Les globules blancs
Lorsqu’ils baissent et surtout une des sous catégories (les polynucléaires neutrophiles), c’est
une neutropénie. Vous êtes alors plus fragile et surtout plus réceptif aux infections.
Il faut surveiller votre température, éviter les contacts avec d’autres personnes malades
(grippées, enrhumées), pas de bises mais une poignée de mains pour se dire bonjour, ne
pas prendre froid et faire attention aux endroits très fréquentés (magasins...).
Les plaquettes
Lorsqu’elles sont en baisse, on parle de thrombopénie. Il existe alors un risque de
saignement (gencives, coupures, hématomes...). Vous devez alors utiliser une brosse
à dents souple, faire attention aux risques de blessures et à tout objet tranchant
(lames de rasoir, couteaux, cutter...).
La fonction rénale
Elle montre si les reins fonctionnent bien. Ce sont eux qui fi ltrent tous les liquides de
l’organisme et qui permettent l’élimination des déchets par les urines. Tous les produits de
chimiothérapie sont éliminés par les reins.
Il est donc important de voir s’ils fonctionnent bien. L’état des reins est exploré par un examen
appelé CREATININEMIE. Le médecin demandera cet examen à chaque cure.
Pour maintenir une bonne fonction rénale, il faut boire suffi samment tous les jours.
À la vue de l’ensemble de ces contrôles et de leurs résultats (NFP, créatinine)
le médecin décidera ou non de faire la cure et ajustera les doses des produits.
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LA FATIGUE
Elle est devenue fréquente au cours de la maladie et du traitement. Elle est souvent due à
l’anémie provoquée par le traitement. Il ne faut pas hésiter à parler de votre fatigue
avec le médecin et l’équipe soignante.
Les signes d’anémie
Les plus courants se traduisent par :
* un manque d’énergie,
* un essoufl ement,
* une perte d’appétit,
* la pâleur du visage,
* une irritabilité...
Quelques conseils
Aménagez des temps de repos durant la journée, n’hésitez pas à répartir les tâches
ménagères sur la semaine ou déléguer, ayez une bonne alimentation (variée et suffi samment
riche), continuez à avoir une vie sociale pour vous changer les idées, essayez de maintenir
une petite activité physique (marche...).
LES TROUBLES DIGESTIFS
Ils peuvent être d’ordre divers mais ne sont pas systématiques. Les plus fréquents sont :
Les nausées et les vomissements
Ils surviennent après le traitement mais de manière non obligatoire. Ils n’apparaissent pas
chez tous les patients. Leur fréquence peut augmenter avec le nombre de cure.
Vous aurez systématiquement un traitement anti-nausée au début de chacun de
vos traitements.
Vous trouverez quelques conseils diététiques dans le chapitre de l’alimentation.
La diarrhée ou la constipation
-> La diarrhée
Elle correspond a plus de 2 selles molles ou liquides par jour ou des selles très fréquentes
dans la même journée.
-> La constipation
Liée à un ralentissement du transit dû à certains traitements, c’est lorsque l’on est resté
plusieurs jours sans aller à la selle. Pour vous permettre de réduire ces troubles, vous
trouverez quelques conseils diététiques dans le chapitre de l’alimentation.
Bien signaler ces désagréments au médecin
qui pourra vous faire une ordonnance afi n de les éviter.
LES AUTRES EFFETS SECONDAIRES
Les aphtes ou la mucite
Les aphtes sont des ulcérations dans la bouche.
La mucite est une infl ammation de la bouche et de la gorge pouvant se compliquer d’aphtes
ou de mycoses. Ils entraînent une gêne à l’alimentation. Pour éviter cette gêne, vous devez
avoir une bonne hygiène buccale (brossage des dents, bains de bouche mais sans
alcool) et éviter les aliments épicés ou trop acides (citron, moutarde).
L’alopécie
Cela correspond à la chute des cheveux. Pendant le traitement, vos cheveux sont fragilisés.
Leur pousse est ralentie et, dans certains cas, ils tombent. C’est l’alopécie.Celle-ci est
réversible et les cheveux repoussent à l’arrêt du traitement. Pour protéger vos
cheveux, utiliser pour vous peigner une brosse douce et un peigne à larges dents, des
shampooings doux et éviter les teintures et permanentes durant le traitement.
En cas de chute, coupez vos cheveux courts avant le traitement, choisissez une perruque
qui vous plaise et prévoyez des chapeaux ou foulards. Sachez que dans le service, on pourra
vous donner les coordonnées d’un coiffeur pour l’achat d’une perruque si cela est nécessaire.
La peau et les ongles
Les traitements vont fragiliser vos ongles et occasionner une sécheresse cutanée. Il ne
faut pas hésiter à avoir une bonne hygiène corporelle mais évitez les savons trop parfumés
(préférer les gels douches neutres, les pains surgras), bien hydrater la peau (crème, lait
corporel...), couper et nettoyer les ongles des mains et des pieds et éviter les expositions au
soleil (protection solaire très forte, chapeau).
