LE DEFICIT IMMUNITAIRE PRIMITIF Dr I. PELLIER Unité Immuno-Hémato-Oncologie Pédiatrique - CHU Angers Introduction Figure 1 : Les leucocytes, cellules du système immunitaire (ou globules blancs) CYTOPLASME Quels sont du les CYTOPLASME composants NOYAU NOYAU s y s t è m e i m m u n i t a i re ? Le système immunitaire est composé principalement de cellules* et de protéines*, toutes nécessaires et indispensables. dernière donnera lieu à une réponse plus rapide de l’organisme car déjà préparée par l’agression antérieure. GRANULATION Granulocyte Monocyte macrophage (polynucléaire) Elles sont programmées pour nous défendre contre les agressions extérieures et éliminer un agresseur éventuel. L'agresseur, quelle que soit sa nature (bactérie, champignon, virus ou parasite) s'appelle "antigène*" (appelé également « non-soi »). Tous les constituants de l’immunité ont un rôle défini à l’avance car génétiquement déterminé. Ils vont interagir entre eux, transmettre des informations sur la nature de l’agresseur afin d’envoyer au « front » les acteurs les mieux formés pour détruire cet antigène. Dans un deuxième temps, l’organisme met tout en œuvre pour limiter cette réponse puis l’éteindre et se préparer déjà à la prochaine agression. Cette Lymphocyte B ou T Dans notre système immunitaire, il existe plusieurs types de cellules de la famille des globules blancs*(figure 1) avec des fonctions différentes : Les polynucléaires et les macrophages agissent dès les premières minutes de l’agression. Ils ont pour fonction principale de phagocyter (« manger ») le microbe pour le transformer et le présenter à d’autres cellules telles que les lymphocytes Les lymphocytes T sans lesquels nous ne pouvons nous défendre contre les infections virales, fungiques (champignons) ou parasitaires ou certains germes de l’environnement (figure 2). Anticorps Cellule capturant l’Ag et le présentant à d’autres cellules de l’immunité OU Lymphocytes B Récepteur du lymphocyte T Cellule de présentation INTERACTION AVEC LYMPHOCYTE T Lymphocyte T Antigène ACTIVATION DU LYMPHOCYTE T 1 2 STIMULATION LYMPHOCYTE B STIMULATION LYMPHOCYTE T dit CYTOTOXIQUE 3 STIMULATION AUTRES CELLULES DE L’IMMUNITE (macrophages et lymphocytes T "helper") SYNTHESE Ac SPECIFIQUES DE L'Ag CAPTURE DE L’Ag ET PHAGOCYTOSE DE L'Ag (cf figure 3) DESTRUCTION CELLULE DE PRESENTATION Ag Figure 2 : Action des Immunoglobulines IgG 2 3 C h e z l ’ h o m m e i l ex i s t e 5 classes distinctes d’ immunoglobulines (Ig ) Les protéines du système immunitaire sont les immunoglobulines (ou anticorps) aidées par le complément (figure 3). Une immunoglobuline a pour fonction de se fixer sur l'antigène, de le neutraliser puis l'association antigène-anticorps va former un complexe facilement repérable par les cellules de l'immunité. Cette reconnaissance conduit finalement à l'élimination de l’antigène. IgG, IgA, IgM, IgE et IgD. Les premières Ig à intervenir lors d'une agression de l'organisme sont les IgM. Phase 1 tig A An nt ig èn e Agglutination par les Anticorps (ou adhésion) ène Site de fixation du complément Antigène Bactérie = Antigène La en Phase 2 Site de reconnaissance de l'anticorps Figure 3 : Action des Immunoglobulines IgG 4 mise en place de i m mu n i t a i re s va Anticorps (IgG) Complément et lyse de la cible Les IgG vont opérer, quant à elles, dans un second temps.. En effet, cette première agression sera gardée en mémoire par les IgG (au sein des lymphocytes dits « mémoire ») pour réagir au plus vite afin d'éviter l'infection une nouvelle fois.Ainsi lors d'une nouvelle agression, et si le système fonctionne correctement on ne ressent pas de signes infectieux. C'est aussi le principe des vaccins, qui consiste à inoculer un antigène pour stimuler le système immunitaire, ce qui permet de pouvoir réagir rapidement face à l’antigène, sans avoir été malade au préalable. En revanche, chaque IgG est spécifique du type d'agression. Par exemple, les IgG anti-varicelle ne seront pas efficaces sur la maladie de la rougeole et inversement. C'est donc une reconnaissance spécifique qui se fait face à un antigène donné. nos défenses donc se fa i re 2 phases : L’immunité innée : cette réponse se met en place dès les premières heures de l’agression. Cette réponse innée est rapide, sans mémoire et indépendante de l'antigène. Elle n’a pas besoin de s’adapter aux agents infectieux ou aux corps étrangers. L’immunité adaptative : cette réponse est lente, strictement dépendante des antigènes, et permet une mémoire immunitaire. Chaque situation différente mène à la sélection de quelques lymphocytes qui prennent en charge le danger lorsqu’il se présente. 5 La Le DIP n’est pas toujours caractérisé par une anomalie quantitative du système immunitaire (absence d’un composant) mais parfois pas des anomalies qualitatives de nos cellules ou de la transmission des messages. Maladie Quelles sont les causes Q u ’ e s t ce qu’un D é f i c i t i m m u n i t a i re p ri m i t i f ( D I P ) ? Le rôle du système immunitaire : Une des fonctions les plus importantes du système immunitaire est de protéger l’organisme en créant des obstacles à la dissémination d’une infection. Ce système est (heureusement !) bien organisé mais t complexe. Il fait donc intervenir un nombre d’acteurs très important. Si ce système fait défaut (quand un des composants du système immunitaire est absent ou défaillant), on parle de déficit immunitaire. Les patients « immunodéficients » présentent généralement une sensibilité accrue aux infections. Le déficit immunitaire peut être provoqué par : un défaut des cellules du système immunitaire : le déficit immunitaire est dit primitif (DIP) un facteur extérieur (au système immunitaire) susceptible d’affecter le système immunitaire. Lorsque le dommage est provoqué par un facteur environnemental ou 6 un agent « extérieur », on parle de déficit immunitaire secondaire (ou acquis) ou DIS. Les causes en sont diverses : une chimiothérapie, la malnutrition ou des brûlures. Il existe un grand nombre de DIP (en théorie, quasiment autant qu’il y a “d’acteurs”, lymphocytes T et B, polynucléaires, complément…). Ils sont regroupés en 5 grandes catégories, en fonction de l’atteinte qui prédomine : DIP humoraux* (défaut en anticorps ou immunoglobulines), les plus fréquents de tous les DIP, DIP combinés (défaut des lymphocytes et des anticorps), Déficits de la phagocytose (défaut des polynucléaires), Déficit du système du complément conséquences de la et les maladie ? Les causes sont liées à l’absence (anomalie quantitative) ou au dysfonctionnement (anomalie qualitative) d’un élément du système de défense immunitaire, la réaction contre les différentes agressions ne pouvant, par conséquence, se faire correctement. Il en résulte des infections répétées ou sévères qui peuvent parfois mettre en jeu le pronostic vital ou endommager certains organes tels que les poumons, les sinus, le cerveau, les oreilles, etc.