COMMUNIQUÉ
Pour diffusion immédiate
LES FACTEURS DE PROTECTION À LA RESCOUSSE DES CONDUITES
SUICIDAIRES CHEZ LES JEUNES
UNE RECHERCHE INÉDITE ET PROMETTEUSE
Montréal, le 30 janvier 2009 – À l’instar du corps humain, l’esprit aurait aussi en quelque
sorte ses propres « anticorps », les facteurs de protection, qui, dans les moments difficiles,
l’aideraient à se protéger contre l’envie de mourir et la dépression. Des alliés du désir de
vivre qui, en opposition aux facteurs de risque, stimuleraient les défenses naturelles
psychiques d’un individu lors d’un évènement de vie stressant, réduisant du même coup sa
vulnérabilité face à la dépression et aux idéations suicidaires. Un peu comme le ferait un
système immunitaire en bonne santé. C’est le constat encourageant que fait le Dr Jean-
Jacques Breton, pédopsychiatre à la Clinique surspécialisée des troubles de l’humeur de
l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Il mène actuellement des travaux de recherche afin de mieux
identifier certains de ces fameux facteurs de protection et de mesurer leur influence positive
sur les conduites suicidaires et la dépression chez les jeunes. Un champ d’investigation
particulièrement prometteur, encore peu exploré au plan clinique.
L’étude, effectuée en milieu scolaire, a interrogé 283 adolescents issus de sept écoles
secondaires de la région de Montréal. L’inventaire des facteurs de protection touche les
dimensions tant individuelles, familiales que sociales. Trois catégories de facteurs de
protection ont été ciblées : les raisons de vivre, le coping
1
productif et la spiritualité
2
. Les
chercheurs s’intéressent également à deux autres variables qui, sans avoir été l’objet d’un
questionnaire distribué dans les écoles échantillonnées, sont systématiquement prises en
compte dans toutes les évaluations effectuées à la Clinique des troubles de l’humeur de
l’HRDP
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. Il s’agit des habitudes de vie et des valeurs. En tout, près de 500 jeunes ont été
rejoints à l’école ou à la Clinique des troubles de l’humeur dans le cadre de la recherche.
L’originalité de la démarche réside dans l’analyse du rapport de force qui s’exerce entre les
facteurs de risque et les facteurs de protection
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. Un rapport de force que l’on pourrait
éventuellement modifier positivement grâce à une meilleure compréhension du jeu des
influences en présence. Un outil de plus dans l’arsenal déployé contre les pulsions de mort à
l’adolescence. Les premiers résultats sont d’ailleurs très positifs.
De prime abord, le rôle des facteurs de protection dans la dépression et les conduites
suicidaires apparait beaucoup plus important que ne l’avait initialement anticipé l’équipe du
Dr Breton. Notamment, les dimensions associées à la spiritualité et aux habitudes de vie
semblent présenter un effet protecteur appréciable pour réduire l’incidence d’un second
épisode dépressif ou suicidaire. Par exemple, pour un jeune qui fait une dépression avec de
mauvaises habitudes de vie (peu de socialisation, beaucoup de temps passé devant l’écran
et sur Internet, peu de loisirs et de sports, etc), les risques de rechute sont plus importants.
L’étude démontre également qu’il y a des différences significatives entre les garçons et les