Les troubles cardiaques
Certains protocoles nécessitent une surveillance cardiaque qui sera mise en place au début
de votre traitement (ECG, consultation de cardiologie) et renouvelée si nécessaire.
Les troubles neurologiques
Certains médicaments entraînent des sensibilités au niveau des nerfs se manifestant par des
fourmillements au niveau des mains et des pieds, des crampes ou une hypersensibilité au
froid. Afi n de se protéger, il est préférable d’éviter le froid (frigo, congélateur...), les boissons,
les aliments froids et surtout glacés (glace, glaçons dans la boisson).
Bien signaler au médecin, à chaque nouvelle cure,
la durée de ces symptômes et leur intensité.
La rétention d’eau
C’est la sensation de gonfl ement ou la présence d’oedèmes provoqués par certains
traitements. Le médecin pourra vous prescrire des médicaments qui permettront l’élimination
de l’eau stockée par votre organisme. Vous trouverez dans le chapitre de l’alimentation
quelques conseils pour essayer de pallier à ce petit souci.
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L’ALIMENTATION ET LA CHIMIOTHÉRAPIE
Vous suivez actuellement une chimiothérapie et votre alimentation peut être perturbée pour
de nombreuses raisons. L’alimentation est pourtant très importante pour vous. Elle vous
fournit l’énergie nécessaire pour lutter contre votre maladie.
Votre alimentation doit être correcte et équilibrée,
elle doit être suffi samment riche et variée.
Les protéines
Constituant les muscles, on les trouve dans les produits laitiers (yahourts, fromages, desserts
lactés...), le lait et la viande, les poissons, les volailles, les coquillages, les oeufs.
Les glucides
Fournissant l’énergie tout au long de la journée, ils se trouvent dans les fruits et les légumes
(pommes, ananas, courgettes, haricots...) mais aussi les féculents et les céréales (pommes
de terre, petits pois, pain, pâtes, riz...).
Les lipides
Ils font aussi parti de l’équilibre alimentaire.
Un patient qui suit un traitement de chimiothérapie n’a aucune interdiction
ou restriction alimentaire sauf contre indication de certains aliments
faite par son médecin.
Il faut savoir que les produits de chimiothérapie peuvent occasionner :
* une modifi cation du goût (perte des saveurs, modifi cations de leur perception...),
* une sensibilité aux odeurs (gêne, dégoût...),
* un dégoût ou des sensations d’envie pour certains aliments (sucré, salé...),
* des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées...).
Vous pouvez essayer de pallier à ces désagréments.
Votre médecin peut aussi vous aider avec une prescription adaptée.
CONSEILS DIÉTÉTIQUES
Vous trouverez dans les lignes qui suivent des conseils pour essayer d’éviter ou de gérer au
mieux certains effets secondaires qui pourraient survenir au cours du traitement.
Vous trouverez aussi quelques recettes faciles qui vous permettront peut être de vous
alimenter facilement et agréablement.
Les nausées et les vomissements
Ils peuvent apparaître pendant ou après le traitement, malgré les médicaments.
Ces conseils pourront vous aider :
* Boire en dehors des repas (même des boissons gazeuses, coca, soda, eau, café, thé...)
* Fractionner les repas et manger les choses neutres en goût
* Manger lentement et bien mâcher
* Éviter les fritures et les aliments au goût fort, épicé ou trop sucré
* Sucer des bonbons mentholés
Les diarrhées
Elles peuvent apparaître juste après le traitement, quelques petites astuces peuvent permettre
d’y pallier :
* Boire beaucoup, 2 litres (eau, boisson gazeuse, bouillon,...), pour éviter la déshydratation
* Manger léger et liquide
* Éviter les laitages, les fruits et légumes crus
* Favoriser la banane, le riz, le chocolat noir, les carottes cuites (il faut qu’elles aient absorbé
toute l’eau de cuisson).
Prévenir le médecin si cela dure trop longtemps.
La constipation
Elle est due au ralentissement du transit, plusieurs solutions peuvent l’éviter :
* Boire beaucoup
* Manger des aliments riches en fi bre (pain complet, fruits crus, légumes verts...)
* Éviter le chocolat et le riz
* Boire un jus d’orange au réveil (si toléré par les intestins)
* Manger des pruneaux (mis à tremper la veille) et boire le jus de macération
* Marcher
* Massage léger et doux du ventre
La rétention d’eau
Elle peut être provoquéé par certains produits.
Afi n de réduire ces effets, il est conseillé de toujours :
* Réduire l’apport en sel sans le supprimer (bien des aliments contiennent du sel)
* Éviter la charcuterie, le fromage et les aliments très salés
* Éviter l’eau gazeuse (surtout celles riches en sel comme Badoit, St Yorre, Célestin, Vals,
Quezac...)
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