… Les DIP sont des maladies génétiques rares (cf chapitre “Combien de personnes en sont atteintes en France”), qui se manifestent différemment selon le type de déficit immunitaire. Nous connaissons la majorité des gènes responsables de ces maladies (plus de 120 à ce jour). Certaines sont graves et peuvent s’exprimer dès les premiers jours ou mois de vie. D’autres apparaissent plus tardivement et s’expriment au cours de l’enfance ou de l’adolescence. Les signes de la maladie peuvent parfois être banals comme des otites ou des infections pulmonaires et donc ne pas faire évoquer en premier lieu un déficit immunitaire primitif. Plus le diagnostic de déficit est fait précocement, meilleure sera la prise en charge thérapeutique. Les traitements administrés auront pour but de permettre aux patients d’avoir une vie quasiment normale pour le plus grand nombre d’entre eux. DIP complexes. UN PEU DE GENETIQUE POUR MIEUX COMPRENDRE… 7 MEMBRANE DE LA CELLULE Qu’est ce qu’un g è n e et comment les informations s o n t - e l l e s t ra n s m i s e s ? contrôlant les échanges avec le milieu extérieur MEMBRANE DU NOYAU CELLULAIRE protégeant l’ADN ADN PROTÉINE Notre organisme contient des milliards de cellules qui contiennent une information précieuse (appelée « information génétique ») localisée dans les gènes* (figures 4, 5). Les gènes sont contenus dans les chromosomes* présents dans le noyau des cellules. dans le noyau CYTOPLASME (avec des constituants indispensables à la survie de la cellule) Figure 5: Cellule humaine, noyau, ADN La forme et la taille de la cellule peuvent changer selon le lieu où la cellule se trouve dans l’organisme. CELLULE Bras court “p” ê t re s h u m a i n s , d a n s c h a q u e n oya u d e c e l l u l e , l e s c h ro m o s o m e s s o n t a u n o m b re d e 4 6 . Chez les Noyau CHROMOSOME Centromère Cytoplasme Membrane Télomère il 22 paires sont dites “autosomes”* ou chromosomes homologues (c’est-à-dire que les deux chromosomes sont une copie identique pour la taille et la forme). Ils sont numérotés de 1 à 22, du plus long au plus court. Nucléotides m 2n la dernière paire correspond aux deux chromosomes sexuels. Ils sont nommés X et Y. Ils se présentent d’une manière différente selon le sexe de l’individu : Bases azotées (cystosine, guanine, adénine, thymine) Double hélice d’ADN c h ro m o s o m e s a l l a n t p a r p a i re s , e n ex i s t e d o n c 2 3 p a i re s . Les Bras long “q” MOLECULE D’ADN 1t our d’h élic e= 3,4 nm Chez la femme, ils sont tous les deux identiques et appelés XX, tandis que chez l’homme, ils sont différents : l’un est le chromosome X et l’autre est le chromosome Y (d’où XY) (figure 6). Figure 4 : De la cellule à l’ ADN. Et si on déroulait un chromosome ? 8 9 Chromosomes sexuels L’agencement de nos gènes est unique pour chaque individu. C’est ainsi que nous sommes tous différents. Seuls les « vrais » jumeaux ont un patrimoine génétique identique. Le gène* est une séquence d’ADN* qui occupe une position précise sur un chromosome déterminé. Il y a environ 20 000 gènes dans l’ADN des cellules humaines. Ces gènes constituent notre patrimoine génétique Un gène contient l’information biologique servant à la transmission et à la manifestation d’un caractère précis (par exemple la couleur des yeux ou celle des cheveux). Il constitue donc l’information génétique dont la transmission est héréditaire. Figure 6 : Caryotype femme (donné par le Dr Agnès Guichet - Génétique - CHU Angers) Lors de la conception d’un enfant, chaque parent donne un de ses chromosomes. Ainsi, pour les chromosomes sexuels, la femme donne-t-elle nécessairement un de ses deux chromosomes X, l’homme donne soit un X, soit un Y, si bien que c’est lui qui détermine le sexe de l’enfant : s’il donne le chromosome X, alors le bébé à naître est une fille (XX), s’il donne le Y, ce sera un garçon (XY) (figure 7). Chromosomes sexuels Chaque paire de chromosomes va porter deux allèles* pour un gène (l’un transmis par le père le second par la mère). Le gène va être sollicité quand l’organisme en ressent le besoin. Cette demande va aboutir après un long travail au sein de la cellule à la synthèse d’un élément qu’on appelle une protéine. Individu porteur de 2 allèles normaux Cette protéine a une fonction bien déterminée par avance car elle est programmée selon les informations contenues dans le gène. Si la protéine n’est pas fabriquée ou fabriquée incorrectement, il en résulte des conséquences pour l’organisme (figure 8). Individu porteur d'un allèle muté et d'un allèle normal Si la mutation est récessive Individu sain Protéine fonctionnelle Figure 7 : Caryotype homme Individu porteur de 2 allèles mutés Si la mutation est dominante Individu malade Protéine non fonctionnelle (ou absente) Figure 8 : Maladies touchant un gène : 3 situations sont possibles sur un chromosome homologue (donné par le Dr Agnès Guichet - Génétique - CHU Angers) 10 11 Co m m e n t u n e génétique Une maladie génétique récessive liée à l’X (figure 11) implique un gène porté par un chromosome X. La maladie affectera différemment les garçons et les filles : anomalie s e t ra n s m e t - e l l e ? les garçons n’ayant qu’un seul chromosome X dans chaque cellule, transmis par leur mère, il suffit que leur chromosome X porte l’allèle “muté” pour qu’ils soient malades; Il existe plusieurs modes de transmission selon le type de gène et le type de chromosomes sur lequel il est situé. Une maladie génétique autosomique dominante* (figure 9) implique un gène situé sur une paire de chromosomes autosomes. L’un des allèles (hérité du père ou de la mère) va être anormal et responsable de la maladie génétique. Cette mutation est dite dominante car il suffit que l’un des deux chromosomes porte cet allèle pour que la personne soit malade. les filles recevant un chromosome X de chacun de leurs parents, chacune de leurs cellules comporte donc deux chromosomes X. Si l’un des chromosomes X est atteint (c’est-à-dire porte un allèle muté), elles ne seront pas malades. En effet, l’autre chromosome sexuel, qui est aussi un X, va porter un allèle normal, donc il prendra le relais. En revanche, les filles, portant ce chromosome X atteint, sont susceptibles de transmettre la maladie à leurs fils : elles sont conductrices* de la maladie. Une maladie génétique autosomique récessive* (figure 10) implique un gène situé sur une paire d’autosomes. Si chacun des deux chromosomes portent l’allèle muté, responsable de la maladie alors la personne est malade. Si la personne possède un seul allèle muté sur les deux, la maladie ne s’exprime pas puisqu’il existe un allèle “normal” pour compenser l’allèle muté. Transmission récessive liée à l'X Transmission autosomique dominante Un des parents est malade (porteur d'un seul allèle muté) l’autre n’est pas malade (2 allèles non mutés) Père non malade Mère transmettrice porteuse d'un allèle muté sur le chromosome X et non malade Chromosomes sexuels XY Chromosomes sexuels XX Transmission autosomique récessif Père porteur d'un allèle muté et d'un allèle non muté et non malade Mère porteuse d'un allèle muté et d'un allèle non muté et non malade OU Enfant non porteur et non malade Enfant porteur et malade Enfant non porteur et non malade Enfant porteur mais non malade Enfant porteur et malade (2 risques sur 4) (2 risques sur 4) (1 risque sur 4) (2 risques sur 4) (1 risque sur 4) Allèle non muté Allèle muté Figure 9 : Transmission autosomique dominante Allèle non muté Allèle muté Figure 10 : Transmission autosomique récessif Chromosomes sexuels XX Chromosomes sexuels XX Chromosomes sexuels XY Fille non transmettrice et non malade Fille transmettrice comme sa mère et non malade Garçon comme son père et non malade (1 risque sur 2 filles) (1 risque sur 2 filles) (1 risque sur 2 garçons) Allèle non muté Chromosomes sexuels XY Garçon malade (1 risque sur 2 garçons) Allèle muté sur le chromosome X Figure 11 : Transmission récessive liée à l’X 12 13 Co m m e n t m e t t re e n é v i d e n c e une a n o m a l i e g é n é t i q u e ? Il est important de demander un conseil génétique surtout lorsque le gène est connu. Cette consultation se déroulera avec un généticien qui estimera, avec le patient ou son entourage, le risque de transmission d’une maladie génétique. Cette évaluation sera fonction du mode de transmission de la maladie (liée à l’X, autosomique récessive ou dominante). Cette consultation permettra très souvent de connaître les personnes risquant d’être porteuses de la maladie ou de la transmettre. Quand le gène n’est pas connu, une consultation permet souvent d’éclaircir une situation. Dès qu’il y a un désir de grossesse en cas de DIP connu dans l’entourage familial, il est important d’avoir une consultation génétique. Une analyse moléculaire sera faite sur le sang de la future maman pour identifier si elle est porteuse de la mutation. En cas de grossesse, il est possible de procéder à une analyse du sang du fœtus afin de regarder s’il est porteur de la maladie ou non. Ceci ne peut être envisagé que si la mutation génétique est connue. Co m m e n t u n e a n o m a l i e g é n é t i q u e s ’ ex p ri m e t ’ e l l e ? Les maladies génétiques sont des maladies qui résultent de l’altération d’un gène (on parle aussi de « mutation* »). Cette anomalie va se traduire par la synthèse d’une protéine anormale ou par l’absence de synthèse d’une protéine indispensable. Ceci va avoir des conséquences variables d’une maladie génétique à l’autre en fonction du rôle précis de cette protéine dans l’organisme. 