CURRICULUM Forum Med Suisse No43 24 octobre 2001 1085
Cardiotoxicité
Les anthracyclines conduisent de manière dé-
pendante de la dose et cumulative à une insuf-
fisance cardiaque par faiblesse de contraction et
dilatation des ventricules. En cas de dose cu-
mulative de 500 g/m2de doxorubicine ou de 900
g/m2d’épirubicine, ces lésions cardiaques irré-
versibles apparaissent chez 1 à 2% des patients.
Le pourcentage des patients affectés augmente
de manière exponentielle en cas de doses plus
élevées. Chez les patients plus âgés, chez les en-
fants et chez les patients avec maladies car-
diaques préalables, la cardiotoxicité peut inter-
venir déjà à des doses inférieures. La fraction
d’éjection du ventricule gauche doit ici être me-
surée avant le début du traitement et avant toute
nouvelle administration. En cas de diminution
de plus de 10% de la valeur initiale, la dose doit
être réduite resp. le traitement interrompue.
Toxicité tardive sur les gonades [11]
Le problème d’une éventuelle infertilité resp.
d’un changement hormonal postthérapeutique
doit être discuté avec les patients avant le début
du traitement. L’attention des hommes jeunes
souhaitant avoir des enfants doit être attirée sur
la possibilité d’une cryoconservation de sperme,
il faut cependant signaler en l’occurrence qu’en
raison de la tumeur maligne, on peut constater
déjà avant le début du traitement une pertur-
bation de la spermiogénèse pouvant aller jus-
qu’à une azoospermie. La possibilité d’une ré-
génération de la fonction des gonades après la
fin du traitement dépend de l’âge, du sexe ainsi
que du dosage et de la nature de la chimiothé-
rapie. Les médicaments alkylants sont le groupe
de médicaments cytostatiques qui entraînent le
plus fréquemment des lésions irréversibles des
gonades. Alors que plus de 50% des hommes
traités sont à nouveau fertiles 3 à 5 ans après
un traitement curatif de tumeurs des testicules,
environ 10% seulement le sont après un traite-
ment curatif d’une maladie de Hodgkin (Schéma
COPP ou MOPP). On ne constate généralement
pas de carence en testostérone. Chez les
femmes, le développement d’une insuffisance
ovarienne induite par cytostatiques est dépen-
dante de l’âge. Environ 30% des patientes âgées
de moins de 30 ans souffrent d’une insuffisance
ovulaire permanente après le traitement d’une
maladie de Hodgkin citée ci-dessus, alors que 60
à 80% des femmes plus âgées en sont affectées.
On assiste toujours en l’occurrence à une ca-
rence en œstrogènes, c’est pourquoi une substi-
tution hormonale est indiquée dans la plupart
des cas.
Quintessence
De la fièvre chez un patient après une chimiothérapie constitue toujours
une situation d’urgence. Une hospitalisation est indiquée en règle générale.
Les symptômes d’anémie diminuent la qualité de la vie des patients
cancéreux. L’administration d’érythropoïétine peut aider en présence
d’anémie induite par chimiothérapie.
Grâce à de meilleurs médicaments antiémétiques, les vomissements comme
effets secondaires de la chimiothérapie sont devenus rares aujourd’hui.
Les antirhumatismaux non stéroïdiens/salicylates sont contre indiqués
chez les patients souffrant de thrombopénie.
La possibilité d’une cryoconservation de sperme doit être discutée avant le
début d’une chimiothérapie potentiellement gonadotoxique avec tous les
hommes jeunes. Aucune alternative comparable n’est disponible actuelle-
ment pour les jeunes femmes souhaitant avoir des enfants.
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Références