Par Krys3000 (Groupe « The Trust » - http://www.cours-en-ligne.tk/) Page 1
REPONSES DES PLANTES A L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE IV : LA SYMBIOSE RHIZOBIUM-LEGUMINEUSE
I – DIVERSITE DES RHIZOBIUM ET SPECIFICITE D’HOTE
L’azote est un nutriment important pour la plante. Il est souvent apporté par la symbiose entre la plante et une bactérie. Celle
entre Rhizobium et les légumineuses passe par une nodosité particulière qui fixe l’azote atmosphérique, le transforme en
ammoniaque, que la plante récupère en échange de composés carbonés donnés à la bactérie. Cela nécessite d’avoir certaines
molécules permettant la reconnaissance.
Il existe plusieurs types d’associations entre les plantes et les bactéries fixatrices d’azote :
• Association sans symbiose vraie : il y a colonisation dans le cortex de la plante mais sans symbiose réelle. Toutefois, la
présence de ces bactéries, que l’on appelle PGPB pour Plant Growth Promoting Bacteria favorise quand même la
croissance de la plantes.
• Symbiose comme le cas de rhizobium, très important, mais qui concerne seulement les légumineuses. Il existe aussi
d’autres cas de symbiose notamment des symbioses avec un actinomycète formant une nodosité particulière,
l’actinorhize.
La symbiose rhizobium-légumineuses existe également en deux types :
Déterminées : toutes les bactéries sont au même stade de différenciation dans la zone centrale des nodosités rondes.
Indéterminées : les nodosités sont à croissance apicale avec une forme allongée. La nodosité contient un méristème
apical.
De même, il y a deux types de colonisation bactérienne possible. Chaque bactérie peut utiliser les deux modes d’infection :
« Crack Entry » : pénétration au niveau d’une blessure
Colonisation par cordon d’infection : les bactéries pénètrent par les poils absorbants. C’est le mode le plus « évolué ».
Les Rhizobium comprennent donc l’ensemble des bactéries capables de former des nodosités sur une légumineuse.
Cela correspond à des protéobactéries. Il y en a 5 genres dans l’embranchement des protéobactéries α :
Rhizobium (avec Trèfle, Pois, féverole, haricot)
Mesorhizobium (avec Lotus, acacia)
Sinorhizobium (avec Medicago, trigonella, meliloti)
Azorhizobium (avec sesbania rostrata)
Bradyrhizobium (avec soja, mimosa)
On pensait qu’il n’y en avait pas d’autres, mais on en a trouvé un autre genre dans les protéobactéries β (Burkholderia).
De nos jours on peut obtenir des souches pouvant moduler jusqu’à 70 espèces de légumineuses (Souche NGR234 qui peut
d’ailleurs aussi moduler une non-légumineuse, parasponia).
Il existe aussi des bactéries capables d’utiliser le méthanol (methanobacterium) qui peut faire une symbiose avec des
légumineuses tropicales. D’autres systèmes originaux se retrouvent :
Nodosités caulinaires dans les sites de départs de racines adventives
Nodosités caulinaires d’Aeschynomene indica avec Sesbania. Ces nodosités, très aplaties autour de la tige, contiennent
des systèmes photosynthétiques.
II – LA FORMATION DE LA NODOSITE
L’interaction entre la bactérie et la plante se fait avec un système clé-serrure, dialogue moléculaire entre les deux partenaires :
1. La plante produit des exsudats racinaires, spécifiques de l’hôte, dans la rhizosphère. Parmi ces exsudats, on retrouve
des flavonoïdes, molécules à deux cycles dont un hétérocycle, sur lequel est branché un troisième cycle décoré par des
OH. En fonction du nombre et de la localisation de ces OH, on aura des flavonoïdes différents. Chaque flavonoïde a un
rhizobium de prédilection. La principale pour Sinorhizobium par exemple est la Lutéoléine.