14 Qui peut être atteint d’un déficit immunitaire primitif ? Les DIP affectent toutes les populations du globe. Les hommes comme les femmes peuvent être touchés. Il existe une fréquence de DIP un peu supérieure chez les hommes, en raison des transmissions liées au chromosome X (on parle de transmission liée à l’X) Si un membre de votre famille est déjà atteint d’un DIP, il est important de rechercher quels sont les autres membres de la famille susceptibles d’être atteints ou transmetteurs de la maladie : Il convient alors de connaître le gène responsable. Ceci n’est pas vrai pour tous les DIP (en effet certains DIP aujourd’hui n’ont pas de gène muté connu, donnant lieu à de multiples recherches souvent) Quand le gène est connu, une information est donnée à la famille avec une consultation de conseil génétique disponible dans tous les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU). Cette consultation permettra de renseigner les membres de la famille sur les risques d’être conducteurs de la maladie ou d’en être atteints. Très souvent, la famille n’a pas eu de cas de DIP chez les ascendants ni chez les descendants. Il y a plusieurs situations : soit c’est une maman conductrice (sans le savoir) d’un gène malade sur son chromosome X soit les parents sont bien portants mais porteurs de gènes malades soit l’anomalie génétique survient chez un enfant de manière « de novo » (mutation se produisant pendant la formation de l’embryon) c’est-à-dire sans que quelqu’un lui ait transmis un quelconque gène malade. Nous avons tous des gènes mutés dans notre organisme et qui sont compensés par un gène non malade. Nous pouvons être malades si le hasard fait que nous avons 2 gènes identiques mutés. 15 Un D I P e s t - i l h é r é d i t a i re ? Certains DIP sont héréditaires de manière évidente car plusieurs membres de la famille sont atteints. Un diagnostic génétique peut être proposé si le gène malade est connu. Sinon, cela reste du domaine de la recherche : il est parfois demandé au patient et à sa famille de faire des prélèvements pour une « recherche génétique ». Il existe environ 150 types distincts de DIP décrits à ce jour. Leur incidence varie de 1/20 000 naissances (déficit immunitaire commun variable) à seulement 5 cas connus dans le monde. (références : site de l’AP-HP (http://www.aphp.fr/site/actualite/pop_centre22_2004.htm, site centres de référence - maladies rares ; Centre de référence pour les déficits immunitaires héréditaires : CEREDIH (http://www.ceredih.fr) L’avancée des connaissances des gènes permet aujourd’hui d’espérer une meilleure compréhension de ces maladies rares, et par conséquent une meilleure connaissance du fonctionnement immunitaire. Les progrès réalisés dans le domaine de la recherche concernent aussi l’évolution des traitements. Un D I P e s t - i l c o n t a gi e u x ? NON, certainement pas. En revanche, selon le type de DIP, on demande à certains patients de se protéger des infections et donc d’éviter certaines situations à risque infectieux : collectivité, piscine, climatisation ou zones de travaux. Ceci est fonction de chaque déficit et votre médecin vous le précisera. Co m b i e n d e p e rs o n n e s s o n t a t t e i n t e s d e D I P e n Fra n c e ? En France, le nombre de nouveaux cas par an (incidence) est estimé à 1 cas pour 4000 naissances, donc environ 150 à 200 enfants naissent chaque année avec un déficit immunitaire primitif. Plus de 3 000 patients enfants et adultes vivent avec un tel déficit. Faute de données épidémiologiques précises, l’incidence réelle n’est pas connue. Il est vraisemblable qu’elle soit supérieure (http://www.ceredih.fr) 16 17 D’autres déficits, plus rares, n’affectant aucune de ces cellules, peuvent conduire malgré tout à un défaut de l’immunité Le Diagnostic Quels sont les Le Centre de référence des Déficits Immunitaires Héréditaires (CEREDIH : http://www.ceredih.fr) et l’association de patients IRIS (Immunodéficience primitive : information, recherche, soutien : http://www.associationiris.org ou [email protected]) ont réalisé des brochures sur les DIP avec les signes cliniques d’alerte devant faire évoquer un DIP. Il y est précisé que, même si l’un ou l’autre des signes cliniques laisse penser à un déficit immunitaire primitif, il n’en est pas systématiquement ainsi. symptômes p e u ve n t fa i re p e n s e r u n d é f i c i t i m m u n i t a i re qui à p ri m i t i f ? Les signes sont fonction du type de déficit immunitaire Déficit affectant les lymphocytes T : il s’exprime très tôt dans la vie de l’enfant (dès les premiers mois) avec des infections à répétition parfois sévères et/ou un retard de croissance et/ou une diarrhée persistante. Quand le diagnostic est posé, les enfants sont hospitalisés dans un milieu « protégé » des infections. Déficit affectant les lymphocytes B et donc la fabrication d’anticorps : il s’exprime dès que l’enfant aura perdu les anticorps transmis par sa maman, soit souvent après 6 mois de vie. Les manifestations sont souvent des infections de la sphère ORL (par exemple otites) et/ou pulmonaires (par exemple infections pulmonaires à répétition). Si le diagnostic n’est pas porté rapidement, l’enfant peut avoir des dommages aux oreilles (perte d’audition) ou aux poumons conséquents des infections. Parfois, malgré un traitement précoce et bien conduit, ces séquelles peuvent également survenir. 18 Déficit affectant les polynucléaires (soit absents soit non fonctionnels) : il a pour conséquences des infections, dès le plus jeune âge : ORL, pulmonaires, cérébrales ou des ganglions. Les enfants atteints de ce défaut sur les polynucléaires peuvent faire des infections avec parfois des microbes ou des champignons peu fréquents. Quand le défaut porte sur la fonction des polynucléaires, d’ autres signes peuvent apparaitre comme des « granulomes », sorte de «boule », localisée par exemple au foie, à la rate, au cerveau, au poumon Les 10 signes cliniques d’un d’a l e r t e déficit immunitaire chez l ’ e n fa n t Plus de 8 otites par an Plus de 2 sinusites par an Plus de 2 mois de traitement antibiotique par an ou la nécessité d’un traitement antibiotique par voie IntraVeineuse Deux pneumonies par an Ralentissement de la croissance Des épisodes de forte fièvre Mycose de la peau ou des muqueuses récidivante ou chronique Diarrhée chronique Deux infections sévères dans l’année ayant nécessité une hospitalisation Cas d’immunodéficience connu dans la famille 19 Quels sont les ex a m e n s p re m i e rs l a b o ra t o i re que le m é d e c i n d e m a n d e d e r é a l i s e r l o rs q u ’ i l s u s p e c t e un de d é f i c i t i m m u n i t a i re ? Q u e l l e e s t l ’ é vo l u t i o n d e l a m a l a d i e ? Une prise de sang avec une numération-formule sanguine. On peut y regarder les cellules du sang et en particulier le nombre de cellules nous aidant à nous défendre contre les infections telles que les polynucléaires et les lymphocytes. Le résultat est fonction de l’âge de l’enfant. Dans un deuxième temps ou en fonction de l’âge et/ou des signes de l’enfant, d’autres explorations sont faites : dosage des immunoglobulines (pour rechercher une diminution des Ig (hypogammaglobulinémie) ou une absence d’Ig (agammaglobulinémie) Ces investigations peuvent prendre du temps car, en médecine, on raisonne et on avance pasà-pas.Ainsi, les examens sont effectués par votre médecin, étape par étape. Pe u t - o n c o n fo n d re dosage du complément le sérologies vaccinales (mesure du taux d’anticorps spécifiques dans le sang suite à une vaccination) maladies ? d’autres examens, plus complexes, en fonction des signes cliniques que présente l’enfant et du DIP que l’on suspecte. DIP ave c d ’ a u t re s Lesquelles ? Les DIP peuvent s’intégrer au sein de maladies génétiques plus complexes ou dans des pathologies génétiques nouvelles. Les signes présentés par certains enfants avec un DIP sont des symptômes banals et peuvent ne pas faire évoquer immédiatement un DIP. L’évolution va être fonction de la sévérité du DIP et de la qualité de prise en charge thérapeutique. Pour certains, le DIP peut aller en s’améliorant ou au contraire en s’aggravant. Pour certaines maladies génétiques, comme des déficits complets en anticorps, (agammaglobulinémie liée à l’X ou maladie de Bruton) le traitement doit être institué pour toute la vie. Pour d’autres, seule une greffe de moelle va permettre de retrouver un rythme de vie quasiment normal. (voir paragraphe traitement) Pe u t - o n p r é ve n i r cette maladie ? Prévenir serait la guérir avant qu’elle ne s’exprime.Aujourd’hui, seule la thérapie génique ou la greffe de moelle osseuse offre cette possibilité, quand un diagnostic anténatal est réalisé. Le diagnostic anténatal (pendant la grossesse) permet donc de faire un diagnostic précoce et de débuter un traitement adapté le plus tôt possible (cf. chapitre conseil génétique). C’est la répétition des infections ou leur gravité qui alertent le médecin. 