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Louis XV a régné de 1723 à 1774, c’est la période qui précède la révolution française (important), et
d’une certaine façon la période dans laquelle écrivent les physiocrates est une période de crise. Cette
crise est triple :
o Crise budgétaire : L’Etat français est très endetté et toutes les tentatives pour
renflouer les finances publiques ont échouées.
o Crise politique : Cette crise politique est une conséquence de la crise budgétaire,
mais est aussi liée à la fin de la guerre de 7 ans, qui a duré de 1756 à 1763, et à
l’issue de cette guerre, la France perd toutes ses colonies américaines (canada,
Louisiane), ses colonies en Inde, ce qui évidemment renforce la crise des finances
publiques, et affaibli le pouvoir politique.
o Une crise agricole : Une crise de subsistance, il y a eu beaucoup de mauvaises
récoltes qui ont entrainé des famines. Il faut garder à l’esprit qu’à cette époque-là,
les gens se nourrissent principalement de pain. Donc la question du prix du blé est
une question centrale parce que dès que le prix du blé augmente, les gens meurent
de faim.
Pour les physiocrates, cette triple crise n’est pas le signe que la France est pauvre, mais montre que
la France est mal gérée. Il y a un des physiocrates qui s’appelle Herbert qui publie un ouvrage en
1755 qui s’intitule « essai sur la police générale des grains » (police des grains = réglementation des
prix du grain). Herber calcule que la France pouvait produire de quoi nourrir 31 millions d’habitants,
alors que la population à l’époque était estimé à environ 18 millions de personne. Ce qui veut dire
que ce n’est pas un problème de richesse, c’est un problème de gestion, et pourquoi est-ce qu’il y a
un problème de gestion ?
Pour les physiocrates, le problème de gestion vient des mercantilistes, donc la crise à été
provoquée par les mercantilistes.
Définition Mercantilisme : auteurs : Colbert, Montchretien. C’est une doctrine qui met l’accent sur le
commerce comme un moyen de créer des richesses. Pour eux, c’est le commerce, l’échange, qui crée
de la richesse. Et la richesse pour les mercantilistes, se mesure de façon monétaire. Pour le
mercantilisme français, le commerce est central, mais aussi l’industrie. C’est le commerce et
l’industrie qui créent de la richesse. Evidemment, l’agriculture dans cette approche vient en second
plan, elle est considérée comme secondaire, ou en tout cas n’est pas considérée comme un moyen
de créer de la richesse.
Pour les physiocrates, cette approche de l’économie est totalement fausse parce qu’elle met
l’accent sur le superflue (le commerce et l’industrie), et elle oublie ce qui est nécessaire (l’agriculture).
Par conséquent, pour sortir de cette crise, il faut renverser la logique mercantiliste et donner à
l’agriculture la place centrale et mettre le commerce et l’industrie au second plan.
Ils ne sont pas les premiers à avoir ces idées-là. Le premier à avoir présenté cette distinction entre
superflue et nécessaire (commerce et l’industrie / agriculture) c’est un économiste français du 17iem
siècle qui s’appelle Pierre le Pesant de Boisguillebert. Dans un ouvrage de 1695 « le détail de la
France sous le règne présent ». Il dit que la richesse vient de l’agriculture, et l’erreur des
mercantilistes, l’erreur de Colbert, est d’avoir oublié l’agriculture. Par ailleurs, il dit que la richesse ne
se mesure pas par l’importance de la masse monétaire, mais dans les biens qui sont produits. Il a