Ceinture scapulaire et fosse axillaire
1 Ceinture scapulaire
La ceinture scapulaire est l’ensemble des structures ostéo-articulaires qui permettent
l’union du membre supérieur au sternum, donc au tronc. Elle comprend l’articulation sterno-
claviculaire, la clavicule (voir poly d’ostéologie) et l’articulation acromio-claviculaire (fig 1).
Figure 1 : Vue d’ensemble de la ceinture scapulaire
La clavicule est donc le seul os qui unit le tronc au membre supérieur. Sa forme en « S »
italique la rend vulnérable aux traumatismes axiaux. La fracture de la clavicule est très
fréquente. Elle est bénigne et se traite le plus souvent orthopédiquement (sans intervention).
Les séquelles sont très rares. Lorsque la fracture atteint le quart médial, elle peut se
compliquer d’une atteinte vasculo-nerveuse des éléments contenus dans la pince costo-
claviculaire. L’ensemble de cette ceinture scapulaire peut être palpée sous la peau, de
l’incisure jugulaire à l’acromion. Se dernier se poursuit en arrière de la scapula par le
processus épineux.
1.1 Composition
1.1.1 Articulation sterno-claviculaire
L’articulation sterno-claviculaire unit l’extrémité médiale (ou sternale) de la clavicule à
l’incisure claviculaire du sternum (fig 2). Il s’agit d’une articulation synoviale en selle, dont
l’extrémité claviculaire est concave dans le plan frontal et convexe dans le plan sagittal. Il
existe un disque articulaire épais. Les moyens d’union sont le ligament sterno-claviculaire
antérieur et le ligament sterno-claviculaire postérieur plus résistant, mais aussi le ligament
interclaviculaire qui tapisse l’incisure jugulaire du sternum d’une clavicule à l’autre. Mais le
ligament le plus puissant est le ligament costo-claviculaire inséré sur la face inférieure de
l’extrémité médiale de la clavicule et sur la face supérieure du 1
er
cartilage chondro-sternal.
Fonctionnellement, cette articulation permet des mouvements d’élévation – abaissement ou
d’antépulsion rétropulsion, de rotations et de circumbduction de la ceinture scapulaire qui
se traduisent par des mouvements de l’ensemble de l’épaule.
Les luxations sterno-claviculaires sont rares, mais dangereuses dans leur variété postérieure
en raison des rapports postérieurs avec le tronc veineux jugulo-subclavier ou avec les gros
troncs artériels.
1.1.2 Articulation acromio-claviculaire
L’articulation acromio-claviculaire unit l’extrémité latérale (ou acromiale) de la clavicule à la
face diale (ou claviculaire) du processus acromial de la scapula. Il s’agit d’une articulation
synoviale de type plane qui comprend un ménisque articulaire dans un tiers des cas. Elle est
maintenue par les ligaments acromio-claviculaires dont le plus résistant est supérieur et
surtout par le ligament coraco-claviculaire. Ce dernier est décrit est décrit en deux
faisceaux, les ligaments conoïde et trapézoïde tendus du processus coracoïde de la scapula à
la face inférieure de la clavicule (voir poly). Le ligament conoïde est postéro-médial et
triangulaire, tandis que le ligament trapézoïde est antéro-latéral et de forme trapézoïdale.
Fonctionnellement, elle autorise une mobilité de faible amplitude permettant de compléter
la mobilité sterno-claviculaire pour déplacer la scapula.
Les luxations acromio-claviculaires sont fréquentes et se traduisent par l’ascension de
l’extrémité latérale de la clavicule qui se replace avec « une touche de piano ».
Figure 2 : Vue antérieure arthrologique de la ceinture scapulaire (à gauche, l’articulation
sterno-claviculaire est vue en coupe frontale)
1.1.3 Syssarcose scapulo-thoracique
Les mouvements dans les articulations sterno-claviculaire et acromio-claviculaire implique
une mobilité de la scapula par rapport au tronc, donc par rapport au sternum et à la cage
thoracique. Entre la scapula et la cage thoracique se place le muscle dentelé antérieur
(ancien muscle serratus antérieur) (fig 3). L’espace de glissement entre le muscle dentelé
antérieur et la cage thoracique s’appelle la syssarcose serrato-thoracique et l’espace de
glissement entre le muscle et la scapula s’appelle la syssarcose serrato-scapulaire.
1.2 Muscles
1.2.1 Muscle médial
Muscle dentelé antérieur : Il possède trois faisceaux. Le faisceau supérieur d’insère sur la
face antérieure de l’angle supérieur de la scapula et se dirige en deux digitations vers les
faces latérales des deux premières côtes. Le faisceau moyen s’insère sur la face antérieure
du bord médial (ou spinal) de la scapula et se dirige en plusieurs digitations vers les faces
latérales des 2
ème
, 3
ème
et 4
ème
côtes. Le faisceau inférieur s’insère sur la face antérieure de
l’angle inférieur de la scapula et se dirige en plusieurs digitations vers les faces latérales des
5
ème
à 10
ème
côtes. Il est innervé par le nerf thoracique long (C5, C6, C7). Sa contraction fixe
la scapula contre la paroi thoracique ou permet d’avancer le bord médial de la scapula le
long de la paroi du thorax et de porter le moignon de l’épaule vers l’avant.
La lésion du nerf thoracique long se traduit par une perte de la fonction du muscle dente
antérieur qui n’assure plus son rôle de maintien de la scapula au contact de la paroi
thoracique. La scapula se « décolle » alors de la paroi, notamment lors des efforts de poussée
sur les bras. C’est la scapula alata.
Figure 3 : Vue latérale du muscle dentelé antérieur avec rotation latérale de la scapula au
sein de la syssarcose serrato-scapulaire
1.2.2 Muscles postérieurs
Les muscles postérieurs sont disposés en deux plans. Dans le plan superficiel et en haut se
place le muscle trapèze (voir poly). Il est décrit en trois faisceaux et est innervé par le nerf
accessoire (ou XI spinal de racines C3, C4). Le faisceau supérieur attire la clavicule en haut, le
faisceau moyen attire la scapula en dedans (adduction) et s’oppose au muscle dentelé
antérieur et le faisceau inférieur attire la scapula vers le bas. C’est l’un des muscles les plus
puissants de la ceinture scapulaire. Dans le me plan et en bas se place le muscle grand
dorsal (voir poly). Il est innervé par le nerf thoraco-dorsal (C6, C7, C8) attire l’humérus et
donc l’ensemble de l’épaule vers le bas. C’est le muscle principal abaisseur de l’épaule (fig 4).
Dans un plan profond se placent de haut en bas le muscle élévateur de la scapula, le muscle
petit rhomboïde et le muscle grand rhomboïde (voir poly). Tous les trois sont innervés par
le nerf dorsal de la scapula (C3, C4, C5). L’ensemble de ces trois muscles permet l’adduction
de la scapula et une élévation de cette dernière (fig 5).
Figure 4 : Vue postérieure des muscles superficiels postérieurs
Figure 5 : Vue postérieure des muscles profonds postérieurs
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