20 21 Le traitement substitutif se fait : Le Traitement E x i s t e - t - i l u n t ra i t e m e n t pour les D I P ? Les progrès de la génétique ont permis une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires et donc une meilleure compréhension du système immunitaire normal. Ceci a permis aussi de progresser sur le plan des traitements. Le traitement est fonction de la sévérité et de la nature du DIP : certains enfants vont bénéficier simplement d’antibiotiques à visée de protection des infections et d’une surveillance en consultation alors que d’autres vont avoir besoin de traitements plus important avec des injections régulières de médicaments (= substitution). Le plus fréquemment ce sont des injections d’anticorps (ou immunoglobulines) qui sont nécessaires quand le corps ne les produit plus en quantité suffisante. Ces 2 types de traitement (antibiotiques ou injections de médicaments) sont les traitements les plus fréquemment rencontrés. Dans d’autres situations, les enfants ne peuvent survivre sans un traitement encore plus lourd de type greffe de moelle ou thérapie génique. 22 La substitution : L’indication d’un traitement substitutif est sans équivoque dans les déficits les plus profonds de production d’anticorps, tels les agammaglobulinémies. Elle doit être discutée dans les déficits partiels en fonction de leur retentissement clinique. Des traitements antibiotiques à visée antiinfectieuse, curatifs ou préventifs peuvent y être associés. Ce traitement substitutif est composé d’anticorps appelés aussi d’immunoglobulines (Ig) humaines normales (dites aussi « polyvalentes » car contenant une très grande variété d’Ig utiles contre des bactéries, des virus, etc…) et proviennent du mélange de plasma de plusieurs milliers de donneurs de sang. Ces préparations vont subir différents procédés de purification et de sécurisation. Ces procédés répondent aux normes de sécurité virale exigées par l’agence française de sécurité sanitaire des produits de sante (AFSSAPS, http: //afssaps.sante.fr/). Ces préparations permettent d’apporter principalement des IgG. en perfusion intraveineuse (IV) (toutes les 3 à 4 semaines souvent) à un débit adapté à la tolérance clinique (réactions indésirables souvent dépendantes du débit de perfusion et se résolvant lorsque celui-ci est diminué). Les premières perfusions doivent être, en principe, réalisées en milieu hospitalier (hôpital de jour le plus souvent). par voie sous-cutanée (SC) également, à raison d’une injection hebdomadaire, sur un ou 2 sites d’injection par voie sous cutanée Le but de la substitution est de prévenir la survenue d’infections sévères ou récurrentes en apportant à l’enfant des anticorps en quantité et qualité suffisantes. Le pronostic vital et fonctionnel des enfants ayant un déficit primitif de l’immunité humorale dépend de la qualité du traitement substitutif. Correctement pris en charge, les enfants et patients adultes ont une qualité de vie améliorée, se traduisant notamment par une quasi-disparition des infections bronchiques et pulmonaires. Les DIP étant des maladies chroniques, le traitement immunosubstitutif sera à ajuster tout au long de la vie et nécessitera des consultations répétées, voire des hospitalisations, en cas d’évènements intercurrents (pouvant survenir et s’ajouter). Leur prise en charge doit s’envisager sur plusieurs années, parfois à vie. Une prise en charge pluridisciplinaire est souvent nécessaire : médecins de famille, médecins spécialistes, infirmières, kinésithérapeutes,… La greffe de moelle : Certains enfants ne peuvent survivre sans un traitement lourd de type greffe de moelle ou thérapie génique. Les greffes de moelle osseuse, proposées pour les DIP les plus sévères constituent, en cas de réussite, un traitement curatif. Ces dernières années, elles ont considérablement amélioré le pronostic de ces maladies. La thérapie génique : Quant à la thérapie génique, par transfert d’un gène sain capable de suppléer le gène défaillant, elle constitue l’espoir majeur pour guérir les enfants concernés par un DIP. Aujourd’hui, cependant, elle ne concerne encore que très peu d’enfants. Elles est réservée aux enfants pour lesquels la greffe de moelle va mettre leur vie en danger de manière plus importante. 23 Quels des bénéfices a t t e n d re t ra i t e m e n t t ra i t e m e n t s ? Seules la greffe de moelle et la thérapie génique peuvent permettre de corriger de manière définitive le DIP. La thérapie génique n’en est encore qu’à ses débuts. Le traitement immunosubstitutif ne permet pas de guérir le DIP, il ne fait que corriger de manière efficace un défaut de production de l’organisme. Il constitue néanmoins un traitement qui a fait ses preuves. Pour tous les enfants atteints de DIP, tout sera mis en place pour qu’ils mènent une vie quasi-normale, avec un traitement, plus ou moins lourd selon le type de DIP. modalités t ra i t e m e n t Q u e l l e s s o n t l e s d i f f é re n t e s d ’ a d m i n i s t ra t i o n d u substitutif ? Le traitement immunosubstitutif peut être administré à l’hôpital avec des perfusions intraveineuses toutes les 3 à 4 semaines. Il existe aujourd’hui un cadre légal permettant son administration à domicile (voie IV ou souscutanée). Il a été démontré que le traitement substitutif à domicile, était réalisable avec un confort supérieur et une efficacité équivalente aux perfusions à l’hôpital, chez des patients ayant un déficit immunitaire et dont la substitution en Ig avait été initiée en milieu hospitalier. L’avantage du domicile est de garder une vie sociale et familiale plus proche de celle que l’on souhaiterait. 24 Co m m e n t s e p a s s e l e Si l’état de santé de l’enfant l’autorise, la substitution peut se faire à domicile, au rythme d’une fois par semaine par voie sous-cutanée, ou toutes les 3 à 4 semaines en perfusion intraveineuse. Pour les 2 modalités (intraveineuse ou sous-cutanée), un temps d’apprentissage à l’hôpital est nécessaire, jusqu’à ce que le patient et son entourage soient prêts au retour à la maison, sans prendre de risque pour l’enfant. Des recommandations et des consignes sont données avant tout traitement à domicile, celuici se faisant lorsque parents et enfant s’y sentent « prêts ». à domicile ? Le passage à domicile est une décision prise en accord avec le médecin référent de l’enfant, le médecin traitant, l’équipe soignante et bien entendu la famille et l’enfant. C ’ e s t u n e d é c i s i o n q u i s e p r é p a re e t s e r é f l é c h i t , ave c l ’ e n s e m b l e d e s a c t e u rs . Un apprentissage est d’abord fait à l’hôpital où toutes les situations qui pourraient se présenter au domicile sont envisagées et prêtes à être résolues. Un livret sera remis avant le retour à domicile permettant de noter les effets indésirables et/ou les difficultés rencontrées lors de chaque administration. Les étiquettes qui figurent sur les flacons devront y être collées. En effet ce carnet est un élément important pour effectuer la traçabilité des lots administrés, c’est-à-dire que chaque lot de médicament fabriqué est unique et le suivi de l’administration de ce lot est rendu possible grâce à ces étiquettes (elles contiennent le n° du lot etle nom du médicament) : c’est une sécurité. Il est nécessaire de venir avec ce cahier à chaque consultation hospitalière. Une fois ce cahier terminé, avec les étiquettes collées, il sera gardé, soit à la pharmacie, soit dans le dossier médical. t ra i t e m e n t à d o m i c i l e est-il aussi e ff i c a c e qu’à l’h ô p i t a l ? Le Oui, les produits administrés sont identiques et ont la même efficacité. 