Scolariser les élèves sourds ou malentendants 5
Préambule
Ce guide s’adresse essentiellement aux enseignants qui accueillent un ou plusieurs élèves
sourds ou malentendants dans leur classe.
Il propose une information concernant les implications de la surdité sur les apprentissages,
les conditions favorables à la scolarisation d’un élève sourd ou malentendant et apporte les
premières réponses aux questions qu’un enseignant peut se poser. On y trouve notamment
quelques pistes pour aider celui-ci à mettre en œuvre des dispositifs permettant aux élèves
sourds de se construire, de comprendre, d’apprendre et de vivre avec les autres.
Les appellations foisonnent dans le domaine de la surdité : sourds, malentendants, décients
auditifs, sourds et muets. Nous faisons ici le choix de parler de façon générale des élèves sourds,
en distinguant parfois, quand c’est nécessaire, les élèves malentendants qui désigneront ceux
qui peuvent accéder à une communication orale sans trop d’inconfort, du fait d’importants
restes auditifs.
Les élèves sourds n’échappent pas à la diver-
sité et ne peuvent se résumer à leur seule
surdité, ils sont des enfants ou adolescents
présentant les mêmes besoins fondamentaux
que les élèves entendants. L’adaptation de
l’école à leur situation particulière consiste
à les traiter ni tout à fait comme les autres,
ni complètement différemment, mais équita-
blement, en respectant leurs différences et
en leur donnant les moyens d’accéder aux
apprentissages.
Comme dans toute situation pédagogique, la représentation préalable que l’on se fait de l’élève
sourd va très largement inuencer les choix pédagogiques que l’on va adopter pour lui.
Si l’élève sourd est vu avant tout comme un élève qui n’entend pas ou mal et ne parle pas
ou mal, l’attention de l’enseignant va avoir tendance à se focaliser sur la réhabilitation de
l’audition, les aspects acoustiques de l’aménagement de la communication, la « correction » de
la parole orale, dans le but de remédier au décit observé.
Si, au contraire, l’élève est considéré comme différent, avec des capacités, des ressources, des
stratégies particulières que l’on va chercher à repérer et exploiter, les réponses pédagogiques
le concernant tendront à amener l’enseignant vers l’exploitation de la gestualité naturelle, le
recours fréquent au canal visuel.