HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE

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1) Le Mercantilisme
a) Repères
- s’étend sur trois siècles (de 1450 à 1750)
b) Courants
- mercantilisme espagnol (=bullioniste) : intérêt exclusif pour les métaux
précieux
- mercantilisme allemand (=caméralisme) : s’intéresse à l’Etat et à son
financement
- mercantilisme français : exemples de J.Bodin
c) Objets d’étude
- le populationnisme : J. Bodin « Il n’est de richesse ni de force que
d’hommes ». Grandeurs des princes et puissance des Etats nations,
population nombreuse facteur de puissance et de richesse. Accumulation
de richesses.
-
La « balance du commerce » et du « commerce exclusif » : Un pays
s’enrichit si la balance commerciale est excédentaire et rentrée d’argent,
d’or en provenance de l’étranger. Pour bénéficier de ceci, les pouvoirs
publics peuvent accorder des privilèges à des compagnies de commerce
pour le commerce avec des colonies.
-
La monnaie et inflation : J. Bodin Réponse aux paradoxes de M. de
Malestroict (1568) élabore l’une des premières formes de la théorie
quantitative de la monnaie : la hausse des prix s’explique par la hausse de
la quantité de métaux précieux et donc de monnaie en circulation.
2) Le colbertisme
a) définition
- Forme d’interventionnisme étatique pratiquée en France sous Louis XIV
par son ministre J-B. Colbert (1619-1683) et inspirée des théories
mercantilistes.
- Par extension, tradition centralisatrice et interventionniste de la régulation
économique française.
b) Politique
- Fondée sur le principe mercantiliste selon lequel la richesse et la
puissance d’un Etat résultent de l’accumulation d’or et de métaux
précieux.
c) Caractéristiques du colbertisme
- protectionnisme sélectif : tarif douanier dissuasif pour produits
manufacturés étrangers et favorables aux importations de mp (notamment
le blé pour baisser le prix du pain et les salaires et favoriser la
compétitivité de l’industrie), encouragement aux exportations
industrielles.
- Développement du commerce extérieur : création de « compagnies à
charte » disposant de monopoles commerciaux et de subventions.
- Exploitation des colonies : « pacte colonial »
- Développement de la marine : ports, arsenaux, utilisation des galériens.
- Politique industrielle : création de manufactures royales à capitaux publics
ou privé, réglementation du travail et de la fabrication (normes sévères de
qualité).
3) Les physiocrates
Les physiocrates constituent une véritable école qui a un chef F. Quesnay (16941774), des disciples (Mirabeau, P. Dupont de Nemours…), un texte de référence
(Le Tableau économique publié en 1758). Quesnay jette les bases d’une analyse
en termes de circuit qui préfigure les analyses de Marx et Keynes ainsi que les
modèles de la comptabilité nationale.
L’agriculture est seule à même de faire naître un « produit net » grâce à un « don
gratuit de la nature ». Le revenu ainsi crée circule dans l’économie : il permet de
verser des rentes aux propriétaires fonciers qui achètent des marchandises aux
agriculteurs, mais aussi à la « classe improductive » des artisans.
Lesquels répondent aussi à la demande des agriculteurs et leur achètent en retour
des produits. Représentation de l’économie comme un ensemble de flux qui
circulent entre les trois classes de la société.
En lien avec J. Turgot (1727-1781), économiste et homme politique (contrôleur
général des finances). Contemporain des physiocrates, il s’est efforcé, en vain,
d’instaurer la liberté du commerce des grains et de supprimer les corporations. Il
plaide pour le libre jeu de la concurrence : « La liberté générale d’acheter et de
vendre est donc le seul moyen d’assurer, d’un côté, au vendeur, un prix capable
d’encourager la production ; de l’autre, au consommateur, la meilleur
marchandise au plus bas prix » (Eloge de Vincent de Gournay, 1759).
4) Les Classiques
Succession à la pensée mercantiliste, et début de la pensée libérale en économie
avec Adam Smith (cf SES spé). Penser à une économie de croissance. La
richesse des nations passe par la croissance de la production. Puissance
productive.
- 3 sujets essentiels pour la pensée libérale :
- Individualisme
- Liberté économique
- L’autorégulation par le marché
a- Classiques optimistes
Les classiques optimistes sont les auteurs qui ont une vision optimiste quant à
l’avenir du système capitaliste. Il s’agit notamment de Adam SMITH, Jean
Baptiste SAY et John Stuart MILL.
- Adam SMITH
Citation Adam Smith : « Un homme qui passe toute sa vie à remplir un petit
nombre d’opérations simples (…) perd donc naturellement l’habitude de
déployer ou d’exercer ses facultés et devient, en général, aussi stupide et aussi
ignorant qu’il soit possible à une créature humaine de le devenir » (Recherches
sur les causes et la nature de la richesse des nations)
- Jean Baptiste SAY: Il est connu pour avoir développé la fameuse « loi des
débouchés » qui s’énonce de deux manières différentes : « l’offre créée sa
propre demande » ou « les produits s’échangent contre les produits ». Cette loi
repose sur deux postulats (la neutralité de la monnaie et de la flexibilité des prix)
et confirme deux conclusions classiques (l’absence de déséquilibre et la nonintervention de l’Etat).