25 Co m m e n t s e p a s s e l e s u i v i d e la à maladie à l’h ô p i t a l et domicile ? A l’hôpital, se déroulent les consultations avec les médecins spécialistes connaissant le mieux la maladie de votre enfant. Vous pouvez être amenés à y réaliser certains examens, soit en hospitalisation conventionnelle (quelques jours), soit en hospitalisation de jour (journée ou demi-journée). Parfois, les traitements sont réalisés à l’hôpital et ne peuvent être administrés à domicile : en raison des effets secondaires du ou des médicaments, en raison de l’état de santé de votre enfant, qui tous deux nécessitent une surveillance médicale rapprochée. Dès que cela est possible, tout est fait au plus proche de votre domicile, mais cela n’est pas toujours réalisable. Si votre enfant reçoit un traitement à domicile, c’est votre médecin qui déterminera le rythme des consultations (souvent tous les 3 à 6 mois). Dans le livret qui vous sera remis (cf paragraphe ci-dessus), vous pourrez inscrire, avec l’aide de l’équipe soignante, les coordonnées de toutes les personnes impliquées dans le traitement de votre enfant, que vous pouvez appeler en cas de difficultés. Les DIP étant des maladies rares, vous rencontrerez parfois des professionnels de santé qui connaissent moins bien la maladie de votre enfant. Une carte de soins propre à chaque patient va bientôt être à la disposition des familles (projet mis en place conjointement par IRIS-CEREDIH-Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins/DHOS). Cette carte expliquera en quelques mots le DIP, le traitement habituellement suivi par le patient et les médecins à contacter en cas de besoin ainsi que les principaux conseils en cas d’urgence. c o n s é q u e n c e s des t ra i t e m e n t s s u r l a v i e q u o t i d i e n n e ? Quelles sont les Tout est mis en œuvre pour que les traitements soient moins invalidants que la maladie elle-même. Avoir une immunosubstitution toute sa vie permet certes de protéger son organisme des infections et donc des séquelles qui pourraient survenir sans traitement substitutif au long cours, mais est une contrainte qu’il n’est pas toujours facile d’accepter. L’observance au traitement, c’est-à-dire son acceptation et son bon suivi, est parfois difficile au moment de l’adolescence et doit être préparée dans la mesure du possible. Le suivi des adolescents doit se faire en collaboration avec les équipes de médecins prenant en charge les adultes et connaissant les DIP. Cela permet de proposer une transition organisée du suivi et de la prise en charge de la pédiatrie à la médecine adulte. Quelles sont les Q u e l l e s s o n t l e s i n fo r m a t i o n s à c o n n a î t re e t à fa i re c o n n a î t re e n c a s d ’ u rge n c e ? En cas d’urgence, il convient de signaler le nom de la maladie (si on la connaît) et les médicaments que votre enfant reçoit. Il faut alerter rapidement le médecin référent de votre enfant ou les collègues de ce médecin qui sont susceptibles de connaître votre enfant. Le mieux est de posséder un document expliquant la maladie ou un certificat du médecin référent expliquant les complications éventuelles et les traitements à réaliser en urgence. 26 conséquences de la m a l a d i e s u r l a v i e fa m i l i a l e , p ro fe s s i o n n e l l e , s o c i a l e , s c o l a i re ? Cela dépend du type de déficit immunitaire et de sa gravité. Généralement, plus le diagnostic est posé précocement, plus le traitement sera adapté, tout en essayant d’éviter la survenue de séquelles. 27 Dans les situations les plus graves, d’autres moyens de prise en charge peuvent être envisagés : soutien scolaire individualisé en cas d’absence prolongée, transport scolaire adapté, auxiliaire de vie scolaire pour faciliter l’intégration et les apprentissages de l’enfant au quotidien. Concernant le traitement : La greffe de moelle osseuse permet de traiter les déficits les plus sévères mais cela reste un traitement lourd. Même après la période d’hospitalisation pour la greffe, il est nécessaire d’effectuer un suivi au long cours afin de prévenir la survenue d’éventuelles complications, soit de la maladie, soit de la greffe. Le suivi consiste alors en des consultations ou des hospitalisations d’une journée. La vie familiale est souvent perturbée, durant la période de greffe (hospitalisation de quelques mois) et même après le retour à la maison. En effet, il existe des précautions à prendre, liées aux conséquences de la greffe, qui modifient l’organisation familiale et scolaire. La vie va reprendre son cours «habituel» après plusieurs mois. Il est important que la fratrie soit également soutenue durant cette période car l’absence,même temporaire, de membres de la famille au domicile peut avoir des conséquences sur leur comportement. Pour la majorité des DIP, il est possible de mener une vie quasiment normale avec des traitements immunosubstitutifs ou d’aide médicamenteuse (antibiotiques préventifs,etc……) administrés parfois à vie. En effet, ces traitements permettent de pallier efficacement aux dysfonctionnements des anticorps. Un s o u t i e n p s y c h o l ogi q u e souhaitable ? L’indéniable impact psychologique sur les patients et leur famille doit être considéré sur le long terme ainsi que l’impact sur leur vie sociale. Le soutien à de futurs parents possiblement transmetteurs d’une maladie peut aussi être envisagé. Il existe également une association de patients qui aident les parents et les patients atteints de DIP : IRIS, Immunodéficience primitive : information, recherche, soutien (www.associationiris.org ou [email protected]) (voir paragraphe « Existe-t-il une association de patients ? » page 30) santé peut-il avoir des répercussions sur la scolarité ? Si la qualité de vie de l’enfant permet une scolarisation proche des autres enfants non malades, les parents ne sont pas tenus d’en informer le corps enseignant. La décision leur appartient. Ils peuvent en discuter avec le médecin prenant en charge le DIP de leur enfant, habitué à ce type de situation. Si l’état de santé nécessite une surveillance particulière (fièvre ou autre complication), une prise de médicaments pendant le temps scolaire et/ou des aménagements d’horaires, les parents peuvent solliciter l’aide du médecin scolaire pour échanger sur les besoins de leur enfant et établir un document écrit appelé PAI (Projet d’Accueil Individualisé). 28 va c c i n e r DIP ? Pe u t - o n s e fa i re quand on a un L’ état de est-il La vaccination d’un patient atteint d’un DIP reste une décision à prendre au cas par cas. Trop souvent, elle n’est pas prise en compte dans les approches réglementaires (entrée dans la vie professionnelle ou voyages). Pour connaître la stratégie vaccinale la mieux adaptée à son DIP, il convient d’en discuter avec le médecin prenant en charge le DIP ou les centres de vaccination des CHU ou des centres spécialisés tels que l’Institut Pasteur (http ://cmip.pasteur.fr). 