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pulmonaire. Secondairement, le thrombus va adhérer à la paroi et obstruer complètement la lumière vasculaire
entraînant un syndrome obstructif responsable des phénomènes douloureux et de l’ oedème. L'évolution se fait à
long terme vers la formation d’un tissu de granulation aboutissant à la rétraction et à l’épaississement de la paroi
veineuse avec éventuellement une recanalisation et la réendothélisation de la veine . Cela aboutit à la destruction
des valvules dont l’incontinence est à l'origine de la maladie post thrombotique.
2.3-Facteurs étiologiques
C’est le plus souvent l’association d’un facteur déclenchant ( situation à risque) et de facteurs favorisants propres
au patient qui est à l’origine d’une TVP .
2.3.1 - Etats favorisant la stase :
• Alitement prolongé : La stase est particulièrement marquée chez l’hémiplégique et l’insuffisant cardiaque ;
les suites d’infarctus du myocarde associent stase et libération de facteurs prothrombotiques.
• Longs voyages en avion, voiture ou train, sans mobilisation des membres inférieurs.
• Varices, séquelles de thrombose veineuse
• Syndrome de Cockett (compression de la veine iliaque primitive gauche par l’artère iliaque primitive droite,
favorisant les thromboses veineuses du membre inférieur gauche).
• Matériel endoveineux (cathéters, filtre cave…).
• Grossesse (la compression utérine et l’hyperoestrogénie favorisent la thrombose) , le risque de maladie
thrombo-embolique est 5 fois supérieur chez la femme enceinte.
Le sujet âgé combine plusieurs états favorisant la stase (moindre mobilité, prévalence augmentée des varices,…).
La femme jeune a un risque plus élevé de thrombose veineuse que l’homme jeune en raison de la prévalence plus
élevée des varices, de la contraception oestro-progestative, des grossesses…
2.3.2 -Etats favorisant un déséquilibre des facteurs de l’hémostase :
• Traumatismes, chirurgie, accouchement : dans ces situations la libération de facteurs prothrombotiques est
souvent associée à la stase. Le risque de TVP post-chirurgicales , en l'absence de prophylaxie, varie , selon
le type de chirurgie, de 10 % en chirurgie générale à plus de 50% en chirurgie orthopédique d'urgence. La
chirurgie carcinologique est à plus haut risque de thrombose. La thrombose veineuse peut se développer
avant, pendant ou après le geste chirurgical. Ces chiffres doivent être modulés en fonction des facteurs de
risque propres au patient : âge, obésité, antécédents thrombo-emboliques, insuffisance veineuse .
• Cancers : ils associent souvent activation de la coagulation et obstacles au retour veineux . Le risque
thrombogène est maximum pour les cancers du Pancréas, de la Prostate, du Poumon (P.P.P.), du côlon, du
rein, de l'utérus et du sein (rôle des thromboplastines tissulaires). La TVP complique souvent un cancer
connu mais peut en être la première manifestation dans 5 à 10 % des cas, nécessitant des investigations
minimales dans certains cas sélectionnés. Les hémopathies : leucémies, lymphomes, polyglobulies, anémies
hypochromes hyposidérémiques et thrombocytémies sont aussi génératrices de TVP.
• Médicaments favorisant un état prothrombotique : l'héparine lorsqu’elle est responsable d’une
thrombopénie (<1%), les contraceptifs oraux de type oestroprogestatifs (risque relatif multiplié par 6 si la
dose d’œstrogène est supérieure à 50 µg et les antioestrogènes (Tamoxifène).