- John Stuart MILL: Surdoué, il effectue une synthèse des théories classiques
ou il se montre favorable à l’Etat stationnaire de David RICARDO et développe
la théorie de la demande réciproque.
Dans sa synthèse de l’école classique, John Stuart MILL étudie les écrits de
Adam SMITH et David RICARDO. Contrairement à David RICARDO qui
craint l’état stationnaire, John Stuart MILL a une vision optimiste de l’état
stationnaire (évolution de l’économie à taux constant). Pour lui, l’état
stationnaire permettra aux Hommes de ne plus se préoccuper du matériel, et de
se tourner vers des questions métaphysiques (vision optimiste quant à
l’évolution du système capitaliste vers des questions métaphysiques, utiles au
bien-être de l’homme).
La théorie de la demande réciproque de John Stuart MILL complète à la fois les
analyses de Adam SMITH et de David RICARDO sur le commerce
international. En effet, alors que les deux premiers se focalisent sur les
déterminants des gains au commerce extérieur du côté de l’offre (spécialisation
et production des biens pour lesquels ont possède un avantage absolu ou relatif),
John Stuart MILL s’intéresse au côté de la demande. Il conclut que les petits
pays (ceux ayant un faible pouvoir d’achat) vont gagner plus que les grands pays
(ceux ayant un grand pouvoir d’achat) au commerce extérieur s’ils se
spécialisent dans les biens qui sont fortement demandé par l’extérieur (qui ont
une forte élasticité-revenu). Ainsi, il y aura une convergence entre ces deux
types de pays, où les petits pays vont rattraper les grands pays.
b – classiques pessimistes
Les classiques pessimistes sont les auteurs qui ont une vision pessimiste quant à
l’avenir du système capitaliste. Il concerne Davis RICARDO, Thomas Robert
MALTHUS.
- David RICARDO
- Thomas Robert MALTHUS : Pasteur, il développe la loi de la population où
il tente une explication de la pauvreté qu’il observe en Grande-Bretagne.
Dans sa loi de la population, Thomas Robert MALTHUS énonce que la
population croît suivant une progression géométrique alors que les moyens de
subsistance croissent en suivant une progression arithmétique; si cette
progression se poursuit, il en résultera un déséquilibre dans le système
capitaliste. Ce déséquilibre se reflète par la paupérisation de la population et une
grande famine (vision pessimiste du système capitaliste, par l’accroissement de
la famine).
Dans son analyse, Thomas Robert MALTHUS considère l’économie comme un
vaste banquet (« le banquet de la nature ») où toutes les places sont déjà
réservées. Ainsi, l’arrivée d’un invité supplémentaire (une naissance imprévue)
contraint les ayant-droits à réduire leurs parts pour le nourrir, et si un tel
comportement se poursuit (les naissances imprévues et l’aide aux pauvres), cela
conduira inévitablement à un accroissement de la pauvreté.
Pour éviter cet état de fait, Thomas Robert MALTHUS met en évidence des
mécanismes de régulation naturelle (les guerres, les séismes, les tsunamis et
toutes autres catastrophes naturelles qui réduisent la population par la mort des
Hommes qu’elles causent) et préconise une intervention minimale de l’Etat pour
mettre sur pied des mesures visant à réduire l’évolution de la population en
limitant l’aide aux pauvres, en repoussant l’âge du mariage (En tant que pasteur,
et au regard des mœurs de son époque, il suppose que les enfants ne se
conçoivent que dans le mariage) et en favorisant les longues études etc.
5) Les néo-classiques
Vers 1870, trois auteurs vont contribuer à faire émerger une nouvelle approche
de l’économie :
- S. Jevons (1835-1882), Théorie de l’économie politique (1871)
- C. Menger (1840-1921), Fondements de l’Economie politique (1871)
- L. Walras (1834-1910), Eléments d’économie politique pure (1874)
Ils utilisent le raisonnement à la marge et on parle parfois de « révolution
marginaliste » dans l’histoire de la pensée économique.
Le marginalisme donne naissance à deux courants de l’analyse économique : le
courant néo-classique (Walras, Marshall, Pareto) et l’Ecole autrichienne
(Menger, Hayek).
Le courant néo-classique opère une rupture avec la théorie classique sur deux
points essentiels :
- l’abandon de la théorie de la valeur du travail et l’adoption d’une théorie
de la valeur utilité.
- L’adoption d’une méthodologie individualiste qui abandonne les aspects
macroéconomiques et macrosociaux de l’approche classique.
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