29 Pe u t - o n partir ( à l ’ é t ra n ge r ) en va c a n c e s ? En vue d’un voyage, une consultation spécialisée programmée à l’avance est nécessaire pour préparer au mieux son séjour. On pourra ainsi discuter : des problèmes de vaccins, des risques sanitaires vers des « destinations à risque », du problème thérapeutique: si l’on a un traitement au long cours tel qu’une immunosubstitution (cf ci-dessous) ou une antibiothérapie continue, Quelles sont les p re s t a t i o n s sociales ? Elles sont fonction de la gravité de la maladie de votre enfant et de son traitement. Elles peuvent varier dans le temps, en fonction des répercussions de la maladie et/ ou du traitement sur la vie quotidienne de votre enfant. La personne la plus compétente pour vous renseigner sur le sujet est l’assistante sociale du centre hospitalier où votre enfant est suivi. Elle prendra contact avec le médecin qui suit votre enfant et évaluera, avec lui, les prestations auxquelles vous avez droit. des complications infectieuses qui peuvent survenir au retour du voyage. Les voyageurs qui nécessitent un traitement par immunosubstitution bénéficieront d’une meilleure protection contre les infections liées au voyage, s’ils planifient de recevoir leur dose en intraveineuse peu avant leur départ. Si le voyage est long et nécessite une absence de plus de 3 à 4 semaines, il convient d’organiser la substitution dans le lieu de destination avec son médecin référent. Les difficultés et les possibilités seront fonction des pays. Soit le traitement immunosubstitutif est administré habituellement par voie intraveineuse : il convient de contacter son médecin référent quelques mois avant le départ pour organiser sur place des perfusions intraveineuses dans un hôpital référent pour les déficits immunitaires. Concernant le produit à substituer, il convient de vérifier avec le médecin référent, et/ou le laboratoire pharmaceutique commercialisant les médicaments concernés, si ceux-ci peuvent être disponibles dans le pays hôte. Soit le traitement immunosubstitutif est administré par voie sous-cutanée : il faut alors vérifier, auprès du médecin référent et /ou du laboratoire pharmaceutique, qu’il peut être emmené dans les bagages. En effet, certains médicaments par voie sous-cutanée étant autorisés à être transportés à température ambiante, vous pourrez les conserver 4 à 6 semaines, toujours à une température inférieure à 25° C. Dans tous les cas, n’oubliez pas de vous munir de l‘ordonnance du traitement immunosubstitutif, en français et en anglais. Si le voyage dure plus longtemps, il convient de procéder, comme pour le traitement par voie intraveineuse, à la vérification de la disponibilité du médicament dans le pays de destination. 30 31 O ù e n e s t l a re c h e rc h e ? Pour en SavoirPlus Existe-t-il une de association patients ? Oui, il s’agit de l’association IRIS Immunodéficience primitive : information, recherche, soutien (www.associationiris.org ou [email protected]) créé, en 1998, par des patients, des parents pour rompre l’isolement dans lequel ils se trouvaient face à des maladies peu connues et rares dites ”orphelines”*. Les objectifs de l’association IRIS sont de : S’unir et rompre l’isolement, apporter un soutien moral et psychologique aux patients et à leur famille ; Développer l’information sur les déficits immunitaires primitifs, leurs traitements, les circuits de prise en charge, l’état de la recherche ; Organiser des spectacles et des animations dans les hôpitaux pour soutenir les enfants durant l’hospitalisation Améliorer le quotidien des enfants hospitalisés et des familles accompagnantes (jeux, bibliothèque, coin détente, hébergement, etc). 32 Représenter les patients auprès des différents acteurs (pouvoirs publics, laboratoires pharmaceuriques...) concernés par les questions sociales et de santé ; Améliorer le diagnostic et la prise en charge thérapeutique de ces maladies génétiques rares, nombreuses et encore très méconnues ; Encourager la recherche et l’information des médecins.. MIEUX CONNAÎTRE L’ASSOCIATION IRIS : Il existe de nombreux laboratoires de recherche, en France et à l’étranger, qui participent à la recherche pour les enfants et adultes avec DIP. Certains laboratoires concentrent davantage leurs travaux sur la connaissance des gènes et les mécanismes moléculaires des défenses immunitaires, d’autres sur les traitements.Tous ces travaux permettent, aujourd’hui, d’espérer une meilleure compréhension du fonctionnement immunitaire et donc une meilleure connaissance des DIP. Afin de mieux appréhender les différents types de DIP, les problèmes rencontrés lors de la maladie et les traitements administrés, un registre national a été créé par le centre de référence national des DIP (Centre de Référence des Déficits Immunitaires Héréditaires : CEREDIH : www.ceredih.fr) dans le cadre du Plan National Maladies Rares 2004-2009. Il tient un registre national des patients avec un DIP dont les informations médicales sont entrées de manière anonyme dans une base de données, après information et accord écrit du patient et/ou de ses parents. Celle-ci rejoint ensuite une base de données européenne dans le cadre de la Société européenne des DIH (ESID online Database, http://www.esid.org/). Différents projets de recherche régionaux, nationaux et internationaux sont en cours et recensés au sein de ce centre de référence des DIP, situé à Paris à l’hôpital Necker-Enfants Malades et dirigé par le Pr Alain Fischer. Site internet : www.associationiris.com Recevoir de la documentation sur les DIP et leurs traitements, solliciter des échanges avec des patients ou s’impliquer dans les actions de l’association : Association IRIS loi 1901 BP 40 072 - 55102 Verdun Cedex Tél : 03 29 83 48 34 - Fax : 03 29 83 48 35 Les données et les progrès de la recherche avancent en permanence mais nous avons souvent besoin de regrouper ces maladies rares afin de mieux les comprendre de manière globale. C’est la raison pour laquelle ce registre et des études nationales ont été mis en place. E-mail : [email protected] 33 A q u o i s e r ve n t les r é f é re n c e compétences ? c e n t re s et de de Les centres de référence ont été créés dans le cadre du Plan National Maladies Rares 2004-2009 pour fédérer toutes les maladies rares dites « orphelines ». Ils doivent être d’un haut niveau de recherche dans le domaine de la maladie concernée. Les médecins peuvent les consulter pour discuter d’un malade atteint d’une maladie rare qui pose soucis. Il existe, en France, un centre de référence pour les DIP : c’est le CEREDIH. Il est situé à l’hôpital Necker-Enfants Malades à Paris. Vous pouvez consulter son site internet : www.ceredih.fr. Il est organisé et travaille en réseau sur toute la France, y compris les DOM-TOM. Lille Amiens Rouen Reims Caen Nancy Rennes Angers Nantes Tours Dijon Besançon Poitiers laboratoire Lyon Limoges centre adulte i n fo r m a t i o n s maladie ? En France : Toulouse Nice Monpellier Marseille CEREDIH : www.ceredih.fr A l’étranger : Orphanet : un site expliquant les maladies rares : www.orpha.ne www.esid.org/ Ajaccio www.info4pi.org www.primaryimmune.org www.ipopi.org : Association de parents et de patients atteints de DIP 34 Grenoble Bordeaux sur cette Association de parents et de patients atteints de DIP : www.associationiris.org Clermont-Ferrand Saint-Etienne centre pédiatrique o b t e n i r d ’ a u t re s Strasbourg Brest Les centres de compétences ont été créés pour identifier les différents acteurs de votre région qui connaissent les DIP. De plus, ils sont organisés pour prendre en charge au mieux votre enfant, dans la région où vous vous trouvez. Tous les acteurs des centres de compétences participent à la recherche et aux réunions du CEREDIH. Pour Metz Paris Figure 12 : Centres potentiels de compétence des DIH et laboratoires d’immunologie (www.ceredih.fr) 35 Cellule : La cellule vient du mot latin cellula, qui signifie “petite chambre “. C’est l’unité de base des êtres vivants. Les cellules de même type sont réunies en tissu, eux-mêmes réunis en organes. Sa taille est de quelques centièmes de millimètres. Elle a un noyau qui renferme la majorité de l’information génétique. Ce noyau est entouré de cytoplasme dans lequel se déroule la plupart des réactions chimiques nécessaires à la vie humaine. Nous avons dans notre organisme environ dix mille milliards de cellules. “Le mieux que nous puissions dire en ce moment est que la vie proprement dite commence avec la cellule” (Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain, 1955). Lexique ADN : (l’Acide DésoxyriboNucléique) est une molécule que l’on retrouve dans toutes les cellules*vivantes. L’ADN est le support de l’information génétique. L’ensemble de toutes les informations génétiques pour un être vivant constitue le génome* Il se transmet, en totalité ou en partie, lors des processus de reproduction. L’ADN détermine la synthèse (fabrication) des protéines. Agammaglobulinémie : Absence d’immunoglobulines* (Ig G, A, M) dans le sang. Le terme d’hypogammaglobulinémie, est utilisé quand il existe une quantité insuffisante d‘immunoglobulines de type Ig G dans le sang mais fabriquées malgré tout en petite quantité. Il existe une maladie appelée agammaglobulinémie liée à l’X ou maladie de Bruton dans laquelle on note un défaut de maturation des lymphocytes B. Comme ces patients sont dépourvus des cellules responsables de la production des immunoglobulines, ils présentent une insuffisance sévère en immunoglobulines. 36 Allèles : versions différentes d’un même gène*. Chez un individu, chaque gène est représenté par deux allèles (l’un provenant du père, l’autre de la mère), situés au même endroit sur le chromosome*. Ces deux allèles sont, soit identiques et l’individu est alors homozygote pour ce gène, soit différents, et l’individu est alors hétérozygote pour ce gène. Antigènes : tout corps étranger pour l’organisme. Autosomes : Tout chromosome autre que les chromosomes* sexuels X et Y. Il y a 22 paires d’autosomes dans les cellules humaines, soit 44 chromosomes non sexuels. Caryotype : Cela permet de visualiser la forme des 23 paires de chromosomes * (soit 46 chromosomes). Il permet également de déterminer sans erreur possible le sexe du bébé, puisque son étude va porter aussi sur les chromosomes* sexuels (cf photos). Lors du diagnostic anténatal : un caryotype est fait si on suspecte une anomalie de nombre (trop ou pas assez) sur des critères de morphologie échographiques ou biologiques. Si c’est une anomalie de la qualité du gène* qui est recherchée, un examen du gène muté va est réalisé en anténatal s’il est connu auparavant. Cellules du sang : elles sont fabriquées dans une « usine » que l’on appelle la moelle osseuse, qui se loge dans tous les os du corps. Les cellules du sang sont composées des globules blancs (pour nous défendre des infections), des globules rouges (transport de l’oxygène à nos cellules) et des plaquettes (dont la fonction principale est de faire cesser l’écoulement du sang lors de plaies (= hémostase)). Quand les globules blancs baissent, on risque de faire des infections. Quand les globules rouges baissent, on a une anémie et on peut être fatigué. Quand les plaquettes baissent, on a une thrombopénie, on risque de saigner. Chromosomes : le terme de chromosome désigne le support physique des gènes*, donc le matériel héréditaire de la cellule*. Autrement dit, c’est la forme que prennent les constituants du noyau de la cellule au moment où celle-ci se divise. Leur nombre s’élève à 46 dans l’espèce humaine (ou 23 paires). Les chromosomes sont constitués essentiellement d’ADN* et de protéines. Des techniques d’analyse fines permettent d’étudier la structure de chaque chromosome. C’est ainsi que l’on peut mettre en évidence, au sein de chaque chromosome, une alternance de bandes claires et de bandes sombres ressemblant à un « code-barre ». L’aspect et la répartition des bandes sont spécifiques de chaque paire de chromosome. Grâce à cette observation, il est possible de mettre en évidence des anomalies soit de nombre soit de structure des chromosomes (caryotype*). Elles sont quelquefois détectées avant la naissance (= diagnostic anténatal) par l’analyse du caryotype de cellules provenant du fœtus. La présence de chromosomes en surnombre est la trisomie. Un chromosome manquant dans une paire constitue une monosomie. 37 Complément : système constitué d’enzymes présent dans le plasma. Le complément total est constitué de 11 composants qui interviennent les uns après les autres dans une réaction en chaîne. Cette réaction va aider le système immunitaire Antigène*-Anticorps*, et joue donc un rôle très important dans la lutte contre les maladies infectieuses. Le rôle du complément est essentiellement la destruction des antigènes. (cf schéma) Conductrice : ce sont les femmes qui sont dites « conductrices » (ou « porteuses » ou « transmettrices » ou « vectrices ») d’une maladie liée à l’X. En effet, la femme est caractérisée, sur le plan des chromosomes, par 2 chromosomes sexuels XX (l’homme est XY). L’un de ces deux XX est dit “inactif”. Chez une femme conductrice d’une maladie liée à l’X, un des X va porter un gène malade. Chez cette femme, l’X où se situe le gène malade ou muté va être inactivé naturellement par le corps. Ainsi, l‘autre X va fournir le(s) facteur(s) nécessaires(s) au bon fonctionnement de la cellule. La femme est alors porteuse d’un gène muté sans le savoir et sans expression. Par contre, il existe un risque sur deux qu’elle transmette à ces filles ce gène malade (elles seront dites elles aussi transmettrices à leur tour). Si elles ont un garçon, il y a un risque sur deux pour que l’X transmis soit celui malade et donc avoir un garçon porteur de la maladie (cf. schéma). Déficit Immunitaire : L’immunité (appelé système immunitaire) est un ensemble d’éléments qui permet de discriminer le « soi » du « non-soi ». Il est conçu pour nous défendre contre les éléments étrangers (et plus particulièrement les agents infectieux comme les bactéries, les virus ou les parasites). Le déficit immunitaire se caractérise par une perturbation de fonctionnement (dysfonctionnement) de ce système immunitaire. Ils sont nombreux et sont détaillés dans cette brochure. Dominante : (transmission autosomique* dominante) : une maladie génétique est dite de transmission autosomique dominante quand : L’allèle* “malade” (ou muté du gène en cause) est sur un chromosome* non sexuel (ni X, ni Y) Et la présence d’un seul allèle* malade est suffisante pour que la maladie s’exprime. L’allèle malade est transmis soit par le père soit par la mère lui aussi touché par la maladie ( cf schéma) Enzyme : Protéine* aidant (souvent pour accélérer) une réaction chimique dans le corps. Il existe un grand nombre d’enzymes spécifiques qui jouent un rôle important dans l’organisation et la fonction de l’organisme (digestion, conduction de l’information nerveuse, synthèse d’hormones, etc). Gène : Un gène est une séquence d’ADN*. Il est présent dans les chromosomes* de toutes les cellules* de l’organisme et est indispensable au bon fonctionnement des cellules. Il correspond à une partie de l’information génétique nécessaire à la fabrication d’une protéine. Immunité humorale : Elle est constituée par l’action de protéines* appelées immunoglobulines* ou anticorps 38 Immunité cellulaire : Elle est constituée par l’action des cellules du sang* participant aux défenses immunitaires (globules blancs) Immunoglobulines : ce sont des protéines* avec un rôle essentiel dans la défense de l’organisme contre les agressions. Elles sont présentes non seulement dans le sang (plus spécifiquement dans le sérum) mais également dans d’autres liquides de l’organisme. Il existe 5 classes d’immunoglobulines : elles sont différentes par leur taille, leur poids, leur forme et surtout leur fonction. Les IgG sont les plus abondantes (70 à 80% des immunoglobulines totales). Elles sont fabriquées lors d’un contact avec un antigène. Elles protègent l’organisme contre les bactéries, les virus, et les toxines qui circulent dans le sang. Elles fixent rapidement le complément (un autre des constituants du système immunitaire) pour se débarrasser de l’antigène. Elles participent également à la mémoire de la réponse immunitaire sur laquelle repose le mécanisme de la vaccination. Enfin, les immunoglobulines traversent le placenta et, de ce fait, protègent le fœtus pendant quelques mois. Les IgA se trouvent essentiellement dans les sécrétions comme la salive, le suc intestinal, la sueur et le lait maternel. Le rôle essentiel des immunoglobulines A. est d’empêcher les agents extérieurs de se lier aux cellules recouvrant nos muqueuses. Les IgM sont des immunoglobulines sécrétées lors du premier contact de l’organisme avec un antigène. C’est la première classe d’immunoglobulines libérée par une variété de globules blancs : les plasmocytes (« variétés » matures de lymphocytes B produisant les immunoglobulines). La présence d’IgM dans le sang indique une infection en cours. Les IgD sont une variété d’immunoglobulines en très faible quantité (< 1% des immunoglobulines totales) et le plus souvent attachées à la surface des lymphocytes B où elles jouent un rôle de récepteurs des antigènes avec les Ig M. Elles interviendraient dans la maturation des lymphocytes, c’est-à-dire dans le mécanisme permettant à ces globules blancs de devenir efficaces. 39 Les IgE sont reliés aux mastocytes et aux granulocytes basophiles (variétés de globules blancs impliqués dans les phénomènes d’allergies). Dès la capture d’un antigène, l’immunoglobuline E déclenche la libération de produit participant à la réaction inflammatoire, et d’histamine entrant dans la réaction allergique. Les concentrations d’immunoglobulines E augmentent en cas d’allergie, et en présence de parasites (parasitose) dans le tube digestif ou lors de certaines maladies immunitaires. Lymphocytes : cellules du sang* qui appartiennent à la famille des globules blancs. Ils interviennent dans la réponse immunitaire. Ils sont de deux sortes principalement : les lymphocytes B (production d’anticorps : « immunité à médiation humorale ») et les lymphocytes T (« immunité à médiation cellulaire »). Les lymphocytes B sont fabriqués initialement dans la moelle osseuse où ils vont acquérir des propriétés indispensables de maturation puis vont, soit circuler dans le sang, soit se loger dans d’autres organes (ganglions, rate…), prêts à réagir en cas d’infections. Les plasmocytes (« variétés » matures de lymphocytes B) produisent les immunoglobulines*. Les lymphocytes T, une fois sortis de la moelle, sont dits « immatures » et vont devoir passer par un organe essentiel qui est le thymus. C’est dans le thymus que les lymphocytes T vont devenir des « vrais lymphocytes T » : ils vont être éduqués pour reconnaître les différents agresseurs (comme une infection) extérieurs à notre corps. Ils vont aussi y apprendre qu’ils ne doivent pas s’attaquer à nos propres cellules (appelées “antigènes du soi”). Les maladies rares ou maladies orphelines sont des maladies qui affectent moins de 0,05 % de la population (1 personne sur 2 000). À ce jour, on estime qu’il en existe entre 5 000 et 8 000. 80 % de ces pathologies sont d’origine génétique. Le nombre de personnes touchées par ces maladies rares dépasse celui de ceux atteints de cancers (Wikipedia –maladies rares) Protéines : ce sont des molécules présentes dans tous les organismes vivants. Elles sont nombreuses, jouent des rôles très importants dans l’organisme mais également très variés : enzymes, hormones, immunoglobulines, collagènes, interférons... sont autant de protéines aux rôles spécifiques. Elles assurent l’essentiel des fonctions de la cellule (architecture cellulaire, fonctionnement de la cellule*, effecteurs au niveau du fonctionnement, etc …). Les protéines sont des macromolécules (assemblage d’un grand nombre de molécules) constituées de longues chaînes d’acides aminés (les éléments de base). La protéine va être issue du message génétique contenu dans un gène*. Mutation : Quand une cellule se divise, elle donne 2 « cellules-filles ». En se divisant, elle va reproduire (répliquer) toute l’information génétique qu’elle contient, afin que chaque cellule fille puisse fonctionner normalement, comme elle auparavant. Malheureusement, le système de réplication de l’ADN n’est pas infaillible. Il s’y produit régulièrement de petites erreurs au hasard. La notion de hasard est très importante. Cela signifie qu’une mutation se produit indépendamment 40 du fait qu’elle apporte un avantage ou pas. Très souvent, ces cellules où ils existent des erreurs sont éliminées par l’organisme. Quand elles ne le sont pas, il existe une mutation qui peut « parler » et nous rendre malades. Certaines cellules filles sont donc différentes de la cellule mère à cause d’une de ces mutations aléatoires : un nouvel allèle est apparu. Pour qu’une mutation soit présente dans toutes les cellules du corps, il faut qu’elle ait été présente dès la cellule œuf, c’est à dire dans une cellule sexuelle d’un des deux parents, sinon, elle ne touche qu’une partie de l’organisme. Phénotype : Ensemble des caractères observables d’un individu. Le phénotype correspond à la réalisation du génotype (expression des gènes) mais aussi des effets du milieu, de l’environnement. Plasma : Le sang est constitué de cellules (45 % du volume du sang) en suspension dans un liquide appelé plasma (qui représente environ 55 % de son volume). Le plasma est composé d’eau et contient des lipides (graisses), des hormones, des facteurs de coagulation et plus d’une centaine de protéines dont les principales sont l’albumine et les immunoglobulines. La différence entre le sérum et le plasma est minime : le sérum possède la même composition que le plasma mais il est débarrassé de la fibrine et d’autres agents responsables de la coagulation. En pratique, dans les laboratoires, quand on laisse coaguler le sang : les cellules du sang vont se mettre avec la fibrine et des agents coagulants (et former ainsi un caillot) en laissant un liquide clair qu’on appelle le sérum. Polymorphisme génétique : du grec “poly“ plusieurs et “morphos“ formes, est le fait qu’une espèce peut présenter les caractéristiques des individus va se modifier au cours des générations (morphologie, physiologie, comportement etc.…) pour lesquelles la génétique peut jouer un rôle, même partiel. Nous sommes tous issus d’une population génétiquement polymorphe, c’est à dire possédant plusieurs allèles* pour chaque gène. Comment apparaissent donc ces nouveaux allèles, ce polymorphisme? C’est le phénomène de mutation*. Ces variations qui rendent compte des différents allèles dans une population sont normales et ne sont pas pathogènes. Un gène est considéré comme polymorphe s’il existe au moins deux allèles dans la population générale à une fréquence égale ou supérieure à 1%. 41 Polynucléaires : cellules du sang qui appartiennent à la famille des globules blancs. Ils sont appelés ainsi car la forme de leur noyau donne l’impression de plusieurs noyaux. Les principaux polynucléaires sont les neutrophiles qui sont indispensables pour la défense contre les bactéries et champignons. En cas de baisse de ces polynucléaires neutrophiles, on parle de neutropénie. Il existe des DIP où les polynucléaires neutrophiles sont en quantité suffisante mais ils ne fonctionnent pas correctement (= « défaut d’oxydation » c’est-àdire difficulté de maîtriser et d’éliminer la bactérie ou champignon), c’est la granulomatose septique chronique. Récepteur : Protéine, généralement située à la surface des cellules, capable de fixer une molécule informative (médiateurs chimiques, hormones, etc...) et de convertir ce message extracellulaire (hors de la cellule) en signal intracellulaire (dans la cellule), avec une réponse de la part de la cellule. Récessive : Une maladie génétique est dite de transmission autosomique récessive quand Le gène anormal est sur un chromosome non sexuel (ni X, ni Y), La présence de deux gènes anormaux est indispensable pour que la maladie s’exprime, L’un des deux gènes anormaux est transmis par le père, l’autre par la mère. Elle va atteindre autant les hommes que les femmes. La consanguinité augmente le risque. Thérapie génique : traitement par les gènes : introduction de matériel génétique (gène) dans les cellules d’un organisme pour y corriger une anomalie à l’origine d’une pathologie. Il s’agit souvent d’apporter un gène normal et fonctionnel dans une cellule où le gène présent est altéré ou muté. Thymus : organe du corps situé dans la poitrine, au-dessus du coeur. Il permet de produire, à partir de lymphocytes T* justes sortis de la moelle osseuse, des lymphocytes T aptes à combattre les maladies. 42